Par un arrêté rendu public ce 7 mai par le ministère de la Sécurité publique, les manifestations pacifiques sont autorisées. Mais sous plusieurs conditions.
D’après les termes du document, les manifestations pacifiques sont autorisées « conformément à la charte de transition et à la volonté des plus hautes autorités au respect de l’État de droit. » Et pour cela, indique l’arrêté ministériel, « les forces de l’ordre prendront toutes les dispositions sécuritaires nécessaires à cet effet. » Mais tout cela n’est possible qu’à certaines conditions.
Le ministère de la Sécurité publique exige d’abord des organisateurs d’une manifestation pacifique une demande d’autorisation préalable indiquant un itinéraire bien défini. Cet itinéraire, précise le document, peut être modifié en commun accord avec les autorités au moins cinq jours avant la date demandée.
Ensuite, les organisateurs d’une manifestation pacifique doivent signer un engagement auprès du ministère de la Sécurité publique. L’arrêté n’a pas mentionné la nature de cet engagement.
Puis le ministère de la Sécurité exige des organisateurs d’une manifestation la sensibilisation et l’encadrement des manifestants afin d’éviter tout trouble à l’ordre public.
Et enfin, la dernière condition à remplir est la détention d’une autorisation de fonctionnement pour toute organisation appelant à une manifestation.
Autre précision, le ministère fait savoir que l’objectif d’une manifestation pacifique est d’exprimer une opinion dans le respect des textes en vigueur.
Pour Me Max Loalngar, coordinateur de la plateforme Wakit tamma qui appelle à une marche ce 8 mai, le décret cité dans ce document est désuet. « Qu’on ne nous perturbe pas avec des décrets de 1962 qui sont morts et enterrés avec leurs auteurs », s’agace-t-il. D’après lui, il n’existe dans la législation actuelle aucun argument du droit positif qui ne peut être opposé pour poser tel ou tel acte. « C’est pour cela que la marche de demain (8 mai) est maintenue », confirme Me Max Loalngar.
Prenant en compte quelques points énumérés dans le communiqué du ministère de la Sécurité publique, le coordinateur de Wakit tamma rassure que la marche sera « pacifique ». « Nous allons nous encadrer », promet-il. Au contraire, Me Max Loalngar demande que les forces de l’ordre s’abstiennent de se présenter aux abords de cette manifestation. « Celle-ci faisant suite à la marche du 27 avril réprimée dans le sang, nous pensons que la présence des forces de l’ordre serait de nature à troubler l’ordre public », estime-t-il. Car, dit-il, le sentiment d’une victime de voir son bourreau peut la pousser à agir violemment.
Ainsi, la marche du 8 mai a pour point de rassemblement l’espace Fest’Africa de Chagoua et avec point de chute le rond-point Fontaine de l’union. « Une motion et un schéma de sortie de crise seront présentés », annonce Me Max Loalngar.
Aux dernières nouvelles, le ministère de la Sécurité publique vient d’interdire la marche.