Après une trêve de 10 jours, la Coordination des Actions Citoyennes (CAC) annonce une grande marche pour le 8 mai.
« La lutte continue en mémoire de nos martyrs », a déclaré le coordonnateur de la CAC, Me Max Loalngar, dès l’entame de son point de presse. Depuis le 27 avril, date de la première manifestation de contestation de la prise de pouvoir par le Conseil Militaire de Transition (CMT), la plateforme a décrété une trêve. « D’une part pour enterrer nos morts et panser nos blessures, d’autre part pour honorer nos hôtes de la mission de l’Union Africaine (UA) », a dit M. Loalngar.
Pendant cette trêve, affirme Me Max, la junte militaire au pouvoir a étalé sa mauvaise foi en « formant un gouvernement fantoche en dépit de multiples appels au bon sens et à la raison. » « Ni le retour à l'ordre constitutionnel ni le schéma malien proposé par certains n'a trouvé grâce à leurs yeux », déplore-t-il. Aussi, indique le coordinateur de la plateforme Wakit Tamma, le pouvoir a usé de tous les moyens pour tenter de briser la dynamique populaire : trafic d'influence, achats de conscience, clientélisme, etc. « Tout y est passé. Mais le peuple est debout, la CAC reste mobilisée pour le bien-être de toutes nos communautés du nord au sud, de l'est à l'ouest », souligne-t-il.
Pour la plateforme, la junte militaire en ordonnant de tirer sur des civiles, a méconnu les libertés publiques. Et pour cela, elle est disqualifiée pour présider à la destinée du pays. « Parce que le sacrifice de nos chers martyrs n’est vain, les revendications populaires doivent s'intensifier », appelle Me Max Loalngar.
La plateforme Wakit Tamma dit maintenir son appel à la marche pacifique et invite toutes les organisations de la société qui ne se sont pas encore engagées dans la lutte à cette date, de se joindre sans délai à la mobilisation du peuple pour les actions citoyennes futures. « La toute prochaine marche pacifique est justement prévue pour le samedi 8 avril, sur toute l'étendue du territoire. Nous devons ensemble tracer nos sillons pour façonner le modèle tchadien que nous voulons inclusif, généreux et dynamique. Peuple tchadien, ta liberté naîtra de ton courage », lance Me Max Loalngar.
Il faut signaler que l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), le parti de Saleh Kebzabo dit suspendre sa participation aux activités de cette plateforme. « L’UNDR demande à ses militants et sympathisants de suspendre les marches et toutes autres formes de manifestations en attendant de voir clair dans les négociations qu’il faut engager avec les autorités de la transition pour la gestion de ces marches pacifiques », a instruit Célestin Topona Mocna, 1er vice-président de l’UNDR lors d’un point de presse fait ce 6 mai.
Avant d’annoncer son retrait, l’Undr a tenu à préciser que le secrétaire national administratif du parti, le Professeur Avocksouma Djona qui avait désapprouvé publiquement, dans un point de presse, la veille le choix de son parti et de son chef Saleh Kebzabo de faire partie du gouvernement de transition est du passé. Et que le professeur a reconnu son erreur d’avoir pris la parole publiquement pour contredire la ligne du parti. Il s’en est excusé.
Joint au téléphone M. Avocksouma a affirmé que son parti a raison sur la forme, car il devrait avant sa sortie en discuter en interne. Quant au fond du sujet, sa position n’a pas changé. Il affirme qu’il continuera à soutenir les actions de Wakitt Tamma comme citoyen tchadien.