Le coordonnateur de la fédération de l'opposition crédible (FOC) Yaya Dillo Djérou Betchi a animé ce 20 mars un point de presse au siège du parti socialiste sans frontières (PSF) pour annuler la marche pacifique prévue ce 21 mars pour exiger la dissolution de la commission nationale d'organisation du référendum constitutionnel CONOREC et la libération des prisonniers d'opinions.
Selon le FOC, le ministère de la Sécurité publique a refusé de réceptionner la demande d'autorisation de leur marche pacifique prévue ce mardi 21 mars. Elle appelle ses membres à se mobiliser pour les prochaines marches qui seront organisées après le ramadan. Pour Yaya Dillo Djérou Betchi coordonnateur du FOC, il est clair que la junte nie toute forme de libertés et droits fondamentaux à l'opposition. « Dans un tel contexte d'autoritarisme et de privation des libertés publiques, nous restons très soucieux de l'avenir démocratique du Tchad. Toutefois, pour éviter une atteinte à la vie de nos concitoyens, la marche est reportée », a-t-il affirmé.
M. Dillo a également mentionné que la récente visite du directeur général adjoint du FMI au Tchad n'est pas du goût des Tchadiens. À son avis, cette visite est inquiétante puisque le Fonds Monétaire international (FMI) a fait de décaissement qui a permis à la junte d'utiliser la majeure partie des recettes nationales pour acheter des armes et d'autres outils de répression. Les récentes revues dans le cadre du programme de facilité élargie de crédit ont permis à la junte d'avoir des décaissements importants de plus de 224 millions de dollars. « Nous avons prévenu les partenaires y compris le FMI que la junte allait utiliser ces aides pour tuer les Tchadiens », dit-il. Il se demande pourquoi la communauté internationale prétend défendre la démocratie dans certaines zones du monde et soutenir la dictature dans d'autres.
Kouladoum Mireille Modestine