Le vivre-ensemble mais comment ?

Written by  Aoû 13, 2020

Le président de République, Idriss Déby Itno, est revenu pour la énième fois sur la question de la cohabitation pacifique et du vivre ensemble. C’est à l’occasion de son élévation au titre de Maréchal du Tchad, le 11 août 2020. Après plusieurs interpellations de la conscience des Tchadiens, il est à remarquer que sur le terrain, rien ne change. Le communautarisme est un fait. Au-delà des mots n’est-il pas temps de passer aux actes ?

Comme l’a chanté un musicien ivoirien, « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement à apprendre à nos enfants ». La paix justement, passe par la cohabitation pacifique ou du moins, la cohabitation pacifique peut être signe d’une paix acquise. Mais au Tchad, l’absence de guerre est souvent comparée à la paix. Dans les faits, les Tchadiens ont du mal à cultiver le vivre ensemble. Cette situation est d’autant plus exacerbée par l’injustice, l’impunité, le manque d’équité et surtout la culture communautarisme.

Comme l’a si bien dit le président Déby, « les droits du citoyen ne sont pas dissociables ni matériellement ni juridiquement, des devoirs qui se confondent avec le statut constitutionnel de citoyen ». Mais encore, faudrait-il que tous les Tchadiens bénéficient concrètement des droits reconnus à chaque citoyen. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes se sentent écartés, marginalisés, voire abandonnés par la République. Ces jeunes qui, pour la plupart, diplômés sans emplois, finissent par s’adonner à l’alcool ou à d’autres pratiques malsaines parce qu’« ils n’ont pas trouvé  du boulot dans ce pays ». Or, d’un autre côté, le clanisme, le clientélisme ou la corruption favorisent des jeunes qui occupent des postes de responsabilité alors qu’ils n’ont pas le minimum requis pour ces fonctions. Comment promouvoir le vivre ensemble alors sans équité, sans justice ?

Si de nos jours, les réseaux sociaux sont mal utilisés, c’est parce qu’à la base, il se pose un problème d’éducation, de culture du numérique. Plutôt que de servir de plateformes d’opportunités et d’ouverture au monde, la toile est devenue aujourd’hui un lieu de culture du communautarisme et de la division. Et c’est normal ! Car, ceux qui se sentent opprimés ou oubliés n’ont que la toile pour se défouler, pour extérioriser leurs ressentis. Couper l’internet ou les réseaux sociaux n’est pas la solution. Les autorités tchadiennes doivent comprendre que ce n’est pas parce qu’il y a les réseaux sociaux qu’il y a le communautarisme. C’est parce qu’il y a le communautarisme que les jeunes viennent en parler sur les réseaux sociaux. Les priver de ces outils, c’est encore accentuer davantage leur haine envers certains, et même envers le pouvoir.

Les maux ne se soignent pas que par les mots. Aujourd’hui, il est temps de laisser les discours et passer aux actes. Pour que le vivre ensemble et la cohabitation pacifique devienne réalité au Tchad, il suffit de traiter les citoyens, selon la Constitution, comme étant égaux. Il importe de trouver une identité commune à tous les Tchadiens. De nos jours, en dehors de l’Armée nationale par laquelle les Tchadiens se reconnaissent il n’y a pas des valeurs communes à partager. L’identité tchadienne n’existe presque pas. Trouver un symbole à travers lequel tous les Tchadiens pourront se reconnaître serait déjà un pas vers le vivre ensemble.

Aussi, les jeunes tchadiens doivent être éduqués sur les valeurs de la République. Même la Morale et le Civisme qui autrefois étaient enseignés à l’école primaire tendent à disparaître. Il faut que les Tchadiens, dès le bas-âge sachent qu’ils sont égaux qu’ils ont un même pays, les mêmes valeurs, la même patrie. Il est temps de construire la nation tchadienne, et ce ne sera pas que par des mots.

Maurice Ngonn Lokar

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