Pour réclamer leur pension de 3 trimestres, les retraités ont manifesté pour exprimer leur ras-le-bol. C'est ce 21juillet au siège de la Caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT). Reportage.
Les retraités du Tchad, section de N’Djamena, ont encore fait parler d’eux. Dans la matinée de ce mercredi 21 juillet, ils ont manifesté devant le siège de la Caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT) au quartier Dembé dans le 6e arrondissement.
Il était 10 heures. En face du siège de la CNRT, la circulation est bloquée. Des retraités en petits groupes se sont installés sur des chaises en plein milieu de la chaussée. « Nous ne réclamons que nos droits », récite en solo un retraité âgé. « Il faut qu’on nous paie seulement », chante un autre.
Selon le président du comité de crise, Blagué Jean, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la promesse du directeur de la CNRT d’enclencher la paie dès ce mercredi 21 juillet. « Il nous a promis de nous payer aujourd’hui et quand nous nous sommes présentés, il n’y a rien », rapporte-t-il, avec véhémence. D’après lui, ça fait 3 trimestres que les retraités n’ont rien perçu. « Nous demandons à la France de nous trouver la solution avec le pouvoir qu’il a nommé au Tchad », supplie Blagué Jean.
Assis ou debout, des retraités crient de partout. Et Blagué Jean, comme un directeur de la chorale, les harangue. « Nous allons mourir pour notre argent », « c’est mieux de se faire tuer que de mourir de faim », scandent-ils. La circulation est aussitôt déviée. Les éléments de la Police antiémeute interviennent. Débute la négociation. En vain. La Police tente de dégager les occupants du lieu, mais elle est confrontée à une résistance. Les gaz lacrymogènes pleuvent. Et c’est le sauve-qui-peut. La situation est rétablie. La circulation reprend.
Parmi les victimes de l’intervention policière, un élève de la classe de 3e. Il rentrait après le premier jour de composition du BEF. Il a reçu une grenade lacrymogène en plein œil. Il est évacué à l’hôpital par le président du comité de crise, Blagué Jean.
Dispersés, mais pas anéantis, disent-ils. Ils promettent de revenir pour fermer les locaux de la CNRT dans les jours avenirs si rien de concret n’est fait.
Koumassen Juste