Hausse des prix : l’État doit approvisionner les marchés selon l’ADC

Juil 13, 2021

Le dossier sur la hausse des prix des denrées de première nécessité sur les marchés de N’Djamena se poursuit. Votre quotidien s’est entretenu avec monsieur Daouda Alhadji, Secrétaire général(SG) de l’association des Droits des Consommateurs (ADC).

Selon le SG de l’ADC Daouda Alhadji, depuis plus de 10 ans qu’ils ne cessent de parler de cherté de la vie dans notre pays. Il indique que nous sommes dans un pays à économie de pénurie. « Il n’y a pas assez d’offres sur le marché sur toute l’année. Il y a certes des périodes de pic, mais la plupart du temps, lorsqu’on arrive à la période de soudure, l’offre n’est pas suffisante. La production nationale et les importations ne suffisent pas à la demande. Cela fait que nous sommes dans une situation d’insécurité alimentaire avec un marché mal organisé et sans concurrence », dit-il. Toujours selon le SG dans une telle situation, les opérateurs font ce qu’ils veulent. « Malheureusement, l’État en tant que régulateur ne fait rien. L’État doit veiller à l’approvisionnement des marchés de manière régulière sur les 365 jours de l’année ».

M. Daouda Alhadji, relève les causes de la flambée des prix des denrées alimentaires, en citant entre autres, la pénurie d’économie de la production, la dépendance aux importations extérieures, l’exportation d’arachides, la production agricole très fragile. Pour lui, le Tchad ne peut pas atteindre l’autosuffisance alimentaire à ce rythme. « Le ministère en charge du commerce doit organiser le commerce et avoir une base de données claire des importateurs et producteurs pour suivre leurs stocks. S’il y a aujourd’hui une pénurie, il n’y a pas assez de denrées sur le marché et cela amène les opérateurs économiques à spéculer », dit-il. D’après lui, le ministère de tutelle et celui d’agriculture ne sont pas prévoyants. Il souligne par exemple si le ministère d’agriculture annonce une mauvaise production agricole, automatiquement on doit s’attendre à une pénurie. « Il faut systématiquement donner les moyens à l’Office National de la Sécurité alimentaire(ONASA) afin de prévenir une telle situation. Donner également des autorisations aux importateurs pour combler le vide ». Pour le SG de l’ADC, le ministère en charge doit identifier des périodes de pic et anticiper, malheureusement il ne le fait pas.

« Il n’y a pas une politique de management de la consommation. Les commerçants vendent à leur guise, sans un prix affiché et avec de Koro non conforme. Chose écœurante, tout cela se passe sous l’œil de la mairie, du ministère de commerce et des autorités sécuritaires. Chacun s’enrichit comme il veut, on ne prévoit pas on n’anticipe pas, on prend des mesures lorsqu’il ne fallait pas, etc. », lance-t-il. M. le SG estime que des mesures pour exonérer les taxes des denrées de première nécessité auraient dû être prises trois mois avant pour que les marchandises qui sont au niveau de la Douane puissent arriver sur le marché pour combler ce besoin.

« Les consommateurs ne sont pas des consommateurs avertis… »

Les consommateurs devraient faire un choix, agir comme des consommateurs avertis, dit-il. Le défenseur des consommateurs conseille la population à chercher des produits de substitution. D’après lui, les ménagères doivent faire preuve de maturité dans les achats, malheureusement leurs multiples appels à l’ordre ne sont pas respectés.

« Nous avons proposé autant de solutions, mais elles n’ont pas été prises en compte de manière exhaustive comme nous les avions souhaitées. Il faut que le ministère de tutelle joue pleinement son rôle, le ministère de commerce je vous dis c’est une coquille. Il doit surveiller ce qui se passe sur le marché », affirme-t-il. Sous d’autres cieux, poursuit-il, on sait d’avance la quantité de produits qui est entrain de venir. « On tire la sonnette d’alarme et on prend des mesures anticipatives pour le corriger », relate-t-il. C’est une honte de continuer à importer du riz alors qu’on dispose de potentialités, souligne monsieur Daouda. « Notre souveraineté alimentaire dépend de la valorisation de nos potentialités agricoles. On importe quand on est dans l’impossibilité de le faire », note-t-il.

Le retard de délivrance des marchandises à la douane et la covid-19, créent de situations de spéculation, explique le SG. Il propose que le gouvernement sorte le stock au niveau de l’ONASA et les vendre afin d’aider les vulnérables. Selon lui en agissant ainsi, le spéculateur serait découragé. « Renforcer la capacité de cette institution de sécurité alimentaire à agir. Booster la production agricole, révolutionner le secteur de l’industrie. C’est toutes ces questions économiques qui peuvent résoudre à long terme ce problème », suggère-t-il a l’État. Monsieur Daouda Alhadji demande aux consommateurs de s’ajuster par rapport à leur bourse.

Moyalbaye Nadjasna

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