Le prix des denrées flambe chaque jour sur les différents marchés de N’Djamena, capitale tchadienne. Les ménages crient leur désarroi. Ialtchad Presse a fait un tour dans les trois grands marchés de la capitale pour s’enquérir de la situation. Reportage.
Quartier Ambassatna, 3e arrondissement, se trouve le « Souk kebir » en arabe tchadien signifie grand marché. Ici les denrées alimentaires sont vendues en gros, pas des petits clients. Sauf les semi-grossistes qui raflent quelques sacs du riz importé. Ils refusent d’être photographiés ni se prononcer. Nous continuons à « Souk Khaala », marché à mil. Nous abordons les ménagères qui s’expriment sous l’anonymat. « Les prix des denrées alimentaires sur le marché grimpent. Les prix sont passés du simple au double voire triple. Difficile d’expliquer le pourquoi », confient-ils.
10 heures marché de Dembé dans le 7e arrondissement de la capitale. D’habitude, ce marché grouille le monde. A l’aile droite du marché se trouve une unité de contrôle de la mairie. Nous sommes au cœur des étals. Nous rencontrons Laouroutou Isabelle, vendeuse d’arachides, la cinquantaine révolue. Selon elle, cette année, l’arachide se pèse par kilogramme. Elle rajoute que l’année dernière, le prix était nettement mieux. « Nous achetons de chez les semi-grossistes à 1250 FCFA le Koro. Nous revendons à 1500 après avoir passé au feu. Ce que nous vendons, c’est pour faciliter la tâche aux femmes qui veulent faire la pâte », dit-elle. D’après elle, les semi-grossistes disent que les grossistes exportent une bonne partie d’arachide décortiquer vers le Cameroun et le Nigeria. C’est la raison pour laquelle les prix grimpent, renchérit-elle. « En toute sincérité, même le fait qu’on revende à 1500 FCFA, nous perdons, car pour griller l’arachide, il faut acheter du bois de chauffe, du charbon ou utiliser le gaz », justifie la vendeuse.
Rassem Beatrice, ménagère de son état se pointe devant l’étale du riz. Pour elle, la presse c’est une occasion à saisir pour dénoncer ce qui se fait sur les marchés actuellement. « Vraiment le prix des denrées alimentaires nous asphyxie, On est obligé de s’accrocher, mais c’est difficile. Ce n’était pas comme ça avant. Le riz local dans le passé le Koro est à 1000FCFA, maintenant c’est à 1300, une autre variété qui est importée qui se vendait à 1200, actuellement c’est 1500. Pour l’huile n’en parlons même pas. Le bidon de 5 litres à 5000FCFA se vend à 7000FCFA. Le Koro de mais qui était vendu à 750 F se vend maintenant à 1000 F. Je me demande si on arrive en pleine saison de pluie on sera dans le calvaire total », dit-elle désemparée. Elle rajoute que c’est difficile pour les familles nombreuses.
Une autre ménagère requérant l’anonymat affirme, « on dirait les autorités sont indifférentes de cette la flambée du prix des denrées de première nécessité. Vous voyez, je suis dépassée, même pour acheter ce ¼ du Koro du riz local, on me parle de 375 FCFA. Pourquoi, toute cette souffrance au Tchad, il faut que Dieu ait pitié de nous les pauvres », lance-t-elle.
Et arrêté du 22 juin 2019 du Commerce ?
Rappelons qu’un arrêté du 22 juin 2019 du ministère du Développement industriel, commercial et de la Promotion du secteur privé a rendu publique une liste comportant les prix de vente maxima des produits alimentaires locaux et importés de première nécessité dans la ville de N'Djamena. 14 types (confère. Arrêté) de produits alimentaires locaux et sept types. Pour accompagner le gouvernement, la Chambre de commerce, d’industries, d’agriculture, des mines et d’artisanat (CCIAMA) avait lancé en 2019, l’opération « juste prix ». Elle avait pour but de permettre à la population d’acheter et de consommer des produits de première nécessité en fonction de sa bourse. Mais aussi et surtout, réduire la cherté de la vie. Où en est ce projet ?
En plus, un numéro de téléphone le 1212 a été mis à la disposition des consommateurs en cas de nécessité, pour dénoncer les commerçants véreux. Les consommateurs le savent-ils ? Pas sûr.
Moyalbaye Nadjasna