Les biens et personnes circulent depuis quelques jours librement entre Kousserie (Cameroun) et N’Djamena (Tchad). Pour constater la reprise du commerce et sa cadence, Ialtchad Presse est allé sur place. Reportage.
N’guéli à la frontière Tchad-Cameroun. Sous un soleil caniculaire, il était 12h. C’est l’un des quartiers du 9e arrondissement de la ville de N’Djamena, reliant, Kousserie ville camerounaise à N’Djamena, capitale tchadienne, par deux ponts d’environ 500 km. A l’entrée du pont, quelques unités de contrôle, entre autres: la police, la douane, la police municipale montent la garde. Sous les ponts, les enfants barbotent dans l’eau. Les mouvements des personnes sur le pont prouvent que les affaires ont repris. Sur le nouveau pont, seuls les véhicules sont autorisés à passer. Les piétons se contentent de marcher sur l’ancien pont. Juste à son entrée, on peut apercevoir des agents de la Croix-Rouge avec leurs thermo flash. Ils vérifient les températures des corps des usagers. Un peu à l’intérieur, la police contrôlent les pièces d’identité. Plus loin, les douaniers fouillent systématiquement tout bagage en provenance de Kousserie. L’ambiance révèle bien que les affaires ont repris comme par le passé.
Alladjaba Tchitcha, est un citoyen tchadien habitant Kousserie. Il est en route vers N’Djamena. Il était présent à l’ouverture du pont du côté du Cameroun. C’était une grande fête, dit-il. « D’abord, je remercie les hautes autorités du Tchad d’avoir ouvert la frontière et ensuite à celles du Cameroun qui emboîtent le pas. Le plus important à mon avis, c’est le brassage entre les deux pays. Semble-t-il que les Camerounais ont mal accepté l’initiative prise par le Tchad d’ouvrir ses frontières », dit-il. Il rajoute que côté camerounais, les autorités n’ont pas apprécié. Deux jours plus tard, elles ont aussi décidé de faire la même chose. C’est qui est une bonne chose, affirme-t-il. « Je suis très content, j’étais le premier à traverser après les autorités tchadiennes. Du côté camerounais au lendemain, il a fallu un peu de dispute, mais on s’est accordé finalement j’ai pu traverser. C’est génial en tout cas on n’a pas de problème entre nous, pourquoi fermer alors nos frontières », conclut Alladjaba Tchitcha.
Plus loin, nous rencontrons M. Gambo Ladan, clandoman. Il se plaint du fait que les motocyclettes ne sont toujours pas autorisées à traverser le pont. « Avant toute chose, il faut remercier le Bon Dieu pour sa grâce dans la vie des deux peuples frères, tchadiens et camerounais. Que nos autorités de deux côtés reçoivent nos remerciements pour leurs efforts conjugués pour la réouverture de la frontière de Kousserie-Ngueli. Je vous assure la fermeture de cette frontière a été difficile pour nous les débrouillards », dit-il. Pour l’instant, il déclare qu’il n’y a pas de problème, même avec la police, ils leur présentent seulement leurs pièces d’identité pour traverser librement. « Je demande à nos autorités de laisser les motocyclistes circuler. Je suis clandoman. Il faut qu’on pense vraiment aux clandomen tchadiens coincés », indique Gambo Ladan.
Alnodji Margueritte, est une habituée de la traversée N’guéli-Kousserie. Ce midi, elle a renoué avec ses activités. Joviale, un paquet de marchandises sur la tête, elle raconte, « je suis très contente de renouer avec mes activités. Nos autorités ont pris une très bonne décision. Elle est salutaire pour des milliers de Tchadiens qui tirent leur gain quotidien des échanges commerciaux avec Kousserie. »
Riyayo Augustin, lui, part pour Kousserie. « La frontière est ouverte c’est une bonne chose. L’ambiance d’antan reprend avec les va-et-vient. Mon souhait est la pandémie ne revienne plus et que la frontière soit ouverte pour toujours.», souhaite-t-il.
Il faut noter que le Tchad a officiellement ouvert sa frontière terrestre de N’guéli, le 17 juin 2021. Les autorités camerounaises ont décidé de la réouverture le 20 juin 2021. Rappelons que la fermeture de la frontière Tchad-Cameroun fait suite à l’avènement dû au Covid-19.
Moyalbaye Nadjasna
Allarassem Djimrangar