Ce vendredi 04 juin, une grosse pluie s’est abattue sur N’Djamena, capitale tchadienne. Acte 1 de dame pluie fâche déjà les N’Djamenoise. Au quartier Ridina II, 5e arrondissement plusieurs concessions sont inondées. Reportage
Ce matin, plusieurs concessions des N’Djamenois sont inondées. Les habitants de plusieurs quartiers se sont retrouvés pied dans l’eau. C’est une première grosse pluie orageuse qui a duré quasiment 4 heures. Nous nous sommes rendus au quartier Ridina II, le spectacle aiguise la curiosité. Les ménages ont renoué avec l’ancienne habitude, évacuer l’eau de la cour. Certains utilisent les motopompes, d’autres se servent des sceaux et autres récipients pour se débarrasser d’eau. Les rues secondaires sont déjà pleines d’eau. C’est un parcours de combattant pour les usagers surtout les motocyclistes. Pataugeant dans l’eau, on arrive chez madame Miguemadji Djibrine. Ici la cour est complètement dans l’eau, une chambre et salon aussi. « Vraiment c’est une surprise. L’eau n’est jamais entrée dans ma chambre, mais c’est étonnant cette année. Comme vous le voyez, mon lit et mon matelas flottent sur l’eau ainsi que mes réserves. Nous sommes en train de faire tout pour sortir l’eau et aérer les chambres. Sinon j’irai où avec mes enfants », dit-elle.
Juste à côté, un autre ménage. Aux grands maux, des gros moyens, la famille se sert de la motopompe pour évacuer l’eau stagnante. Le chef de famille à pied-œuvre note que la saison s’annonce difficile, « c’est difficile comme vous voyez. Cela a toujours été ainsi année après année. Avec cet engin, une heure est suffisante pour vider l’eau de ma cour. Sinon auparavant, avec les jeunes de la cour, nous curons l’eau comme dans les autres propriétés », confie-t-il. Il rajoute que normalement Ridina ne devait pas vivre un tel problème. Il suffit, dit-il, de faire de canalisations sérieuses jusqu’au grand canal du quartier Ardep-djoumal et l’eau va se déverser au fleuve. Les cours des certains établissements scolaires ne sont pas épargnés. Au lycée officiel d’Abena par exemple, c’est une marre d’eau. Les élèves s’éclaboussent d’eau pour atteindre leurs salles de classes. Même chose au lycée privé Hérédité.
Toujours au quartier Ridina, on signale déjà l’écroulement de quelques maisons. Pour un autre habitant, la pluie c’est une bénédiction et non un mal. Seulement nous n’avons pas de moyens pour améliorer notre milieu. C’est pourquoi nous sommes confrontés chaque année à de telles situations. Même si nous sommes dans l’eau c’est un mal nécessaire, car nous sommes soulagés un peu de la chaleur accablante. Dieu est souverain, il prendra soin de nous disent les victimes. Certaines communes à N’Djamena ont fini avec les curages des caniveaux d’autres traînent alors que dame pluie est déjà présente. Les habitants de différents quartiers de N’Djamena s’organisent pour frayer le chemin aux eaux de pluie, « le pire reste à venir », lance un passant.
Pour les résidents, les autorités communales doivent accélérer le rythme de curage des caniveaux pour éviter des catastrophes.
Moyalbaye Nadjasna