Les établissements publics d’enseignement sont en grève depuis 24h suite au mot d’ordre de sous-section de la plateforme revendicative des enseignants de la province de N’Djamena. Reportage
Il est 10h. Les cours des établissements publics sont presque vides. Il y a des moutons, chèvres, et quelques élèves traînent encore dans la cour. Motif : les enseignants sont en grève. Aux Lycées de Walia, Félix Eboué, le constat est le même. Mais, ce n’est pas le cas du Lycée la Liberté dans le 5e arrondissement où il y a eu quelques échauffourées entre les élèves et les forces de l’ordre.
A l’entrée de ce Lycée, les véhicules du Groupement militaire d’intervention police (GMIP) sont visibles. Un enseignant de la 6e est assis un bâtiment, corrige les copies. Il explique sous le sceau de l’anonymat, « on était surpris lorsque les forces de l’ordre sont montées à l’assaut de l’établissement. Le problème ne vient pas des élèves ».
Selon lui, le mot d’ordre de la grève vient des syndicats, mentionne l’enseignant. Il répète que cette grève ne concerne pas les élèves. « Quand les élèves étaient venus ce matin, on les a libérés. Ce sont les policiers qui ont attaqué nos élèves », dit-il. Toujours selon l’enseignant, cette manifestation ne vient pas des élèves, mais cel vient plutôt d’une bande inconnue. « C’est une manifestation est venue de dehors. Et comme le Lycée est en face du marché, les élèves qui étaient hors de l’établissement fuyaient pour regagner la cour intérieure. Les policiers ont profité pour jeter du gaz lacrymogène. C’est malsain, » déplore l’enseignant.
Un homme voisin de l’établissement qui a assisté à l’affrontement affirme, « cela est lamentable et regrettable que jusqu’à nos jours, les policiers continuent à tirer de lacrymogène sur les élèves et les paisibles citoyens ». Pour lui, les élèves rentraient, les policiers les ont repérés. Ensuite, ils ont commencé à tirer de gaz lacrymogène.
Dans une salle, un élève de la terminale D, seul, avec un livre de mathématique en main, nous reçoit. « Tout est allé très vite. Cela à engendrer des désordres, » dit-il. Pour lui, les cours ont à peine repris. Et la grève reprend « le gouvernement ne se soucie pas de l’avenir de l’école tchadienne. Les policiers sont venus nous chasser dans notre cour de l’école à coup de gaz lacrymogène. »
Selon des sources sécuritaires, 3 véhicules des forces de l’ordre sont cabossés par les manifestants. Il n’y a pas eu, semble-t-il, des arrestations.
Djilel-tong Djimrangué