Transition : Tshisékédi facilitateur insensible ?

Juil 23, 2023

Le facilitateur et président de la République Démocratique du Congo (RDC) Felix Tshisékedi a séjourné au pays pour faciliter l’entente entre les acteurs politiques et de la société civile. Sa mission vire à la chicane. Tshisékédi facilitateur insensible? Cela dépend de quel côté on se place, mais le vrai problème vient d’ailleurs…

Avant son départ, il a résumé le résultat de son séjour en 3 phrases, « je n’ai trouvé aucun Tchadien hostile aux avancées. Tous ceux que j’ai rencontrés sont pour la reconstruction, le progrès, la réconciliation et l’unité du Tchad. Je repars plein d’espoir d’une solution pacifique et heureuse pour ce peuple frère ». En d’autres mots tout va bien. Évidemment qu’il n’y aura aucun Tchadien contre la reconstruction de son pays. Aucun n’est contre la réconciliation. Aucun n’est pour la guerre pour l’avoir vécue, aucun n’est contre l’unité.

Pour les partisans de la transition, cette visite confirme qu’ils sont dans la bonne voie pour faire aboutir le retour à l’ordre constitutionnel. Ils ont le sourire. Et ont presque carte blanche de la part du facilitateur.

Oui, pour une partie de l’opposition pourfendeuse de la transition. Le facilitateur est partiel, partial et ne facilite rien, il mène la transition dans la mauvaise voie. Il roulerait pour le président de la transition et tous ceux qui y participent. La formule du porte-parole du Bloc Fédéral Banyara Yoyana, « Tshisékédi est un héritier venu apporter son soutien à un autre héritier » fait mouche. L’opposition accuse le facilitateur de n’avoir abordé aucun sujet sérieux. Il n’a fait que les inciter à rejoindre l’équipe gouvernementale.

Pour la société civile, M. Tshisékédi n’est pas à équidistance de tous les acteurs. Max Lolngar, dirigeant en exil de Wakit Tamma dénonce sur sa page Facebook cette visite en la qualifiant de véritable farce.

Les positions sont donc figées. Pour les partisans de la transition, tout va bien. Pour l’opposition tout va mal.

En vérité le ver était dans le fruit lorsque l’Union africaine (UA) a accepté le principe de la subsidiarité. Que veut dire ce principe?

Le Larousse nous apprend qu’en droit administratif c’est un principe de délégation verticale des pouvoirs. Google, lui, dit que c’est un concept à travers lequel une autorité centrale ne peut effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur.

Autrement dit, l’UA a cédé le dossier de la transition à la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Et lorsqu’on sait que cette CEEAC n’est rien d’autre qu’un syndicat des chefs d’État de l’Afrique centrale, il ne faut pas attendre que le changement provienne d’elle. Le facilitateur Tshisékédi est nommé par ce « machin » pour faciliter les choses pour le président de transition et ses amis comme le dit son titre.

Sur ce sujet l’UA est dans une contradiction consternante. Au début de la transition, elle a soufflé le froid en argumentant que le Tchad est un pays à part. Donc, il faut que la communauté internationale soit gentille. Ensuite, elle a accepté ce principe tordu de subsidiarité. Et la voilà depuis quelques mois en train de souffler le chaud en prônant l’inéligibilité des dirigeants de la transition. Cette attitude contradictoire de l’UA et l’insensibilité du facilitateur de la CEEAC sont dangereux pour le pays.

Bello Bakary Mana   

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