Les débats sur la conclusion de la synthèse de la thématique 2, « forme de l’Etat, constitution, réformes institutionnelles et processus électoral » ont repris jeudi 29 septembre 2022 au palais du 15-janvier de N’Djamena. La parole a été accordée à la travée bleue constituée des leaders des partis politiques. Leurs interventions sont trop controversées sur la forme de l’Etat : Etat unitaire fortement décentralisé et le fédéralisme. Reportage !
Abdelkerim Brème, « L’Etat unitaire fortement décentralisé fonde l’unité des filles et fils du Tchad. Cela cadre avec notre devise ‘’Unité-Travail-Progrès’’ ». Il estime qu’il ne se pose pas de problème. L’important dit-il, c’est unir les forces pour apporter le concret au pays. Pour Malloum YoboÏdé, porte-parole de l’alliance pour la victoire, on ne peut pas parler de la forme de l’Etat sans parler de la constitution. La forme de l’Etat affirme-t-il, se trouve dans les dispositions de nos législations. « Pendant les discussions sur cette thématique, les délégués ont suggéré la mise à jour de la constitution de 1996 qui consacre pour le Tchad un Etat unitaire fortement décentralisé. Chose curieuse, il y a eu des ratés et nous n’avons pas pu mettre en place cette forme de l’Etat », explique Malloum YoboÏdé. Il soutient que malheureusement, il n’y a pas eu transfert de compétence. Ce sont des choses à corriger pour avancer car peu importe la forme de l’Etat. Issaka Mahamat estime pour sa part que, seul le referendum est censé à décider. Peu importe la forme de l’Etat, l’essentiel c’est de corriger les injustices et la mal gouvernance et éviter des referendums qui vont couter chers au pays. Le peuple seul peut décider de son sort.
Mme Yanyam Randjibaye, déléguée du parti Convention pour la démocratie et le fédéralisme (CDF) ne voit pas les choses de la même façon. A son avis, on parle de la constitution de 1996 or, celle en cours va passer au referendum avant la forme de l’Etat. « A ce que je sache, dans la constitution on doit insérer la forme de l’Etat que nous voulons. Mais si la constitution passe avant que la forme de l’Etat vienne, je me demande réellement ce qu’on va faire. Ou bien il y aura trois referendums, deux sur la constitution et un autre sur la forme de l’Etat ? Or dans la synthèse on parle de deux referendums », s’interroge-t-elle. Namdi Tchamsala du parti PLT déclare qu’il revient au peuple de choisir la forme de l’Etat qui le convient. « Nous sommes des arbitres et nous usurpons la place du peuple. Telle est ma position », se prononce-t-il.
Le président du RPR Mahamat Seïd, exprime la souveraineté du DNIS est prise en otage. « Pendant les débats des sous-commissions la majorité a opté pour le fédéralisme mais à notre surprise c’est l’Etat unitaire qui est arrêté. Cette forme de l’Etat n’a rien du tout apporter de positif au Tchad depuis 62 ans. L’expérience prouve qu’il faut changer la forme de l’Etat », argue-t-il. Les débats ont été suspendus pour reprendre dans l’après-midi.
Moyalbaye Nadjasna