Mis sur pied au lendemain de l’installation des membres du présidium, le comité ad hoc est contesté. Les contestataires, constitués des partis politiques, de la société civile refusent d’entamer des négociations avec ce comité et semblent préférer le groupe des sages qu’ils jugent impartial. Dr Évariste Ngarlem Toldé, analyste politique donne son point de vue par rapport à la valeur ajoutée à ce comité. Reportage.
Au lendemain de son installation, le présidium du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) a mis sur pied un comité ad hoc qui doit négocier avec les autres corporations qui refusent de participer au dialogue. À peine installé, ce comité est contesté. Certaines corporations ont exprimé leur inquiétude dans un document commun.
Pour l’analyste et enseignant chercheur, Dr Évariste Ngarlem Toldé, le comité ad hoc a été mis sur pied unilatéralement par le présidium. Selon lui, on ne retrouve pas dans ce comité les aînés, les sages et les religieux qui avaient déjà commencé la médiation et la facilitation avec ceux qui refusent de prendre part aux assises du dialogue.
Il estime que c’est la mission qui est dévolue à ce comité. Il s’interroge sur la nécessité de créer ce comité. À son avis, en principe, ce comité doit travailler avec le gouvernement pour dire la position de ceux qui ont refusé de prendre part au dialogue et dire ce qu’il faut proposer.
Il souligne qu’il y a des choses que le gouvernement peut faire par rapport à la position de Wakit Tamma, du parti Les Transformateurs ou les politico-militaires pour instaurer la confiance.
Au sujet du non-alignement du groupe des sages au comité ad hoc, Dr Evariste Ngarlem Toldé affirme que c’est une question de principe et d’indépendance. Selon lui, le principe voudrait que le médiateur soit neutre et impartial et le groupe de sages respecte cela. « On voit mal un groupe qui est constitué des religieux, des sages ou des aînés avec un chef venir intégrer un autre groupe qui a une couleur politique. Cela ne les convient pas, raison pour laquelle ils préfèrent se mettre à l’écart pour garder leur indépendance », confie l’analyste. Il pense que le comité ad hoc est truffé de militaires et des personnes que leur position est déjà connue. Pour lui, c’est qui fait que les religieux et les sages sont réticents à intégrer facilement ce groupe.
Kouladoum Mireille Modestine