Après trois jours de débats harassants et parfois houleux, les quelque 1500 délégués n’arrivent pas à adopter le règlement intérieur devant permettre de mettre sur pied le président du présidium qui doit conduire les travaux. Certains souhaitent l’adoption par consensus, vote à main levée et d’autres contestent et préfèrent le vote à bulletin secret par l’ensemble des délégués. Reportage.
Après de moult tractations et de débats parfois houleux, les délégués venant des 23 provinces du pays et ceux de la diaspora n’ont pas pu adopter le règlement intérieur. Beaucoup proposent une adoption par vote à bulletin secret et d’autres souhaitent le vote à main levée. L’adoption du règlement intérieur doit être un premier pas pour la mise en place du présidium qui doit conduire les débats sur les problèmes qui minent le Tchad.
Pour le président du Mouvement pour la libération du Tchad (MLT), politico-militaire, Oumar Mahamat Adiguei c’est vrai que le débat a pris énormément du temps, mais c’est nécessaire pour mettre en place le règlement intérieur qui est un outil clé pour la suite du dialogue. Le politico-militaire qui réside aux USA, souligne que les choses n’avancent pas vite et souhaitent que ses collègues délégués soient brefs. Selon lui, le Tchad n’a jamais eu la démocratie et ce dialogue sera l’occasion pour les Tchadiens de discuter dans la sincérité et la sérénité pour un refonder la nation tchadienne. Il dit avoir l’espoir qu’on peut régler les problèmes du pays, car c’est depuis 60 ans que le pays souffre de la dictature et de rébellions qui handicapent le développement de cette nation.
Dans la même démarche, Hassan Hissein Haggar, président du parti pour le développement et la concorde au Tchad (PDCT), compte tenu du temps perdu, il demande qu’on adopte le règlement intérieur par consensus parce que le vote à main levée n’avantage pas. De l’avis du jeune opposant, c’est cette manière qui a retardé le pays pendant 3 décennies et si on continue à jouer encore les mêmes jeux.
Le président de l’ANDR et ancien député, Djékornondé Tapambaiel Josué, fustige que le règlement intérieur est un texte important pour la suite des travaux. Le Tchad se porte mal, c’est pourquoi on doit avoir un bon texte pour la refondation du pays. Selon lui, s’il n’y a pas de consensus, on doit passer par un vote secret pour que chacun puisse agir selon sa conviction. Il estime qu’il y’a des groupes qui se créent pour saboter le DNIS. Il souhaite qu’on laisse un pays stable aux générations à venir.
Mahamat Nour Ibedou, président de la commission nationale des droits de l’homme (CNDH), estime que le vote à main levée confisque la liberté de choix. Selon lui, le vote à main levée ne garantit pas l’intégrité et ne fait pas partie des libertés publiques. « Seul le vote à bulletin secret est démocratique », propose le défenseur des droits humains.
Lors des débats les personnes handicapées se sentant stigmatisées ont fait une mise en garde en menaçant de quitter la salle.
Jules Doukoundjé