Le dialogue national inclusif (DNI) tant attendu, a été lancé le 20 août passé par le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT), le général Mahamat Idriss Deby Itno. Lors de la cérémonie d'ouverture, le Président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat a tenu un discours qui a fait couler d'encre et de salive. Certains Tchadiens ont été admiratifs et d'autres s’en méfie. Ialtchad Presse a fait réagir le Président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra. Reportage.
Lors du lancement officiel du DNI, Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l'Union africaine (l’UA) et ancien ministre des Affaires Étrangères du Tchad, n'a pas manqué de révéler les vrais problèmes tchadiens, en situant la responsabilité de l'ancien régime qu'il a servi. Il a appelé les Tchadiens à une réconciliation sincère. Dans la salle comme un peu partout, certains Tchadiens ont applaudi ce beau discours. D'autres continuent de donner le bénéfice du doute, mais beaucoup sont méfiants.
Le président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra estime que le Président de la commission de l'UA est venu dire que cette institution est impuissante. Il ajoute que ce dernier faisait partie de ceux-là qui ont enterré le pays. Pour le jeune opposant, Moussa Faki faisait aussi partie des personnes que le défunt président avait utilisées pour créer la distorsion. « Il y a une règle non écrite qui voudrait que quand Deby vient d’une partie, le Premier Ministre doit être d'une autre partie, mais Moussa Faki a été utilisé pour rompre ça », pense Dr Succès Masra. Il souligne aussi que Moussa Faki Mahamat a été pendant 9 ans, ministre des Affaires étrangères. « Regarder les personnes qu'il a nommées, ils viennent d'un seul bord du Tchad », dit-il. Le président du parti Les Transformateurs soutient que l'UA a été attendue comme actrice pour agir, mais Moussa Faki l'a enterré lors de la prise du pouvoir par la junte militaire et s'en est suivi d'autres coups d'État un partout en Afrique.
Il soutient que la vraie repentance consiste à agir maintenant. « On est habitué aux faux-semblants, tous ceux qui ont été les principaux acteurs de l'enterrement de ce pays, je crois que le moment est venu d'avoir l'humilité de considérer que l'avenir de ce pays, ils ne peuvent plus faire partie de l'avenir de ce pays », explique-t-il. Il ajoute que derrière cet enterrement, ce sont des morts, des vies sacrifiées, de la misère. Il affirme que la vraie repentance est dans les actions et les faits et non des mots. L’opposant pense aussi que M. Faki est dans cette escroquerie politique qui doit s’arrêter. « Le moment est venu, maintenant ou jamais. C'est la dernière chance », dit-il.
Abderamane Moussa Amadaye