mercredi 27 novembre 2024

Dialogue inclusif : l’accord entre certains politico-militaires fait réagir

Aoû 10, 2022

La signature d’un accord entre certains politico-militaires et le Conseil militaire de la transition (CMT) à Doha au Qatar devant garantir la participation des politico-militaires au dialogue national inclusif (DNI) du 20 août prochain a fait réagir des analystes et des leaders de la société civile. Certains estiment que c’est un accord à minima et d’autres pensent est que c’est un accord qui permettra au pays d’aller de l’avant. Reportage. 

Le conseil militaire de la transition (CMT) était pendant plus 5 mois en négociation à Doha, au Qatar, avec les politico-militaires pour leur permettre de participer sans inquiétude au prochain DNI prévu le 20 août prochain. Un accord est obtenu avec une partie des politico-militaires. Il a été signé le 8 août entre gouvernement et cette partie des politico-militaires, après le déplacement express du président du conseil militaire de la transition (PCMT), le général Mahamat Idriss Deby Itno à Doha.

Mais cet accord signé à moins de deux semaines du dialogue a fait réagir certains analystes politiques.

Pour l’analyste et enseignant chercheur à l’université de N’Djamena, Dr Evariste Ngarlem Toldé, ce n’est pas un accord de paix et de réconciliation comme on s’y attendait et qu’on a fait croire aux Tchadiens au début. Selon lui, c’est un accord de participation des politico-militaires au DNI. Il ajoute que c’est un accord à minima et que plus d’une quinzaine de parties n’ont pas posé leur signature. Cela lui enlève le caractère inclusif recherché parce qu’on attendait les 52 mouvements au dialogue. Le chercheur estime que les mouvements non-signataires restent une menace pour la poursuite de la transition. Mais l’analyste reconnaît que c’est un premier pas parce que le dernier de ces pré dialogues qui ouvrent la voie à l’organisation du DNI et souverain qui permettra aux Tchadiens de se retrouver autour d’une table et de discuter de leurs problèmes. Dr Evariste Ngarlem Toldé espère que les décisions qui sortiront seront favorables à ce que souhaite une bonne partie de la société civile, même si beaucoup pensent que tout est fait pour légitimer le CMT, pour faire en sorte que les autorités de la transition se présentent aux prochaines élections et que la réforme de l’armée ne soit effective. « C’est un accord, mais les non-signataires gardent leur capacité de nuisance et les Tchadiens sont en droit de s’inquiéter pour l’avenir de ce pays », dit-il.

Un chercheur en droit constitutionnel s’est prononcé sous couvert d’anonymat, en soutenant que l’accord signé entre les deux parties devrait permettre en toute sécurité de garantir la participation des politico-militaires au DNI et cela pourrait remplir la question de l’inclusivité du dialogue permettant à tous les Tchadiens, quel que soit leur divergence. Ils pourraient s’entendre sur une nouvelle constitution sur la base de laquelle, on pourrait organiser des élections libres et démocratiques. Au sujet de ceux qui n’ont pas signé, le juriste explique que cela augure de la violence dans notre pays. Selon lui, en principe si le PCMT a fait le déplacement c’est une bonne chose, mais c’est encore meilleur s’il obtenait un accord de paix de tous pour abandonner l’option militaire avec tous les politico-militaires, il aurait marqué un grand point de légitimité. Et un espoir pour les Tchadiens. « Maintenant il y a encore de résistant, c’est dommage que le dialogue ne soit pas inclusif et risque d’être partiel », regrette le chercheur en droit constitutionnel.

Jules Doukoundjé  

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