Le 20 août prochain, une autre date pour le dialogue national inclusif (DNI) au Tchad. L'Enseignant-Chercheur le Professeur Avocksouma Djona, président du parti « Les Démocrates » estime que cela n'a pas été toujours fait dans les règles de l'art. Pour un dialogue plus inclusif et souverain, il faut selon lui, une Commission paritaire pour définir la méthodologie de participation.
L'Enseignant-chercheur, prof Avocksouma Djona lors d'un entretien lundi 18 juillet, observe que c'est exactement quinze (15) mois et rien n'a été fait. À son avis, le Conseil Militaire de la Transition (CMT) n'a pas été efficace. Pour lui, un dialogue ne peut être souverain que si les deux parties décident ensemble de son Agenda. « Aujourd'hui, il se passe qu'ils veulent fixer de façon unilatérale, toutes les dates. Ils n'ont consulté personne pour arrêter la date du 20 août 2022. Par deux fois ils ont fixé des dates qu'ils n'ont pas pu respecter et cette fois encore, ils décident seuls. Comment les gens vont les prendre au sérieux », affirme Avocksouma Djona. Le président du parti « Les Démocrates », estime que les propositions qu'ils ont faites au CMT n'ont pas été prises en compte.
Prof Avocksouma rappelle qu'ils ont suggéré la mise en place d'une commission paritaire entre CMT et eux. Ensemble, dit-il, ils pouvaient s’asseoir et monter l'Agenda du DNI. Selon l'Enseignant-chercheur, on ne peut pas aller au Dialogue sans savoir ce à quoi on va parler. « C'est exactement ce qui s'était passé à Doha à Qatar. Il faut nécessairement un préalable à travers une commission paritaire pour définir la méthodologie, voir à charge et à décharge les conditions sereines de travail. Une telle démarche va aboutir à des critères crédibles pour la participation au dialogue », signifie le leader politique. Le chef du parti Les Démocrates renseigne que dans deux jours, le gouvernement va fixer la liste des gens qui vont prendre part au DNI. Voilà tout se fait toujours de façon unilatérale, regrette-t-il. Avocksouma Djona se demande quelles vont être les garanties pour le bon déroulement de ce dialogue.
Le politique relate qu'un gouvernement de la transition ne peut pas être juge et partie. D'après lui, les autorités de transition doivent être au-dessus de la mêlée. « Tel que c'est parti, on va se retrouver face à des gens qui n'ont pas de profils nécessaires qui vont venir dialoguer des choses qu'ils ne connaissent pas. Pour n’aboutir à rien sinon exactement à ce qui est arrivé à Doha d'où les gens qui n'avaient pas de qualificatifs sont allés pour brouiller les cartes », s'inquiète-t-il. Le président du parti les Démocrates rappelle qu'il ne coûte pas au gouvernement de transition de mettre cette commission paritaire sur pied. Wakit Tamma, l'UST, le Groupe de Réflexion d'Appel du 1er juin, les cadres d'une Nation pour tous, les cadres du parti les Démocrates constituent une majorité civile signifie le politique. Selon Avocksouma Djona, si le gouvernement ne veut pas la paix, il va seulement récolter ce qu'il sème. Il souligne qu'on ne peut qu'avoir dans la tête que tout peut s'obtenir que par les armes. On aurait tort, dit-il, de le penser ainsi. Le peuple soutient-il, a son mot à dire et ils sont avec ce peuple. « S'ils n'arrivent pas à faire de telle sorte que les politico-militaires viennent, autrement c'est de les renvoyer encore à la guerre. Or nous ne voulons plus la guerre. Les gens qui ont doubles nationalités vont peut-être partir, mais nous autres, c'est notre pays, nous n'allons nulle part », confie l'Enseignant-chercheur. Il y a encore du temps à rectifier le tir, déclare Avocksouma Djona. À en croire l'homme politique, ils sont disposés à répondre à toutes les sollicitations du gouvernement même à cette fourchette du temps. Car rajoute le politique, ils ont a priori, toutes les propositions requises pour un bon DNIS. « Nous les attendons, s'ils sont prêts, nous allons travailler avec eux, s'ils ne le veulent pas, nous allons travailler pour le Tchad d'une autre façon », indique le président du parti les Démocrates.
Moyalbaye Nadjasna