L’Agence nationale de volontariat du Tchad (ANVOL-T) a échangé avec les élèves ce 28 novembre 2021 au Musée national du Tchad. Le thème du débat est, « La promotion et le respect des valeurs civiques et patriotiques en milieu jeune. » Cette formation-débat a mobilisé 63 jeunes issus d’au moins 13 établissements scolaires publics et privés de N’Djamena, la capitale tchadienne. Reportage.
Les violences et les actes de vandalisme en milieu jeune préoccupent L’Agence nationale de volontariat du Tchad. Pour le Directeur général (DG) cette agence Idrissa Abaté Abakar, DG de ANVOL-Tchad, cette formation-débat consiste à sensibiliser les jeunes et les responsables de l’Éducation. Cela permettre, selon les organisateurs, en retour de faire la promotion des valeurs civiques et patriotiques en milieu jeune a-t-il ajouté. Selon lui, les raisons sont liées au constat de violences et aux actes de vandalisme en milieu jeune. Dans une brève présentation du directeur de communication, M. Daoud Djeroua Abdelkerim affirme que l’agence a pour mission, « la mobilisation des énergies pour le développement économique et socioculturel du pays, la promotion du sentiment national et patriotique, le sens de la discipline, de la tolérance et de l’intérêt général. » M. Daoud Djeroua soutient que le volontaire est une personne qui travaille de manière désintéressée. Ce n’est ni un contrat de travail ni un contrat de service, dit-il.
Pour le ministre de la Culture Achta Djibrine SY, le thème choisi va bien avec notre hymne national. Elle explique qu’il y a 3 niveaux de citoyenneté. La citoyenneté civile, la citoyenneté économique et la citoyenneté politique, « lorsque nous disons être citoyens, nous devons connaître nos devoirs et nos droits. Je vous exhorte à commencer d’abord avec nos devoirs », dit la ministre. Pour elle, en cette période de transition, le pays utilise la charte, mais les responsables travaillent pour restaurer la République. Après cela, dit-elle, c’est la constitution qui va être rétablie après le dialogue national inclusif (DNI).
Selon Mme Achta Djibrine, l’autre axe de la citoyenneté civile set le patriotisme. Il est assez complexe dit-elle, parce qu’il faut plutôt être un constructeur qu’un destructeur de la cité. « Nous avons nos armoiries, le drapeau, cela a un sens. Le premier patriote pendant l’indépendance proclamée le 11 août 1960, aujourd’hui 61 ans a eu une vision transcrite dans notre devise. Il s’agit de « l’unité-travail-progrès ». D’après elle, les socioanthropologues disent qu’on a plus de 250 langues au Tchad. Elle précise que nous n’avons pas une langue, nous sommes en train de nous peiner pour asseoir l’arabe. Mais cela semble toujours difficile, car nous ne sommes pas encore bilingues comme il est le cas au Cameroun. « Nous avons beaucoup de défis à relever pour promouvoir le vivre ensemble. Cherchons l’unité de cœurs et des esprits. Ce qui nous permettra de fournir un effort commun, c’est le travail le 2e élément de notre devise. C’est de cet effort commun que nous obtiendrons le progrès », a estimé la ministre de la Culture.
Elle note que nos armoiries avec une chèvre et un lion sont un symbole très fort. Ce qui nous appelle à l’unité et à la préservation de notre mère patrie. Elle évoque que selon l’historien Mahamat Saleh Yacoub, c’est une expression de diversité pour préserver l’intégrité territoriale.
Pour la ministre de la Culture quand les enfants ne s’aiment pas, c’est la maman qui en souffre. Nous, Tchadiens par nos comportements négatifs nous avons tué notre mère patrie. Elle appelle les élèves à s’approprier les symboles du Tchad, et bien connaître leur signification. « Il y a un prix fort consenti qui a été payé par nos grands-parents pour 1284 000 km carrés en soutenant la France à la Seconde Guerre mondiale. C’est après ce sacrifice qu’il y a eu l’indépendance », dit-elle. Pour Mme la ministre, les jeunes, quel que soit leur milieu doivent se donner le temps d’apprendre. Ils ne doivent pas s’adonner à la facilité. « Si tout le monde est chef au haut niveau, qui va s’occuper des divisions. Il faut d’abord poser sa fondation et se débarrasser du sentiment de supériorité. Soumettre le cœur et l’esprit dans la qualité de travail. Car à travers vous, on voit votre pays ».
Au sujet de la citoyenneté économique, elle conseille les jeunes de rester souder et solidaires pour pouvoir payer les dettes étrangères du Tchad. Pour elle, tout ce que le Tchad des partenaires n’est pas gratuit. Abordant la question de la citoyenneté politique, Mme la ministre affirme que la démocratie est ouverte, mais beaucoup de partis politiques sont créés sans convictions. La plupart de ces partis sont des espaces de dénigrement et de propagation de la haine, déplore-t-elle. « Beaucoup de jeunes sont dans les partis politiques, non pas pour faire la différence, mais pour se positionner.», Pourquoi nous allons au dialogue, s’interroge-t-elle ? « Parce que le Tchad est une richesse naturelle qu’il faut ensemble préserver ».
Moyalbaye Nadjasna