Les établissements scolaires poussent comme de champions à N’Djamena, la capitale tchadienne. Difficile de contrôler ce que les élèves mangent dans ces établissements. C’est une préoccupation majeure de tous. Car, il s’agit des plus petits enfants. Un tour dans quelques établissements scolaires a permis à Ialtchad Presse de faire quelques constats. Reportage.
Dans la plupart des établissements scolaires de N’Djamena, capitale tchadienne, des petits marchés de fortune s’installent soit dans la cour, soit aux devantures de ces écoles. Diverses alimentations sont vendues aux élèves qui sortent en recréation après les premières et deuxièmes heures des classes. Il y a sur les étals, de la patate douce, des arachides grillées (pistaches), des criquets, des mangues sèches épluchées mélangées au sirop, des fruits du savonnier, du yaourt ou de glaçons crémés, des boulettes de haricots, des pommes de terre frites, etc. Des aliments que les élèves dégustent chaque jour.
Mme Djenom Anne Olga la vingtaine révolue, est une des vendeuses. Elle habite quartier Ardep-djoumal. Elle a choisi vendre ses aliments aux élèves de l’école Annexe d’Ardep-djoumal dans le 3e arrondissement, « écouter je me défends ici pour assurer la ration de mon enfant. Je vends des arachides, de la mangue séchée, de la patate et des criquets frits. Cela me rapporte par jour au moins, 2000 à 2500 F CFA », dit-elle.
Younouss Mahamat, élève en classe de cours moyen première année (CM1) est un habitué. Il achète du pain, des gâteaux, mais aussi des crèmes de glaçon, rarement de la mangue séchée. « Bon, je ne suis pas tombé encore malade. Les gens de notre école contrôlent quand même ce que nous achetons pour manger ».
Selon Mbaitessem Siméon, chef de personnel de l’IPEP III École Annexe d’Ardep-djoumal, l’inspectrice a convoqué tous les directeurs afin qu’ils veillent sur l’alimentation des enfants. Il précise que l’inspectrice leur a recommandé de prêter attention à ce que les femmes vendent aux élèves. Le chef de personnel ajoute qu’il se pourrait que les origines soient douteuses et cela peut causer des maladies aux élèves. D’après lui, les directeurs ont dit qu’ils ont commencé à faire ce travail avant même que l’inspectrice ne puisse les réunir. « Ils ont délégué certaines personnes pour veiller à ce que ces aliments ne nuisent pas à la santé des enfants. Grâce à ce travail fait par l’équipe au jour le jour, il n’y a pas d’inquiétude à l’instant. Depuis que je suis là, je n’ai pas encore été témoin d’une allergie d’un élève lié à l’alimentation dans notre école », dit le chef de personnel. Il relativise en affirmant tout de même qu’il y a certaines alimentations qui ne sont pas bonnes pour la santé des élèves. Pour lui, les mangues vertes et d’autres aliments avec trop de piments sans aucune condition d’hygiène en sont les illustrations. M. Mbaitessem Siméon affirme que c’est par rapport à ces aliments que l’inspectrice en fait allusion.
Moyalbaye Nadjasna