Dans le cadre des activités marquant octobre rose mois dédié à la lutte contre le cancer, la ligue tchadienne de lutte contre le cancer a organisé une conférence-débat ce vendredi 22 octobre à la maison de la femme. Conférence qui porte sur le thème « prévenir pour mieux guérir », vient boucler les séances d’échange avec le public sur le cancer du sein qu’a organisé la ligue durant tout le mois d’octobre. Reportage.
Cette conférence-débat a drainé un nombre important de femmes, des étudiants en santé humaine et les associations féminines. L’activité s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le cancer et vise à informer le public sur la prévention du cancer du sein. Dr Manikassé Palouma président de la ligue tchadienne de lutte contre le cancer et Dr Némian Meurye Frédéric anatomopathologiste qui ont animé la conférence. Leur intervention est axée sur les symptômes du cancer, la manifestation et comment aider une victime à vivre avec la maladie. Pour Dr Némian Meurye Frédéric, le cancer du sein est une maladie générale pour laquelle il n’existe pour le moment aucun moyen de prévention primaire à cause de l’étiologie qui n’est pas complètement éclairée. À son avis, malgré qu’il n’existe aucun moyen de prévention primaire, on peut le guérir avec un meilleur pronostic quand il est détecté précocement.
À son tour, Dr Manikassé Palouma gynécologue obstétricien parle des symptômes du cancer et les facteurs de risque. Selon lui, la première manifestation du cancer du sein est le mal au niveau des os sur tout le corps. « Le cancer du sein est très fréquent chez la femme et est le premier cancer féminin responsable de mortalité. Près d’une femme sur 12 risque de faire le cancer du sein et la moitié des femmes qui décèdent du cancer du sein ont moins de 50 ans ». Ajoute-t-il. Le conférencier aborde en outre les facteurs de risque du cancer qui sont l’âge, les facteurs familiaux, hormonaux, environnementaux, l’alimentation, l’alcool, et les matières grasses. Il précise que les hommes qui ont les facteurs familiaux peuvent aussi faire le cancer du sein au même titre que les femmes même si le sein de l’homme n’est pas développé. Dr Manikassé indique en outre que le cancer du sein chez l’homme représente 1%, il est foudroyant et n’a aucune chance de se guérir comme chez la femme. A-t-il ajouté.
Les deux conférenciers ont fini leur présentation par quelques conseils pratiques aux femmes pour éviter et/ou vivre avec le cancer. Pour Dr Némian Meurye Frédéric, les victimes du cancer ne vivent pas au-delà de 5 ans. « Dans les pays développés, le taux de survie à cinq ans s’élève à plus de 90%. Dans les pays à revenus faibles, ce taux est en deçà de 40% ». Argue-t-il. Selon lui, apprendre à une patiente qu’elle a un cancer de sein apporte des bouleversements pour la patiente et son entourage. Alors il faut dans ce cas compatir avec la personne, l’entourer et la soutenir dans ce moment difficile. Le conférencier indique qu’une convention a été signée par le Tchad avec la Mauritanie et le Maroc dans le cadre du traitement du cancer. « Toute victime du cancer se débrouille pour venir dans ces deux pays et le traitement est gratuit. Mais depuis deux ans déjà, le Tchad n’a pas renouvelé cette convention donc n’est plus en vigueur ». Tout de même, il annonce la bonne nouvelle sur l’installation d’un centre de prise en charge du cancer à Farcha dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena en 2022. Pour boucler avec les activités marquant octobre rose 2021, la ligue tchadienne de lutte contre le cancer prévoit une marche le 30 octobre prochain à 08h. L’itinéraire est l’espace Fest Africa jusqu’au stade Idriss Mahamat Ouya.
Kouladoum Mireille Modestine