Pour une bonne organisation du dialogue national inclusif (DNI) prévu dans les mois à venir, le collectif de la diaspora tchadienne a dans un document fait des suggestions aux autorités du Conseil Militaire de Transition (CMT) pour réussir cette rencontre attendue par les Tchadiens de l’intérieur et de l’extérieur. Il est aussi demandé aux autorités de la transition de ne pas se présenter aux échéances électorales à venir. Reportage.
L’organisation du dialogue national inclusif ne cesse pas de faire couler l’encre. De l’intérieur, comme de l’extérieur, tous les Tchadiens sont unanime d’un vrai dialogue pour tourner la page noire qu’a connu le pays et amorcer un nouveau départ pour le développement socio-économique de tous les Tchadiens, sans distinction ethnique et religieuse. C’est dans ce contexte que le Collectif des Tchadiens de la diaspora suggère aux autorités de la transition de prendre en compte toutes les propositions pour une bonne organisation et la réussite du DNI. Pour Biaki Tedang Djoret, membre actif du collectif, pour la réussite du dialogue, toutes les communautés tchadiennes doivent non seulement s’exprimer sur les sujets à débattre, mais aussi poser les préalables qui peuvent mener à la réussite de la transition. Il évoque des scénarios à venir pour le pays si l’on rate l’organisation de ce dialogue tant attendu. Selon lui, si l’on ne parvient à organiser le DNI comme voulu par tous les Tchadiens, de l’intérieur, et de l’extérieur, il est possible que le pays sombre dans une déchirure et la continuation de l’ancien système. À l’en croire, si le DNI est organisé comme le veulent tous les Tchadiens, cela ouvrirait la voie vertueuse d’une transition vraiment inclusive qui amènera à une réconciliation nationale sincère. M. Biaki Tedang Djoret estime que la bonne organisation du DNI sera un fondement sur lequel la refondation du Tchad, dans laquelle les autorités de transition doivent s’engager à ne pas se présenter aux élections à venir.
La diaspora soupçonne toutefois la junte dirigée par Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président de confisquer le pouvoir. Selon le collectif de la diaspora, le contexte sécuritaire qui a servi à justifier le coup d’État est obsolète. Pour le membre actif du collectif, le bon sens et les expériences internationales appellent à éviter que le processus de dialogue soit conçu et mis en œuvre uniquement par cette autorité de fait, le CMT. À son avis, le DNI doit revêtir le caractère d’une conférence nationale inclusive et souveraine et que ces assises doivent dessiner les contours d’un Tchad nouveau.
Au sujet de la participation, il souligne le déséquilibre du pouvoir entièrement accaparé par le CMT et ses méthodes ségrégationnistes, laissent entrevoir une velléité de cooptation et de corruption des participants qui compromettra inévitablement le caractère inclusif du dialogue. Concernant le processus d’organisation, Biaki Tedang Djoret note que l’organisation d’une telle assise doit être déclenchée par la révision de la charte de la transition. Le membre actif du collectif de la diaspora affirme que cette révision, également demandée par la communauté internationale, doit être réalisée de façon consensuelle et permettra de définir la période actuelle, comme une période de prétransition, d’y inscrire le caractère souverain du dialogue à venir.
Jules Doukoundjé