Réhabiliter la cantine scolaire

Mar 09, 2022

La cantine scolaire n’a pas disparue. Seulement, elle reste limitée dans les huit (08) provinces du pays. Elle concerne actuellement que les établissements scolaires des zones rurales. Autrefois, les lycées et collèges disposaient aussi des cantines scolaires. Le lycée Technique Commercial (LTC) de N’Djamena étant dans un système continu demande pour que l’alimentation scolaire soit réhabilitée. Son proviseur estime que s’il existe une cantine scolaire dans son établissement, les élèves limités par de moyens vont être soulagés et pourront mieux suivre les travaux pratiques. Reportage.

Le proviseur du Lycée Technique Commercial (LTC) de N’Djamena capitale du Tchad, Abdel-salam Idriss Mahamat affirme que jusqu’aux années 90 son établissement avait une cantine scolaire. Selon lui, même actuellement une femme qui servait dans le passé à la cantine et transport, s’occupe de l’entretien. Il dit ignorer exactement les raisons de la disparition de l’alimentation scolaire. Le proviseur révèle que son établissement gère un programme dense et entend renouer avec la cantine scolaire. « Nous sommes dans un système continu avec les travaux dirigés et pratiques. Les étudiants finissent vers 17h. Vous voyez que certains enfants ne disposent pas de moyen pour s’acheter quelque chose à manger et supporter tout ce temps. On dit, « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Alors rétablir la cantine scolaire fait partie de nos priorités pour aider nos élèves », soutient M. Abdel-salam Idriss Mahamat. A son avis, le staff s’est entretenu avec les parents d’élèves sur cette question. Seulement, déplore-t-il, les parents d’élèves sont toujours hésitants. Insistant sur l’importance de l’alimentation scolaire, le proviseur dit qu’ils vont entreprendre d’autres démarches auprès des partenaires pour au moins une solution. « Je suis persuadé que si on arrive à avoir une cantine fonctionnelle, ça va soulager certains étudiants pauvres », lance-t-il.

Selon M. Taha Hamid Mahamad, Directeur de l’Alimentation, de la Nutrition et de la Santé scolaire (DANSS), la cantine scolaire au Tchad est actuellement focalisée dans huit (08) provinces. Il cite, le Bahr-Gazal, le Lac, le Kanem, le Ouaddaï, le Wadifira, le Guéra, une partie du Salamat et de Sila. Le DANSS précise depuis quelques années, l’alimentation scolaire au Tchad est financée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM). « Selon l’esprit de la politique nationale de la DANSS, il est bien précis qu’il faut basée l’alimentation scolaire sur la production locale. Pour cela, dans toutes les provinces du pays, les gens doivent normalement se mobiliser à travers leurs groupements pour créer les cantines scolaires endogènes », relate-t-il. M. Taha Hamid insiste sur le rôle primordial de l’alimentation scolaire pour la réussite et le maintien de la santé des élèves dans les établissements scolaires. De l’avis du directeur, si l’on prend le cas des écoles assistées et celles qui ne sont pas assistées, l’écart saute à l’œil.

La mission de la DANSS consiste à mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de l’alimentation, la nutrition et la santé scolaire. « Nous ne restons pas seulement là mais nous travaillons aussi pour le maintien d’un environnement sain et d’hygiène scolaire. Par exemple, disposer des latrines propres, avoir une association des Parents d’Élèves (APE) dynamique. Bref tout ce qui peut améliorer les conditions d’apprentissage de nos enfants », signifie-t-il. Selon lui, le document qui fonde leur travail est la Stratégie Nationale de l’Alimentation scolaire(SNAS) validée en mai 1999. Ce document de base de notre travail est réalisé avec l’appui de l’Unicef. L’idéal poursuit-il, c’est d’amener les communautés à s’approprier l’alimentation scolaire endogène. Le ministère de tutelle rajoute-t-il, ne pourrait venir qu’en tant que régulateur et non gestionnaire. « La réhabilitation de cantine scolaire dans nos établissements est un souhait général seulement l’État ne contribue pas à l’achat de l’alimentation scolaire », lance le directeur.

M. Taha Hamid explique qu’il y a un projet additionnel multisectoriel appelé AGAP (PAM, UNICEF), installé à Goré dans le Logone oriental et à Bagasola dans le lac Tchad. Ce projet d’après lui, cible les filles adolescentes pour les maintenir à l’école. La particularité de ce système de cantine ce sont les kits scolaires et des machines à coudre qui vont accompagner ce projet. Pour le directeur de l’Alimentation scolaire, les difficultés ne manquent pas mais il faut faire leur plaidoyer auprès de l’État pour les inscrire le budget. « L’alimentation scolaire permet d’éviter que les étudiants aillent dans tous le sens pour chercher à manger aux heures de pause, surtout en milieu rural », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

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