Retenus en captivité pendant 10 mois par le groupe terroriste Boko Haram, Dr Ernest Beso, médecin chef de district de Bagasola et ses deux compagnons ont été libérés le 28 août 2020. Lors d’une cérémonie organisée ce mardi au ministère de la Santé en leur honneur, Dr Ernest livre son témoignage.
« Si je dois raconter comment nous avons vécu pendant notre captivité, je vous rassure qu’on va passer du temps ici », a annoncé d’emblée Dr Ernest Beso, médecin-chef de district de Bagasola dans la province du Lac et ex-otage du groupe Boko Haram. Le 30 octobre 2019, son chauffeur, un infirmier et lui-même ont été enlevés par 35 éléments du groupe terroriste Boko Haram à quatre kilomètres de Tchoukoutalia. « Nous avons marché pendant quatre jours pour arriver à leur base », raconte-t-il. Mais pendant ces jours de marche, l’armée tchadienne n’a pas pu les retrouver. « Ils nous ont amenées à esquiver les éléments de l’armée alors qu’elle était à nos trousses », dit Dr Ernest Beso.
Pendant qu’ils étaient en captivité, les éléments de Boko Haram ont attaqué la position de l’armée tchadienne à Bohoma. Ce jour, plus de 90 soldats tchadiens sont tués. Ce qui a déclenché la colère du Chef de l’État Idriss Deby Itno. Il lance « l’opération de Bohoma » pour chasser les terroristes des zones insulaires du Lac Tchad. « Cette riposte de l’armée a été l’élément déclencheur de notre libération », a indiqué Dr Ernest Beso.
Comment ? Dr Ernest explique qu’après l’attaque de l’armée, les terroristes sont rentrés sur leur base avec beaucoup de blessés. « Ce jour, ils ont fait appel à moi pour faire mon travail de médecin », a-t-il déclaré. À la suite de ses services, les terroristes ont décidé de les libérer. Le 28 août 2020, les éléments de l’armée les récupèrent sains et saufs après 10 mois passés aux côtés des terroristes. Ces 10 mois sont un cauchemar dit Dr Ernest et ses compagnons. « Ce que nous avons vécu, je ne souhaite pas qu’un autre Tchadien le subisse », affirme-t-il.
Pour l’instant, Dr Ernest estime qu’ils ne sont pas en bonne en santé. Ils vont se reposer et se soigner. « Nous sommes disposés à travailler n’importe où, mais notre santé nous inquiète. Car nous avons mangé et bu n’importe quoi. Nous avons besoin juste de soins », demande Dr Ernest Beso.