Les citoyens tchadiens sont rivés à leurs postes radios, téléviseurs et sur le Net pour suivre le pré-dialogue des politico-militaires ouvert dimanche à Doha au Qatar ce dimanche 13 mars. Ils sont surpris de la suspension si précoce des travaux pour 3 jours. Que pensent-ils de ce début de rencontre peu reluisant avec la suspension des travaux ? Qu’attendent-ils des assises du Qatar ? Vox pop.
Mbainassem Alladoum, inspecteur du trésor affirme, « à mon humble avis, les politico-militaires n’ont pas confiance, ils veulent voir les choses au clair. Ils veulent que les mécanismes de déroulement des travaux soient bien définis afin de ne pas tenir une concertation sans enjeu. Ils ne veulent surtout ne pas être déçus c’est pourquoi ils ont suspendu les travaux. Ces trois jours leur permettront certainement de retracer les cadres pour lesquels ils vont tomber d’accord et prendre le pays hôte (Qatar) témoin de cet évènement capital pour le Tchad. En termes d’attentes, nous Tchadiens aspirons vraiment à un changement dans ce pays. Si le gouvernement de transition veut réellement un changement dans ce pays, il doit être attentif aux opinions des politico-militaires tout en considérant leurs opinions. »
Tadjadine Mahamat Gamané, étudiant. « Je m’inquiète personnellement de ce qui s’est passé à Doha à Qatar. A mon avis, si ça tourne mal, nous repartons dans la guerre et ça serait bien dommage pour la reconstruction de notre nation. Je crois que les Tchadiens attendent beaucoup de ce pré-dialogue gage de la réussite du dialogue national inclusif à venir. Je souhaite que les autorités militaires au pouvoir et les politico-militaires prennent leurs responsabilités réciproques pour ne pas replonger notre pays dans la merde. »
Mofita Doba Yankréo, étudiant. « Pour moi, c’est un départ qui n’est pas intéressant. Vous voyez que les membres de du Front d’Action pour la Concorde au Tchad (Fact) ont claqué la porte, ensuite, les travaux sont suspendus pour trois jours. On suit les choses de près, c’est la vie de notre nation. Je pense que nos autorités de la transition doivent faire preuve d’un bon leadership pour que ce pré-dialogue se termine dans des bonnes résolutions. Seules solutions pour la bonne organisation du dialogue national inclusif. Nous avons besoin d’une paix durable, notre avenir en tant que futurs cadres, en dépend. Il faut éviter à tout prix les frustrations et la déception. »
Fatimé Denjda, étudiante. « Je crois que le temps n’est plus aux tiraillements, mais Doha doit être une occasion de réconciliation et d’entente entre le pouvoir et les politico-militaires. Nous attendons beaucoup d’eux, nous ne voulons pas être déçus. Car nous attendons en perspective la bonne gouvernance, la démocratie, la justice et la paix pour tout le peuple tchadien. Voilà ce qui va redresser notre pays. »
Moussa Ahmat Helec. « Je pense qu’il faut que ce pré-dialogue de Doha soit franc. Laisser les gens se défouler afin de cerner l’important pour le dialogue national inclusif. Plus de soixante ans de guerre pour quel résultat ? Si Dieu nous offre cette occasion, il faut que nos compatriotes armés s’entendent pour nous mettre au moins le sourire aux lèvres. Ce que je déplore, il y a déjà de mécontentements hier et il faut remédier à cela. Ce n’est pas ce que les Tchadiens attendent vivement de cette rencontre d’enjeu majeur pour notre pays. »
Moyalbaye Nadjasna