Le Général et la SNE, l’obscurité à plein régime

Written by  Sep 04, 2023

La nomination du général Ramadan Erdebou au mois de mai passé, comme Directeur général de la Société nationale d’électricité (SNE), a été soulignée avec satisfaction par certains. Mieux, elle a été saluée avec jubilation par plusieurs. Ils avançaient son intégrité de militaire comme argument comme si cela suffisait pour ramener de l’électricité à tous. Et en tout temps, 24/24.

Ceux avec lesquels j’ai échangé, à l’époque, étaient presque tous déçus que je leur dise : « non soyons sérieux, il n’est pas compétent pour la tâche. Sa place est dans les casernes. Pas à la tête de la SNE. Surtout qu’il y a dans ce pays des Tchadiens qui ont fait preuve de leur compétence en la matière ».

Je finissais la discussion en leur disant, « on en reparlera, je crains le pire… ».

Les plus gentils lâchaient cette interrogation, « tu souhaites qu’il s’embourbe? »

Les plus méchants, virulents, disaient, « Bello, rien ne trouve grâce à tes yeux, toi. Ce type est bien et intègre ».

Je me taisais pour ne pas envenimer la discussion. Ils étaient des fanatiques finis du Général. Pas parce qu’ils l’aiment d’amour pur. C’est parce qu’ils croyaient, désespérément que le général crierait : lumière. Et lumière se fera dans tout le pays.

Je n’écris pas cette chronique pour narguer mes contradicteurs, ni même pour leur signifier que j’avais raison, mais pour leur dire : j’attends encore le résultat positif de notre général intègre à la SNE. Je crois qu’on vit le pire : l’obscurité pour presque tous à tout temps.  Même en saison de pluie. Voilà son bilan après plus de 90 jours.

Pourquoi est-il en train d’échouer sous nos regards? Je répète : parce qu’il n’est simplement pas qualifié pour l’emploi. Vous voyez que cela n’a rien à voir avec son intégrité. Il est peut-être un bon soldat, un excellent général, mais il n’est pas à la bonne place. Et il ne comprend pas ce qu’est la gestion d’une société parapublique comme la SNE.

La preuve, il serait en dispute avec son supérieur le ministre de l’Énergie à cause d’une nomination bidon. Au lieu d’obéir à son ministre, manu militari, il refuse. Et pourtant c’est un militaire qui connaît la règle de la hiérarchie chère à l’armée, comme elle l’est aussi pour l’administration. Chaque jour qui passe fait de la SNE un « boulet noir » pendu sur la tête des Tchadiens.

Entre temps, les deux têtes de l’exécutif de la transition sont occupées à d’autres choses. Le président de transition (PT) est en balade de campagne dans la campagne tchadienne. Il a oublié sa promesse faite de ramener l’électricité pour tous. Le Premier ministre de transition est impuissant. Les Tchadiens sont dans l’obscurité. L’économie est dans le noir. La capitale N’Djamena s’endort sans électricité aux sons chaotiques des groupes électrogènes et les N’Djamenois chaque nuit, dans l’obscurité, n’ont que cette prière à la bouche « Allah bane ââ loum ». Traduction : Dieu les maudisse.

Bello Bakary Mana

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