Me Bongoro, le surprenant notaire

Mar 07, 2021

BEBZOUNE BONGORO Théophile est vainqueur des primaires de la coalition Alliance Victoire de 16 partis politique de l’opposition. Il a fait chuter le « vieux renard » de la scène politique tchadienne, Saleh Kebzabo chef de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR). Qui est celui qui osa affronter Kebzabo? Et qui lui ravit la place qui revenait naturellement à son ainé. Portrait  

Depuis un certain temps, le leader de l’opposition Saleh Kebzabo sentait un vent mi chaud, mi- frais lui souffler au cou. Il n’osait le dire mais les remontés de son fief le Mayo-Kebbi lui faisait savoir que le parti nouvellement créé par Me Bongoro chassait sur les mêmes terres que l’UNDR. L’affrontement entre les deux n’était qu’une question de temps. D’autant que Me Bongoro est lui aussi né en 1966 à Léré dans la même région que le vieux leader. L’éventuellement affrontement n’était qu’une question de temps. Kebzabo fort de son expérience et de l’implantation de son parti était sûr de lui. Me pas sûr de lui tissait sa toile dans dans la bonhommie en cachant sa détermination. Lorsqu’on l’interpellait il disait en privée que le temps du changement est arrivé.

Le parcours académique de Me Bongoro a été ordinaire comme plusieurs de sa génération. Étudiant, il est admis au baccalauréat série G1 en 1989 au Lycée Technique Commercial de N’Djamena. Il s’inscrit sans enthousiasme à la Faculté de Droit et Science juridiques à l’université de N’Djamena. En 1992, il réussi sa licence en Droit Privé Fondamental. Il se découvre une passion le Droit. En 2006, il bénéficie d’une formation de la première Université du Notariat d’Afrique Francophone de Lomé au Togo. En 2010, il décroche son Master II en Droit des Affaires.

De retour au pays, le natif de Mayo-Kebbi se consacre à sa carrière de juriste comme Notaire tout en flirtant avec la politique. Ironie de l’histoire, il fait ses premières armes à l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) dirigée alors par Dr Ramadane Weidou qui se trouve être son beau-père. Vite il prit ses distances et s’intéressait plus aux activités de la société civiles jusqu’à la fonda de sa propre formation politique en 2018, Parti pour le Rassemblement et l’Équité au Tchad (PRET), dont il en est le président. « Je n’ai jamais adhérer à l’UNDR. J’aurais dû le faire quand mon papa Ramadane Weidou était le président »

Deux ans après la création, du PRET, il intègre la coalition de 16 partis politiques de l’opposition dénommée « Alliance Victoire (AV) » le 03 Février 2021. Il est élu, à la surprise générale, candidat de cette coalition le 09 Février 202, au détriment du principal opposant Saleh Kebzabo. Pour Me Bongoro, son élection à la tête de l’AV donne une leçon à l’Afrique et apporte de corrections aux erreurs passées des opposants africains. Quelques heures après son élection des divisions ont apparu. Certains, soutiens de l’UNDR de clament l’inexpérience du candidat. Et le soupçonne d’être un satellite du parti au pouvoir.  Me BONGORO réplique, « c’est honteux de voire un parti politique de cette réputation avec un président qui à cette compétence et cette autorité puisse laisser ses militants dire des parait choses, » déplore-t-il.  Selon lui, la classe politique tchadienne, a besoin des nouveaux visages, la primaire s’est déroulée dans la transparence et sous l’égide d’un huissier de la justice. Il faudra se prendre au sérieux parce que diriger un parti, ce n’est pas rien. « Il faut une ambition à toutes épreuves pour diriger une nation », ajoute-t-il.

La politique, la notoriété, Kebzabo

« L’homme politique, c’est celui qui choisit son moment pour agir », déclare Bongoro Théophile. Pour lui, la nature humaine n’aime pas la défaite. Selon le président les personnes adultes de bonne foi qui ont décidé en leur âme et conscience de s’assoir autour d’un programme commun. Ils ont choisi librement le mode de désignation du candidat qui va les représenter, c’est du sérieux. Et ses primaires étaient libres et transparentes, dit-il. Critiqué sur le Net d’être un inconnu, le candidat de l’AV crispe son visage et lâche des coups, « je suis à la une des presses nationales et internationales. Se faire connaitre sur la scène politique n’est pas synonyme d’être présent en permanence sur les réseaux sociaux mais c’est être actif sur le terrain », dit le benjamin de la politique tchadienne comme on le surnomme. Il rajoute, « ils auraient dû commencer avec les tintamarres à N’Djamena, mais ce qu’ils ignorent faut qu’ils se renseignent pour savoir si Bongoro n’est pas connu, » ajoute-t-il.  

Interrogé sur ses rapports avec M. Kebzabo, il répond avec diplomatie « Kebzabo est pour moi, comme un papa. Il a tous mes respects, » affirme-t-il. Selon lui, gagné les primaires face à lui n’est pas un manque de respect. C’est plutôt un honneur. Pour Me Bongoro, l’opposant Kebzabo est une référence sur l’échiquier politique. « Kebzabo est une notabilité dans ma communauté qui est aussi la tienne mais il faut dire que la politique a ses réalités et comme maintenant on chasse sur le même terrain je peux être gênant pour lui un jour mais ce respect que je le voue restera toujours »

Au-delà de ses rapports avec M. Kebzabo, pour lui, le paysage politique est ouvert à tous. Chacun arrive avec son projet et ses arguments. C'est projet contre projet pour sortir notre pays de la situation dans laquelle il végète depuis des décennies. Aux dernières nouvelles, Me Bongoro a retiré sa candidature des prochaines élections présidentielles.

Djilel-tong Djimrangué

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