11 août fête de l’indépendance : Des avis divergeant

Aoû 11, 2023

À l'occasion de la fête de l'indépendance, une cérémonie de prise d'armes a eu lieu le matin du 11 août à la place de la nation dans le 2e arrondissement de N'Djamena. Reportage.

Cette cérémonie a vu la présence du président bissau-guinéen, Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo, du Premier ministre de Sao Tomé et Principe, Patrice Trovoada, du vice-président libyen de transition Moussa Al-Kouni et bien d'autres représentants diplomatiques et consulaires résidants au Tchad.

C'est à 10h30 minutes que la cérémonie a démarré après l'arrivée du président de transition Mahamat Idriss Deby, suivi du dépôt de germe de fleurs aux martyrs. Démarré dans une ambiance chaleureuse, le défilé est marqué par le passage aérien des aéronefs, puis le défilé pédestre militaire et elle s'est clôturée par le passage des blindés, des chars, dont quelques-uns sont dans un état délabré dégageant de la fumée. Cette fête de l'indépendance a été appréciée par certains et désapprouvée par d'autres.

Pour Takilal Ndolassem, conseiller national, le bilan des 63 années de souveraineté nationale est négatif. « Nous sommes indépendants que sur la parole, mais pas sur les faits », a-t-il confié. Toujours selon M.   Takilal, la souveraineté devrait s'expliquer par l'indépendance militaire, économique, culturelle, etc. « Nous sommes dépendants de la France. Malgré qu'aujourd'hui, nous avons tous nos 1.284.000 km². On n’a pas besoin d'un autre pays pour cultiver, pour avoir du blé, du maïs », dit-il. Il rajoute, « il faut que la France nous laisse tranquillement s'occuper de notre pays. Aujourd'hui, elle est responsable de 70% de nos problèmes ».

Pour Netoi-Allah Ringard, président du Parti des Intellectuels et Socialistes Tchadiens pour l'Évolution (PISTE), l'indépendance politique n’est pas une réalité. « Que la France sache que nous sommes assez mûrs, nous n'avons plus besoin qu'on nous dicte quoi que ce soit ». Il estime que depuis l'accession du pays à l'indépendance, la France s'ingère et voit le Tchad comme un quartier français. « Non, nous sommes un pays libre et indépendant », a-t-il lancé. M. Ringard souhaiterait que dès l'année prochaine, le Tchad soit totalement indépendant et fédéré. Et que la prochaine célébration de l'indépendance soit la dernière dans un état unitaire, « chacun célébrera dans sa région et dans l'amour et la bonté », dit-il.

Contrairement aux deux intervenants, M. Daoud Mahamat Abakar, coordonnateur du Conseil national des jeunes du Tchad (CNJT) du Ouaddaï affirme que le Tchad est totalement indépendant. « C’est cette indépendance qui nous a permis de nous retrouver et de fêter cette journée avec faste. Aucun État, même la France ne s'est jamais ingérée pour dicter ou décider à la place des Tchadiens ou du Tchad », a-t-il assuré. M. Daoud explique aussi qu'il y a eu des avancées considérables en matière de développement. S'agissant des indices de développement humain publiés par certaines organisations internationales, M. Daoud soutient qu’elles sont biaisées, « elles ont pour seul objectif de traîner le Tchad dans la boue du sous-développement ».

Abderamane Moussa Amadaye

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