« N'Djaména-Malabo : petit pont de poussières et de misères »

N’Djaména-Malabo. Qu’est ce qui peut rapprocher ces deux villes de deux pays totalement différents ? Je crois que N’Djamena, ville poussière à l’architecture sahélienne, et Malabo, ancien comptoir colonial espagnole vieillissant de la côte atlantique devenue capitale de la Guinée équatoriale peuvent aisément être comparées. 

Il y a dix ans, la partie citadine de Malabo se limitait à ce qui est devenu son centre – ville aujourd’hui avec ses restaurants neufs, ses petites rues entièrement pavées et ses lampadaires. N’Djamena, il y a dix ans, montrait le visage d’une ville en pleine reconstruction après les affres des guerres civiles des années 80. Malabo, en ces temps-là, en dehors du centre-ville, ressemblait plus à un gros village de la savane tchadienne qu’à autre chose. Les gens qui l’avaient connue à cette époque, et qui connaissent aussi bien le Tchad, la comparaient volontiers à Kelo… en 1990.

Dix années plus tard, le boom pétrolier aidant, Malabo commence par prendre des allures d’une véritable petite ville, avec des rues entièrement bitumées, ses lampadaires, ses magasins et ses restaurants, des espaces verts et des zones nouvelles d’habitation en pleine construction. Tout dans la ville sent le pétrole à plein nez. Des immeubles poussent un peu partout, de nouveaux quartiers apparaissent chaque année, des hôtels et des restaurants sont inaugurés tous les six mois, un nouvel aéroport, un stade en construction, une université en chantier etc. Le pétrole ici, bien que mal géré comme un peu partout en Afrique semble avoir profité à toute ville. Il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre de voitures en circulation dans la ville. Il y a une dizaine d’années, les statistiques officielles de la ville dénombraient juste une centaine de voitures. On compte aujourd’hui plus de 150 000 véhicules roulant en Guinée Équatoriale, dont plus de trois-quarts seulement à Malabo. La ville continue par connaître encore des problèmes d’alimentation en eau potable et en énergie électrique. Mais le tout nouveau complexe gazier construit par la société Marathon prévoit dans un avenir proche un système connectant la centrale thermique de la ville à ses propres usines de production électriques. Tout le monde s’accorde à reconnaître que l’évolution de la ville a été extraordinaire. Il reste à Malabo le défi de changer de culture pour passer du mode de vie villageois avec ses pesanteurs, à un mode de vie citadin, plus ouvert sur le monde et aux autres.

N’Djamena, je le disais, il y a dix années, avait alors fait mine de vouloir rompre avec son passé morbide et humiliant de ville assassine. Mais quelque chose a certainement dû se passer entre 1992 et 2005. La poussière et les dépotoirs sont aujourd’hui les principaux habitants de la ville. Chaque jour qui passe apporte son lot de saletés et de destruction. On détruit d’anciens quartiers soi-disant pour réhabiliter des rues ou créer des espaces verts pour en réalité simplement aménager des pâturages pour les moutons et les vaches des ministres et des nouveaux riches qui poussent chaque nuit dans la ville. Si Malabo a aussi le syndrome de la création du nouveau riche, N’Djamena semble être déjà rentrée bien loin dans la phase morbide de cette maladie qui a pour origine la corruption. La corruption en Guinée Équatoriale est aussi importante, et tous ceux qui viennent pour la première dans ce pays en expérimentent l’amère pilule dès leur première descente d’avion. Mais au Tchad, le mal a pris des formes et des proportions monstrueuses qu’il en a fini par dénaturer l’allure et l’architecture de notre capitale. L’indécence qui caractérise cette maladie (la corruption) se répercute jusqu’a sur les modèles de construction et de décoration de nos maisons. Les maisons « à étages », signe suprême de richesses s’il en est, poussent dans tous les quartiers, aussi bien dans ceux prétendument riches que dans ceux où la misère semble avoir investi toutes ses économies. Construire une maison à étages dans un quartier comme Arbou-Soulbak où dès que la fenêtre dépasse deux mètres on peut regarder dans les toilettes de son voisin. Cela est pire que le manque de décence. C’est un manque d’éducation. De toutes les façons, les N’djaménois et les Tchadiens dans leur grande majorité, ont oublié le sens du mot « honte ». Ou alors ils seraient nés après l’invention de ce mot par Dieu.

N’Djamena, ville cruelle, ville poussière, pour paraphraser Eza Boto, et plus près de nous, notre compatriote Nimrod Bene Djangrang. N’Djamena, condamnée à disparaître sans doute, par la faute de ses enfants, qui jouent à se faire peur toutes les nuits à coups de pistolets et de couteaux, et qui passent chacune de leurs journées à s’auto escroquer, à s’auto corrompre.

Il est vrai que Malabo n’est pas mieux lotie en termes de corruption. Mais en Guinée au moins, on remarque toutes de suite qu’il y a eu un effort, voulu et soutenu, pas encore avec toute l’énergie qu’il aura fallu, mais au moins cet effort a été fait. Et continue d’être fait pour donner une fierté à la ville. Chaque responsable guinéen, aussi corrompu soit-il, est fier de vous dire qu’il est guinéen, et qu’il travaille pour la Guinée. Je n’ai pas vu, ni entendu un responsable tchadien parler de la fierté d’être tchadien, encore moins de la fierté de travailler pour le Tchad. Comme je le disais dans un précédent article, le sens de l’histoire semble être la qualité au Tchad la moins partagée. Aucun de nos maires à N’Djamena ne s’est jamais adressée de façon solennelle à ses administrés pour leur parler de la fierté d’être N’Djamenois. Aucun ne le pourra d’ailleurs, eux tous, ces maires dont la seule fierté reste le nombre de leurs épouses épousées après leur nomination.

Amine Idriss Adoum 

Sans aller chercher dans les indicateurs économiques et sociaux, force est de constater que notre pays reste à la traîne dans la course à la modernité en Afrique. Pas de routes, peu d'écoles, pas d'hôpitaux, pas d'intellectuels ou alors très peu, et assurément un système politique, social et culturel des plus archaïques, et des dirigeants parmi les plus nuls de la planète.

Allez pourtant dire cela à mes compatriotes et ils vous sauteront dessus à coup de canons et de coutelas bien aiguisés. Notre histoire récente elle-même n'est pas des plus glorieuses. Guerres fratricides, massacres et spoliation des siens, apartheisation des ethnies et des groupes sociaux, on dirait que les dieux ont assurément classé le Tchad dans les tiroirs des damnés de l'histoire.

Pendant que les autres avancent les Tchadiens font de grands pas pour reculer, tout en expliquant aux autres que c'est là leur voie à eux du progrès (sic). Le pire dans cette histoire c'est que nous sommes bien conscients que nous reculons, et pourtant nous continuons à nous délecter dans cet enfoncement. Cette attirance morbide pour le suicide a commencé il y a seulement quelques années, aux moments des grandes sécheresses  des années 80, et quand les FAN( Forces Armées du Nord), s'étant déjà emparé du pouvoir et tronqué leurs sinistre sobriquet "Force Armées du Nord" par celui non moins tordu de Forces Armées Nationales Tchadiennes (FANT),s'étaient lancées dans une véritable campagne de vendetta dans la brousse profonde. Si l'exode rural au Tchad existait bien autrefois, il a pris une ampleur massive sous l'effet conjuguée des sécheresses des années 80, des FAN bien sûr, mais aussi (et la encore ce sont les FAN) de l'appel de Hisseine Habré à tous ses co-régionnaires de se déverser dans N'Djamena pour le «recolonisé". Idriss Deby est venu compléter le tableau en affamant les campagnes à son tour et en demandant lui aussi aux siens de venir prendre leur butin à N'Djamena.

Les effets de tous ses facteurs ont été désastreux pour notre identité de citadins tchadiens. Chassés par les FAN, FAP, MPLT, MPS, FAR, etc. Tous ces groupes de bandits bizarrement appelés « politico-militaires» de la brousse du Centre et Sud ou des dunes désertiques du Nord, nos compatriotes ont migré massivement vers les quelques faméliques regroupements de maisons que nous osons encore appeler villes et qui portent le nom  ridicule (parce que jamais nom n'a autant  juré avec sons sens propre) de N'Djamena, Moundou, etc. 

Autrefois nomade ou pratiquant une culture sur brûlis donc constamment en déplacement, l'homme rural tchadien se retrouve, par le fait des facteurs précités, embarqué dans un environnement totalement différent où il ne devrait pas avoir besoin de faire de la culture sur brûlis ou de faire transhumer son bétail. Mais comme son irruption dans cet environnement totalement nouveau pour lui ne s'est pas fait de son propre et plein gré, il n'a pas vu pourquoi il devrait abandonner les principes moteurs qui ont guidé sa vie jusqu'à ce jour. De plus, meurtri par plusieurs mois de fuites, son atavisme ancestrale de maraudeur a vite fait de refaire jour.

Du coup, N'Djamena et Moundou, villes qui ne devraient logiquement pas avoir un statut de cités parce qu'elles ne remplissent plus aujourd'hui aucun des critères qu'il faudra pour cela, se sont très vites transformées en taudis fantomatiques, grouillant de saletés et de puanteurs, gérées par des bandits de grands chemins qui ont pris le titre de politiciens, et ou la seule caractéristique visible reste l'envie de partir qu'affichent ses habitants. Rien de structurel, rien de permanent, tout est construit sur le mode du temporel et du temporaire, sur le mode du départ. Personne n'est chez soi, surtout pas tous les nouveaux venus chassés par la sécheresse ou par les FAN/FAP/FAR/MPS, etc. Poussés en villes malgré eux par les injonctions d'un Hisseine Habre/Idriss Deby les appelant à venir profiter des richesses (imaginaires) de la ville.

Au demeurant, tout ceci reste classique de l'histoire de la formation de toute ville. Le seul ennui avec le Tchad, ce que si au départ les traits de N'djamena se devaient bien d'hériter de cette période trouble de son histoire, en principe avec le temps les blessures devraient être gommées, et non accentuées. Que Nenni !

Au Tchad, où la déstructuration du passé reste un exercice très fort quand il s'agit de se fermer les yeux, on accumule non seulement les blessures sur nos villes, mais en plus, on en ouvre de nouvelles. Et elles sont nombreuses, faites de manière volontaire. Les citadins d'hier, complètement engloutis dans la masse des nouveaux venus, ont perdu tout repère. Le désordre et la saleté ont tout envahi, jusqu'à nos cours. Ceux qui devraient en principe donner le tempo pour aider les arrivants à intégrer la ville et ses structures ont baissé les bras dans les meilleurs des cas. Le plus souvent, ils ont tronqué leurs habits de citadins contre des pratiques dites traditionnelles d'un autre âge. Le rural a fini par absorber l'urbain et le campagnard posséder la cour du citadin.
Résultat : des villes nauséabondes, où il fait mal vivre, et d'où la culture a pris ses jambes à son coup. Plus de cinéma, pas de théâtre, plus de bibliothèques. Pour tromper leur échec les N'Djamenois ou les Moundoulais, qui ont non seulement été complètement digéré par les nouveaux venus et leurs pratiques, mais se sont aussi laissé bouter hors du champ économique et décisionnel (le pouvoir politique) se sont lancé dans une course folle contre la bouteille de la gala. La seule distraction reste l'alcool, ou battre sa femme et injurier ses voisins !

Que faut-il faire finalement ? Chasser les nouveaux venus ? En fait les nouveaux venus comme je les appelle font maintenant partie du paysage de nos «villes ». Il faudrait plutôt exhorter le politique à mettre en place de véritables campagnes de sensibilisation sur le sens de ce qu'est une ville, une cité. Au lieu de folklorique rond points qui n'ont pour seul résultat que de rendre la circulation des voitures plus difficiles et vider à la vitesse de la lumière les caisses des municipalités (il faudrait être un maire complètement idiot pour remplir une ville entière de rondpoint et compter cela dans les réalisations politiques.) On fera mieux d'investir dans la construction de parcs et de centres de loisirs, de cinémas et de zones d'animations. Mais finalement je crois que tout ceci n'arrivera pas. Surtout quand on se souvient d'où sortent nos maires et avec quelles organisations politiques ils sont liés.

À bientôt, et ne vous gênez pas pour me répondre si vous vous sentez visé

Amine Idriss Adoum 

“Si le « monde arabe », plus particulièrement sa partie moyen-orientale, est en train d'être recolonisé, c'est qu'il était « colonisable » écrivait Bechir Ben Yahmed dans son éditorial du 5 Mars 2005 dans l’Intelligent.com de la même semaine. La même phrase pourrait être appliquée avec plus ou moins de bonheur à l’analyse du cas Tchadien. Si les Tchadiens chaque jour qui passe courbent l’échine un peu plus, ce que leur déterminisme les destine peut-être à le faire. Si les Tchadiens sont encore le peuple le plus retardé d’Afrique, c’est parce que leur parcours historique, de même que leurs structures sociales et culturelles actuelles les destinent à demeurer les derniers de la course à la modernité. Si Hisseine Habre, et aujourd’hui Idriss Deby se sont imposé par la force et la bêtise avec une facilite aussi déconcertante aux Tchadiens, ce que les Tchadiens étaient peut être  « soumissables ».
En guise d’illustration je vous recommande une lecture : Les Pays du Tchad dans la Tourmente de Jean Claude Zeltner, ouvrage paru il y a plus d’une décennie, décrivant les évènements intervenus dans la période 1880-1902 dans le bassin Tchadien. Le Livre de Zeltner qui fait la part belle à la narration des faits d’armes des principaux protagonistes des guerres coloniales effectue aussi un détour temporel et interroge les deux ou trois siècles ayant précédé le début du fait colonial dans les pays du bassin du Lac Tchad. Il interroge avec beaucoup de lucidité les systèmes sociaux et culturels des grands regroupements d’alors : le Kanem-Bornou déclinant, le Ouaddaï au crépuscule de son apogée, et le Baguirmi déjà dans la force de l’age. Il nous livre une photographie saisissante d’une portion de l’histoire en plein déclin, un tableau humaniste d’une région du monde ou l’esclavage et la chasse à l’homme sont élevées aux rangs de vertus. Une enclave d’Afrique abritant des sociétés certes ayant été toujours en contacts avec le monde extérieur mais où curieusement les peuples et les choses sont demeurés encore « intactes ». L’arrivée des nomades arabes d’abord, puis l’irruption brutale de Rabbeh bientôt suivi des européens va bouleverser définitivement l’ordre des choses dans ce monde vaste comme la France d’alors.

Si au Cameroun voisin, ou encore au Congo ou au Sénégal, la pénétration européenne s’est effectuée graduellement (premiers contacts marchands avec les côtiers, ensuite les missionnaires, puis après les colons), l’immixtion des colons dans les affaires des pays du bassin Tchadien s’est fait en une seule étape. Bien sûr il y a eu Barth, il y a eu aussi Nachtigal et quelques autres explorateurs. Mais ce n’était alors que des missions scientifiques, et pas grand-chose. Les blancs ont fait irruption dans cet espace ou moment où il commençait sa recomposition. Autrement dit, entre 1880 et 1902, les pays du Tchad étaient en pleine révolution politique, culturelle et sociale. Les structures sociales, vieilles de plusieurs siècles, avaient commencé leurs mues, et les perceptions/représentations culturelles, complètement déphasées, avaient commencé, avec les bouleversements qu’impliquait l’arrivée violente de Rabbeh, à se transformer. Des sociétés complètement fermées, construites sur une perception dépassée de l’homme commençaient à s’ouvrir et à évoluer. Et cela malgré les réticences des princes d’alors. Mais tout le processus s’est trouvé brutalement arrêté. Que s’est-il exactement passé ? Je ne pourrai pas relater les évènements ni donner leur chronologie ici. Il faudra toutefois noter les points suivants :
D’abord, sociétés agraires aux économies essentiellement basées sur la chasse à l’homme et sa revente, les royaumes du bassin tchadien ont vu entre 1880 et 1902 tarir leurs plus grandes sources de revenus (l‘esclavage) du fait de Rabbeh d’abord, puis des européens ensuite.
Ensuite, sans ressources suffisantes donc, et toutes déjà aux crépuscules de leur vie, les sociétés du bassin tchadien n’avaient pas la force, ni la volonté de vraiment résister. Elles ont d’ailleurs essayé, mais sans succès.
Enfin, pour la plupart des peuplades soumises au joug esclavagiste de ces empires déclinants, l’arrivée de Rabbeh puis des colons représentaient une planche que la providence semblait leur avoir tendu (quoiqu’ils se trompaient encore). D’où les ralliements massifs aux troupes de Rabbeh puis les enrôlements dans les armées coloniales pour combattre le Baguirmi (Rabbeh) ou soutenir les campagnes « punitives » francaises contre le Ouaddaï, le Kanem – Bornou (a moitie défait par Rabbeh d’ailleurs).

Entre 1880 et 1902, la situation politique et sociale des pays du bassin Tchadien les rendait donc facilement colonisables. Si j’ai volontairement refusé d’évoquer la supériorité technologique et militaire des colons ou des troupes de Rabbeh pour insister sur l’analyse des structures sociales et politiques/culturelles pendant cette période trouble, c’est surtout pour pouvoir établir une relation entre cette époque, et les années 1979-1982.

Mille neuf soixante-dix-neuf (1979) marque la fin du processus de pourrissement des institutions politiques et administratives tchadiennes. Processus de pourrissement lui-même déclenché par Tombalbaye, et clairement poussé par le Frolinat. Au moment où Hissein Habre devenait Premier ministre en 1979, tous les éléments étaient réunis pour faire sauter la république tout entière : un peuple aux abois parce que profondément blessé par plusieurs années d’une guérilla meurtrière, des structures économiques complètement brisées, et une administration qui n’existait plus que sur le papier.

Si les appels à la haine tribale et ethnique d’un Mahamat Hisseine ont été positivement reçus en 1979 par une partie des populations musulmanes de N’Djamena, c’est parce que plus personne à ce moment-la n’avait rien à perdre. Il devenait donc facile de récupérer le Tchad sans coup férir puis de le mettre en coupe réglée. Si Kamougue avait eu la force des armes et la combativité nécessaire chez ses hommes à ce moment-là, il est indéniable qu’il aurait remporté la première bataille de N’Djamena. Mais rien n’aurait changé aussi, puisque Kamougue, aussi bien que Habre, visait le même objectif, la même finalité : la mise en coupe réglée du pays. On aurait toujours eu notre Mobutu Tchadien !

Si depuis 1990, Idriss Deby parvient sans trop de peine à garder le Tchad dans sa poche comme on dit vulgairement, c’est que la situation qui prévalait en 1990 rendait cela possible : un peuple fatigué après trente années de guerres civiles et de ponction démographique, des structures sociales / culturelles complètement anachroniques, des consciences en guerre avec elles-mêmes. Et si la situation perdure jusqu’à aujourd’hui, ce que les Tchadiens dans leur immense majorité restent toujours ces malades de l’histoire, sans repères ni amour-propre. Ce peuple capable de se prostituer et de courber l’échine face au premier bandit venu. Conséquence de notre histoire ? Peut-être. Mais ceci ne nous dédouanera pas du tout. Car à la réflexion, je me demande si les Tchadiens ne sont pas ce genre de peuple seulement crées pour être asservis.

Amine Idriss Adoum 

La question, déjà posée par Lyadish Ahmed dans un article paru dans Ialtchad Presse il y a quelques semaines, semble n'avoir suscité aucune réaction de la part des lecteurs et des internautes. Ce qui est bien dommage à mon avis car une telle interrogation mérite bien sa place aujourd'hui. Plus d'une décennie de gouvernement de désordre a apporté la preuve que Deby Itno est incapable d'engager le pas qui placerait enfin le Tchad sur la route de la réduction de la pauvreté, de la lutte contre la corruption, et du recouvrement de notre dignité nationale.

En tout état de cause, après l'avoir observé et subi quinze années durant, aucun Tchadien muni d'un minimum de bon sens ne devrait voter Deby Itno lors des prochaines présidentielles.
Mais la situation n'est pas aussi simple qu'elle le paraît. Car pour sanctionner un homme dans une démocratie, il faudrait être en mesure de lui substituer un autre homme, plus capable, plus dynamique, plus juste. Ce qui est loin d'être  le cas pour l'instant au Tchad. En face de Deby Itno, ou à côté de lui, se trouvent des hommes ayant plus ou moins les mêmes caractéristiques : viles, lâches, veules, incultes et complètement ignorants de l'intérêt publique.

Il me semble que la lâcheté est la chose la mieux partagée en politique au Tchad. S'il me paraît évident que le changement, en politique, comme en toute chose, doit être une règle de gestion, j'ai en revanche de gros doutes, sinon une grande certitude, que le changement, dans l'esprit des hommes sensés nous conduire, est synonyme de retourner sa veste afin de se mettre au service du plus offrant, en termes de « postes de responsabilité », et donc dans le jargon politique tchadien, de possibilités d'emporter la caisse sans être inquiété. Car encore, dans leurs esprits, la caisse publique n'appartenant à personne, appartient au premier qui se l'approprie.

Au demeurant, certains hommes politiques de certains pays voisins pensent et agissent aussi de la même façon. En revanche, dans aucun autre pays que le nôtre, la lâcheté politique, la lâcheté tout court, n'a été érigée en système de gestion des carrières politique. S'opposer à Idriss Deby Itno pour la plupart des élites de notre pays, c’est, vous disent-ils, signer son arrêt de mort. Et pourtant, cela fait curieusement plusieurs années que nous n'avons déploré aucun assassinat politique (je n'évoque pas ici les cas de Laokein, Ketté, Togoïmi, qui sont des cas de rebellions militaires). Il est tout à fait possible que certains parmi nos hommes politiques ont fait l'objet d'intimidations et de menaces. Mais le plus souvent, ces menaces sont plutôt d’ordre matériel : les passer aux oubliettes au moment des grands partages. Ce qui a toujours semblé insupportable à nos politiciens. La politique du ventre dont parlait un célèbre politologue français en qualifiant les pratiques camerounaises il y a une décennie n'a jamais eu meilleure illustration qu'au Tchad. Et donc pour ne pas tomber dans les trappes que Deby Itno ne se gêne jamais de leur présenter, beaucoup adoptent soit une stratégie de collaboration avec lui, ou alors une posture de mise d'auto - mise à l'écart volontaire- mais sans jamais oser effaroucher le prince. Je préfère encore ceux qui collaborent. Au moins ils montrent leurs couleurs. Ils sont certes veules mais pas lâches.

Je hais, et je méprise (les mots ne sont pas assez forts) ceux-là qui s'adonnent à cette politique incompréhensible de mise à l'écart volontaire, et qui veulent nous pousser à faire comme eux.  Leurs lâchetés ne doivent pas être partagées. Beaucoup de partis et d'hommes publics tchadiens appellent aujourd'hui leurs compatriotes à boycotter les élections. Ce genre d'appel n'est pas nouveau. Au contraire, il est si récurrent que c’est le fait qu'un opposant appelle à voter qui surprend les populations aujourd'hui. Les arguments pour appeler au boycott ont tous été passés en revue. Et aucune des conséquences escomptées d'un appel au boycott n'a jamais été effective.

Bien au contraire, boycott après boycott, Deby Itno continue par consolider son pouvoir et son parti, et aujourd'hui, quoiqu'on dise, il passe aux yeux de beaucoup de nos compatriotes comme le seul homme politique tchadien qui ait du courage, et de la continuité dans les idées. Peu importe les effets désastreux de ses différents mandats. Sa présence seule, dans n'importe quel village du Tchad, attire, qu'on le veuille ou non, de milliers de personne. On pourra très bien me rétorquer que les gens accourent dans l'espoir que Idriss Deby Itno leur « lâchera quelques miettes ». Soit, mais la fonction présidentielle en elle-même, la personne qui l'occupent, paraissent suffisamment fascinants aux yeux des populations pour qu'elles se déplacent. Idriss Deby Itno n'a jamais appelé au boycott. Bien au contraire. Et même s'il n'a jamais réalisé aucune de ses promesses électorales, le simple fait qu'il encourage les citoyens à exercer leurs droits et devoirs civiques le place d'emblée au-dessus des autres, du point de vue du courage.

Bien sûr, cela paraît trop simple comme raisonnement. Mais à toujours vouloir fuir la réalité ou se cacher à Paris ou à Washington, la seule alternative que nos politiciens nous laissent est celle de nous ranger derrière la première personne capable de décider de ce qu'il veut faire de sa vie politique. Appeler au boycott n'a rien d'héroïque, surtout si on le fait depuis un salon parisien, ou encore derrière les murs de sa villa climatisée à N'Djamena, pendant que les autres sont en train de rôtir au soleil et crever faute de soins suffisants.

Les arguments de ceux qui appellent au boycott me paraissent aujourd'hui épuisés. Il faudra se résoudre à aller aux élections, avec les moyens qui sont les nôtres. À moins de faire preuve encore une fois, de lâcheté. La politique n'est pas une affaire de salons feutrés et climatisés.
C’est d'abord et avant tout une question de tripes. Et si on se croit investi d'une mission de service publique, on doit être en mesure de le démontrer. Et le démonter passe forcement par la conquête puis la possession d'un territoire. Le principal territoire d'un opposant en Afrique reste la rue. C'est par et grâce à la rue que Gbagbo règne et perdure aujourd'hui en Côte d'Ivoire. C’est grâce à la rue que les Maliens ont chassé leur ancien président Moussa Traoré. C’est toujours par la rue et par elle seule que l'ANC a vaincu l'apartheid en Afrique du Sud. Ce qui se passe au Tchad aujourd'hui en termes de prédation n'est rien comparé à ce que les sud-africains ont vécu plus de six huit décennies. Si les Tchadiens avaient été à la place des sud-africains, nul doute que l'Afrique du Sud resterait éternellement « apartheidisée ».

Pour convaincre la rue de vous soutenir, il n'y a qu'un moyen : l'encourager à faire acte des droits naturels qui sont les siens, et lui demander d'agir dans le cas où ces droits sont niés. Comment voulez-vous avoir le soutien de la rue, messieurs et mesdames des partis politiques, des associations et des ONG, si vous lui refusez la simple possibilité d'exercer ses droits de citoyens ? La rue n'a jamais eu peur. La lâcheté n'a jamais été sa tasse de thé. Mais tant qu'elle n'est pas blessée dans ses droits, elle reste calme. Appelons les gens à voter, c'est la seule et unique possibilité de faire partir Deby Itno, qui pourra bien truquer les élections à l'infini s'il le souhaite, mais ne pourra jamais truquer la colère des gens qui se sentiront spoliés de leur victoire. À moins que, comme le dit Lyadish, les hommes politiques, bien au fait de leur importance réelle, préfèrent justement ce subterfuge qu'est le boycott pour reculer le temps ou leur prétendue popularité sera découverte par le peuple.

Pour moi en tout cas, sans verser dans de grosses analyses politiques ou sociologiques, je suis convaincu d'une chose : à l'heure de la démocratie, la prise de pouvoir doit se faire par les urnes (n'en déplaise à Erdimi et consorts), qui perpétuent une autre forme de lâcheté dans nos pratiques politiques, la politique armée, souvent exercée contre des populations désarmées). Et si le peuple, parce qu'il a justement voté, se sent spolié, il réagira. À moins qu'on ne m'apporte une preuve de sa lâcheté tout le long de l’histoire. En tout état de cause, la lâcheté ne doit plus être de mise en Mai prochain.

Amine Idriss Adoum

L’Amicale des Tchadiens(nes) est morte. Quelques temps après, sont nées à sa place, deux associations. L’ACTE (Association communautaire tchadienne d’entraide) et l’ARTQ (Association des ressortissants tchadiens du Québec), comme pour signifier qu’est venu le temps des inimitiés pour le sacre de l’absurdité. Paradoxalement, les textes régissant les dites associations sont à saluer mais la réalité est tout autre, car, le clivage Nord/Sud est une vérité patente.

     En effet, dans une même communauté plusieurs associations peuvent exister et collaborer mais avec des objectifs différents. Il peut y  avoir par exemple : l’association des ingénieurs tchadiens du Canada et du Québec, l’association des aînés (ées) tchadiens du Canada et du Québec etc.  D’autres communautés le font. La communauté tchadienne à Montréal n’est ni moins, ni plus intelligente pour le faire. Cependant, compte tenu de notre nombre peu significatif et de notre récente immigration; est-il utile d’avoir deux associations? Qui de surcroît, poursuivent les mêmes objectifs comme l’entraide, l’accueil des nouveaux arrivants etc.

Les esprits extrêmes et malins diront oui. Pour notre part c’est non. Le hic, est que ces deux associations ont colporté ici à Montréal, nos idioties Nord/Sud, musulmans/chrétiens, une manière de confirmer que nordistes et sudistes ne peuvent réussir à faire des choses ensemble. Ce qui est faux. Il est donc clair que dans ces deux associations la majorité des nordistes se sont retrouvés d’un côté dans l’ARTQ, et la plupart des sudistes de l’autre côté dans l’ACTE. Et, du coup, c’est la hantise et les rancœurs éternelles. Pourtant, tous les sudistes ne sont pas chrétiens et tous les nordistes ne sont pas musulmans. Où peut-on placer les adeptes des religions africaines? Les agnostiques? Les hâtés? Etc. Qui entre ces « militants de la méfiance » a choisi où naître? Qui a choisi sa famille? Sa région? Sinon le mystère de la Nature et de la puissance divine, décidèrent où chacun devrait voir le jour. Partout, il y a un Nord, un Sud, un Est, un Ouest, un Centre, un Haut et un Bas. Mais il semble qu’au Tchad il y a seulement un Nord et un Sud. Deux blocs monolithiques, uniformes qui se disputent jusqu’à l’étranger un gâteau qui n’existe que dans le fantasme imaginaire de deux camps. L’ironie dans tout cela, est que, ceux qui s’étaient disputer le gâteau ont longtemps fait la paix et profitent aujourd’hui de la vie au nez et à la barbe de tous. Les belligérants de jadis, se consacrent présentement à éduquer leurs enfants, leurs proches immédiats, certainement dans le but de pérenniser leur suprématie sur le Tchad où l’anarchie, l’impunité, l’injustice et l’insécurité sont devenues les poutres soutenant leur système, et où seuls ceux-ci s’y reconnaissent et s’y plaisent allégrement les poches et les bouches pleines.

De plus, certains de ces « militants de la méfiance », se pavanent de part et d’autres, le torse bombé, claironnant à qui veut l’entendre le montant de la caisse de l’une ou l’autre association; et les succès ou les difficultés du frère ennemi. Lorsque l’on imagine, que certains d’entre eux seront appelés, peut-être demain, à représenter les intérêts de leur pays où ils œuvreront ; vont-ils travailler sans discriminer ? Ne créeront ils pas de la méfiance ? Ne réprimanderont-ils pas, ceux qui ne sont pas de leur région ? De leur village ? De leur famille ? De leur quartier ?

Le plus troublant dans ces deux associations, c’est qu’elles insèrent, ici et là, quelques vieilles amitiés ou connaissances, méridionales ou septentrionales; une pirouette pour se dédouaner la conscience. Et de répondre : « non, il y a des nordistes et des musulmans chez nous. Il y a des sudistes et des chrétiens également chez nous.» Quelle schizophrénie collective!

Les plus malheureux dans cette triste aventure, ce sont les familles mixtes. C’est à dire marié à un ou une sudiste, vise versa; ou encore les enfants issues de telles unions. Ils sont soit obligés de se tenir à l’écart, soit choisir entre le cœur et les tripes. Ou bien encore, satisfaire les deux associations en s’impliquant. Le fait même qu'elles (associations) existent, pousse au choix. Personne n’a le droit, d’obliger de façon aussi subtile l’autre à choisir entre son père ou sa mère. Quel gâchis! Quelle bigoterie!

Où sont passés ces aînés, ces mères et ces pères de familles, ceux qui, comme dirait Amadou Hampâté Bah, ont l’expérience de « l’École de la Vie ». C’est eux qui en principe, devaient guider les pas de la communauté et conseiller son esprit. Hélas, ils préfèrent garder le silence ou tirer les ficelles de part et d’autre. Sommes-nous maudits ou habités par tous les démons du mal? Nous n’y croyons pas. Car, nous sommes une communauté normale, avec sa réalité et sa fiction, sa part de gentillesse et de méchanceté, d’altruisme et d’égoïsme, de vérité et de mensonge, ses hauts et ses bas, ses hypocrisies et ses franchises. Rien d’anormal.

Toutefois, il n’est jamais trop tard. Il faudrait que le débat se fasse. Que le dialogue sincère, s’amorce. Que les langues se délient et dénoncent cette aberration. Que les querelles personnelles entre compatriotes ne prennent pas le pas sur l’intérêt communautaire. Que les jeunes dans les dites associations, militent pour un rapprochement et rejettent le statut quo.

Nous estimons sans aucune prétention, qu’une solution mitoyenne existe. Elle pourra permettre de sauver la face de tous. Cette solution consiste à créer une Superstructure qui coiffera les deux entités. Appelons celle-ci, par exemple : Fédération des associations tchadiennes. Il n’est pas question ici de dissoudre l’une ou l’autre association. Elles continueront d’exister et d’évoluer de manière autonome. Les membres dirigeants seront désignés, de part et d’autre. Ils organiseront ensemble des activités festives, de retrouvailles, d’entraides, de solidarité, de deuil et surtout d’accueil aux nouveaux arrivants. Après cela, les choses humaines reprendront le dessus. Et, c’est seulement à ce moment qu’une fusion peut être envisageable. Il est temps que les responsables de deux associations jettent les bases d’un dialogue et d’une écoute sincère des uns et des autres. Faisons-le, non pas pour nos ego mais pour nos enfants ici en Amérique et pour notre petite histoire sur cette Terre, quoiqu’on dise, si accueillante. Que cette dernière nous inspire et adoucisse nos cœurs.

Par Bakary, Mana Bello

Étant un document de voyage internationalement reconnu, le passeport est de nos jours une attestation authentique de la citoyenneté et le document d’identité officiel des tchadiens à l’étranger.

L’introduction du nouveau passeport  tchadien a amené plus d'un tchadien à se poser ces questions : pourquoi dois-je repayer pour un nouveau passeport ou pourquoi dois-je payer mon passeport au prix actuel que cela coûte ?

En effet, par décret N° 182 du 12 avril 2005, l’État tchadien vient d’introduire sur le marché un nouveau passeport dit «sécurisé». Le nouveau passeport semble très élaboré au niveau de sa confection et répond également aux normes les plus récentes destinées à éviter les falsifications. Afin que le passeport reste dans les années à venir un document de voyage très fiable, il a été décidé, dans la phase de développement, de produire un passeport à la fine pointe de la technologie qui réponde aux standards de sécurité actuels.

Par ailleurs, d’un point de vue politique et diplomatique, l’État a toutes les raisons de vouloir que ses ressortissants possèdent un document d’identité de grande qualité afin que ceux-ci puissent rencontrer les nouvelles prescriptions d’entrée dans la plupart des pays occidentaux.

Or, là où le bât blesse, c’est que ce document qui ne fait qu’attester la nationalité tchadienne de sa ou son titulaire est très coûteux (85. 300 FCFA), surtout pour les étudiants et pour les familles à faible revenu. L’État via le département en charge de ce document devrait tenir compte du pouvoir d’achat réel du tchadien moyen. Ensuite, le Décret N° 182 du 12 Avril 2005 impose la date du 18 octobre 2005 à tous les détenteurs du présent passeport comme date butoir de l’invalidation de leur passeport. Même ceux qui viennent à peine de se le procurer et malgré la durée de validité légalement acquise lors de l’établissement ou de la prorogation dudit passeport sont pénalisés par cette mesure.

Dans une optique gouvernétique. L’État tchadien devrait tenir compte de la situation des pauvres étudiants dans la formulation des règles qui régissent ce passeport. Le fait de demander aux tchadiens vivants à l’extérieur de venir à N’Djamena avant de s’en procurer leurs nouveaux passeports surtout les étudiant(e)s est qu’à même trop demander. Dans de telle politique publique il faut toujours tenir compte des étudiant(e)s.

Au vu de ce qui précède, il y a lieu de se poser ces questions :

  • l’État n’estime-t-il pas que le prix des nouveaux passeports est très coûteux, voire trop élevé?
  • l’État a-t-il tenu compte du prix des passeports délivrés dans les pays qui nous entourent ou (limitrophes)?
  • est-ce que ces prix sont fixés sur la simple base du principe du recouvrement des frais d’exploitation ?

Advenant que c’est le cas, l’État devrait être plus réaliste et raisonnable dans la fixation du prix du nouveau passeport et surtout d’en tenir compte de la validité des anciens passeports. Même si les nouveaux passeports ont nécessité beaucoup de frais, les autorités devraient tout de même laisser les anciens passeports arrivés à leurs premières échéances avant de s’en procurer le nouveau passeport dit «sécurisé».

Nous pensons qu’une campagne d’information et de sensibilisation s’imposait en plus de prolonger les délais. L’autre handicape, c’est la durée du nouveau passeport dit «sécurisé» qui est de 5 années non renouvelable. Nous estimons que de telles procédures devraient normalement suivre une certaine logique du point de vue procédurale et relation publique.

Au prix que le nouveau passeport coûte, pourquoi l’État ne prolongera-t-il pas la durée ou la validité du passeport à 6 ans ou au plus non renouvelable ?  Ceci aura plus de sens et donnera plus d’argument à l’État.

Lona Ouaïdou, Ramadan

Qu'y a-t-il, sur la surface de la terre, de plus vile? La Bêtise. La Bêtise brute. Le Tchad en regorge. Le Tchad est un pays qui n'existe en réalité que géographiquement et historiquement. À un moment donné, Certains Hommes ont lutté pour ce pays.

Qu'en est-il aujourd'hui? Il est dirigé par des gloutons obnubilés par leur ventre et tout ce qu'ils peuvent y engouffrer. Aujourd'hui, personne n'aime le Tchad. Tout le monde a faim. Voilà d'où vient la tragédie du Tchad. Sinon comment expliquer qu'un gouvernement puisse se laisser humilier, avilir et huer sans le moindre gène? Tout simplement parce que les Politiques sont trop occupés à roter!

De Russie en Algérie et puis du Maroc au Ghana, en passant par le Gabon et le Niger et en revenant au Tchad, le gouvernement Deby est interpellé par des étudiants affamés. Il semble que la magie de la gourmandise a assourdi les cris de ces voix qui piaillent et demandent le minimum pour leur subsistance. Tout ceci est une question de faim sans fin. La loi dit qu'une bourse doit être octroyée à tout étudiant qu'il soit à l'étranger ou au pays. Mais que se passe-t-il donc? Ceux qui doivent construire le Tchad de demain sont sacrifiés sur l'autel de l'avidité. Ils sont abandonnés et orphelins d'un pays qui ne les porte plus dans sa mémoire. Tels des " all laro " maudits sillonnant les sentiers du monde; portant la teigne d'être tchadiens...

J'ai dit plus haut que la bêtise est le pire fléau sur terre parce qu'on ne peut rien en tirer. C'est un trou noir intellectuel. Et quand elle règne sur la classe dirigeante, c'est le chaos et l'anarchie. Un avant-goût de la déchéance humaine. En effet comment discuter, raisonner, plaider le sort de cet étudiant tchadien quand on sait que l'interlocuteur en face de nous ne sait pas de quoi il retourne? Quand le mot responsabilité est étranger à son vocabulaire?

De nos jours, "diviser pour mieux régner" est une formule désuète. Le credo aujourd'hui est "affamer pour mieux régner". Quant toute dignité et tout respect de soi sont dominés par une faim despotique et brutale; tout homme et toute femme vendra son âme au diable. L'opposition tchadienne en est un exemple flagrant.

Tchad aux maintes promesses rompues. Le Mensonge et la Cupidité règnent en maîtres absolus sur la classe supposée dirigeante. Qui alors se soucie du sort d'un pauvre étudiant?

Quand acheter des armes est une priorité pour un gouvernement, cela éclaire fortement sur son degré de quotient intellectuel. La honte ne tue jamais au Tchad. Les autres Nations bossent et au Pouvoir à N’Djamena, on s'empiffre!

Sachez chers Messieurs du Pouvoir, que pour prévenir une émeute, il n'est point besoin de s'entourer de kalachnikovs à tout va. Offrir le minimum décent est tout ce que l'étudiant et les Tchadiens demandent. Ils vous seront reconnaissants et, de par la même, ne tenteront pas de se voir enlever le pain de la bouche. Mais affamer semble être la ligne politique adoptée par le gouvernement Deby depuis plus d'une décennie.

L'Espoir d'un avenir meilleur ne luira pas sur la destinée du Tchad. Tant que la classe dirigeante sera ce qu'elle est: Bête et Bestiale. Il ne faut pas que la guerre pour engendrer un génocide. L'abrutissement et l'analphabétisme sont des armes tout aussi redoutables et meurtrières. Parce que c'est alors l'Esprit et l'âme créatrice de tout un peuple qui se meurent. Nous ne serons plus un pays mais un rassemblement de Troglodytes à la merci d'un quelconque chef de guerre.

Qu'y pouvons-nous? Personne n'aime le Tchad. Tout le monde a faim et l'on sait fort bien que "ventre affamé n'a point d'oreilles". Qui sortira du lot pour l'amour de ce Pays? Personne à l'horizon.

Au Tchad le sentiment d'héroïsme, de générosité et d'appartenance à une nation est consumé par ce besoin vital, permanent: manger. Et pour cela, le Gouvernement Deby est coupable face à l'Histoire. Coupable d'avoir englouti l'Esprit Tchadien. Coupable de l'anéantissement du génie tchadien. Il est coupable d'avoir dévoré les enfants du Tchad. Coupable de Cannibalisme.

Nafée Nelly Faigou,

Tout abandonner derrière soi, c’est accepter de mourir à soi-même. Cependant, la vie est si forte et si pressente en nous que nous renaissons par l’esprit. La naissance première réclame les efforts de la mère et les encouragements des péripatéticiens. Sans aucun besoin de l’effort de l’enfant qui s’est seulement donne la peine de naître. Aujourd’hui, nous sommes notre propre mère et par conséquent, notre propre enfant. Nous en semons la gésine de nos souvenirs de notre volonté de vivre; et nous nous renouvelons! Comme à chaque enfantement, la peur, le doute et l’incompréhension d’une si grande douleur; pourtant porteuse de vie, nous accompagnent, nous suivent, nous frôlent. Uniques et fidèles compagnons d’une douloureuse renaissance.
Mort à lui-même avec le désir de renaître de ses cendres, pareil à l’oiseau mythique; le nouvel arrivant est assoiffé de vie et de curiosité. Pour commencer sa nouvelle vie, il faut apprendre à connaître le pays qui nous accueille si généreusement, apprendre à le comprendre, à l’aimer et à s’intégrer. Il est judicieux et conseillé selon la formule consacrée, “d’entrer dans le système”.

C’est apprendre à produire dans et pour la société- une société de consommation-; à savoir s’y prendre pour chercher, obtenir et garder un emploi, un logement, un véhicule. Tache ardues pour le nouvel arrivant, qui, généralement ne parle pas la langue du pays hôte. Il doit, simultanément, apprendre, comprendre et assimiler afin de s’intégrer économiquement, politiquement et culturellement.
En d’autres termes, il est tenu, d’étudier la langue, manger nouveau se vêtir nouveau, compte tenu des rigueurs climatiques, être accessible à un nouveau système de valeurs: vivre près et avec plusieurs cultures différentes de la sienne. Contrairement au nouveau-né qui vient au monde avec seulement un actif génétique pour souvenirs, le réfugié ou l’immigrant porte en lui, en plus de ses gènes, sa culture qui influence toute sa conception du monde. Il est voué à côtoyer, quotidiennement, du nouveau. Cela devient partie prenante de sa vie. Il doit apprendre jusqu’au comment faire ses courses (avec une carte bancaire, le plus souvent); à être payer à l’heure pour l’effort fourni etc.
Mais avant de vivre de son effort, il est pris en charge par l’assistance sociale. Sa nouvelle vie lui présente tant de possibilités de se cultiver et de s’épanouir! Seulement, il doit taire ses envies, ses élans, ses folies. Parce qu’il ne peut se les offrir.
En effet, se divertir est le plus souvent hors de prix pour lui. Comment poursuivre ses études universitaires, aller au théâtre, au concert, aux festivités? Comment s’offrir ce dont on rêve quand l’argent fait défaut? Car, il faut de l’argent pour tout.. Pour en avoir, il faut travailler. Seuls des diplômes d’études assez avancées (collège, université) permettent d’accéder à un emploi convenable et permanent.
Or, tant que les diplômes ne sont pas nord-américains, ils perdent de leur valeur. Il est requis de les faire équivaloir, par des tests ou en payant des sommes astronomiques. Ou, tout simplement, en changeant de carrière, en renouant avec le collège pour une nouvelle formation accélérée. Les plus audacieux, atteignent l’université après plusieurs années de persévérance. Et le temps passe. Quand, envers et contre tout, on décroche un emploi- le plus souvent temporaire- l’employeur quatre fois sur cinq exige que le futur employé ait un moyen de transport personnel.
Pour avoir un véhicule, un permis de conduire est indispensable. Le permis de conduire suit les mêmes rigueurs que celles des diplômes le permis de conduire international n’ayant pas grande valeur, il est obligatoire de repasser le permis de conduire. Moyennant finance bien évidement!  Avec tous les risques de ne pas l’obtenir du premier coup!  L’expérience du conducteur importe fort peu.
Ensuite, il y a la ronde des assurances. Ou trouver tout cet argent quand on dépend de l’assistance sociale?  Et comment se sortir de cette équation: pas d’emploi, pas de véhicule; pas de véhicule, pas d’emploi?  Cercle vicieux. Parfois encore, quand en dépit de tout; certains arrivent à dégoter un emploi -mal payé et précaire- l’assistance s’en mêle et coupe les vivres: décrétant que le nouvel arrivant est capable de se prendre en charge. Ce qui n’est pas encore vérifié!
Si par malheur, il perd son emploi, il se retrouve plus démuni que jamais. A ces moments-la, on désire tout arrêter et se laisser mourir. Car, le nouvel enfant que nous sommes se retrouve vieux sans avoir connu l’adolescence ni l’age adulte. C’est un vieillard amer et désabusé qui n’a plus rien à perdre.
Que faire?
Bien sur, il y a différents centres et agences qui aident à l’intégration du nouvel arrivant. Il est lieu ici de louer leurs efforts non négligeables dans l’intégration du nouvel arrivant. Pourtant, chaque partie croit que ce n’est pas encore assez. Jamais assez loin dans sa quête d’aider l’autre. Jamais assez loin dans sa requête d’être écouté et compris de l’autre. D’être reconnu par l’autre; en égal. Ceci ne doit pas être. Écrire, discuter ensemble aident à lever les malentendus, à faire émerger et à effacer peur et rancœurs, frustrations et insatisfactions. Il faut lutter. Envers et contre tout.
Renaître, c’est aussi passer par tous les états de croissances. Par tous les stades de l’attente et de la frustration. C’est aussi, par-dessus tout, les dépasser et vivre en paix avec soi-même. C’est être debout et prêt pour cette nouvelle vie à laquelle nous avons tant sacrifié.

Nafée Nelly Faigou

L’attaque meurtrière perpétrée le dimanche 21 mars par un groupe d’éleveurs contre le village de Mandoul dénote une fois de plus le manque de volonté du gouvernement à concevoir une réelle politique de lutte contre l’insécurité. Voilà ce qui s'est passé à Mandoul: des cavaliers armés de fusils de guerre, ont tué 21 personnes et blessé plusieurs autres. À qui profite ce massacre des paisibles citoyens? Pourquoi ne peut-on pas arrêter ces phénomènes intermittents ?

Ces actes barbares qu’aucun raisonnement ne peut justifier doivent être condamnés énergiquement ! S’il est vrai que l'accès et la gestion des ressources naturelles comme les couloirs de transhumance et les infrastructures d'accompagnement tels que les points d'eau pastoraux ont toujours généré de conflits entre éleveurs et agriculteurs, sommes-nous pas en droit de se demander qui arme souvent ces éleveurs? Comment circulent ces armes? Qui sont ces marchands d’armes? Pourquoi celui qui veut venger son frère pille et massacre?
Le gouvernement dans sa fuite en avant, ingurgite à l’opinion nationale, la même litanie : « C’est le sempiternel problème entre deux groupes de populations, et, le gouvernement prendra les moyens pour résoudre le problème. » Quand et comment? Secret de polichinelle. C’est de la poudre aux yeux, il est plutôt question ici d'insécurité. S’il faut croire malgré tout cet ignoble Cheik DELIL qui massacre sans distinguer ses victimes (homme, femmes, enfants), pour la mort d’un frère, c’est encore affirmer qu’il y a des vies qui en valent plus que d’autres, et qu’on pourrait aisément se faire justice. Où est donc l’État?

Ces éleveurs armés, ces malfaiteurs de temps moderne sous le ciel tchadien accomplissent leurs sales besognes sans décidément être inquiétés. On ne les retrouve que dans un pays comme le nôtre où l’État n’existe que de nom, et où l’insécurité, l’impunité sont le bonus quotidien des paisibles citoyens.

Pires sont ces « mesures brouillons » annoncées par le Premier ministre Moussa Faki. Même si elles seraient effectives cela reste une promesse de trop. Et, une promesse ne lie que ceux qui croient en elle. Ce laisser-aller ne peut continuer. Il faut des mesures concrètes et rapides pour juguler ce phénomène afin d'atténuer les souffrances de ceux qui ont perdu lâchement les leurs. Il n’est un secret pour personne, que, même les mesures extrajudiciaires de circonstance appliquées par le gouvernement l’année dernière n’ont pas empêché certains criminels de circuler librement sans être inquiété. Et si demain, on rencontre ce criminel de Cheik DELIL ALBDELHALIF, auteur ou organisateur de cet odieux « Aube Noir de Mandoul », libre, ça ne sera sûrement pas son sosie.
Ces crimes viennent corroborer le fait qu’au Tchad, il y a une justice à vitesses variables ! Sinon comment comprendre cette barbarie. Enfin, parler de justice au Tchad, c’est demander que le soleil se couche à l’Est. Mais il faut se battre pour son droit, le droit à la vie. Que Dieu apaise les cœurs des parents affligés !

Moussa Yayami, Hamid

Cinquième plus grand pays du continent africain, indépendant le 11 août 1960, le Tchad, après 43 ans de gestion par ses fils, va-t-il bien ? La réponse est non ! Parce que le Tchad souffre d’un handicap économique et politique important.

Handicap économique à cause de son enclavement. Il se situe en effet à plus de 1500 km de la côte la plus proche, Douala, au Cameroun. Cette position géographique constitue, certes, un handicap économique important mais, vu la potentialité des paysages, de la faune, de la flore, des arts, de la culture et des gisements pétroliers de ce beau pays, toutes les prévisions au lendemain de l’indépendance laissaient croire au comblement du déficit géographique, mais hélas! Le manque de la responsabilité du père de l’indépendance, François Tombalbaye, au lieu d’être un bâtisseur comme Amadou Ahidjo au Cameroun ou Léopold S. Senghor au Sénégal, a choisi la mégalomanie à la Mobutu jetant ainsi le Tchad dans un deuxième handicap aussi important que le premier. Celui-ci est d’ordre politique.

Ce handicap politique, fruit des tensions politiques et des luttes armées permanentes, empêche ce pays fascinant, de développer son potentiel touristique. Le Tibesti, l’un des déserts les plus merveilleux du monde, offre le visage d’une région montagneuse, aux paysages spectaculaires avec des massifs volcaniques, des cratères lunaires, des lacs du désert, des peintures rupestres et gravures préhistoriques. Ajouter à tous ceux-ci les sources thermales, aux vertus thérapeutiques, de Soboroum, avec ses geysers et ses eaux sulfureuses chaudes. Cette richesse culturelle malheureusement, à l’heure actuelle, ne réjouit que l’œil des nomades, des rebelles et de quelques baroudeurs qui s’aventurent dans cette région fabuleuse, malgré les risques.  

Si les morts pouvaient parler, que dira le général Charles Degaule du Tchad après 43 ans d’indépendance ? Lui qui a souhaité au nom de la France « le bonheur et la liberté à la jeune république tchadienne », le 11 août 1960, dans un discours lu par André Malraux. Ces vœux confiant fait par cet homme d’État est loin de se réaliser, à cause de l’immature du peuple tchadien et de l’ingérence politique de la France au Tchad. Pourtant, au jour d’héroïque, le Tchad n’a pas fait défaut à la France. M. Degaule reconnaissant le sacrifice disait : « le Tchad peut être assuré aujourd’hui, le 11 août 1960, que la France ne lui fera pas défaut ! »  Est-ce le général Degaule, dans cette phrase faisait allusion à l’ingérence politique qu’aura son pays sur le nôtre ? Inutile de polémiquer là-dessus, car cet homme d’État n’y est plus.

Au-delà des préjugés, le vrai mal dont souffre le Tchad est le tchadien lui-même. À l’aube de l’indépendance, le Tchad était gouverné par un civil. Ce civil nommé François Tombalbaye, considéré à l’époque comme l’homme du compromis entre le nord et le sud, n’a pas été à la hauteur des attentes. Préférant la dictature et la mégalomanie à la démocratie, le régime de feu Tombalbaye avait commis des graves erreurs politiques dont l’ombre des conséquences plane encore aujourd’hui sur le Tchad. Cependant, malgré les graves erreurs politiques commises, notamment, la révolte de Mangalmé en 1966 et la création de Frolinat, les acquis de la république ont été préservés par le régime civil. Les premières infrastructures économiques se réalisaient comme ils se devaient (contontchad, sonasut, mct, ondr, stt, omvsd, stee, brasserie du logone, abattoir frigorifique, grand moulin, etc.), jusqu’au bon matin du 13 avril 1975 où les militaires décidèrent de changer à jamais le destin du Tchad, en prenant le pouvoir.  

Depuis cet avènement et la succession des militaires au pouvoir, tout semble reculé. Le sang coule sans pitié en permanence. Les droits à l’éducation et à l’environnement sain sont bafoués. Les écoles, lieux par excellence de savoir-faire et de savoir être se trouvent transformées en de véritables jungles par les rejetons des dignitaires intouchables des régimes. Les établissements scolaires manquent de clôture, des latrines, d’eau potable et d’électricité. Certains servent même de dépotoirs et de lieux privilégiés pour « se soulager » à un grand nombre de personnes inciviques. Le lac Tchad, fleuve aux eaux boueuses, fut, à l’époque, le centre du marché du sel de l’Afrique centrale, rétrécit aujourd’hui à une vitesse inquiétante et se dépeuple. Le Parc national de Zakouma situé dans une immense plaine traversée du nord au sud par la rivière Bahr Salamat et ses affluents sont vidés de sa faune sauvage, à cause des perturbations de l’équilibre écologique du lieu par les braconniers. Les sociétés existent au règne de Tombalbaye sont réduites à l’unité ou n’existent plus. Les infrastructures touristiques et le réseau des transports sont peu développés, ce qui empêche l’émergence du tourisme, à la plus grande joie des aventuriers et des baroudeurs, mais sûrement au détriment de l’économie!

Avec le vent de la démocratie où le Tchad espérait être bien assis, en observant les partis politiques franchement qui, parmi ces opportunistes politicards endurcis peut avoir le souci de te donner un souffle de vie Oh ! Tchad mon pays ! chantait le défunt artiste, Ahmat Pécosse.

L’opposition politique n’existe qu’à la veille des élections; la société civile est encore embryonnaire. Qu’est-ce que le Tchad a fait pour mériter un tel châtiment ?  Le châtiment dont la sentence semble être à vie. Pourtant, ce pays est un cadeau de Dieu, car, immense en richesse culturelle et économique. Il suffisait de les mettre en valeur et les exploiter. Malheureusement, cette solution ne semble guère plaire à ses fils qui, s’apprêtent à ouvrir les premiers robinets de l’or noir (le pétrole) dans cette mauvaise gestion devenue symptomatique.

Après 43 ans d’indépendance, le Tchad est toujours sur une route desserte et vaste, à la recherche d’un homme qui peut le libérer !

Armand Djedouboum Nadjibé

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