Présidentielle 2021

Présidentielle 2021 (20)

La Hama a, par décision, rappelé à l’ordre la direction de l’Onama pour violation des règles encadrant la couverture de la campagne électorale.

C’est le premier avertissement de l’organe régulateur dans le cadre de la couverture médiatique de la campagne électorale. Et l’organe visé n’est pas n’importe lequel. L’Office national des médias et de l’audiovisuel (Onama), un regroupement des médias d’État.

En fait, la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama) reproche à l’Onama de faire la propagande du candidat de l’alliance consensus Idriss Déby Itno, par ailleurs président de la République. Pour preuve, la Hama cite les comptes-rendus diffusés aux journaux télévisés du 11 et 12 mars.

Ces comptes rendus ont porté sur la cérémonie de remise des chèques d’un philanthrope aux jeunes entrepreneurs, sur la visite des chantiers du gouverneur de la province de Guerra, sur la rencontre des cadres du MPS du Chari-Baguirmi, sur le point de presse du chef de mission de la campagne du MPS de la Tandjilé ainsi que la déclaration du parti Alnassour. Le 12 mars 2021, l’Onama récidive en diffusant les comptes rendus sur l’érection en commune du village Wargala dans la sous-préfecture de l’Ennedi, et sur le lancement des travaux de bitumage de l’axe Diguel-Angabo dans le 8e et 10e arrondissement de N’Djamena.

Vu ces griefs, la Hama conclut que l’Onama a violé l’article 18 de la décision portant respect des principes d’équité, de pluralisme et d’équilibre de l’information par les médias publics et privés pendant la période de la campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2021. Ledit article dispose que : « Sont interdites pendant la période de la campagne la programmation et la diffusion et/ou publication par les médias publics et privés des manifestations publiques, des cérémonies solennelles, de tournées, de cérémonies officielles d’inauguration ou de remise de dons organisées par des personnalités publiques, des chefs de partis, militants de partis et/ou candidats, des associations ou ONG dont les activités sont susceptibles d’être assimilées à de la propagande électorale. »

En décidant de rappeler à l’ordre l’Onama sous peine de sanction, la Hama dit agir conformément à l’article 10 de la loi portant ratification de l’Ordonnance portant attributions, organisation et fonctionnement de la Hama.

Par cette décision, l’Onama est le premier organe à être dans le viseur de la Hama dans ce contexte électoral.

Christian Allahdjim 

Les médias privés menacent de se retirer de la couverture de la campagne électorale. En cause, le manque d’un accompagnement de la part du gouvernement. Gambaye Armand Djegoltar donne des précisions.

Le communiqué date du 14 mars. Dans ce communiqué, le consortium des télévisions privées, l’union des radios privées et le patronat de la presse menacent de se « retirer purement et simplement de la couverture médiatique de la campagne électorale ». Raisons évoquées : le manque d’un appui quelconque aux médias pendant cette période et le non-versement du fonds d’aide à la presse depuis des années.

Ce lundi 15 mars, Gambaye Armand Djegoltar, point focal de ce regroupement, a fait des précisions sur leurs points de revendication et a donné un premier aperçu des démarches menées.

Le fonds d’aide à la presse, a tenu a rappelé le point focal, est une résolution de la conférence nationale souveraine de 1993. « Au sortir de cette conférence, il a été décidé de donner un souffle nouveau à la presse. D’où le fonds d’aide à la presse comme subvention de l’État », a-t-il fait mention. Malheureusement, souligne Gambaye Armand, ce fonds n’a pas été versé aux bénéficiaires depuis quelques années. Malgré cela « nous avons continué à fonctionner à nos manières », poursuit-il.

Sur la question d’appui aux médias en cette période électorale, Gambaye Armand souligne que la couverture de la campagne électorale nécessite des moyens colossaux. Et que laisser les médias pour compte est absolument grave.  Plus grave, dit le point focal, il y a une ségrégation qui se pratique. « Nous ne pouvons pas accepter qu’un média encaisse 120 millions, un autre 60 millions et même pas un 10 000f à une radio qui est plus proche de la population », peste-t-il.

Autres précisions, le point focal de ce regroupement reconnaît que leur cri de cœur ne s’adresse pas à la Hama, mais plutôt au président de la République. « Nous avons choisi délibérément de nous adresser au président de la République estimant que la situation nécessite une réaction urgente », précise-t-il. Sur la période choisie pour brandir des revendications, Gambaye Armand trouve que l’événement vaut la mesure. « Il est question de prendre des dispositions avant et non après la campagne », justifie-t-il. Le point focal balaie d’un revers de main l’idée de boycott de la campagne électorale. « Nous n’avons pas l’intention de boycotter, mais si nous n’avons pas les moyens nous ne pouvons faire autrement », se défend-il.

L’ultimatum de 48 heures accordé aux autorités de satisfaire les différentes revendications court jusqu’au 16 mars. Et là déjà, les choses bougent dans le bon sens selon Gambaye Armand. « Des contacts ont établi avec les responsables de la Hama. Et ces contacts disent que des démarches sont en cours et que très rapidement les fonds seront débloqués », communique Gambaye Armand.

Les médias sont certes des entreprises. Même s’ils ont à perdre en se retirant de la couverture de la campagne électorale, Gambaye Armand affirme que revendiquer un droit est un devoir. « Les médias sont des entreprises. C’est absolument vrai et clair. Mais n’empêche de réclamer un droit qui est légalement accordé pour le développement de la presse ».

Christian Allahadjim

C’est une foule des militantes, militants, alliés qui s’est mobilisée au stade Idriss Mahamat Ouya. Attentifs au message de leur candidat, ils veulent vulgariser le message de leur candidat.

Ils sont fatigués. Certains sont tombés sous l’effet accablant du soleil. Et transportés par les ambulances à l’hôpital le plus proche. La majorité des militants des bureaux de soutien installés dans les tribunes est jeune. Sur la pelouse du stade, on peut voir les militants de 113 autres partis alliés. À son arrivée, le candidat du consensus Idriss Deby Itno et ses alliés font le tour de la piste pour saluer les jeunes militants sous les youyous.

Pour le Maire de la ville de N’Djamena, Foullah Laounan, « c’est visible et clair, la foule nombreuse témoigne la victoire sans équivoque de notre candidat », dit-il. Selon lui, le message de leur candidat est précis, il ne reste plus qu’à le vulgariser partout.

Le Président de la VIVA-RNDP Nouredine Delwa Kassiré Koumakogne va avec son commentaire, « c’est un petit frère, on se connaît depuis plus de 30 ans. Je l’estime, il m’estime. Il a bien parlé », dit-il d’un air très jovial.

Ali Oumar, porte-parole du Mouvement pour l’Unité et le Renouveau (MUR) affirme qu’ils sont des alliés. Et ils sont venus depuis le matin pour soutenir Idriss Deby Itno, candidat de l’alliance et du consensus. « C’est l’homme idéal qu’il faut pour le Tchad. Notre slogan c’est un coup ko! Nous croyons à notre victoire dès le 1er tour ».

Pour le Rapporteur Adjoint du RDP, Doulgué Mbaïlassem, « Idriss Deby est le candidat des jeunes et du consensus. Le Rassemblement démocratique pour le Progrès est aussi un parti de masse, notre victoire est assurée », dit-il.

Les militants demandent aux Tchadiens de sortir massivement le jour du vote pour faire le seul choix responsable : Idriss Deby Itno. « Le taux de participation à N’Djamena sera au-delà de 70%. Rien à craindre ».

Moyalbaye Nadjasna

Le candidat Idriss Deby Itno son parti Mouvement Patriotique du Salut (MPS) accompagné de ses alliés vient de lancer officiellement sa campagne électorale samedi 13 mars. C’était au stade Idriss Mahamat Ouya de la capitale, N’Djamena.

L’horloge indiquait 16h et 15 min. Le candidat du MPS Idriss Deby Itno fait son entrée au stade Idriss Mahamat Ouya sous les applaudissements de la foule des militants. Il est accompagné par son épouse Hinda Deby Itno. L’ambiance était électrique. Une marée de militants avait pris d’assaut le stade sous un soleil accablant de 39°C. Les partis alliés et les bureaux de soutiens brandissent pancartes, drapelets et photos de leur candidat. Le groupe musical « Gamba djoya » égraine les éloges envers leur candidat dans un grand capharnaüm haut en couleur ou des affiches et des portraits grand format du candidat semblent monter la garde en plus des gardes corps et la sécurité autour et dans le stade veillent à leur maximum sur le candidat Deby Itno.

Plus tard, le candidat du consensus, comme aiment le préciser les caciques du régime, est sur l’estrade. Il refuse d’être seul. Il appelle les représentants des partis alliés pour faire une photo de famille. Idriss Deby précise en tout 113 partis alliés au MPS. Pour lui, les candidats qui ont désisté ont peur et en conséquence, ils ont signé leur arrêt de mort politique. Deby demande aux bureaux de soutien de faire une campagne de proximité appelée communément «la campagne de porte en porte. » Déclinant son programme politique, Deby a parlé d’abord de l’eau potable. Car l’eau c’est la vie, a-t-il indiqué. Il informe qu’en 2016, l’accès à l’eau potable au Tchad était à 52% mais aujourd’hui on est à 76%.

Deby Itno dit être préoccupé davantage par la paix, la stabilité, la concorde nationale des fils et filles du Tchad. Deby Itno conseille ses militantes, militants, et le peuple tchadien à ne pas écouter les sirènes de division pour s’entredéchirer, « nous avons un pays fort généreux et plein des atouts. Le Tchad accueille des milliers de réfugiés parce qu’il y a la paix et la stabilité. » Il affirme que le Tchad n’est ni à vendre ni à acheter. Le multipartisme, les sociétés civiles et les presses disent ce qu’ils pensent voire le critiquer sans être inquiété, cela est prouvé que notre démocratie est réelle, explique Idriss Deby.

« La démocratie n’est pas le désordre »

Pour Deby Itno, le désordre doit se faire ailleurs. Pas au Tchad. La démocratie n’est pas synonyme de désordre. Il affirme que les Tchadiens, ses alliés et les candidats de croire en la démocratie. « Les élections vont se dérouler dans la paix, la stabilité et la transparence en présence des observateurs », a rassuré Idriss Deby. Il soutient qu’il y a 123 000 bureaux de vote. Peu importe les observateurs d’où qu’ils viennent, le peuple tchadien est capable de faire un choix idéal, dit-il.

« Justice sociale et l’égalité »

Selon Deby Itno, en 2021, il y aura des profondes réformes dans l’éducation. Il prévoit recruter massivement dans l’enseignement pour respecter le ratio maître-élève. Et améliorer les conditions d’études des étudiants des universités et des instituts. Sur la santé, il affirme tout mettre en œuvre pour disposer d’un spécialiste de santé dans chaque village. Au sujet du recrutement des jeunes diplômés à la Fonction publique, il note avoir arrêté le processus parce que ce sont les filles et fils de riches qui sont favorisés au détriment des jeunes issus des familles démunies. Il explique qu’il mettra sur pied une équipe de recrutement en incluant les représentants des diplômés. Pour Deby Itno, la jeunesse doit avoir de la valeur ajoutée et être entreprenante. Au sujet des femmes, il promet la parité au lieu de 30%. Mais elles doivent aussi prouver leur capacité dit-il. « L’ennemi de la femme c’est la femme elle-même ».

Le candidat président n’a pas manqué de parler de la diplomatie tchadienne. Pour lui, notre diplomatie est forte et réaliste. Il donne quelques exemples, entre autres, l’OCI, la Commission de l’UA, le Conseil de sécurité de l’ONU. Il appelle également d’être intègre. Il promet de livrer une guerre contre la corruption et le détournement des deniers publics. « Le Tchad est en train de sortir de la crise financière et économique. La justice sociale et l’égalité seront la base de mon prochain mandat. » Enfin, il a promis 3800 km de routes bitumées en plus de 3700 km pour désenclaver le Tchad. Idriss Deby dit que son homologue camerounais Paul Biya vient de signer le décret pour la connexion du chemin de fer Cameroun-Tchad.

Moyalbaye Nadjasna

Après la publication de la liste définitive des candidats retenus pour les élections présidentielles d’avril 2021 par la cour suprême, 30 jours est accordés aux candidats de battre leur campagne par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). L’heure est aux lancements des campagnes électorales. Le parti du Rassemblement National des Démocrates Tchadiens (RNDT) le Réveil « Coq blanc », a désigné son candidat. Et se dit fin prêt. Reportage !

Avenue Taiwan, au quartier Abena dans le 7ème arrondissement de N’Djamena. Vu de l’extérieur du siège du parti Rassemblement National des Démocrates Tchadiens (RNDT-Le Réveil), tout est calme cet après-midi du vendredi 12 mars. Un géant poster du président fondateur Pahimi Padacké Albert, accueille les visiteurs. À l’intérieur, les militants se concertent en petits groupes sur la bonne stratégie à adopter mené leur campagne qui débutera le 19 mars.

Selon le directeur national de la campagne de RNDT-Le Réveil, Mbaigolmem Sébastien tout est fin prêt pour le grand jour. Il assure que le 19 mars N’Djamena sera pris d’assaut, « nous démontrerons notre force et notre capacité pour remplir le stade Idriss Mahamat Ouya », dit-il. Le parti du Coq blanc, explique-t-il, est un grand parti politique qui fait peur au pouvoir. Pour lui, le temps est arrivé pour renverser la vapeur, car, le RNDT-Le Réveil est une force incontournable. Il affirme que les bureaux de soutien du parti au pouvoir ne sont que de lieu de commérages. Son parti n’a en a pas besoin. D’après lui, la population adhère selon sa conviction et à un programme politique, « chaque militant est investi comme un président, » dit-il.

Pour Pahimi Padacké Albert, le président national de RNDT-Le Réveil, la force de sa formation politique est la justice et l’équité au Tchad. « Le Tchad a besoin d’un changement à la magistrature suprême. Désisté à ces élections, est un manque de respect envers les militants de RNDT », dit-il. Le leader politique affirme que la situation que le Tchad traverse ne doit pas être vue comme un obstacle empêchant d’aller aux élections.

Une militante de RNDT-Le Réveil, écharpe au cou, casquette à la tête, déclare que le temps est déjà arrivé pour leur chef d’être blanc au Palais Rose (la Présidence). « Rien ne nous fait peur, nous allons battre MPS dans les urnes ».

Par contre, certains militants déplorent le fait que la campagne est lancée, mais le parti à l’effigie du coq blanc n’est pas encore visible. Pour eux, il est temps de se donner les moyens d’avoir plus de la visibilité. Il ne faut pas attendre le jour de l’entrée officielle du parti.

Djilel-tong Djimrangué

La CENI vient d’annoncer le début de la campagne présidentielle d’avril 2021. Ialtchad allé au siège du parti, Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD) organisée en une plateforme dénommée Alternance 21. Reportage.    

Il était 10 heures passées au Siège national de l’Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD). À l’intérieur du siège comme à l’extérieur, c’est le calme plat. Quelques militants et militantes tiennent des conversations amicales qui ressemblent fort bien à des échanges des personnes qui tentent de chasser l’ennui. M. Oumar Ibn Daoud, Directeur de campagne de la plateforme URD-Alternance 21 nous accueille. Notre première question fuse. Quand commence la campagne de l’URD ? « On est à pieds d’œuvre en train de faire le paquetage et multiplier les spécimens des affiches que la CENI a mis à notre disposition. Nous allons faire l’inventaire pour voir si ça peut couvrir nos besoins dans nos zones d’action. »

Selon lui, chaque candidat à sa manière de s’organiser, l’URD va commencer sa campagne d’ici le 15 mars à N’Djamena. Il explique que leur formation politique va au-delà de l’URD, c’est une plateforme dénommée « Alternance 21 » composée de 10 partis politiques. « Elle est encore ouverte à d’autres formations politiques qui voudront nous rejoindre », dit-il. Pour lui, un parti politique va aux élections sur la base de ses structures. Et celles de l’URD sont déjà activées pour battre campagne. Maintenant, c’est de mettre en synergie les actions avant de lancer la campagne, précise Oumar Ibn Daoud.

« Déraciner un vieil arbre de 30 ans nécessite une synergie d’action »

Pour lui, il ne suffit pas de créer des bureaux de soutien, mais il faut les animer à hauteur de l’évènement. C’est à la population d’adhérer à un programme politique. Et aussi à elle de se constituer en bureau de soutien.  « Nous les visitons et enregistrons tout simplement à partir du moment où le peuple déclare, nous voulons adhérer à votre vision, au niveau d’un carré, quartier voire une concession », indique-t-il. Bref, relève le directeur, l’aspiration ne peut venir que des citoyens eux-mêmes. « Alternance 21, veut déraciner un vieil arbre de 30 ans. Les efforts doivent venir de partout, de chaque tchadien épris qui veut du changement ».

Le Directeur de campagne de la plateforme Alternance 21, estime pour sa part que, la situation que nous traversons aujourd’hui est connue de tout le monde. Tous les secteurs de notre pays sont affectés, dit-il. Pour esquisser leur programme social, M. Oumar Ibn Daoud indique que la paix est sérieusement mise à mal. Aussi, dit-il, le peuple tchadien n’a plus confiance à l’État, mais plutôt à sa communauté. « La protection du peuple et de chaque individu où qu’il se trouve est du domaine régalien de l’État et non des communautés ».

L’éducation a un sérieux problème, fait-il remarquer. À la base explique-t-il, les villages sont abandonnés et les écoles fonctionnent avec une catégorie d’enseignants appelés maîtres communautaires. Pour lui, la liste est longue, « je n’ai cité que quelques exemples. Les problèmes du pays, nous allons nous y atteler ».

Moyalbaye Nadjasna

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