Reportage

Reportage (1382)

L’Organisation des Nations Unies (ONU) compte 76 ans de service dans le monde. Ce 25 octobre, dans un hôtel de la place, la coordination des agences de National unies au Tchad a fait le point sur leurs réalisations au Tchad. L’accent a été mis sur le plan-cadre des Nations Unies d’Assistance au Développement (UNDAF2017-2022). Ce plan a été signé entre le Tchad et l’ONU pour une durée de 5 ans prolongée pour une année supplémentaire.  Membre de l’ONU depuis le 20 septembre 1960, l’ouverture des premiers bureaux de cette organisation mondiale au Tchad date de 1977. Reportage.

L’ONU a 76 ans d’existence depuis ce 25 octobre 2021 après sa création en 1945. La commémoration de cet anniversaire a mobilisé, à N’Djamena, toutes les agences des Nations unies au Tchad, leurs partenaires ainsi que quelques autorités du pays. Selon Mme Viollette Kakyomya, coordonnatrice du système des Nations Unies (SNU), c’est dans un contexte particulier dû à la Covid-19 que cet anniversaire des Nations Unies se célèbre. Elle affirme que cette pandémie a affecté économie formelle du Tchad, les revenus et les moyens de subsistance de la population tchadienne. Elle rassure le gouvernement tchadien de la poursuite des actions du SNU pour l’amélioration de conditions de vie de la population et leurs capacités de résilience. Pour elle, bien des réalisations ont été faites grâce à la grandeur de la mobilisation des agences de Nations Unies et leurs partenaires ainsi que la solidarité de l’État tchadien. Mme Viollette note le rôle significatif et salutaire que joue le Tchad sur l’échiquier sous régional qu’international malgré ses défis internes. Elle cite par exemple, l’adoption de la loi sur l’asile qui garantit la protection des réfugiés et demandeurs d’asile, la liberté de circuler, le droit de travail et l’accès aux soins. D’après la coordonnatrice du SNU, le leadership du partenariat entre le Tchad et le SNU en matière d’accueil des réfugiés et de réponses à leurs besoins est encourageant. « C’est un sens élevé d’humanisme qui relève de la Charte des Nations Unies », précise-t-elle.

Mme Viollette Kakyomya, rappelle que cette célébration est une forme de réflexion à des solutions communes face aux défis de l’heure. « La période de la transition au Tchad est un moment où chacun doit jouer son rôle pour atteindre les objectifs communs. Nous en tant que partenaire nous allons renforcer notre soutien au pays pour l’avancement de la démocratie et la cohésion sociale. Le SNU va travailler avec ses partenaires afin de créer des opportunités de développement pour le bien-être des Tchadiens », déclare-t-elle. La coordonnatrice du SNU au Tchad souligne que l’essentiel de leur objectif c’est le développement humain et l’amélioration des services sociaux de base. « La santé, l’eau potable, l’assainissement, la sécurité alimentaire et l’éducation. » Selon elle, tout cela passe forcément par la lutte contre les inégalités, mais aussi faire la promotion des droits humains. Mme Viollette Kakyomya conclut que les efforts pour la consolidation de la paix doivent être renforcés, car sans la paix il n’y a pas redéveloppement.

« 61 ans de chemin faisant avec les Nations Unies »

Le secrétaire d’État aux Affaires Étrangères Oumar Ibn Daoud, soutient que le Tchad a participé depuis septembre 1945 à tous les programmes et Agendas mondiaux initiés par l’ONU. « Qu’il s’agisse de la paix, de la sécurité ou du développement conformément à l’Agenda 2030. Cet agenda est relatif à la vision du ‘’Tchad que nous voulons’’ », dit-il. Selon lui, le SNU établit chaque 5 ans un plan cadre des Nations Unies pour le développement.

Il souligne qu’il y a des avancées significatives avec le SNU. En éducation par exemple, l’amélioration du plan intérimaire, la mise sur pied d’une commission de la statistique scolaire au Tchad. En santé, il relève, l’aide en matériels, équipements de protection individuelle pour les structures de santé, la formation du personnel de santé en prise en charge des cas, la surveillance épidémiologique et d’intervention, renforcement des capacités des laboratoires, le plan de riposte sanitaire, etc. Il ajoute que 2 centres multifonctionnels de prise en charge des victimes des violences basées sur le genre ont été aussi créés. « Ce qui a permis de baisser le cas des VBG de 10% contre 30% en 2019, 190 comités de protection de l’Enfance mis sur pied, dont 45 nouveaux. 105 communautés ont déclaré l’abandon du mariage de l’enfant sur une cible de 95 fixées », informe le secrétaire d’État.

M Oumar Ibn Daoud, signifie qu’au récent sommet de l’ONU, le Président du Conseil militaire de transition (CMT) a déclaré : « le CMT a été mis en place pour assurer la continuité de l’État et garantir la sécurité du pays. Il veille aussi à l’unité et à la réconciliation nationale. » Il plaide pour un appui multiforme de la communauté internationale pour la réussite de la transition au Tchad. Il rassure les partenaires que des dispositions soient prises pour la tenue du dialogue national inclusif.

Moyalbaye Nadjasna

Pour une bonne organisation du dialogue national inclusif (DNI) prévu dans les mois à venir, le collectif de la diaspora tchadienne a dans un document fait des suggestions aux autorités du Conseil Militaire de Transition (CMT) pour réussir cette rencontre attendue par les Tchadiens de l’intérieur et de l’extérieur. Il est aussi demandé aux autorités de la transition de ne pas se présenter aux échéances électorales à venir. Reportage

L’organisation du dialogue national inclusif ne cesse pas de faire couler l’encre. De l’intérieur, comme de l’extérieur, tous les Tchadiens sont unanime d’un vrai dialogue pour tourner la page noire qu’a connu le pays et amorcer un nouveau départ pour le développement socio-économique de tous les Tchadiens, sans distinction ethnique et religieuse.  C’est dans ce contexte que le Collectif des Tchadiens de la diaspora suggère aux autorités de la transition de prendre en compte toutes les propositions pour une bonne organisation et la réussite du DNI. Pour Biaki Tedang Djoret, membre actif du collectif, pour la réussite du dialogue, toutes les communautés tchadiennes doivent non seulement s’exprimer sur les sujets à débattre, mais aussi poser les préalables qui peuvent mener à la réussite de la transition. Il évoque des scénarios à venir pour le pays si l’on rate l’organisation de ce dialogue tant attendu. Selon lui, si l’on ne parvient à organiser le DNI comme voulu par tous les Tchadiens, de l’intérieur, et de l’extérieur, il est possible que le pays sombre dans une déchirure et la continuation de l’ancien système. À l’en croire, si le DNI est organisé comme le veulent tous les Tchadiens, cela ouvrirait la voie vertueuse d’une transition vraiment inclusive qui amènera à une réconciliation nationale sincère. M. Biaki Tedang Djoret estime que la bonne organisation du DNI sera un fondement sur lequel la refondation du Tchad, dans laquelle les autorités de transition doivent s’engager à ne pas se présenter aux élections à venir.

La diaspora soupçonne toutefois la junte dirigée par Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président de confisquer le pouvoir. Selon le collectif de la diaspora, le contexte sécuritaire qui a servi à justifier le coup d’État est obsolète. Pour le membre actif du collectif, le bon sens et les expériences internationales appellent à éviter que le processus de dialogue soit conçu et mis en œuvre uniquement par cette autorité de fait, le CMT. À son avis, le DNI doit revêtir le caractère d’une conférence nationale inclusive et souveraine et que ces assises doivent dessiner les contours d’un Tchad nouveau.  

Au sujet de la participation, il souligne le déséquilibre du pouvoir entièrement accaparé par le CMT et ses méthodes ségrégationnistes, laissent entrevoir une velléité de cooptation et de corruption des participants qui compromettra inévitablement le caractère inclusif du dialogue. Concernant le processus d’organisation, Biaki Tedang Djoret note que l’organisation d’une telle assise doit être déclenchée par la révision de la charte de la transition. Le membre actif du collectif de la diaspora affirme que cette révision, également demandée par la communauté internationale, doit être réalisée de façon consensuelle et permettra de définir la période actuelle, comme une période de prétransition, d’y inscrire le caractère souverain du dialogue à venir.

Jules Doukoundjé

La grande messe du cinéma africain, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), est dite depuis samedi 23 octobre dernier. Le Tchad était représenté par 2 films. « Lingui » ou le lien sacré de Haroun Mahamat Saleh et « Massoud », un film sur l’islam radical de Emmanuel Mbaidé Rotoubam. Reportage.

Avec les moyens du bord, sans appui financier réel de l’État, les réalisateurs tchadiens font briller le Tchad sous les étoiles du 7e art panafricain. C’est le cas de cette 27e édition du FESPACO qui est clos avec brio le week-end dernier à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Le Tchad était représenté avec 2 films, long métrage, des réalisateurs Haroun Mahamat Saleh et Emmanuel Rotoubam Mbaidé.

Pour le réalisateur documentaliste et SG de l’association des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel (APCA), Allamine Kader, le bilan du Tchad au FESPACO est satisfaisant. Le Tchad a participé avec deux films en compétition. Lingui « le lien sacré », un long métrage de Haroun Mahamat Saleh a obtenu le prix spécial de l’Assemblée nationale (AN) du Burkina Faso, un trophée avec une somme de 7 millions de F CFA. Le second film n’a pas gagné de prix. Le jeune réalisateur documentaliste estime que malgré cela, l’accueil du public a été formidable. Il ajoute que c’est déjà une bonne chose. « L’essentiel c’est de participer. Sur plus de 1000 films proposés, ils ont sélectionné 150 films et le Tchad fait partie des sélectionnés et c’est déjà une bonne chose », souligne Allamine Kader. Selon lui, le film qui a eu le prix par l’Assemblée nationale du Burkina met en exergue la démocratie, les lois, l’application des textes, ça touche l’AN de tous les pays. « Ce genre de prix montre combien l’Assemblée nationale d’un pays est importante, elle donne un prix pour un sujet important. C’est vraiment encourageant et c’est satisfaisant. Je suis satisfait de ce prix. Mes félicitations à mon grand frère Haroun », dit le jeune cinéaste. 

Au sujet de financement du cinéma par le gouvernement, Allamine Kader dit avec regret que les autorités ne financent pas le cinéma tchadien. Pas un kopeck de la part des autorités publiques pour le cinéma. Et c’est dommage pour le cinéma au Tchad, dit-il. Selon lui, dans les autres pays, il y a des fonds dédiés au cinéma, le gouvernement appuie le cinéma. Il ajoute que dans ces pays, il y a une politique pour la culture, mais chez nous, il n’y a pas une politique culturelle. Le jeune cinéaste estime que c’est difficile. « Même les partenaires qui financent de temps en temps nos projets de films, de fois ils sont gênés dans la mesure où le pays n’est pas à mesure d’appuyer l’industrie du cinéma », affirme-t-il.

Le manque de salles de cinéma, un handicap pour la diffusion

Concertant le manque de salles de cinéma, le SG de l’APCA ajoute que le problème de diffusion se pose. Pour lui, une fois le film fini et disponible, il faut des salles de cinéma, le festival, les télévisions et le public. Il note par ailleurs qu’on fait un film pour qu’il soit vu, et non pour le ranger dans le tiroir. « Avant, nous avons eu espoir avec le cinéma « Le Normandie », mais maintenant c’est fermé pour des raisons que j’ignore. On n’a pas de salles de cinéma et c’est difficile de faire du cinéma sans que ça soit vu par le public », regrette Allamine Kader.  Pour lui, c’est dommage que le public regarde de films dans les cinéclubs, il faut des salles de cinéma comme « Le Normandie ». Il affirme qu’à Ouagadougou, au Burkina, il y a beaucoup de salles de cinéma mais N’Djamena avec 2 millions d’habitants, il n’y a pas une seule salle de cinéma digne.

Le cinéaste propose au gouvernement de construire des salles de ciné dans chaque arrondissement de la capitale. Pour lui, il n’y a pas de miracle, il faut un fonds d’aide au cinéma et que chaque projet cinématographique doit être financé à la hauteur du budget. Il révèle qu’au Sénégal, l’État met 2 milliards de nos francs par an pour les projets de cinéma. Allamine Kader affirme que tant qu’on n’a pas un fonds dédié au cinéma, le Tchad sera à la traîne.

Le réalisateur somalien Khadar Ayderus Ahmed remporte l’étalon d’or, une récompense suprême pour son film « la femme du fossoyeur ».

Jules Doukoundjé

Un nouveau parti, dénommé Union pour la Refondation du Tchad (URT) vient de voir le jour. Le président de ce parti, Siddikh Abdelkerim Haggar l’a annoncé ce samedi au cours d’une conférence de presse. Créé le 13 septembre dernier, l’URT est un parti d’obédience socio-démocrate et se caractérise par la création d’un État véritablement démocratique, social et à visage humain. Reportage.

À quelques mois seulement du Dialogue National Inclusif (DNI) qui permettra aux Tchadiens de toutes corporations et obédiences politiques de s’asseoir pour discuter de l’avenir de leur pays, un parti politique vient de naître dans une pléiade des partis politiques déjà existants. C’est au cours d’une conférence de presse que le président de ce nouveau parti Siddikh Abdelkerim Haggar a annoncé la création de son parti dénommé Union pour la Refondation du Tchad (URT) créé 13 septembre dernier. C’est un parti qui se décrit comme social-démocrate.

Pour le président Siddikh Abdelkerim Haggar, dans un échiquier politique national où figurent plus de 200 partis politiques, l’opinion peut paraître dubitative face à la création d’un nouveau parti politique. Selon lui, certains diront que c’est un parti politique de plus, et d’autres penseront que c’est un parti créé pour un agenda quelconque. « Pour nous les fondateurs, ce ne sont pas ces supputations qui nous ont conduits à la création de ce parti. Depuis quelques mois, nous, nous sommes engagés dans une réflexion et une analyse approfondie de la situation sociopolitique de notre pays avec des cadres de haut niveau afin d’avoir une vision claire, définir nos objectifs et parfaire notre programme politique », justifie-t-il. À son avis, l’URT se propose de refonder le Tchad sur la base des valeurs républicaines pour restaurer l’unité nationale et la justice afin d’amorcer un développement socio-économique durable. Selon toujours le nouvel homme politique, son parti va se placer aux côtés des autres politiciens qui ont la même valeur et la même perception d’un Tchad qui ne peut avancer et se construire que dans l’unité, la justice, la paix, le respect des libertés et la démocratie.

Le programme politique du parti URT s’articule autour des grands axes qui visent à refonder le Tchad : reconstruire une justice impartiale, reconstruire une véritable armée nationale, reformer les secteurs sociaux de base, reformer l’administration et organiser les états généraux dans tous les domaines sociaux de base.

Au sujet de la transition, Siddikh Abdelkerim Haggar estime que le CMT a la responsabilité de défendre la patrie, de sécuriser les biens et de personnes, d’éviter le désordre, l’anarchie et l’ébranlement des institutions de l’État et ajoute que les militaires se sont pleinement assumés. Toutefois, il souligne que son parti observe que la perfection n’est pas de mise, tant du point de vue de la représentativité et de la qualité des hommes choisis pour une gestion efficace de la transition. « Malgré ces insuffisances qui ne rassurent pas tous les Tchadiens qui ont été souvent abusés. Nous estimons qu’un minimum existe sur lequel on peut bâtir des lendemains meilleurs », reconnaît le président de l’URT.

L’URT s’inspire des principes de la social-démocratie en vue d’impulser l’avènement d’un monde multipolaire fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes afin d’amorcer un développement humain, solidaire et durable. Le parti prône un nouveau modèle de développement économique, social et écologique pour redresser le Tchad.

Jules Doukoundjé

Depuis avril le Tchad est plongé dans un processus de transition après la mort du président Idriss Deby Itno. Dans le sillage de cette période spéciale, le Dialogue national inclusif (DNI) est l’un des points clés. Les préparatifs de ce dialogue vont s’activer dans les prochains jours. Certaines organisations de la société civile et quelques partis politiques de l’opposition démocratiques s’affairent pour retirer leurs fiches de participation. Reportage.

Le 22 octobre, le secrétariat du cabinet du Délégué général du gouvernement auprès de la commune de N’Djamena est envahi. Les représentants de certaines organisations de la société civile se bousculent pour s’enregistrer et retirer la note de service sur un prédialogue en cours. Mahamat Hassan, coordonnateur des artistes tchadiens, souligne que c’est la première fois qu’il participe à une rencontre d’envergure. « Je suis venu m’enregistrer pour retirer la note relative au prédialogue. Je pense que ce n’ai pas un mal d’aller à ce prédialogue. Cela nous permettra nous les novices de mieux gérer nos stresse lors du vrai Dialogue qui se pointe aussi à l’horizon. Je demande aux Tchadiens de laisser le passé et de tourner plutôt le regard vers l’avenir », dit-il. Ce qui doit compter pour nous tous c’est le Tchad, dit-il.

Pour le secrétariat du gouvernorat, ceux qui viennent retirer les fiches doivent être dûment mandatés par leur organisation. Selon lui, une fois la fiche retirée, les intéressés prendront connaissance et désignerons ensuite leur représentant notifié sur la fiche qu’ils vont leur renvoyer. « Autre chose, nous vérifions les autorisations de fonctionner dûment signées par le ministère de l’Intérieur. La clôture du dépôt c’est aujourd’hui 22 octobre », note le service du secrétariat.

Selon M Salibou Garba, on ne vient pas dans une transition pour apprendre, les gens ne comprennent pas cela. Il faut des gens qu’ils s’y connaissent pour rendre facile les choses et aller vite à la légitimité des institutions, affirme-t-il. Le leader politique soutient qu’on ne change pas de gouvernement ni le parlement. C’est-à-dire qu’un poste est vacant et il faut le combler, soutient-il. « Moi je pense qu’il n’y aura pas un bon dialogue. Les gens ne veulent pas de débats contradictoires. Tout est arrangé par avance », dit-il.

Moyalbaye Nadjasna

À N’Djamena, beaucoup des débits de boissons, bars, auberge et boîte de nuit sont installés aux alentours des établissements scolaires. Ces débits de boissons  impactent négativement sur l’apprentissage des élèves. Quelques établissements visités dans le 7e arrondissement montrent la gravité de la situation. Reportage.

 Il est 12h30mn. Nous entrons dans un débit de boisson traditionnelle communément appelé cabaret situé non loin du Lycée de Gassi dans la commune du 7e arrondissement. TA9, c’est le nom  du cabaret donné par les élèves. Dans cette gargote, les femmes vendent les bières locales appelées bili-bili et cochette, brassées à base du mil et du riz. À l’entrée du cabaret, on aperçoit un groupe d’élèves des classes de 1re et terminale en train de discuter en français et parfois en arabe locale. Certains sont en tenue du lycée de Gassi, d’autres se sont débarrassés de leurs chemisettes pour ne pas se faire identifier.

Dans un brouhaha, plusieurs  thèmes ont été abordés. Ces adolescents qui se livrent à la consommation de la bière traditionnelle pendant les heures de cours débattent souvent sur certaines œuvres littéraires.  Leurs débats donnent l’impression qu’ils sont dans une salle de classe. La plupart de ces élèves sont de série littéraire. Un élève dans un état d’ivresse avancé se met devant ses camarades pour prétendre leur expliquer une pièce de théâtre. Après avoir expliqué les différentes scènes de la pièce, le fameux professeur déguste sa bière allégrement. Il est écrit au mur de ce cabaret, « jeunes d’aujourd’hui, si fumé est un acte de bravoure alimentaire, le poisson dans l’eau aura fumé ». Malgré ce qui est écrit, cela n’a pas empêché ces jeunes élèves de fumer. 

Hormis la TA9, l’école associée FDAR située à Chagoua, dans un autre quartier du même arrondissement, est envahie par les bars, les boîtes de nuit, les auberges et les cabarets. Dans cette école associée, certains élèves sautent par-dessus le mur pour aller  boire  dans les cabarets.  Ils reviennent tous ivres et perturbent les cours.

Pour l’inspecteur départemental de l’éducation nationale et de la promotion civique pour la commune de N’Djamena VII  Gnenet Ouatooh, quand les bars jouent de la musique, les élèves répètent en même temps. « Un jour pendant qu’on était en inspection, une élève chantait à haute voix. Quand nous l’avons interpellé, elle disait qu’elle a oublié qu’elle était en classe », raconte l’inspecteur. Pour lui, qui dit bar dit bruit et les deux ne peuvent pas cohabiter avec les écoles qui ont besoin de tranquillité. Il exhorte les autorités communales et le ministère de l’Éducation nationale d’interdire l’installation des débits autour des établissements scolaires. L’inspecteur affirme que le problème est signalé au niveau de la hiérarchie, mais aucune solution n’est encore trouvée pour le moment. À la mairie centrale, il suggère qu’une étude de faisabilité soit faite avant de délivrer les autorisations à de tierces personnes pour des activités commerciales autour des écoles. À son avis, l’enseignant et l’enseigné ont besoin de tranquillité pour transmettre et recevoir le savoir.

Kouladoum Mireille Modestine

Le Président de la Cour Suprême a déclaré hier 20 octobre irrecevable la requête de l’ONG World Vision suite à l’affaire de faux et usage de faux et d’escroquerie qui l’opposait à sieur Gody Tary Gassara. M.Gody avait saisi le parquet d’instance par une plainte. Laquelle plainte avait été transmise à la Section nationale de recherche judiciaire (SNRJ) pour l’enquête préliminaire. Ialtchad presse a rencontré Me Mouné Koudanbé, l’un du collectif des avocats du plaignant. Reportage.

Selon Me Mouné Koudanbé, l’un des avocats de M. Gody Tary Gassara, le président de la Cour Suprême a ce, 20 octobre 2021, déclaré irrecevable la requête de l’ONG World Vision. Il précise que cette décision courageuse du dernier ressort fait suite à l’affaire de faux et usage de faux et d’escroquerie qui l’opposait  cette ONG et son agent à leur client sieur Gody Tary Gassara.

Pour Me Mouné, conscient du principe cardinal de séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la Justice, cette décision du Président de la Cour Suprême vient confirmer définitivement le courage des magistrats tchadiens. Il soutient que cette décision redonne espoir aux justiciables qui longtemps ont perdu confiance en la Justice. « Nous tenons à porter à la connaissance de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale, de l’issue de la procédure de faux et usage de faux et d’escroquerie déclenchée par notre client, Gody Tary Gassara, contre l’ONG World Vision et son agent Rimhoudal Dono », dit-il.

Me Mouné Koudanbé rappelle que de nombreuses communications ont été faites relativement à cette affaire. Il indique que leur client M. Gody, victime de faux et usage de faux et d’escroquerie du fait de l’ONG World Vision et de son agent, Rimhoudal Dono, avait saisi le parquet d’instance par une plainte. « Laquelle plainte avait été transmise à la Section nationale de recherche judiciaire (SNRJ) pour l’enquête préliminaire. À la suite de ladite enquête préliminaire, le parquet d’instance a jugé de l’opportunité d’ouvrir une information judiciaire afin de situer les responsabilités. C’est ainsi que le dossier a été confié à un juge d’instruction », affirme l’avocat.

Me Mouné explique que le Cabinet d’instruction en charge du dossier, après avoir suffisamment instruit l’affaire, a rendu son ordonnance en retenant l’ONG World Vision et son agent dans les liens de la prévention. Ce, pour les infractions de faux et usage de faux et d’escroquerie, tout en renvoyant l’affaire devant le tribunal correctionnel, clarifie l’avocat. « Mais curieusement, alors même qu’une telle ordonnance n’est susceptible d’aucune voie de recours, l’ONG World Vision a relevé appel. Mais fort heureusement, suivant la logique du droit, la chambre d’accusation par devant laquelle ladite ordonnance avait été déférée, a déclaré l’appel de l’ONG World Vision irrecevable, et ce, conformément aux dispositions pertinentes de notre Code de procédure pénale », clarifie-t-il. D’après l’avocat, la chambre d’accusation avait renvoyé l’affaire devant le tribunal statuant en matière correctionnelle.

Solidarité des juges

Me Mouné signifie que le Tribunal de Grande Instance de N’Djaména, siégeant en audience correctionnelle et de simple police le 4 juin dernier, a par jugement correctionnel condamné solidairement l’ONG World Vision et son agent Rimhoudal Dono. Selon l’avocat la décision note de payer une amende ferme de dix millions (10 000 000) FCFA, et à leur client, la somme de 978 809 375 FCFA à titre principal et par provision, nonobstant toutes voies de recours et de 150 000 000 FCFA à titre de dommages-intérêts pour tous préjudices subis.

Mécontents de ce jugement, les prévenus ont relevé appel, dit-il. Cependant, au regard de son caractère provisionnel, il demeurait exécutoire en son principal, et ce, malgré le recours initié par l’ONG World Vision et son agent, explique-t-il.

« En dépit de ce fait, et contre toute attente, le ministre de la Justice, à travers l’Inspection Générale de son ministère, s’est donné la liberté de s’immiscer dans cette affaire, en ordonnant au Procureur Général près la Cour d’appel de N’Djaména de mettre tout en œuvre pour suspendre l’exécution du jugement correctionnel », confie Me Mouné.  Il ajoute que le procureur a saisi tour à tour les différents huissiers de justice, qui avaient pratiqué des saisies sur le compte bancaire de l’ONG World Vision, aux fins de procéder à la mainlevée desdites saisies. Il salue le courage des juges de l’appel respectueux des règles de droit et jaloux de l’indépendance de la Justice, de confirmer le jugement correctionnel rendu par le Tribunal de Grande Instance de N’Djaména, en son principe de condamnation pécuniaire.

Moyalbaye Nadjasna

Le creusage de la tranchée n’a pas fini de faire couler d’encre. Le secrétaire national du parti Un Nouveau Jour, Dr Nasra Djimasngar demande aux autorités du Conseil Militaire de Transition l’arrêt du creusage de la tranchée autour de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne. Si rien n’est fait, il va appeler tous les riverains victimes de la tranchée de s’inscrire sur une liste ouverte par son parti afin de poursuivre l’État. Reportage.

La reprise du creusage de la tranchée réalisée en 2008 par l’ancien président Idriss Deby Itno pour empêcher les rebelles de l’époque d’entrer à N’Djamena met mal à l’aise beaucoup d’hommes politiques et certains membres de la société civile. Le secrétaire national du Parti Un Nouveau Jour (opposition), Dr Nasra Djimasngar ne passe pas par le dos de la cuillère pour exprimer son inquiétude. Il estime qu’en creusant ce trou, l’on n’a pas tenu compte des habitants aux abords, le sort de ceux qui habitent après la tranchée n’a pas aussi été pris en compte par les autorités de la transition. Selon lui, tous les travailleurs qui vivent au-delà de la tranchée auront du mal à rejoindre leurs lieux de travail à l’heure. Il souligne que beaucoup d’habitations aux abords vont s’écrouler par l’effet de l’érosion dès les saisons de la pluie prochaines, sans garantie de dédommagement de l’État. L’opposant s’inquiète aussi que les agresseurs se cachent dans ce vaste et profond trou pour commettre leurs forfaits. « 13 ans après, le CMT vient de réveiller ce cauchemar dans l’esprit des Tchadiens alors même qu’ils se préparent à aller au DNI pour enterrer définitivement la hache de guerre. Non seulement cet ouvrage en réalisation plonge le peuple dans une psychose, mais il cause de dommages incalculables à la population riveraine », explique Nasra Djimasngar. Le SG du parti Un Nouveau Jour exige l’arrêt immédiat de la réalisation de cet ouvrage et le remblayage de la partie déjà ouverte.

S’il n’est pas entendu, l’homme politique menace d’appeler les populations riveraines de ce trou de s’inscrire sur une liste constituée par son parti afin d’intenter une plainte contre les auteurs de cet ouvrage. Il affirme par ailleurs qu’un pôle d’avocats sera constitué pour envisager d’autres actions n’est pas à exclure après concertation avec les résidents.

Depuis plusieurs semaines, la population de N’Djamena assiste au creusage de la tranchée autour de la capitale. Pour rappel, cette tranchée fut ouverte par le président Idriss Deby Itno au lendemain des évènements du 2 février 2008 marquant l’entrée des rebelles dans la capitale.  Lorsque la tranchée était creusée en 2008, peu de gens s’étaient installés au-delà. De nos jours, avec le phénomène de l’étalement urbain, la ville s’est étendue à des kilomètres au-delà de la tranchée.

Jules Doukoundjé

Le secrétaire général de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) et membre du Conseil National de Transition (CNT), Brahim Ben Said tente de décortiquer l’importance du pacte social triennal signé entre le gouvernement et les organisations syndicales des travailleurs du Tchad. Il estime que c’est dans l’intérêt supérieur des travailleurs et du pays que cet acte a été signé. Reportage.

Pour apaiser le climat social délétère qui s’est installé depuis quelques années, le gouvernement et les organisations syndicales des travailleurs tchadiens ont signé au début de ce mois un pacte social triennal. La signature de ce pacte tant attendu par les deux parties va contribuer, estiment les observateurs, à l’instauration et à la consolidation d’un climat social apaisé, propice à amélioration significative des conditions de travail et de vie des travailleurs. Pour le secrétaire général (SG) de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT), Brahim Ben Said, ce pacte permettra à certains contractuels de l’État d’entrer dans leurs droits. Pour lui, les organisations syndicales souhaitent que le gouvernement paie les cotisations à la caisse nationale de la prévoyance sociale (CNPS) pour que les contractuels puissent bénéficier des droits sociaux et des allocations familiales pour ceux qui sont partis à la retraite. Il révèle que c’est depuis plus de 40 ans que l’État ne verse pas ses cotisations à la CNPS et que beaucoup de contractuels retraités sont morts sans avoir leurs pensions de retraite. Brahim Ben Said souligne que dans l’accord, il est prévu d’harmoniser le salaire des fonctionnaires.

Au sujet des textes qui régissent la sécurité sociale au Tchad, le syndicaliste précise que ces textes sont vétustes et le système de calcul à la CNPS et la caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT) sont dépassés et ne répondent plus aux normes. Il explique qu’avant, le système de calcul se faisait par point, mais de nos jours cela se fait par pourcentage. « Aujourd’hui la fonction publique paie mal les retraités. À la CNPS les taux de cotisations ont été augmentés de 3 à 8%, mais la pension n’a pas bougé. Nous avons demandé que la pension soit revalorisée », dit le SG de la CLTT. Il affirme que le SMIC était avant de 5000 F CFA quand les gens partaient à la retraite, il est à 60.000 F CFA de nos jours, il appelle à la révision du système de calcul de la CNPS et de la CNRT. Selon lui, avant le fonctionnaire tchadien n’était très gradé, mais de nos jours, on a des gens qui ont de gros diplômes. Pour ce fait, les organisations syndicales souhaitent qu’on révise la loi portant sur le statut de la fonction publique. M. Brahim Ben Said affirme que les organisations syndicales demandent, surtout concernant l’enseignement supérieur, que le gouvernement suive l’exemple de la CEMEAC pour revaloriser les salaires.

Concertant la garantie de l’accord signé le 4 octobre dernier, le SG estime que pour la stabilité du pays, il faut que cet accord soit appliqué, dans l’intérêt général de tous pour un Tchad nouveau. « Pour un nouveau Tchad, il faut corriger les erreurs du passé, réparer l’injustice », ajoute-t-il. Il soutient que l’accord est bénéfique pour les deux parties, mais il insiste sur le fait qu’il faut mettre en place des mécanismes de suivi qui pour que l’accord soit respecté.

À propos des retraités qui menacent de descendre dans les rues de la capitale, le syndicaliste dit que les retraités ont des arriérés que l’État a prévu de payer en deux tranches, une partie en septembre dernier et une autre partie au début de l’année prochaine. Selon lui, le retraité tchadien végète dans la pauvreté, la pension de retraite est si maigre qu’il faut la revaloriser. Il propose qu’on paie les retraités mensuellement.  Brahim Ben Said affirme que les cotisations qui sont retenues sur les salaires ne sont pas reversées à la CNRT, elles sont versées au trésor public.

Jules Doukoundjé

8,916 900 milliards de FCFA, c’est le montant du projet de budget de l’exercice 2021 du Conseil National de la Transition (CNT). Salaires, indemnités, frais de session, achat de véhicules, matériels bureautiques et informatiques, carburant y compris. Ce budget continu a suscité des réactions des acteurs politiques. Reportage.

M. Salibou Garba, ex-député et président national du parti, Alliance national pour la Démocratie (AND) affirme que le projet de budget du CNT n’est pas du tout une surprise. « Cela a toujours été la pratique. À ce que je sache, l’Assemblée Nationale (AN) sortante qui comptait plus de membres disposait déjà d’un budget 2021. Les seules dépenses d’installation ne peuvent pas justifier les montants révélés.», dit-il.

Salibou Garba rappelle que le journal Abba à travers ses articles a signalé les surfacturations, révélé un rapport interne d’exécution du budget de l’AN : « une clé USB à 396 000 frs, un ordinateur de bas de gamme à 1 500 000 frs, la construction du dos d’âne à l’entrée de l’AN à plus de 60 millions. Demandez les prix des travaux non indispensables de l’hémicycle, les coûts des miradors, etc. », rappelle-t-il. Le leader politique déclare qu’il faut se demander à combien ont été vendues les voitures de fonction à leurs utilisateurs, en ventes forcées. Il ajoute que, les frais de mission ont été détournés, refusés aux ayants droit. Le président du parti AND soutient que le personnel est recruté de façon ahurissante. « À moins de 200 unités à la 2e législature, nous sommes passés à plus de 1400 selon feu Président Idriss Déby, un personnel invisible, mais qui émarge chaque mois.  La liste est longue, très longue », clame l’ancien parlementaire. Pour M Salibou Garba, ceux qui ont conçu et monté le Bureau du CNT savaient très bien ce qu’ils faisaient. Il affirme que c’est la poursuite du pillage à ciel ouvert des ressources de l’État. C’est le comble de l’insouciance, insiste-t-il.

Le président du parti Union National pour le Développement et le Renouveau (UNDR) M. Saleh Kebzabo abonde dans le même sens. Dans un tweet le 14 octobre 2021, l’ancien député écrit, « une véritable entreprise de pillage à ciel ouvert qui se met en place au CNT. La défunte AN a donc emporté tous les matériels roulants et de bureaux au point que le CNT doive tout racheter ? Un vrai scandale d’État en cours. »

Le président du parti socialiste sans frontière (PSF) de Yaya Dillo demande la dissolution complète du CNT. « Demain ils feront des marchés et détourneront les moyens de l’État. Ils achètent des voitures à 85 millions pendant que les gens meurent de faim », martèle-t-il.

D’après le président de l’AND Salibou Garba, au moins 4 membres du CNT n’ont pas fait acte de candidature, donc ils n’ont pas déposé de dossier. Selon lui, les militants FAR ont été harcelés pour déposer le dossier de Yorongar après la clôture du dépôt de dossier. « L’intéressé doit se demander ce qu’il fait dans cette galère. Une assemblée monochrome à souhait pour voter par acclamations. Adieu les débats contradictoires pour trouver des consensus durant toute période de transition », dit-il. Il estime que ceux qui ont pris le pouvoir par la force ignorent que le Tchad est en période de transition. Selon lui, ils se comportent en détenteurs légitimes du pouvoir, uniquement préoccupés à vider les caisses de l’État.

« Quitte de la transition inclusive, consensuelle et apaisée. Il revient à la communauté internationale qui est en charge de sa supervision de tirer la sonnette d’alarme en vue de recadrer et redresser cette transition », conclut Salibou Garba.      

Moyalbaye Nadjasna

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