Reportage

Reportage (1382)

Une conférence-débat a eu lieu ce jeudi, 26 mai à l’hôtel Méridiana dans la capitale tchadienne, sous le thème « Énergie au Tchad, quelles solutions vers un accès durable ? » organisé par la plateforme numérique Watch Africa Development (Watch-AD). Plus d’une heure, les panellistes et les participants ont épluché de long en large l’épineuse question de l’énergie au Tchad, les difficultés et les solutions a apporté à court et long terme pour qu’enfin les Tchadiens puissent avoir accès à l’électricité. Reportage.

Face à la crise d’accès à l’énergie que traverse le Tchad depuis plus de trois décennies dont l’impact est énorme tant sur le plan économique, industriel et social, la plateforme numérique Watch Africa Development (Watch-AD) a organisé ce 26 mai à la salle Toumai II de l’hôtel Méridiana (ex hôtel kempinski) une conférence débat animé par l’ancien ministre des Finances et du Budget, Bedjoumra Kordjé et l’actuel Directeur général de l’Autorité du secteur de l’énergie Électrique (ARSE), Jean Paul Mbatna.  

Pour Bedjoumra Kordjé le problème de l’énergie au Tchad est en avant tout d’ordre politique et organisationnel. Il affirme que les décideurs politiques sont laxistes face à ce sujet, il manque de la volonté politique à résoudre pour de bon cette question. Il estime que l’intérêt égotiste des certaines personnes au sein de l’appareil étatique prime sur l’Intérêt général. Il souligne que cette pratique est l’une des causes si non directes du problème de l’énergie qui perdure depuis plusieurs années et qui demeure sans solution.  

Quant à Jean Paul Mbatna, le problème de l’énergie au Tchad est lié à la croissance démographique. Selon lui, il y a une forte demande d’énergie, mais les capacités énergétiques disponibles ne peuvent pas satisfaire la demande. Il rappelle que les autorités en charge de l’énergie ont pris des batteries de mesures afin de résoudre ce problème dans les mois avenirs. Selon lui, le projet de l’interconnexion du réseau énergétique entre le Tchad et le Cameroun est en cours, son exécution permettra à plusieurs villes du Tchad d’être desservi, en commençant par le Mayo-Kebbi Est et la ville de N’Djamena.  Il a souligné aussi que la Banque mondiale (BM) a débloqué une somme colossale de 295 millions de dollars pour aider le Tchad à construire des infrastructures dans la capitale tchadienne et dans 12 autres villes pouvant accueillir d’autres sources de production supplémentaire et distribuer l’énergie de la bonne manière pour pallier au problème de délestage.  

Pour leur part, les participants à la conférence ont trouvé ces échanges bénéfiques. Selon Ahmat Oumar, grâce à cette conférence « j’ai reçu assez d’information sur l’électricité au Tchad, les problèmes et les solutions. J’ai un peu d’éclairage et je repars moins muet », dit-il. D’Après Juliana, l’accès à l’électricité est devenu une denrée rare pour les ménages surtout pendant cette période de canicule. Selon elle, cette conférence lui a permis d’avoir une idée sur le problème de l’électricité. Toutefois, elle interpelle le gouvernement de transition à prendre ses responsabilités afin de résoudre ce fléau.

Dans un contexte caractérisé par la crise sanitaire, le réchauffement climatique et les crises sociopolitiques, la question d’accès à l’énergie au Tchad a fait l’objet d’une conférence-débat et le public a été éclairé sur la situation et les perspectives.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Un atelier de fabrication artisanale des chaussures, sacs, et porte-monnaie est installé au grand marché de N’Djamena. Les tanneurs utilisent les produits locaux comme la peau du mouton et du bœuf pour fabriquer ces produits. Ils exercent ce métier depuis plusieurs années et c’est une véritable petite entreprise. Cependant, le marché n’est pas au bon fixe et les fabricants peinent à joindre les deux bouts. Ialtchad est allé à la rencontre de ces fabricants de chaussures. Reportage.

Assis sous un petit hangar, devant une petite table contenant quelques paires de chaussures fabriquées de manière artisanale. Abdou Younouss vit de ce métier depuis plus de 27 ans. À la main, il fabrique 10 à 15 paires de chaussures par jour. Comme outils de travail, Abdou Younouss utilise le marteau, la moule, le ciseau, les pointes, etc. C’est avec la peau du mouton et du bœuf qu’il produit ces chaussures. Il utilise aussi quelques produits importés du Nigéria. Pour lui, c’est un métier libéral qui te permet de survivre. « Nous fabriquons les chaussures par amour du métier et pour vivre aujourd’hui sinon le métier ne permet pas de vivre demain. Les Tchadiens ne veulent pas consommer les produits locaux, ils préfèrent acheter les produits importés. Cela fait que nous n’évoluons pas dans ce métier », déclare-t-il.

Adoum Mahamat, lui, dispose d’un atelier et une boutique où il vend des chaussures, des sacs à main, des sacs à dos, des porte-monnaies, des chaussures pour hommes, femmes et enfants. Né à Abéché, il a suivi une formation à l’École des petits métiers d’Abéché avant de venir s’installer dans la capitale, N’Djamena où il excelle dans la fabrication artisanale,  il y a 15 ans déjà. L’atelier de fabrication et de vente de chaussures de Adoum Mahamat n’est pas encore très connu du public malgré son slogan « Portons ce que nous fabriquons ». « Ce qui fait ma fierté dans ce métier c’est la formation que je donne aux jeunes ». Ces jeunes formés dans la fabrication artisanale des chaussures et autres produits sont maintenant au service de la société dans différents coins du pays, a-t-il ajouté.

Toutefois, il déplore le fait que les autorités ne font pas la promotion des produits locaux. « Lors du festival Darry par exemple, on ne voit que les artistes qui viennent d’ailleurs et qui présentent leurs produits. Mais chez nous, personne ne rend visite à nos stands. Nous aimerions bien qu’ils achètent nos produits, mais ils préfèrent acheter ceux venus des autres pays. Que le gouvernement nous aide à développer notre carrière comme les autres pays le font », dit-il. Selon Adoum Mahamat, même les étudiants qui passent à l’atelier pour des recherches dans le cadre de la rédaction de leur mémoire ne lui facilitent pas la tâche dans la sensibilisation et la promotion. Il veut bien vivre de son art, mais la réalité est autre. Avant, on reçoit des commandes de la Libye avec des gens qui sont en partenariat avec les usines de fabrication de chaussures de Dubaï, Douala et autres. Maintenant ce n’est plus le cas, se lamente-t-il.

Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth

Le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) avec l’appui de ses partenaires a organisé ce jeudi à N’Djamena une conférence-débat pour booster la mise en œuvre du traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte.  Les femmes enceintes et les enfants sont plus touchés par cette endémie. Reportage.

Le paludisme constitue le premier motif de consultations dans les formations sanitaires, selon les données du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale. Les femmes et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés. Et c’est dans ce cadre que le PNLP avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a organisé une conférence-débat pour booster la mise en œuvre du traitement préventif intermittent chez la femme enceinte.

Pour le coordonnateur du PNLP, Dr Mahamat Saleh Issakha Diar, l’infection palustre pendant la grossesse constitue un problème de santé publique majeure. Il comporte des risques importants pour la mère, le fœtus et le nouveau-né. Selon lui, au Tchad, la couche vulnérable reste toujours les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Il adresse sa reconnaissance aux partenaires et acteurs engagés dans la lutte contre cette maladie.

Dans le même ordre d’idée, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Tchad, Dr Jean Bosco ajoute que les enfants et les femmes enceintes sont les premières victimes du paludisme, car ils représentent les couches les plus vulnérables. Pour lui, l’approche efficace recommandée par son institution et le ministère de la Santé publique pour réduire la charge du palu pendant la grossesse est le traitement préventif intermittent au cours des consultations prénatales. Dr Jean Bosco souligne que l’OMS est disponible pour appuyer le PNLP à lutter contre le palu au Tchad.

Le secrétaire général adjoint (SGA) du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale Dr Mahamat Hamit Ahmat a expliqué les directives nationales de lutte contre le palu. Le SGA soutient que ces directives exigent la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de prévention du paludisme pendant la grossesse. Il faut l’administration d’une dose de Sulfadoxine pyrimethamine. Il précise que l’accès des femmes à ce traitement préventif au cours des visites prénatales reste encore faible. « Les raisons sont la faible fréquentation des établissements sanitaires de soins prénataux, l’insuffisance de structures sanitaires ne permettant pas l’accès aux femmes et la dépendance socioculturelle », ajoute Dr Mahamat Hamit Ahmat.

Plusieurs thèmes portant sur la stratégie de lutte contre le palu et la prise en charge de la maladie ont été projetés par les conférenciers aux participants.

Jules Doukoundjé

Les examens du Brevet d’Études fondamental (BEF) sont prévus pour bientôt. Le ministère de l'Éducation nationale et de la promotion civique a fixé les dates pour le déroulement des différentes épreuves (orale et écrite) du 06 au 16 juin 2022. Une visite dans quelques établissements de la ville de N’Djamena et à la direction des examens et concours a permis de faire l'état de lieux des préparatifs de cet examen. Reportage.

Prévu pour le 06 juin, élève, enseignant et l'administration s'activent pour les préparatifs. Quelques élèves rencontrées livrent leur impression. Mireille élève en 3e au Collège Sacré-Cœur affirme « je crois que ça aller. Le programme est achevé, j'ai vraiment bossé et je suis sûr de ma capacité pour avoir un bon résultat. J'ai foi en Dieu ». Quant à Boya Chantale au collège Félix Éboué les préparatifs vont bien, mais seulement certains cours ne sont pas finis, dit-elle. Elle soutient qu’elle est venue aujourd'hui aux cours, mais les enseignants sont absents. « Nous ne connaissons pas le motif de leur absence. Nous sommes organisés avec mes camarades pour répéter les exercices. Je vais faire tout pour affronter cet examen ». Yasmine du collège Sacré-Cœur dit que le programme est presque fini. Et que toutes les matières sont achevées, « tout est prêt pour moi. Chacun a joué sa partition, il reste à moi de donner un bon résultat à mes parents ».

De côté l'Administration. Tout est prêt confirme M. Keadoumadji Donasgar, « nous sommes à l'orée de cet examen. On a fait le maximum et nous avons maintenu les élèves de la 3e pour les dernières minutes des préparatifs ». Pour M. Djenadoum Baga Directeur national des examens et de concours au ministère de l'Éducation nationale et de la promotion physique cette année, il n’y a pas eu des perturbations, l'année 2021 2022 s'achève dans les très bonnes conditions, les programmes se sont bien terminés. Il soutient qu’il reste de finaliser les listes des candidats pour installer les critères de sélection entre les candidats officiels et libres. Pour le concours dans les différents cycles d'enseignement technique et professionnel est le 4 juin et pour le Brevet d'enseignement fondamental du 6 au 16 juin.

Ousmane Bello Daoudou

Par un arrêté conjoint rendu public ce 24 mai 2022 par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et son collègue de l’Éducation nationale et de la Promotion Civique, le calendrier du déroulement de la première session écrite du baccalauréat est fixé pour le 20 juin prochain sur l’ensemble du territoire. Dans certains lycées de la capitale l’engouement est de taille, élèves comme enseignants affichent un sentiment positif et se disent pratiquement prêt à affronter les examens le jour « j ». L’équipe d’Ialtchad a fait le tour de quelques lycées de la place. Reportage.

Sur proposition du Directeur Général de l’Office Nationale des Examens et Concours du Supérieur (ONECS), le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et son collègue de l’Éducation nationale et de la Promotion Civique ont signé un arrêté fixant le calendrier de l’un des examens le plus important de l’enseignement qui donne accès aux études supérieures, le baccalauréat. Si par le passé élèves, enseignants, cadres de l’enseignement, etc. se plaignent, cette année la tendance a changé, ces derniers affichent tous un sentiment plus positif et de confiance à l’égard du calendrier rendu public.

Pour Savanang Tombalbaye, élève en classe terminale « C » au Lycée Félix Eboué, il dit être prêt à affronter les examens conformément à la date fixée. « Nous avons fait le programme à 90%, maintenant la balle est dans notre camp pour finaliser les 10% et décrocher le bac », lance-t-il.

Selon Haoua Ali Abakar, élève en classe terminale « D »  au lycée Assemblée Chrétienne de N’Djamena, estime être prête. Et rajoute qu’ils ont finalisé la majeure partie des programmes de toutes les matières.

Quant à Remadji Cynthia Bongo, élève en classe de Terminale A4 au lycée Sacré-Cœur, le baccalauréat se prépare dès le début d’année et la date du 20 juin n’est pas une surprise. Elle est confiante pour affronter l’épreuve.

Si l’état d’esprit affiché par les élèves est positif, celui de leurs enseignants l’est davantage. Selon Ningar Rogoto David, enseignant de philosophie au lycée Félix Éboué, l’absence des grèves et la non-perturbation des cours ont permis d’exécuter le programme en entier. « À l’heure où je vous parle, nous sommes au dernier chapitre du programme. Dès la semaine prochaine, je vais procéder simplement à la révision générale avec les élèves » affirme-t-il. À côté de lui, son collègue de français, Noubangar Toydé dit que le calendrier des examens du baccalauréat est réaliste. Il estime que cette année, il n’y a pas eu de rupture, il y a moins de grèves et le programme est exécuté à presque 100%. Il souligne que l’esprit des enseignants et des élèves est au beau fixe. « Plus la date des examens dure, plus les élèves désapprennent », la date du 20 juin est réaliste, trouve-t-il.

Du côté de l’ONECS, Dr. Abakar Mahamat Hassaballah, Directeur des Examens et Concours affirment que l’enroulement des candidats est effectif sur l’ensemble du territoire national et l’impression des cartes biométriques est à 95%. Pour contrecarrer les faux correcteurs, la désignation des surveillants incompétents ou par affinité, Abakar Mahamat Hassaballah souligne que cette année l’ONECS a procédé aussi à l’enrôlement des enseignants dans les bases de données de leur institution afin de minimiser le faux.  

Rappelons que depuis plus de 3 ans, le baccalauréat est composé avec un grand retard à cause des grèves ou de la covid-19. Cette année, la signature du pacte sociale entre les syndicats et le gouvernement a apporté une sorte d’accalmie au niveau de l’enseignement avec l’absence des grèves répétées et le respect du calendrier fixé par autorités en charge de l’éducation qui se traduit par la programmation à temps du baccalauréat.

Abderamane Moussa Amadaye

La décision du recrutement à la Fonction publique par voie de concours est désormais annulée. Le Premier ministre de la transition (PMT) à ses côtés, le ministre de la Communication et celui de la Fonction publique a reçu hier les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration. Ce qui importe pour les lauréats de l’École normale et les diplômés sans emplois, c’est leurs arrêtés d’intégration. C’est ce qui sort de l’entretien ce 25 mai avec les leaders des diplômés. Reportage.

« Nous n’avons pas attendu longtemps pour dire non à cette décision. C’est ainsi qu’à travers un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale, nous en avions boudé. Quelques semaines, le ministre de la Fonction publique a fait une sortie pour dire que les lauréats sont exempts du concours », dit Neuzilka Emmanuel, Porte-parole du collectif des lauréats de l’École normale et des écoles professionnelles en instance d’intégration. Pour lui, l’annulation de cette décision n’est pas une solution à leurs revendications, mais un retour à la légalité. C’était une manœuvre de nos autorités pour traîner l’intégration, soutient-il. Selon lui, les autorités le savent bien que ce n’est pas faisable dans la réalité. Il affirme qu’ils ont été reçus hier par le PMT, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement et le ministre de la Fonction publique à la primature sur la question d’intégration. Il précise que c’était à cette rencontre qu’ils leur ont signifié l’annulation de la décision de recrutement par voie de concours. « Nous avions rappelé que cette rencontre devrait se tenir depuis janvier à l’annonce de la promesse d’intégration de 5000 jeunes à la Fonction publique (FP) par le président de la transition.  Notre avis nous leur avions dit à l’instant « T », c’est notre intégration qui compte », confie Neuzilka Emmanuel.

D’après le porte-parole des lauréats, le ministre a dit qu’il n’y aura plus de concours et pour les lauréats professionnels et pour les universitaires. Désormais, poursuit-il, le recrutement se fera sur étude des dossiers surtout par ancienneté.  Séance tenante rapporte M. Neuzilka, le PMT a instruit le ministre de la FP pour que dès début du mois de juin, les premiers arrêtés sortent. « Ce sont des politiciens qui ont parlé, nous avons toujours écouté des promesses. Nous ne croyons pas à 100% ces promesses, donc attendons de voir. La chose la plus attendue c’est de nous présenter notre arrêté d’intégration. Nous sommes naturellement déjà en juin et nous leur accordons ce bénéfice de doute », dit-il d’un air réservé. A son avis, au cours de leurs manifestations ils ont demandé une date précise par des éventuels arrêtés. Ce sont les arrêtés qui nous importent et non les paroles, insiste-t-il.

Pour M. Aimé Aissadji Bona, leader de la plateforme des diplômés en instance d’intégration, le gouvernement a annulé cet acte comme ils l'ont demandée. « C'est un ouf de soulagement pour nous, demandeurs d'emploi. Nos décideurs sont revenus juste à la raison. Nous sommes satisfaits sur ce point. Jusqu'à présent les dossiers ne sont pas traités. Nous n'avons pas assez d'informations les concernant, mais nous sommes conscients que rien n'est encore fait », lance-t-il.

M. Aimé Aissadji rappelle que leur plateforme a été notifiée par un courrier du cabinet civil du PCMT qu'elle a deux places dans la commission chargée de recrutement. « Jusqu'à l'heure où je suis en train de vous répondre, nous ne sommes pas encore impliqués dans la commission qui n'est pas d'ailleurs pas mise sur pied. Nous ne savons pas pourquoi nos décideurs hésitent à mettre sur pied cette commission », dit-il. Il ajoute que de leur côté, ils ont désigné les deux personnes qui doivent siéger à la commission et le procès-verbal envoyé à la primature, à la présidence, et au ministère de la Fonction publique. « Mais rien n'est fait dans ce sens. Nous attendons toujours la mise en place officielle de cette commission ».

Moyalbaye Nadjasna

 

Certaines localités de la province du nord du Tchad précisément à Kouri Bougoudi semblent être considérées comme des zones de non-droit. Il se passe des pratiques inhumaines et dégradantes dans les zones d’orpaillages. Le gouvernement tchadien se dit préoccuper ce 25 mai 2022 par ce qui se déroule sur le site d’orpaillage. Une mission va être instruite pour mieux clarifier la situation. Pour l’analyste politique Prof. Ahamat Mahamat Hassan, ce dossier mérite un sujet complet. Reportage. 

Selon l’analyste politique Ahmat Mahamat Hassan, l’État a failli à ses responsabilités. Pour lui ce dossier mérite un sujet complet parce qu’il englobe la question de l’exploitation de l’or et la traite des personnes. De jeunes hommes, le plus souvent trompés, se retrouvent à l’extrême nord du Tchad au Tibesti. Ils sont employés comme manœuvres dans l’exploitation illégale de l’or par les petits entrepreneurs. « Le gouvernement a pourtant interdit, mais l’encadrement n’a pas été suffisant. Ce manquement pose un problème d’identité. »  En conséquence, dit-il, des conflits récurrents sont signalés simplement parce que le gouvernement n’arrive pas à remplir ses obligations de préventions et de répressions. Ces massacres causent de pertes en vies humaines. « Certains hommes politiques n’ont pas perdu de temps et ont bien précisé qu’il y a certaines zones du Tchad qui sont des zones de non-droit », informe Prof. Hassan. Ces zones, dit-il, échappent à la gouvernance centrale, à l’application de la loi et s’entend dans une impunité totale. L’enseignant chercheur estime que de telles passes n’inaugurent pas de bonnes choses pour notre pays. Il se justifie par le processus du dialogue inter tchadien qui se prépare pour trouver un nouveau Tchad.   

Dans une communication du gouvernement ce mercredi 25 mai 2022, le ministre tchadien de la Communication a exprimé la préoccupation des autorités de la transition suite aux affrontements sur le site d’orpaillage de Kouri Bougoudi. Ce conflit actuel, dit-il, a opposé des groupes d’orpailleurs entre eux faisant des pertes en vies humaines et plusieurs blessés.  Selon lui, le gouvernement entend dépêcher une mission sur le terrain aux fins d’évaluer la situation et ramener le calme dans cette zone frontalière de Libye. Cette enquête, selon les autorités, va élucider le grand public de toute désinformation. Le gouvernement précise que les forces de défenses et de sécurité ne sont, en aucun cas concernée par ces conflits.

Haoua Adoum Ibeth    

Le ministère de la Sécurité publique a jugé irrecevable la demande d’autorisation de la marche de la Coalition des actions citoyennes Wakit Tamma prévue pour ce 28 mai. Tout de même, Wakit Tamma tient à marcher le jour j pour le même motif c’est-à-dire protester contre l’ingérence de la France dans les affaires internes du pays et dénoncer l’installation de leurs bases dans certaines provinces du pays. Reportage.

Selon nos sources l’agent chargé de la réception des courriers au ministère de la Sécurité publique a refusé de réceptionner la correspondance envoyée par Wakit Tamma. Elle est renvoyée au ministère via le service d’un huissier. On a signifié à ce dernier que la lettre est irrecevable. Pour Wakit Tamma, avec ou sans autorisation, la marche du 28 mai aura lieu.  Parce que c’est l’Assemblée Générale (AG) qui en a décidé ainsi. Alors le ministère a l’obligation de soit encadrer la marche, soit la réprimer affirme Adoum Soumaïne, porte-parole de Wakit Tamma. Pour lui, lorsqu’un service de l’État refuse de recevoir les courriers déposés par les citoyens, c’est qu’il y a un problème. Faisant allusion à la raison de la marche, Adoum Soumaïne soutient que la France est en train de piller les ressources du pays et n’acceptant pas cela. « Selon les données de l’INSSEED, 42% des ménages tchadiens sont pauvres donc vivent en dessous de la pauvreté c’est quasiment la moitié des ménages tchadiens qui vivent dans une situation de pauvreté. Les ressources qui sont censées les sortir de cette pauvreté sont tout simplement pillées par un pays et quand on proteste on se retrouve en prison. Nous allons toujours protester contre la France, au gouvernement de se ranger du côté de la France ou du côté de la population tchadienne», explique-t-il. Il précise également que si quelque chose arrive à leurs camarades emprisonnés injustement la responsabilité incombe à la France.

Entre temps, le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme CNDH Mahamat Nour Ahmat Ibedou a été reçu en audience ce 25 mai par le président du Conseil Militaire de Transition (CMT). Il est allé faire une prise de contact quant à la nouvelle équipe de la CNDH qui vient d’être mise en place. Et aussi, il a profité de l’occasion, en sa qualité de Conseil du gouvernement pour rappeler au président du Conseil Militaire de Transition la nécessité de se pencher sur les questions des droits de l’Homme. Pour le président de la CNDH Mahamat Nour Ahmat Ibedou, les droits de l’homme sont les attributs de la bonne gouvernance alors il faut tout faire pour décrisper les tensions sociales. « Nous avons rappelé au chef de l’Etat l’importance que cette transition soit véritablement apaisée. Dans cette situation, il fallait qu’il se penche davantage sur les arrestations des leaders de Wakit Tamma afin d’éviter que la situation ne dégénère », a-t-il précisé.

Pour le porte-parole de Wakit Tamma, la rencontre du président de la CNDH et du président du CMT est normale. Le président de la CNDH est dans son rôle et ses obligations de prendre ce genre d’initiatives, a-t-il dit. Il espère qu’à travers cette audience le droit sera enfin dit pour que leurs camarades recouvrent la liberté.

Kouladoum Mireille Modestine

Plusieurs syndicats ont observé ce mercredi la grève lancée par la centrale syndicale Union des syndicats du Tchad (UST). Certains services publics tels que les hôpitaux font le service minimum, les établissements scolaires publics affilés à l’UST sont hermétiquement fermés. L’UST entre en grève illimitée ce mercredi pour demander la libération sans condition de leurs camarades arrêtés les 16 et 17 mai dernier au cours d’une marche pacifique autorisée contre l’ingérence française au Tchad. Reportage.

Les administrations publiques de la ville de N’Djamena sont presque vides ce mercredi. Les syndicats des travailleurs affiliés à la centrale syndicale UST ont cessé le travail. Les centres de centres de santé et les centres sociaux sont hermétiquement fermés. Les grands hôpitaux et les districts sanitaires travaillent au ralenti avec un service minimum. A l’hôpital de l’Union, dans le district sud, les patients venus à la consultation sont laissés à leur triste sort. Le médecin chef de cet hôpital soutient que c’est juste les urgences qui sont ouvertes et quelques gardes qui assurent la permanence au service des hospitalisations. Certains parents surpris par la grève sont retournés chez eux.

Dans les établissements publics d’enseignement, plusieurs ont aussi répondu à l’appel de l’UST abandonnant les élèves qui déambulent dans les cours des écoles. Selon Charfa, chargée de suivi de la grève dans les établissements scolaires de N’Djamena, la grève est bien suivie. Elle constate aussi que les enseignants affilés à l’UST sont plus nombreux et ont séché les cours. Selon elle, au ministère de l’Éducation nationale, il y a 11 syndicats affiliés à l’UST et ces 11 syndicats ont observé la grève. 

Faisant le bilan provisoire du 1er jour le président du syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la santé du Tchad (SYNTASST), et vice-président de l’UST, Younous Mahadjir constate que pour la première phase, ils ont installé le service minimum. Il soutient que c’est la loi qui autorise qu’il ait un service minimum au service d’urgence. Il ajoute que la grève est respectée et les cellules ont assuré le service minimum. Il exprime sa satisfaction et espère que les autres provinces vont observer la grève.

Pour Amina, syndicaliste au ministère de la Femme, le mot d’ordre de grève lancé par l’UST a été suivi largement par les cellules syndicales. La syndicaliste remarque aussi que pour le premier jour les administrations publiques sont presque vides, malgré les menaces des autorités. Concernant les centres sociaux, elle ajoute que ces centres sociaux respectent à cent pour cent la grève.

Le président de l’UST, Barka Michel, affirme que le bilan du premier jour est satisfaisant. Il souligne que les cellules syndicales affilées à l’UST ont observé la grève en suivant les consignes données par la centrale syndicale. Mais seulement, ajoute Barka Michel, certaines provinces du pays n’ont pas suivi la grève pour manque d’information. Il assure que dès ce jeudi les provinces comme le Mandoule et le Moyen-Chari vont aller en grève. Il déplore également aussi le comportement malsain du gouvernement qui menace certains grévistes.

Jules Doukoundjé

Hier mardi 24 mai a eu lieu la conférence de presse clôturant la réunion des experts juristes plénipotentiaires des États membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) qui s'est tenue, à N’Djamena, à l'hôtel Ledger Plaza dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne à l'issue duquel les experts ont examiné et adopté six (6) textes juridiques de la CEN-SAD. Reportage.

Du 23 au 24 mai, soit deux jours exactement, les experts juristes et plénipotentiaires de la CEN-SAD se sont retrouvés à Ndjamena, capitale du Tchad et siège de l’institution pour discuter et définir des cadres juridiques pour le bon fonctionnement de cet organisme régional. Cette réunion fait suite à la recommandation de la 21e Session ordinaire du Conseil Exécutif (CE), tenue à Rabat, au Maroc au mois de mars dernier.

Dans la présentation du rapport des travaux, le rapporteur Abibalaye Diakité a relevé que les assises des experts juristes ténus à Ndjamena ont abouti à l'examen, à l'adoption des textes juridiques et à la formulation des recommandations.

D'abord, le rapporteur a souligné que les experts ont procédé à la création du Centre de Lutte contre le Terrorisme de la CEN-SAD (CLT/CEN-SAD) et ont harmonisé le titre et le contenu juridique. Selon lui, les experts ont défini également les objectifs du centre, ses domaines d'intervention, les postes à pourvoir, la durée de mandat...

Ensuite, Abibalaye Diakité a ajouté également qu'aux titres de projet de Mécanisme de prévention, de Gestion et de Règlement de Conflits, de Règlement intérieur du Conseil Permanent pour le Développement durable, les experts ont adopté des textes sous réserve d'intégrer les observations et amendements retenus. Enfin, le Rapporteur a aussi indiqué qu'à l'issue de ses travaux, les experts ont formulé plusieurs recommandations entre autres : tenir en compte les contraintes financières, de ressources humaines, matériels en vue de déterminer le moment du démarrage de leurs activités, rationaliser la création des organes et institutions, la révision du mécanisme de Prévention, de Gestion et de Règlement de Conflits et au Secrétaire exécutif de veiller à l'harmonisation des versions finales de textes dans les différentes langues de travail de la CEN-SAD.

Le SE de la CEN-SAD, M. Brigi Rafini, présent dans la salle de conférence a répondu aux questions des journalistes. Il a tenu à clarifier la crise que traverse cette auguste institution depuis le décès tragique du guide Libyen Muammar Khadafi en 2011, qui était l'un des cerveaux important, sinon incontournable de cette organisation et sa relance d'ici peu, pour être enfin au service des peuples d'Afrique. Il a souligné également qu'une réunion des Chefs d'États et de gouvernement est prévue pour le mois de juin prochain afin d'examiner et valider les recommandations faites par les experts juristes de la CEN-SAD.

Il faut le rappeler, la CEN-SAD est une institution régionale créée le 4 février 1998 à Tripoli en Libye. Elle regroupe 29 États africains dont l'objectif primordial est le développement sociaux économiques de l’Afrique.

Abderamane Moussa Amadaye

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