Reportage

Reportage (1382)

Le 20 août prochain, une autre date pour le dialogue national inclusif (DNI) au Tchad. L'Enseignant-Chercheur le Professeur Avocksouma Djona, président du parti « Les Démocrates » estime que cela n'a pas été toujours  fait dans les règles de l'art. Pour un dialogue plus inclusif et souverain, il faut selon lui, une Commission paritaire pour définir la méthodologie de participation.

 L'Enseignant-chercheur, prof Avocksouma Djona lors d'un entretien lundi 18  juillet, observe que c'est exactement quinze (15) mois et rien n'a été fait. À son avis, le Conseil Militaire de la Transition (CMT) n'a pas été efficace. Pour lui, un dialogue ne peut être souverain que si les deux parties décident ensemble de son Agenda. « Aujourd'hui, il se passe qu'ils veulent fixer de façon unilatérale, toutes les dates. Ils n'ont consulté personne pour arrêter la date du 20 août 2022. Par deux fois ils ont fixé des dates qu'ils n'ont pas pu respecter et cette fois encore, ils décident seuls. Comment les gens vont les prendre au sérieux », affirme Avocksouma Djona. Le président du parti « Les Démocrates », estime que les propositions qu'ils ont faites au CMT n'ont pas été prises en compte.

Prof Avocksouma rappelle qu'ils ont suggéré la mise en place d'une commission paritaire entre CMT et eux. Ensemble, dit-il, ils pouvaient s’asseoir et monter l'Agenda du DNI. Selon l'Enseignant-chercheur, on ne peut pas aller au Dialogue sans savoir ce à quoi on va parler. « C'est exactement ce qui s'était passé à Doha à Qatar. Il faut nécessairement un préalable à travers une commission paritaire pour définir la méthodologie, voir à charge et à décharge les conditions sereines de travail. Une telle démarche va aboutir à des critères crédibles pour la participation au dialogue », signifie le leader politique. Le chef du parti Les Démocrates renseigne que dans deux jours, le gouvernement va fixer la liste des gens qui vont prendre part au DNI. Voilà tout se fait toujours de façon unilatérale, regrette-t-il. Avocksouma Djona se demande quelles vont être les garanties pour le bon déroulement de ce dialogue.

Le politique relate qu'un gouvernement de la transition ne peut pas être juge et partie. D'après lui, les autorités de transition doivent être au-dessus de la mêlée. « Tel que c'est parti, on va se retrouver face à des gens qui n'ont pas de profils nécessaires qui vont venir dialoguer des choses qu'ils ne connaissent pas. Pour n’aboutir à rien sinon exactement à ce qui est arrivé à Doha d'où les gens qui n'avaient pas de qualificatifs sont allés pour brouiller les cartes », s'inquiète-t-il.  Le président du parti les Démocrates rappelle qu'il ne coûte pas au gouvernement de transition de mettre cette commission paritaire sur pied. Wakit Tamma, l'UST, le Groupe de Réflexion d'Appel du 1er juin, les cadres d'une Nation pour tous, les cadres du parti les Démocrates constituent une majorité civile signifie le politique. Selon Avocksouma Djona, si le gouvernement ne veut pas la paix, il va seulement récolter ce qu'il sème. Il souligne qu'on ne peut qu'avoir dans la tête que tout peut s'obtenir que par les armes. On aurait tort, dit-il, de le penser ainsi. Le peuple soutient-il, a son mot à dire et ils sont avec ce peuple. « S'ils n'arrivent pas à faire de telle sorte que les politico-militaires viennent, autrement c'est de les renvoyer  encore à la guerre. Or nous ne voulons plus la guerre. Les gens qui ont doubles nationalités vont peut-être partir, mais nous autres, c'est notre pays, nous n'allons nulle part », confie l'Enseignant-chercheur. Il y a encore du temps à rectifier le tir, déclare Avocksouma Djona. À en croire l'homme politique, ils sont disposés à répondre à toutes les sollicitations du gouvernement même à cette fourchette du temps. Car rajoute le politique, ils ont a priori, toutes les propositions requises pour un bon DNIS. « Nous les attendons, s'ils sont prêts, nous allons travailler avec eux, s'ils ne le veulent pas, nous allons travailler pour le Tchad d'une autre façon », indique le président du parti les Démocrates.

Moyalbaye Nadjasna

Les bouillons culinaires ou épices sont incontournables dans la plupart de plats tchadiens, mais sa consommation ou sa surconsommation pose problème de santé à l’organisme. Malgré les sensibilisations et les études qui ont montré le côté néfaste du bouillon chimique, le choix de ce produit va croissant. Le bouillon comme les grains de nérés (dawdawa) semblent revenir en force dans le panier de la ménagère, grâce à la sensibilisation des vendeuses de ces grains. Reportage.

Les grains de Nérés sont des matières organiques d’origine végétales parfumées et piquantes qui relèvent le goût des aliments ou d’une sauce. Pour se passer du cube Maggi, certains consommateurs portent leur choix sur le « dawdawa » et le sel naturels. Ces grains sont aussi utilisés pour des soins pour soulager le rhumatisme, selon les vendeuses sur la place du marché.

Selon Marte Dénémadji, les grains de nérés appelés dawdawa sont des bouillons utilisés et consommés par ses grands-parents jadis quand il n’y avait pas encore de produit chimique comme les cubes magies. Et ils ne se plaignaient guère. Ils cultivaient eux-mêmes ces plantes pour en consommer, c’est avec le temps qu’ils ont commencé à le commercialiser. « Les grains de nérés peuvent aussi remplacer la viande ou les poissons dans la marmite. Si je n’ai pas de pattes d’arachide, je m’en sers de ce grain comme la patte et j’obtiens à peu près la sauce que je voudrais. Depuis que j’ai commencé à consommer le cube Maggi, je commence à sentir les maux au niveau de jambes, je sais que c’est nuisible pour la santé, mais je consomme quand même. Cela fait 20 ans que je consomme le cube Maggi et les grains de nérés en même temps, j’ai voulu cesser, mais les enfants refusent de manger sans le cube donc j’étais obligé d’utiliser les deux ingrédients. À 50 FCFA tu as de l’arôme naturel sain et de qualité », explique-t-elle.

Les grains de nérés après leur cueillette sont bouillis et séchés avant d’être utilisés comme bouillon. La plante de ces grains pousse généralement au sud du Tchad, c’est une plante qui a beaucoup de vertus.

Pour Solmem Marine Baysegoum, vendeuse et consommatrice de grains de nérés, il faut une sensibilisation de masse pour que les femmes connaissent l’importance du « dawdawa », certaines femmes pensent ce produit naturel n’est pas un bon ingrédient à cause de son odeur désagréable. « La majorité de femmes N’Djamenoises ne savent pas l’utiliser. Mais pour le bon fonctionnement de mon commerce, j’étais obligé d’adapter une stratégie de communication, donc j’ai commencé à demander toute cliente qui vient acheter chez moi du poisson sec ou fumé quelle sauce elle voudrait préparer? Si elle me répond, je lui propose de prendre un sachet de « dawdawa » gratuitement, parfois elles refusent de prendre, mais j’insiste pour qu’elles prennent pour goûter. Ensuite, je leur explique et leur montre son utilisation. Au fur et à mesure que je donnais, elles reviennent prochainement acheter et y’ a même certaines qui me remercient pour mon conseil », dit-elle.

À côté il y a l’étale de Mme Yolande vendeuse, elle aussi, de poissons fumés affirme,  « je mettais 3 à 5 cubes dans ma cuisson, mais heureusement j’ai eu la chance d’avoir une voisine infirmière retraitée qui m’a éveillé avec ses conseils sur les dangers du cube Maggi. Elle  m’a donné l’exemple de sa sœur qui est morte de cancer dû à la consommation du cube Maggi. Grâce à elle j’ai diminué ma consommation ».

Selon plusieurs spécialistes, pour une bonne santé, épanouie, le choix de consommer des produits locaux et naturels est sage.

Maryam Mahamat Abakar

Il s'est tenu ce matin 18 juillet 2022 un atelier de formation sur l'analyse de la situation sur la sécurité alimentaire au Centre d’Étude et de Formation en Développement (CEFOD). L'atelier est organisé pour le Système d'information sur la sécurité alimentaire et alerte précoce (SISAAP) avec l'appui technique et financier d'Oxfam, CILS, Save the children, etc. Reportage.

Lancé officiellement ce matin au CEFOD, l'atelier de formation des membres de la cellule nationale d'analyse sur la version 2.0 du cadre harmonisé certifiant niveau I va durer 5 jours. Pour Mounira Abdoulaye Affadine, technicienne de cette organisation indique que le Système d'information sur la sécurité alimentaire et d'alerte précoce (SISAAP) est une institution sous tutelle du ministère de l'Agriculture. Elle souligne que le cadre harmonisé est un outil fédérateur qui permet d'analyser la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages. Madina affirme que cette organisation a été adoptée par le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Elle regroupe plusieurs États de l'Afrique de l'Ouest, Centrale, de l'Est, notamment le Tchad. Madina Abdoulaye Affadine relève que la formation des membres de la cellule nationale d'analyse sur la version 2.0 du cadre harmonisé certifiant niveau I a pour objectif de renforcer la cellule des rôles de pôles des experts analystes au niveau national. « Les participants seront dotés des outils d'analyse et seront évalués afin d'être certifié niveau I », a-t-elle dit.

Par rapport à la situation d'insécurité alimentaire au Tchad, elle fait savoir que le SISAAP effectue deux fois par an des analyses. L'un fait à la période post agricole soit le mois de novembre et une seconde au mois de mars qui consiste à réévaluer la situation, a-t-elle martelé. La technicienne confie que cette année, ils ont alerté le gouvernement depuis le mois de novembre dernier. « Avec le dérèglement climatique comparativement à l'année dernière, il est enregistré une faible pluviométrie. Il est aussi constaté une baisse de production céréalière et également la faible disponibilité de pâturage pour les animaux », dit-elle. Les autorités tchadiennes ont été alertées que la situation de la sécurité alimentaire allait de mal en pire a-t-elle relevé. Elle ajoute que rien n'a été fait du côté de décideur. « En mars dernier, nous avons confirmé qu'il y a plus de 1.000.700 personnes sont en insécurité alimentaire et si rien n'est fait sur le terrain, surtout pendant la période de soudure (juin, juillet et août), la situation allait être préoccupante », a-t-elle déclaré. Madina ajoute qu'au mois de mars dernier, la situation s'est encore empirée. Au vu des analyses fournies par le SISAAP, le gouvernement de transition a décrété une urgence alimentaire et fait appel aux partenaires afin de venir en aide aux personnes en situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans l'ensemble du territoire national, a-t-elle conclut.

Signalons que cette formation consiste à outiller les participants à élaborer des analyses et proposer des solutions pour lutter efficacement contre l'insécurité alimentaire au Tchad.

Abderamane Moussa Amadaye

La finale du championnat national s’est joué ce jour 17 juillet 2022 au stade de Diguel dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne. Un match qui a opposé TP Élect Sport contre As Santé d'Abéché. La fin de la rencontre a tourné au vinaigre entre la police et les supporteurs. Reportage.

Le match de finale opposant Élect Sport à As Santé d'Abéché s'est soldé par la victoire des électriciens (Élect Sport) aux tirs au but. Alors que tout semble rose au coup de sifflet final de l'arbitre, le public joyeux, l'émotion est lisible dans les yeux de tous ceux qui étaient venus pour la circonstance. La remise de trophée a tourné au vinaigre entre les forces de l'ordre (police GMIP), la police municipale et le public présent sur le lieu. Empêchée de se rapprocher du podium de remise de trophée, une partie du public a commencé à lancer des pierres sur la police municipale et autres agents de sécurité. Pour mettre de l'ordre, ces derniers ont fait usage de gaz lacrymogène alors que la cérémonie de remise de trophée est encore. C'était la débandade totale. Tous ceux qui étaient au stade couraient dans tous les sens. Supporteurs, journalistes, autorités, etc. ont pris la poudre d'escampette afin de se mettre à l'abri. Les cailloux tombaient de partout comme la pluie sur la police. Un jeune supporteur et un policier municipal ont été blessés.

Et pourtant tout avait bien commencé...

Dans un stade bondé de monde que le coup d'envoi de la finale opposant As Santé d'Abéché contre Élect Sport a été donnée. Dès l'entame du match, les deux équipes ont été vives. Chacune essaye de jouer le pressing, de récupérer, de conserver et de se créer des occasions. Plusieurs occasions ont été créées par les deux équipes, mais il manquait des bons finisseurs. A la première partie, les deux portiers ont aussi tenu à leur pari en empêchant les attaquants de marquer le moindre but. L'arbitre envoie les deux formations à la mi-temps sous le score de 0 but partout.

De retour de vestiaires, Alkhali Torbo le numéro 25 d'As Santé d'Abéché, désigné meilleur joueur de cette compétition entre en jeu. Il met la défense d'Elect Sport en difficulté. Il multiplie des courses et des frappes, la défense et le gardien d'Élect Sport ont répondu présents et l'ont empêché de marquer. A 10 min de la fin de rencontre, TP Élect Sport a multiplé des contre-attaques, conserve la balle et crée des occasions, mais devant lui se trouve un portier au sommet de sa forme, le meilleur gardien de ce tournoi, Abou Oubeïda Hassan. Le score reste vierge jusqu'au coup de sifflet du temps réglementaire de la rencontre. Sans jouer les prolongations, faute de la lumière dans les tribunes, les deux équipes vont se départager aux tirs au but. La séance des tirs au but a pris une vingtaine de minutes. 9 penalties ont été tirés par les deux formations. Élect Sport a marqué 7 et raté 1. Par contre, As Santé d'Abéché a raté 3 et marqué 6 buts. Ainsi, Élect Sport devient officiellement champion du Tchad et se qualifie automatiquement pour la Champions League Africaine et As Santé d'Abéché, finaliste de qualifie pour la Coupe de Confédération Africaine.

Il faut le rappeler, Élect Sport champion de ce tournoi empoche une somme de 15 millions de FCFA et le finaliste As Santé d'Abéché une somme de 10 millions de FCFA. Il a été aussi remis les trophées individuels lors de la remise du trophée à l'équipe gagnante de cette compétition. Djamal Mahamat a été récompensé meilleur buteur du tournoi avec 6 buts, une somme 600.000 FCFA lui a été remis. Deux joueurs d'Abéché ont été récompensés du titre du meilleur joueur et gardien. Il s'agit de l'attaquant Torbo et du gardien Abou Oubeïda Hassan, chacun a reçu une somme de 300.000 FCFA. Enfin l'équipe de Mao, OM (Olympique de Mao) a été désignée équipe fair-play de ce championnat. Elle a empoché la somme de 2.000.000FCFA.

Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou

Le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) avec l’appui du programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) procède officiellement au lancement de la campagne de mobilisation citoyenne pour l’appropriation du dialogue national inclusif (DNI) et l’imprégnation des thématiques retenues. La cérémonie a lieu en présence du ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue, Acheikh Ibn Oumar et les 18 organisations de la société civile retenues pour la campagne. Reportage.

La salle de conférence du palais du 15 janvier est pleine à craquer ce samedi après-midi. Plus de 18 organisations de la société civile composées essentiellement de plusieurs organisations de jeunes, de femmes, mais aussi des organisations des personnes handicapées désignées pour la campagne de sensibilisation pour l’appropriation du DNI ont pris part à cette cérémonie de lancement officiel.

Plusieurs ministres dont le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue Acheikh Ibn Oumar, mais aussi les hauts cadres du gouvernement de la République y ont assisté.

Le ministre de la réconciliation nationale et du dialogue qui s’exprimait à l’ouverture de la cérémonie indique que cette campagne de sensibilisation a commencé depuis le début de la transition. Selon lui, après la mort du président Deby, les autorités de la transition ont annoncé la nécessité pour les Tchadiens de dialoguer, de se réconcilier pour rebâtir un meilleur avenir. M. Acheikh Ibn Oumar souligne que dès le départ, les autorités du pays ont lancé un message aux organisations de la société civile, les leaders d’opinion et aux forces vives de la nation de s’approprier cette démarche, de sensibiliser et de discuter pour que le jour du dialogue y ait une moisson qui reflète les aspirations du peuple tchadien.

Pour la représentante des femmes, les organisations de la société civile, y compris les femmes, éprises de la paix et de justice ne peuvent pas rester en marge de ce processus de la restauration de la paix, du renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Selon elle, si de nos jours, les femmes s’organisent en associations, en plateformes, c’est pour pousser un cri de cœur et dénoncer les faits des hommes et les conséquences qui en découlent tout en lançant un appel au dialogue sincère pour l’intérêt supérieur de la nation. Elle soutient que pour cette campagne citoyenne, les femmes envisagent de mener des activités telles que la communication de masse pour une bonne appréhension et appropriation du processus. Les organisations féminines promettent aussi de faire le plaidoyer pour la prise en compte de l’approche genre à travers l’inclusion de toutes les couches vulnérables.

Abondant dans le même sens, le président de l’organisation des jeunes Ngarti Ngarhingar Désiré ajoute que les jeunes réaffirment leur engagement en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale. Le président Désiré souligne aussi que les jeunes constituent une force indéniable et que par eux, des changements insoupçonnés peuvent s’opérer s’ils unissent leurs forces et leurs énergies. Pour lui, la transition actuelle est une opportunité pour les jeunes de susciter de changements positifs.

Les personnes handicapées, elles non plus, ne veulent apporter leur contribution à l’édifice. Leur porte-parole fait la promesse que l’association des personnes handicapées ira dans les provinces de l’Est et du Nord pour sensibiliser les Tchadiens de toutes les couches sociales à s’approprier du DNI.

Plusieurs artistes musiciens et comédiens ont animé le public en passant les messages de paix, de réconciliation nationale et du vivre ensemble qui est une nécessité pour les Tchadiens.

Jules Doukoundjé

L’annonce pour la troisième fois de la date de la tenue du dialogue national inclusif (DNI), prévu cette fois pour le 20 août prochain. Une fixée par un arrêté du Premier ministre de la transition, Pahimi Padacké Albert a fait réagir certains analystes et membres de la société civile. Ils pensent que cette annonce exclue plusieurs acteurs et ne prend pas en compte toutes les préoccupations des Tchadiens. Reportage.

Par arrêté le Premier ministre de la transition, Pahimi Padacké Albert a fixé pour la troisième fois, après les deux premières fixées par le Président de la transition, la tenue effective du DNI pour le 20 août prochain. Certains analystes et leaders de la société civile craignent que cette date soit prise de manière unilatérale et ne prend pas en compte les préoccupations de tous.

Pour l’enseignant chercheur au département de la communication de l’université de N’Djamena, Dr Evariste Ngarlem Toldé, depuis toujours la tenue du DNI était conditionnée par un accord entre les politico-militaires et le Conseil Militaire de Transition (CMT) à Doha au Qatar. Selon lui, les Tchadiens sont surpris par l’annonce de cette date, parce que jusqu’à là, aucun accord n’est obtenu et tout le monde veut que ce dialogue soit inclusif et souverain. Il note que cette fois-ci c’est le chef du gouvernement de la transition qui annonce par arrêté la date. Les Tchadiens s’interrogent sur les chances de réussite ou de tenue de ce dialogue. Il affirme qu’apparemment les conditions ne sont pas réunies pour son organisation. Le chercheur souligne que l’une des conditions était que l’accord de Doha devrait s’ajouter aux autres conclusions du pré dialogue pour avoir un document final pouvant aider à discuter lors des assises.

Dr Ngarlem Toldé estime qu’il n’y a pas encore un rapport qui s’est ajouté au document remis par le CODNI. L’analyste soutient que la dernière c’est à la demande du Qatar que la date a été repoussée. On aurait aimé que la date soit fixée de manière consensuelle. L’enseignant chercheur qualifie ce geste d’amateurisme du gouvernement. Il estime que les autorités de la transition font des calculs en voulant rapidement aller au dialogue pour clore tout avant les 18 mois. Pour lui, un dialogue sans les politico-militaires n’est pas rassurant. Il prédit que ce dialogue ressemblerait aux forât organisés par le défunt président et ce sera dommage pour le pays.

Même réaction de l’ancien président de la ligue tchadienne de droit de l’homme (LTDH), Énoch Djondang qui ajoute que dans ces conditions, le DNIS n'a plus de sens, et la nouvelle date du 20 août 2022 devrait concerner la tenue d'un DNI dans la droite ligne des préparatifs du CODNI et des deux forums dits inclusifs précédents de 2018 et 2020. Selon lui, il serait plus simple de tenir un DNI qui réhabilite la Charte Nationale du 28 février 1991, qui n'est pas très différente de la Charte actuelle du CMT, dans l'esprit et la lettre.

Il conclut que la Charte de 1991 du défunt président Deby Itno aura l'avantage de la clarté, sans agendas cachés, sans manœuvres grossières, et consacrerait un nouveau régime, en mettant un terme à la transition actuelle qui est déjà un échec évident.

Jules Doukoundjé

Présentation du 1er ouvrage intitulé « La République des dialogues, l’acné des convulsions démocratiques au Tchad » de Dr Matkissam Gouverneur Fayçal ce 15 juillet au CEFOD. C’est un essai de 208 pages paru aux éditions Toumaï nouveaux talents. Le livre est préfacé par le directeur du CEFOD le père Ludovic Lado. Reportage.

C’est un ouvrage constitué de trois parties avec neuf chapitres. Il parle du dialogue, des acteurs et des institutions impliqués dans sa tenue. Il fait quelques propositions à la fin pour la tenue d’un dialogue réussi. L’auteur plonge sa réflexion dans le passé du Tchad lors des tenues des dialogues qui n’ont accouché que des souris. Et c’est toujours un éternel recommencement. Le panel pour la présentation du livre de Matkissam Gouverneur Fayçal est composé de 5 personnes.

Mbernodji Sosthène fait la première note de lecture. Il présente l’aspect textuel, les parties du livre et les chapitres qui le constituent. Pour lui, le titre du livre a une charge émotionnelle et incite le lecteur à l’ouvrir. M. Sosthène souligne que selon l’auteur,  il faut un cadre juridique pour qu’il y ait un dialogue. Il cite les institutions comme le Conseil économique, social et culturel, la Maison de la Femme, etc. L’auteur soutient que le dialogue peut aider à rapprocher les Tchadiens. Il invite ses compatriotes à la retenue lors du dialogue à venir.  

La deuxième note de lecture est faite par le père Ludovic Lado, directeur du CEFOD. Il souligne que le dialogue tel que définit dans le livre est un espace humain, alors il n’a pas hésité à préfacer le livre. A son avis, le dialogue est une obligation pour une société qui veut vivre en paix, une société ne peut pas vivre sans dialoguer. Le père Ludovic fait allusion au contexte tchadien ou le mot dialogue est sur toutes les lèvres. Il invite les Tchadiens à lire ce livre avant le dialogue national inclusif et déplore le fait que les résolutions des dialogues précédents ne sont pas exécutés. « Chacun va au dialogue pour défendre l’intérêt commun que l’intérêt égoïste. Mais on remarque qu’au Tchad, les dialogues se transforment en simple bavardage et nous espérons que ce livre va nous aider à éviter les pièges et les erreurs du passé », dit-il. Il ajoute que c’est difficile de vivre avec des gens qui prétendent tout savoir et qui veulent le dicter aux autres alors l’auteur veut démontrer qu’il faut éviter cela en écoutant les autres.

La troisième intervenante, Madame Naylar Clarisse, présidente de la CELIAF félicite l’auteur qui a porté son choix sur la question dans le contexte actuel avant de s’appesantir sur le dialogue à venir et les conditions de sa réussite. Elle explique que souvent nous nous empressons à aller au dialogue sans mettre en application les résolutions qui découlent. « Il ne faut pas copier les choses de partout pour l’adapter chez nous. Ce n’est pas parce que les autres ont réussi en faisant ceci ou cela. Il faut suffisamment préparer le dialogue de manière responsable, faire en sorte que les cœurs des Tchadiens soient disposés à aller au dialogue » a-t-elle confié. Madame Naylar Clarisse énumère quelques conditions qui peuvent conduire à un bon dialogue. Ces conditions sont les critères de désignation des participants, la qualité du présidium, le filtrage pour la sécurité à l’accès au dialogue et prévoir un audit pour savoir comment les moyens qui sont mis pour l’organisation du dialogue sont utilisés.

L’auteur du livre Dr Matkissam Gouverneur Fayçal constate que le pays fait recours au dialogue mais retombe très souvent à la guerre. Il a traité plusieurs sujets dans le livre mais les principaux sont le dialogue et la transition. Pour lui, beaucoup de nos problèmes seront résolus dans le calme si nous optons pour le dialogue. Mais certains acteurs politiques ont du mal à dialoguer alors le livre arrive à point. L’auteur explique sa motivation. « Le Tchad n’est pas à son 1er dialogue. Un dialogue véritablement inclusif est la seule boussole qui permet une réconciliation. Je souhaite voir s’asseoir sur la table de fraternité, tous les acteurs politiques afin de discuter pour l’intérêt supérieur de notre pays, a-t-il souligné

Kouladoum Mireille Modestine

La Fédération tchadienne de Handball a remis officiellement ce 15 juillet un lot d’ équipements à 16 équipes de handball de la ligue de N’Djamena au plateau de terrain de l'Institut National de la JS dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena. Reportage.

C'est dans ce climat doux et nuageux que la cérémonie a commencé par un match d'exhibition entre deux équipes féminines de Handball. Il a opposé l'équipe de l'Union à Expérience.

Dans son mot introductif le président de la fédération tchadienne de Handball, Djidda Marmar Mahamat a affirmé que c'est sur le même plateau que nous avons pris l'engagement d'accompagner la ligue et les clubs dans leurs activités. Pour lui, les problèmes des clubs sont d'ordre financier et matériel. « Pour résoudre ce problème au début de la saison, nous avons pris en charge l'affiliation des clubs puis la remise de ses équipements à la ligue ainsi qu'aux arbitres », dit-il. Il estime que ce geste motivera les joueurs et les arbitres qui ont exercé  leur activité. Il promet l'organisation dans les jours à venir du championnat national de Handball et une assemblée générale élective.

Djidda Marmar Mahamat soutient que la mise démarrage du championnat national de Handball permettra au Tchad de participer aux compétitions internationales en commençant par la prochaine Coupe d'Afrique senior.

 Il faut rappeler qu’une minute de silence a été observée avant le début du match à la mémoire de feu de Joëlle Mata. Il a fait 42 ans de carrière en tant que joueur et entraîneur de Handball. La cérémonie a pris fin par la remise des maillots, des balles aux équipes, aux centres de formation de jeunes et aux arbitres.

Ousmane Bello Daoudou
Abderamane Moussa Amadaye

Le syndicat des Enseignants du Tchad (SET) sonne le glas. Il alerte le gouvernement sur ses revendications relatives aux indemnités, des effets financiers des actes administratifs, mais également la sécurité des enseignants déployés dans les centres d'examens du baccalauréat. Ialtchad pour vérifier de plus près l'information, a visité, jeudi 14 juillet, le SET mais aussi le jury du baccalauréat session 2022. Reportage.

Le secrétaire Général national du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), Mbairiss Ngartoidé Blaise dénonce l’insécurité et les conditions dans lesquelles travaillent le corps enseignant. Il estime incompréhensible que les enseignants, formateurs des autorités et de l'homme, soient traités de la manière la plus ignoble. Pour lui, l'État a la charge d'éduquer la nation et cela passe par les enseignants. A son avis les enseignants sont en insécurités partout dans leur mission d'État. On les tue, on les renvoie et même on les traite comme des esclaves dans certaines localités, affirme-t-il. « On note une attitude complice de l'État, en l'occurrence les autorités locales. Les tueries, les menaces à mort des enseignants à l'extrême nord, dans le Wadifira, Fada et autres, les enlèvements, récemment à Mbaïbokoum, se passent sous les regards impuissants des autorités locales », dit amer M. Ngartoidé Blaise. Le SG du SET regrette que l'éducation soit reléguée au second rang dans notre pays. Il estime que les enseignants n'ont pas une garantie sécuritaire pour assurer leurs responsabilités d'éduquer.

« Le cas ignoble est celui d'un candidat libre au Baccalauréat à Bol qui avait tiré à bout portant sur le président du centre d'examen et qu'on ne retrouve pas. Cela démontre que la police n'existe pas dans notre pays », dit le syndicaliste. Il estime que c'est inadmissible qu'on ne retrouve pas ce tireur qui est candidat avec une adresse au complet. Il doigte le flou dans cette affaire. Selon lui, ils ont appris que, même le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) a donné des instructions pour que ce dernier soit arrêté.  « Si la décision du PCMT n’est pas encore respectée, qu'allons-nous devenir nous enseignants sur le terrain? Quelle est notre protection ? Qui doit garantir notre sécurité ? Nous attendons de pied ferme que ce garçon soit arrêté et traduit devant la justice », déclare le SG du SET.  D'après lui, avoir une arme en main ne doit pas nous donner la liberté de faire tout ce qu'on veut. Il faut que ces choses cessent et qu'on ait de la considération pour l'être humain, car la vie humaine est sacrée, s'insurge-t-il. Pour Ngartoidé Blaise, prendre de disposition dans ce pays, c'est se tromper largement. « Je pense qu'il faut tirer les choses au clair avant d'engager les gens dans la seconde série de baccalauréats. Au cas contraire, on ne peut pas livrer les enseignants ainsi dans une insécurité totale », confie-t-il.

Du point de vue du président du jury du baccalauréat Dr Andjaffa Djaldi Simon, tous les acteurs: le gouvernement, les candidats et parents d'élèves, ceux impliqués de près ou de loin dans l'organisation de cet examen doivent se mobiliser. Pour, dit-il, que des incidents, comme ceux de Bol, ne se reproduisent plus. « Nous souhaitons que les choses à l’avenir se passent dans les règles de respect de l'art. il n'y a pas lieu d'attenter à la vie d'un homme et surtout d'un père éducateur envoyé dans un centre pour assurer le bon déroulement d'un examen. Nous disons avec le SET que cet examen qui se pointe à l'horizon puisse se dérouler bien », affirme M. Andjaffa Djaldi. D'ordinaire, dit-il, les forces de sécurité sont mobilisées pour la protection dans différents centres. Ce qui s'était passé à Bol, ce qu’il y a eu des failles et des manquements à cause de la journée perturbée, assure le président du jury. Mais ils estiment que l'équipe compte toujours sur les agents de sécurité pour le bon déroulement des examens à venir. « Concernant l'arrestation du tireur de Bol, je ne peux ni confirmer ni infirmer cela ».

Le gouvernement doit satisfaire à nos revendications...

Le SET demande au gouvernement de se préparer à répondre à un certain nombre d'exigences des revendications non satisfaites. « D'un côté des individus cachent des sacs d'argent, des milliards dans leurs maisons, cela veut dire qu'il y a de l'argent où les gens se partagent allègrement en appauvrissant le Trésor public, rendant l'État incapable à tenir à ses engagements. Face à une telle situation, on ne peut pas continuer à observer le silence », lance Ngartoidé Blaise. Pour lui, même si les examens de fin d'année sont organisés, une autre année scolaire va bientôt commencer. Si le gouvernement ne bouge pas pour régler certains points de nos revendications, il nous rencontrera sur son chemin, avertit le SG du SET.

Moyalbaye Nadjasna

Le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale procède au lancement officiel de la campagne nationale de la vaccination contre la Covid-19. Le lancement officiel a lieu à Mongo, la capitale de la province du Guera, dans le centre du pays. A N’Djamena, plusieurs hôpitaux et centres de santé sont désignés pour la vaccination contre la pandémie. Mais la campagne démarre timidement. Reportage. 

Pour lutter efficacement contre la Covid-19, le gouvernement par le biais du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale a mis l’accent sur la campagne de vaccination volontaire de toute la population. C’est dans cette optique que le ministère a organisé plusieurs fois des campagnes de vaccination dans plusieurs provinces du pays.

Pour éviter la propagation de la contamination, une nouvelle campagne d’une semaine, du 14 au 21 juillet vient être lancée officiellement ce matin à Mongo, dans la province du Guéra. Cette campagne de vaccination va durer une semaine dans tout le pays. Selon les autorités sanitaires, la nouvelle campagne concerne plus les provinces du Guéra, dans le centre, Batha, Ouaddaï, Wadi Fira, Barh Elgazel, le Lac, le Borkou, l’Ennedi-Est et Ouest, le Tibesti et N’Djamena.

Pour ce qui concerne la province de N’Djamena, la campagne démarre timidement. Plusieurs hôpitaux et centres de santé sont désignés pour cette campagne.

La rédaction Ialtchad presse a visité quelques hôpitaux et centres de santé pour constater l’évolution de la vaccination.

Au centre hospitalier universitaire Mère et Enfant (CHUME), qui a commencé la vaccination contre la pandémie de la Covid-19 depuis plus d’un an, la campagne démarre mollement. Dans la salle de vaccination, les 3 infirmières chargées de vacciner, attendent avec patience les éventuels candidats à la vaccination. Une glacière bleue contenant les vaccins est posée devant elles. Les infirmières expliquent que depuis le matin, elles n’ont vacciné que 5 personnes, dont 2 femmes et 3 garçons. Dans ce CHUME, il y a deux variétés de vaccins : l’anglais Johnson and Johnson et l’américain Fizher.

Pour le responsable de l’unité de vaccination contre la Covid-19 au CHUME, Dr Yaya Saka Aziber, depuis le lancement de la campagne de vaccination en juin  2021, 7360 personnes sont vaccinées, tous vaccins confondus, c’est-à-dire sinopharm, Fizheir et Johnson and Johnson.  Selon Dr Aziber, les statistiques montrent que c’est beaucoup plus les hommes qui sont vaccinés à l’hôpital Mère et Enfants que les femmes.

Au sujet de la campagne de la vaccination, il précise qu’au départ, le CHUME enregistre beaucoup de candidats pour la vaccination et surtout un nombre important pendant le pèlerinage à la Mecque comme le certificat est obligatoire pour les pèlerins. Le responsable de l’unité de vaccination affirme que pendant cette période, 1025 personnes sont vaccinées. Il constate malheureusement que la situation est en baisse depuis la fin du pèlerinage. Il explique que l’unité n’enregistre qu’une dizaine de vaccinés par jour. Dr Yaya Saka Aziber exhorte les populations qui ne sont pas encore vaccinées à se faire vacciner pour se protéger contre la pandémie de coronavirus.

À propos de certaines mesures barrières qui sont levées, le responsable de l’unité de vaccination contre la covid19 du CHUME, se demande pourquoi les autorités sanitaires du pays ont-elles fait sauter certains verrous ? Pour c’est encore trop tôt de lever les mesures barrières. Surtout, d’après lui, avec l’ouverture au monde et ses déplacements dans certains pays occidentaux. Ces recommencent avec des nouvelles vagues de la covid19.

Jules Doukoundjé    

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