Reportage

Reportage (1382)

Les instituteurs bacheliers contractuels ont organisé ce jeudi tôt dans la matinée une marche devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois d’arriérés de salaire. Ils exigent aussi leur intégration à la fonction publique. Reportage.

Les maitres communautaires ne supportent plus qu’on les trainent dans la boue. Ils ont manifesté ce matin devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois de salaires impayés. Après la manifestation, ils se sont rendus à la bourse du travail pour évaluer et peaufiner d’autres plans de luttes. Les instituteurs bacheliers appelés communément maitres communautaires exigent aussi leur reversement à la fonction publique. Ils estiment qu’ils sont abandonnés par les autorités de la transition.

Balangnagué Jonathan secrétaire général du syndicat dit « nous n'acceptons pas d’être manipulés à chaque fois, nous réclamons nos 11 mois d’arriérés sans condition, nous sommes fatigués de leurs promesses mensongères qui n'aboutissent à rien. S’il faut se sacrifier nous le ferons ». Pour ces éducateurs, travailler pendant 11 mois sans salaire n'est pas chose aisée, car un sac vide ne peut pas se tenir debout. « Nos enfants meurent de faim, les camarades tombent, pendant cette période où le paludisme fait rage nous manquons de moyens pour nous faire soigner et le gouvernement nous met en frigo. Alors nous sommes fatigués d’attendre. Nous allons manifester tous les jeudis jusqu’à satisfaction totale », fustige- t-il. Le porte-parole des instituteurs bacheliers ajoute qu’il y a de l'argent pour régler leurs arriérés mais ils les font souffrir. Pour avoir leurs salaire, l’Etat exige que ces derniers fassent le recensement biométrique qui permettrait de connaitre leur nombre exact avant de déclencher la paie.

Sangnoudji Francine
Haoua Adoum Ibeth

La grève sèche déclenchée par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) est suivie par les syndicats affiliés à cette grande centrale syndicale. La rédaction ialtchad Presse a fait un tour dans les hôpitaux de la capitale pour constater si elle est respectée ? C’est le cas. Reportage.

L’UST a plusieurs fois entamé les grèves d’avertissement de 3 jours, selon la loi prévue par le droit de travail. Excédée, la centrale syndicale a opté pour une grève sèche et illimitée sans un service minimum dans tout le pays.

A l’hôpital Sultan Kasser, tristesse et désolation se lisent sur les visages des patients et gardes malades. Les corps soignants observent la grève sèche. Les malades se retrouvent dans un état déplorable. Le service administratif est hermétiquement fermé. Et les malades hospitalisés sont abandonnés dans leurs lits d’hospitalisation.

Abdoulaye Ahmat patient affirme, « depuis le matin, les malades attendent impatiemment un médecin pour la consultation, mais rien même les infirmiers ont déserté l’hôpital ».

Un autre patient, John Wadane lui aussi hospitalisé depuis 10 jours souffre de l’érysipèle se plaint. « À part le premier soin, je n’ai pas reçu d’autres soins, pourtant je devrais suivre le reste de mes traitements avec le médecin, mais ils sont en grève », nous explique ce patient désemparé. Selon lui, il faut que les autorités de la transition aient pitié de leur population et règlent le problème avec l’UST pour mettre fin à cette grève sèche qui traumatise les malades et leurs familles. Au centre hospitalier universitaire de référence nationale et l’hôpital de la Mère et de l’Enfant, la grève sèche n’a pas été trop suivie.

Sangnoudji Francine
Anass Abdoulaye Adam

Les femmes vendeuses de poisson au marché de poissons de chagoua dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djamena boudent ce marché. Elles préfèrent vendre leurs poissons aux abords de l’avenue jacques Nadjingar que de s’installer dans les étals du marché. Entrevue avec la présidente de l’union des organisations des vendeuses de poissons du Tchad.

Le marché de poissons de Chagoua a été construite il y a environ 5 ans. Mais, chose curieuse, ce marché se vide au fur et à mesure par les femmes vendeuses de poissons. La raison de la déserte du joyau reste encore inconnue. Elles préfèrent proposer leurs poissons à la sauvette en hélant les clients qui passent sur l’avenue Jacques Nadjingar. Cette vente à la sauvette est parfois source d’accident parce qu’elles ne respectent pas le code de la route. Ces vendeuses de poissons, occupent les trottoirs et parfois envahissent l’avenue pour proposer leurs produits aux passants, parfois à pied, en moto et en voiture, abandonnant les étals construits pour les installer.

Pour la présidente de l’union des organisations des vendeuses des poissons du Tchad,  Fihil Agoi,  « lorsqu’on veut construire un marché de ce genre, il faut que les vendeuses soient concertées ». Selon elle, ce marché est construit sans l’orientation des vendeuses. La présidente des femmes vendeuses de poissons estiment que les autorités ont construit le marché sans consulter les concernées. A son avis,  la construction de ce marché ne répond pas aux normes voulues par ces braves dames. Mme Fihil Agoi estime qu’il y’ a des vendeuses grossistes qui vendent plus de dix sacs de poissons par jours.

Elle souligne que celles qui vendent aux détails sont nombreuses alors que étals construits ne sont pas suffisants.  

Au sujet des « vendeuses ambulantes » de poissons sur la voie bitumée, la présidente dit qu’elles ne sont pas membres de l’association. Mais selon la présidente, les membres de l’association se réuniront bientôt pour se pencher sur ce cas.

Au sujet de la chambre froide construite pour la conservation des poissons, la présidente relate que depuis le lancement et l’ouverture du marché, la chambre froide n’a jamais fonctionné.  « Normalement c’est un générateur de 250 kw qui va l’alimenter. Mais c’est un générateur d’une capacité de 110 Kw qui est installé. La chambre froide ne peut pas fonctionner. Une correspondance a été envoyée au Conseil Nationale de Concertation du Monde Rurale (CNCMR) pour un financement afin de nous aider pour installer un autre générateur qui alimentera la chambre froide. Mais jusqu’à là, nous n’avons pas eu des financements ».

 Djénom Josiane

Les ex-travailleurs de TCC ont tenu une Assemblée générale ce 6 septembre 2022 à la bourse du travail. Plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour dont la mise sur pied d’un comité de crise, la collecte de l’argent pour faire le suivi des dossiers pendants à la justice et la nécessité de créer une coordination nationale des démobilisés. Ils annoncé la nouvelle par rapport à la grosse aux ex-travailleurs. Reportage.

L’Assemblée a commencé par la bonne nouvelle, celle que les ex-travailleurs attendaient depuis presque deux décennies. Une grosse somme de 10.995.000.000 de FCFA relatif aux droits sociaux des ex-travailleurs de TCC est virée par Esso au compte de Me Hisseine Ngaro, leur huissier en chef. Il reste cependant une somme de 850.000.000 que Esso doit virer en ajout pour permettre à l’huissier d’entamer la paye des ex-travailleurs. Cette nouvelle a été accueillie avec beaucoup de sourire et des émotions. Des éclaircissements sur les modalités pratiques de la paye ont été donnés. Pour Signabé Jérémie représentant des ex-travailleurs, les 4013 personnes bénéficiaires qui sont composées des ex-travailleurs, veuves et orphelins, percevront chacun un chèque de 3.000.000.

Cependant, une somme de 300.000 sera déduite sur le chèque de chacun d’eux pour permettre de payer les honoraires de l’avocat et la Taxe de Valeur ajoutée TVA à l’État. Mais ils ont refusé la dernière proposition. Pour les ex-travailleurs, les honoraires de l’avocat et la TVA sont à la charge de Esso. En attendant que Esso vire les 850.000.000 qui restent, Me Hissein Ngaro a saisi l’immeuble de Esso en guise de garantie. Signabé précise que la saisie sera levée le jour ou l’argent sera viré. Il ajoute également que le procureur général a rassuré les représentants des ex-travailleurs de son soutien et demande à Esso de verser le reste de l’argent en urgence afin d’éviter toute manifestation des ex-travailleurs. Ils aussi mis sur pied un nouveau comité de crise devant gérer les affaires courantes en attendant la mise en place d’une coordination nationale avec des textes pour mettre fin aux multiples petits bureaux. « Ce comité va gérer les affaires des ex-travailleurs sur le plan national. Tous les dossiers, les démarches au niveau de la justice, avec les avocats et autres seront désormais confiés à ce comité. Ceci nous permettra d’avoir les mêmes informations à tous les niveaux. Le comité de crise sera dissous quand la coordination nationale sera mise en place », explique-t-il.

Concernant la collecte de fonds pour la gestion des dossiers des ex-travailleurs, l’Assemblée est d’accord pour que le fonds soit déposé au compte de leur conseiller juridique Me Alain Kagonbé. Ce dernier sera assisté du président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Mahamat Nour Ahmat Ibedou.

Kouladoum Mireille Modestine

Assiégés depuis le vendredi 02 septembre 2022 par les forces de l’ordre et de sécurité, le siège du parti les transformateurs sis à Chagoua dans la commune du 7ème arrondissement a été libéré ce matin. Quelques 350 militants dudit parti arrêtés et détenus dans les différents commissariats sont aussi libérés. Nous nous sommes rendus ce matin au siège du parti les transformateurs pour prendre l’ambiance. Reportage.

Tout au long de l’avenue Pascal Yoadoumnadji, la joie des désormais ex prisonniers est à son comble. On peut voir des militants qui font la parade en chantant et sifflant. Au siège du parti se trouvent des jeunes militants qui sont venus en nombreux pour accueillir leurs camarades avec des chants, des youyous et des danses. Les désormais ex prisonniers sont enregistrés, consultés et soignés par des équipes de médecins, chirurgiens et infirmiers qui sont dépêchés pour la cause. Mako Allagombaye Cédric et deux autres ont été arrêtés depuis le samedi 03 septembre non loin du siège des transformateurs et garder au commissariat de sécurité numéro 1. Ils racontent que leur détention a été un plaisir car pour eux, ils ont été arrêtés parce qu’ils mènent une lutte juste. Ils révèlent également que les policiers étaient courtois à leur égard et les ont beaucoup encouragés. Mais ce sont leurs chefs qui ne sont pas favorables à ce que la famille vienne les visiter. « Nous sommes enfermés 24 dans une cellule de 1m30. Ce qui nous surprend est que les policiers nous disent qu’ils sont avec nous mais n’ont pas le pouvoir d’être avec nous. Cela nous a galvanisés et sommes à jamais déterminés à mener cette lutte pour la dignité du peuple tchadien », affirment-ils.

Pour les ex prisonniers, le Conseil Militaire de Transition a échoué lamentablement dans sa tentative d’intimider les militants du parti les transformateurs. Car, disent-ils, leur façon de faire les encourage au lieu qu’ils soient intimidés. Tant que le CMT ne laisse pas le pouvoir aux civils, il trouvera le peuple tchadien sur leur chemin. Ont-ils ajoutés.

Libéré lui aussi de sa prison depuis le siège de son parti, le président du parti les transformateurs Dr Masra Succès dit attendre les véritables raisons de cet acte de la part des pouvoirs publics. Entre temps, les militants des transformateurs vont panser leurs plaies, soigner leurs blessures, se régénérer et vont repartir à la charge parce qu’il s’agit selon lui, d’un combat pour la dignité du pays. « Les transformateurs ont juste demandé une égalité dans le nombre de participants au dialogue national ayant le droit de vote. On veut aussi avoir une garantie sur qui doit jouer quel rôle dans la suite de la gestion de transition pour nous permettre de définir ensemble les choses. Mais ils ne veulent pas », indique-t-il. Il souligne également qu’à travers l’incident qui s’est produit, le pouvoir à envoyer aux yeux du monde, l’image d’un pays qui est malade et qui a besoin d’une guérison collective.

A propos de l’assaut du siège des transformateurs, de l’arrestation, la détention et la torture de ses militants, Dr Masra Succès affirme  que les autorités savent bien que ce sont des arrestations et détentions arbitraires. Et si les transformateurs intentent une action en justice, ces intentions auraient pu permettre que le droit soit dit mais nous sommes des hommes et des femmes de paix alors aucune action en justice ne sera intentée. A révélé le président du parti Dr Masra Succès. Au milieu de toutes ces arrestations et détention, il signifie  que les transformateurs n’ont rompu aucun canal de discussion, ils peuvent même discuter avec le PCMT parce qu’ils sont des hommes et de femmes de dialogue, conclut-il

Kouladoum Mireille Modestine

Le meeting politique prévu ce jour 3 septembre 2022 par le parti Les Transformateurs n'a pas eu lieu. Succès Marsa et quelques proches collaborateurs sont toujours bloqués à l'intérieur du siège par la police et les militants jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre dans les rues d'Abena. Des violences inouïes ont été exercées pour rétablir l'ordre. Reportage.

Maintenu malgré l'assignation du président Masra, le meeting du parti le transformateur a eu lieu dans une ambiance électrique. De tirs de gaz lacrymogène par-ci, jet de cailloux par-là. L'accès dans le fin fond du quartier, surtout vers le siège du parti Les Transformateurs est interdite. Des journalistes ont été refoulés, d'autres furent même brutalisés ou encore arrêtés. Une scène de folie. La police GMIP a quadrillé presque tout le quartier. D'autres véhicules de police ou encore de la mairie rôdent dans les différentes rues, pourchassant les jeunes regroupés et les disperse à coup de gaz lacrymogène. Les jeunes qui se réclament militants des Transformateurs se forment en unité pour se défendre. Une unité rode avec la police, une autre brûle de pneu. Ces jeunes ont procédé au casse des vitres d'une voiture étatique. L'on note l’arrestation des plusieurs personnes, parmi eux se trouvent des journalistes.

Signalons, qu'aucun bilan officiel n'a été donné jusqu'ici, ni par le gouvernement de de transition, ni par le parti Les Transformateurs.

Abderamane Moussa Amadaye

La capitale tchadienne, N’Djamena, enregistre une pluviométrie qui dépasse les attentes cette année. Comme la plupart des arrondissements de N'Djamena, le 9e n'est pas épargné et plus particulièrement à Walia Tradex. Les dégâts sont énormes. Une partie du quartier y inclut le marché sont dans l'eau, des maisons écroulées et certains lieux sont inaccessibles. Le bilan s'élève à 5 morts, souligne la population. L'équipe d'Ialtchad est allé sur le lieu ce 1er septembre faire un constat. Reportage.

Il est 10h passé quand l'équipe d'Ialtchad a débarquée sur le lieu après plusieurs recherches et orientations sans succès. L'équipe a retrouvé l’endroit vers 12h30mn. Le lieu inondé se trouve juste en face de la forêt proche du cimetière de Ngondba et derrière la station-service Tradex. Une motopompe jongdong est installée pour pomper l'eau afin de déverser de l'autre bout de la route, dans le bras du fleuve Chari. De l'ouest  en plongeant vers le nord de ce quartier périphérique, les eaux sont à perte de vue, certaines habitations sont sous ses eaux, d'autres se sont écroulées. Une canalisation faite à la hâte ne dépassant pas un mètre draine les eaux stagnantes vers le lieu de pompage. Des jeunes de ce quartier se sont mobilisés sous une coordination pour apporter des solutions afin de soulager les sinistrés.

Koularambay Gérard, Coordonnateur des jeunes de Walia confie que leur coordination a été mise sur pied pour venir en aide aux populations touchées par les inondations. Il affirme qu'un travail a été fait depuis le mois de juin, mais arrivé au mois d'août, faute de moyen, ils étaient dépassés. « Une demande a été déposée dans la commune du 9e arrondissement, mais elle est restée sans suite, c'est ainsi nous avons écrit à la Mairie centrale pour nous appuyer, la réponse a été positive », a-t-il déclaré. Il ajoute « la mairie centrale nous a appuyé avec des poclins et des motopompes », dit-il.

Au sujet du bilan des inondations, M. Koularambay affirme qu'ils ont enregistré 5 cas de décès, des maisons écroulées et de personnes déplacées. « Une femme enceinte et un jeune de 12 ans ont été mordus par des serpents venimeux dans ses eaux et ils ont perdu la vie », explique-t-il. Il poursuit, « une maman gravement malade couchée, sa famille a appelé l'ambulance, faute de route, elle est morte » a-t-il vociféré. Il affirme aussi, « un autre jeune est décédé à la suite d'une bagarre rangée, faute d'intervention de la police appelée pour séparer. Cette dernière n'a pu intervenir à cause des eaux stagnantes à cause de l'obstruction par les eaux ». De même Kevin Issakha, un autre jeune, soutient qu'ils ont eu assez de difficultés pour le drainage des eaux. « N'eût été l'intervention du Maire central, Ali Haroun, l'installation du pompage serait difficile ». Il explique, « la population du quartier qui se trouve de l'autre bout s’est opposée, mais il a pu trouver le juste milieu et le travail a été fait », a-t-il confié.

Pour Mahamat Kerima Saleh, maire de la commune du 9e arrondissement, Walia Tradex n'est pas le seul quartier sous les eaux, plusieurs autres le sont dans le 9e arrondissement. Il affirme que beaucoup des efforts sont consentis dans l'entretien de routes et de canalisations, mais la saison pluvieuse de cette année a dépassé les espérances. À la question de correspondance adressée par les jeunes de Walia à son institution, le Maire confie, « si nous n'avons pas répondu positivement, cela veut dire que nous travaillons ailleurs, mais c'est notre devoir de venir à leur secours », a-t-il clarifié. Il poursuit à ce sujet que le gouvernement a débloqué 600 millions de FCFA gérés par la commune centrale sous une commission dont les maires des différents arrondissements sont des figurants, dit-il. « Si la mairie centrale a installé cette motopompe, c'est tout à fait normal, le gouvernement a financé. Nous sommes là pour les accompagner afin de sauver la population », dit le Maire. Il ajoute que la population est dans son droit de réclamer et de demander des explications sur la gestion de la chose publique, conclut-il.

Abderamane Moussa Amadaye

Le marché chinois situé dans le 9e arrondissement de N’Djamena est exposé après les inondations. Les légumes, poissons, viandes étalés dans les lieux immondices, l'équipe de Ialtchad Presse a fait une descente dans ce marché pour le constat. Reportage.

Marché chinois dans le 9e arrondissement est exposé aux maladies comme le choléra, la fièvre typhoïde suite aux inondations des eaux de pluie à répétition. Dès votre entrée les marchandises sont étalées sur les tables et dalles à la merci des mouches. Tout autour du marché les eaux stagnantes. Les hangars des vendeuses sont dans les eaux souillées bourrés des ordures accompagnées des odeurs nauséabondes qui contaminent les aliments y trouvant sur le lieu par les sécrétions des insectes de tous bords. Pour leur part, les vendeuses se lamentent par la voix de M. Solange, « nous sommes des vendeuses de poissons dans ce marché, nous nous débrouillions pour nourrir nos enfants, mais ce n'est pas le cas, le marché est entouré des eaux, il n'y a même pas de passage pour que les clients puissent accéder pour acheter nos produits, ça fait trois jours je n'ai pas vendu », déclare-t-elle.

Pour Issakha Begoto Kévin, « en réalité c'est le plus grand marché de quartier Walia vu l'atmosphère et l'engouement. Et le marché c'est un endroit que tout le monde vient pour s'approvisionner, hélas le marché est inondé. Si le marché est inondé, nous sommes en danger, nous ne sommes pas loin du choléra », dit-il. Il poursuit, et qu'avec tous les problèmes que les femmes sont confrontées, la mairie de 9e vient collecter de l'argent pour les taxes pour le droit de place alors que nous demandons à nos autorités de revoir leur politique afin soulager nos mamans et sœurs dans ce marché, conclut-il.

Ousmane Bello Daoudou

Certains établissements scolaires publics de la capitale, N’Djamena sont sous les eaux. Les cours de ces établissements scolaires publics sont inondés et l’administration peine pour accéder aux bureaux. Pourtant, la rentrée administrative est prévue pour le 15 septembre prochain. La rédaction Ialtchad Presse a sillonné quelques établissements publics de la capitale. Reportage.

La cour du lycée de N’djari situé dans la commune du 8e arrondissement ressemble à un bassin de rétention. Les bâtiments qui abritent les salles de classe et l’administration sont inondés. L’administration est alors obligée de faire un bureau de fortune sous un hangar pour gérer les affaires courantes.  Assis dans une chaise, Mounane Mahamat censeur du lycée de Ndjari se sert d’une autre chaise comme table de bureau pour travailler. L’accès à son bureau est interdit par les eaux de pluie qui ont inondé la cour de l’établissement. Pour lui, N’Djamena a enregistré une forte pluviométrie cette année. Et le lycée de N’djari ne peut pas faire exception. « L’accès au bureau est très difficile vu le niveau des eaux. Nous sommes obligés de rester sous le hangar pour recevoir les lauréats au baccalauréat qui veulent aller en étude ou composer les concours à l’intérieur du pays », explique-t-il. Selon le censeur, ce n’est pas pour la première fois que la cour du lycée de N’djari est inondée. Il appelle la mairie du 8e arrondissement au secours pour permettre à l’administration d’avoir accès aux bureaux. 

Si au lycée de N’djari la cour du lycée est inondée, au lycée de Habbena, l’eau est entrée dans les bureaux jusqu’à atteindre un certain niveau du mur. Et c’est malgré l’initiative de l’administration qui a mis les remblais dans une partie de la cour du lycée. Ce jeudi matin, le proviseur et ses collaborateurs ont retroussé leurs pantalons et leurs chemises pour évacuer l’eau dans leurs bureaux. En attendant la rentrée administrative prévue pour le 15 septembre prochain, l’administration doit fonctionner relève le proviseur du lycée de Habbena Agdy Bandja Appolo. Pour lui, la cour est un peu praticable en raison des remblais qui ont été mis. Mais les bureaux sont inondés parce qu’il n’y a pas un canevas pour permettre aux eaux de pluie de passer.  « Comme vous pouvez le constater, on a pataugé dans l’eau pour venir au bureau. Toutes les salles de classe, les bureaux, les tables-bancs et les chaises sont tous dans l’eau. Nous avons fait un travail rude pour libérer les bureaux des eaux ce matin. Nous demandons les ONG, les personnes de bonne volonté et l’État de nous venir en aide afin de sortir définitivement le lycée de Habbena de l’inondation, souligne-t-il.

Kouladoum Mireille Modestine
Sangnodji Francine

Présent au Tchad pour prendre part aux assises du dialogue national inclusif, Kaar Kaas Sonn a profité pour présenter son livre intitulé « pour l’amour de Camille ». Cet ouvrage parle de la présence constante de la secte Boko Haram au nord du Nigéria. La cérémonie de présentation s’est déroulée à l’hôtel Hermopolis à Moursal dans la commune du 6e arrondissement. Reportage.

Paru depuis fin 2014 en France, pour l’amour de Camille est présenté pour la première fois au Tchad par son auteur Kaar Kaas Sonn ce lundi 29 août. C’est un roman qui parle du terrorisme en Afrique et précisément au nord du Nigéria. L’auteur plonge les lecteurs dans une époque où les maux comme manque de croissance, de précarité, du chômage, de délocalisation ou de mondialisation devenaient familiers à la bonne humeur. L’auteur Kaar Kaas Sonn a tiré son inspiration d’une discussion entre amis sur la présence constante de la secte Boko Haram au Nigéria.

Pour lui, comment peut-on comprendre qu’un grand pays avec une armée aussi puissante comme le Nigéria s’incline facilement contre Boko Haram. « Dans le livre, il existe un personnage qui livre des colis au nord du Nigéria, mais ne sait absolument pas de quoi il s’agit. Cela peut être des armes, des munitions ou des bombes. Comme il travaille dans une ONG internationale, il respecte son cahier de charge qui consiste à livrer le colis. Ce personnage rencontre sur son chemin des Africains qui souffrent, mais il s’en fout éperdument parce que pour lui, l’Africain est fait pour être dans la douleur perpétuelle », affirme-t-il.

Kaar Kaas Sonn veut à travers ce livre inviter les Tchadiens au travail et non au palabre. À propos des palabres, Il souligne qu’il est invité à palabrer au dialogue national inclusif comme si les Tchadiens ont que des palabres à célébrer alors que normalement ils peuvent se réunir pour fêter l’anniversaire ou des réussites. « 30 ans après la conférence nationale souveraine, on m’a invité pour venir palabrer et je suis là. Nous ne sommes pas condamnés à la médiocrité. Aucun peuple n’a été créé par Dieu pour être intelligent ou développé. Ce sont des institutions qu’on met en place et on essaye de s’y fier pour développer les pays. Le paradis c’est le Tchad que Dieu nous a donné avec l’eau, le soleil et la terre ».

L’artiste appelle les hommes politiques et les autorités qui détournent l’argent  alloué à la construction des biens publics au profit de leur propre bien. En plus de cela, ces mêmes autorités refusent de créer les conditions pour que les firmes étrangères viennent investir dans le pays. Et ce sont les jeunes désœuvrés qui sont facilement récupérables par la secte Boko Haram, a-t-il ajouté. Selon lui, les gens veulent investir, mais sont désespérément découragés par les autres qui leur mettent les bâtons dans les roues. De son avis, on ne demande pas à l’État de créer des emplois, mais plutôt créer des conditions pour l’emploi. Les européens ont beaucoup d’argent qu’ils cherchent à les placer quelque part, mais le Tchad ne crée pas les conditions pour qu’ils viennent investir, a-t-il conclut.

Kouladoum Mireille Modestine

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