Le Point

Le Point (78)

La tomate est à la fois un légume et un fruit. Elle est consommée par les Tchadiens et particulièrement les N’Djamenois. Quelles sont ses vertus pour la santé ? Ndokain Jonathan Guirangar est Nutritionniste à la Direction de la Nutrition et de la Technologie Alimentaire (DNTA). Entrevue.

La tomate fraîche est l’un des aliments prisés par les N’Djamenois. Quels sont les nutriments qui s’y trouvent ?

Du point de vue botanique, la tomate est un fruit et un légume. Du point de vue nutritionnel, il est conseillé de consommer des fruits et des légumes. Cela tombe bien, la tomate est les deux à la fois. C’est une bonne chose d’en consommer. Le principal atout nutritionnel de la tomate c’est sa richesse en « vitamine C, E, B3, B5 et B9 appelées autrement acide folique important pour la santé. »  Du point de vue hydrique, la tomate est très riche en eau. Elle est composée à 95% d’eau. Du point de vue énergétique, en mangeant 100 grammes, elle vous apporte 20 calories. L’essentiel de cet apport énergétique est assuré par ses glucides. Elle a aussi de protéine et de lipide, mais en petite quantité.

La tomate est un légume qui renferme des nombreux minéraux tels que le potassium, le phosphore, le magnésium ainsi que les oligoéléments comme le fer, etc. En tant que nutritionniste je vous dis que c’est un aliment qui peut nous procurer vraiment la santé.

Existe-t-il plusieurs espèces de tomates ou certaines ne sont pas consommables ?

Excellente question, mais je ne peux vous répondre avec exactitude. Cela relève du domaine des botanistes. Mais à mon sens, la tomate qu’elle soit de n’importe quelle variété, les mêmes éléments nutritifs s’y trouvent. A ma connaissance, il y a plusieurs formes. Au total, il y a 8 principales formes : la forme aplatie, l’arrondie, la haute, la ronde, le cœur de bœuf, la cylindrique, de poil et de preuve.

Les Tchadiens consomment la tomate dans la salade, dans la sauce ou la mange toute crue. Quelle est selon vous la meilleure manière de la consommer ?

La bonne manière de consommer un aliment c’est de voir qu’est-ce que je cherche dans cet aliment. Voilà ce qui va conditionner la préparation. La tomate peut être mangée crue comme cuite. Généralement, certains aliments surtout les légumes lorsqu’ils passent au feu, perdent leurs substances nutritives. C’est pourquoi on conseille toujours de les manger crus. Cela permet de conserver les éléments nutritifs. Pour la tomate, sa consommation crue procure beaucoup de vitamine. La leucopénie permet de détruire nos cellules vieillissantes et les réparer.

Quels sont les avantages pour l’organisme ?

Il y a beaucoup des avantages. Elle est riche en vitamine A qui permet de lutter contre la cécité, la cataracte. C’est un parfait fruit pour lutter contre les radicaux libres qui sont des composés responsables de vieillissement prématuré de nos cellules. Alors si on en consomme autant, cela peut nous procurer une bonne santé. La consommation régulière de la tomate selon une étude récente permet de réduire de 20% le risque du cancer de la prostate et diminue le risque de cancer.

Que conseillerez-vous aux Tchadiens ?

La tomate est un bon fruit à consommer. Mon principal conseil: il faut bien les nettoyer avant de les consommer parce que les producteurs utilisent des pesticides pour protéger les tomates contre les insectes. Si la tomate n’est pas bien nettoyée, elle peut être à long terme un produit cancérogène. Donc nuisible à notre santé.

Propos recueilli par Moyalbaye Nadjasna

La centrale syndicale, la Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT), n’est pas entrée en grève lancée par la plateforme revendicative le lundi 11 janvier. Son Secrétaire général, Brahim Ben Saïd NOH explique pourquoi.

Pourquoi la CLTT n’est pas en grève ?

C’est vrai nous n’avons pas appelé à la grève par contre beaucoup de nos adhérents y sont allés. Il y a entre autres : le syndicat des enseignants du Tchad, le Syndicat des formations aux métiers (les lycées techniques et le lycée industriel) et bien d’autres.

Que pensez-vous de ceux qui sont en grève ?

Nous n’avons aucun intérêt a bloquer les autres. Nous avons juste décidé de ne pas prendre position. Et ne rien dire. C’est tout.

Qui ne dit mot consent ?

On n’est avec eux et non contre la grève. C’est un droit constitutionnel. Sauf que pour nous cette période n’est pas indiquée, mais c’est leur droit de faire la grève.

Pourquoi pensez-vous que la période de la covid-19 n’est pas indiquée pour déclencher la grève ?

Vous savez, la grève en cette période de la pandémie, on ne la suit pas tellement. Avant que la grève ne se déclenche, le gouvernement dans sa décision de confinement de la ville de N’Djamena, a fait exception à des services nécessaires. Nous sommes signataires de l’accord du 09 janvier 2020. Mais nous estimons que cet accord-là, le gouvernement a appliqué une bonne partie. Il ne reste que les 15% des primes, des avancements, des reclassements des agents et les frais de transport. Je crois que le gouvernement a commencé déjà a payé en décembre dernier, mais le ministère des Finances et du Budget a constaté que certaines personnes ont perçu deux fois. C’est pourquoi le ministère a suspendu les versements pour vérification. Mais ceux qui n’ont pas perçu, peut-être ils percevront leur dû à la fin de ce mois.

Comment rassurer ceux qui n’ont rien perçu ?

Nous avons rencontré le ministre de la Fonction Publique, son collègue de l’Éducation nationale et les Directeurs généraux des Finances et du Budget il y a 48h. Ils nous ont rassuré que concernant les actes de carrière des agents, notamment les avancements, un bon nombre a été enrôlé. Ils pourront en bénéficier d’ici à la fin de ce mois. Aussi, ils ont noté que les arriérés de 2018, 2019 et 2020 des primes de transport seront payés à tout le monde suivant une programmation. Le gouvernement a dit que c’est un problème de trésorerie, mais cela va se régler. Les autorités demandent à nos camarades de lever la grève parce que la période n’est pas indiquée. Alors, on espère qu’après réflexion, ils se décideront. Au cours de nos échanges avec le gouvernement, nous avons tous constaté que le gouvernement a aussi des manquements. Il communique moins, s’il communiquait à tout moment avec les syndicats on ne serait pas arrivé à cette grève. Dans un enjeu social, la communication et le dialogue sont nécessaires.

Il semble que votre centrale syndicale est pro-régime. Que répondez-vous ?

Écoutez, la grève c’est comme une guerre, elle se prépare. Elle a ses modalités. Il faut 6 jours francs de préavis pour informer son partenaire, ou son employeur. En fait, dans tous les pays, il y a des syndicats. Certains prônent le dialogue, d’autres font le forcing. Nous ne sommes pas, un syndicat progouvernemental ni proche du régime. Mais le gouvernement c’est un partenaire et nous le respectons.  Nous sommes loin du jeu d’hypocrisie. Seulement il faut être réaliste avec soi-même. Je pense lorsqu’on fait grève pour rien gagner c’est aussi dangereux. C’est un couteau à double tranchant et surtout vous risquerez de vous faire ridiculiser. Au Tchad, on peut faire plusieurs mois de grève et gagner son salaire ce qui n’est pas le cas sous d’autres cieux.

Parlons distribution des vivres aux démunis. Qu’en pensez-vous ?

La répartition est inéquitable et mal faite. Je trouve que ce n’est pas digne d’un tchadien. On ne peut pas donner à un tchadien un ou deux « koros » du riz, maïs ou haricots. C’est une injure à la population. La population tchadienne ne mérite pas cela. Non ! C’est injuste et anormal. Cette distribution ne sert à rien du tout. Ce que je déplore c’est que ce sont les mêmes personnes qui prennent la même chose. Dans mon quartier, il y a des personnes d’autres quartiers qui viennent prendre parce qu’elles sont insatisfaites. Tout le monde est vulnérable. Qui ne l’est pas ? Prenez, par exemple, les fonctionnaires retraités civils et militaires. Ils sont des démunis. Ils ne sont pas payés. Il y a aussi les veuves et les orphelins, il faut penser à eux.

Que pensez-vous des mesures sanitaires ?

Je propose à l’État de continuer la sensibilisation et des campagnes de distribution des cache-nez. C’est très important. Les caches sont vendues à 200F CFA voire plus. Faites un tour dans les ministères les kits de lavage des mains sont sans eau. Ce qui démontre le non-respect des mesures et le relâchement. Dieu merci, 60% de nos populations sont jeunes par rapport à certains pays, surtout occidentaux, les plus touchés, mais nous devons protéger les personnes de 3e âge.

Propos recueillis par Moyalbaye Nadjasna

Il a commencé le leadership dans le milieu jeune dès son entrée à l'université de N'Djaména. Il a été membre de la Chambre des délégués, puis secrétaire général de l'Unet. En 2014, Abakar Dangaya a été élu président national de cette organisation faîtière des étudiants. Avec son master 2 en Psychologie, le jeune Abakar a été élu le 4 décembre dernier, président du Conseil national des jeunes du Tchad (CNJT). Dans une interview exclusive accordée à Ialtchad Presse, il revient sur son programme pour la redynamisation de ce conseil et aborde les questions liées à la jeunesse.

Après votre élection comme président du bureau exécutif du Conseil national des jeunes du Tchad, quel est votre sentiment ?

C'est un sentiment de satisfaction, de reconnaissance et de gratitude à l'égard de tous ceux qui m'ont porté à la tête de cette organisation. Je voudrais profiter pour leur réitérer encore une fois de plus mes remerciements.

Après plusieurs tractations, pour une fois, votre élection a fait l'unanimité. Qu'est-ce qui est à l'origine selon vous ?

Pour moi, c'est tout d'abord ce sentiment de désarroi de toute la jeunesse tchadienne qui était en manque de repère. Il était question de trouver une personne qui peut inspirer et aspirer un petit peu de confiance pour le futur. C'est pourquoi nous étions plusieurs candidats en lice. Je pense que ce n'est pas la personne de Abakar Dangaya qui a convaincu l'électorat, mais c'est le plan d'action que Abakar Dangaya a proposé. C'est donc cette quête perpétuelle de confiance, d'une issue pour la jeunesse qui nous a porté à cette responsabilité.

Le CNCJ a longtemps souffert d'une léthargie qui n'a pas permis son épanouissement. Selon vous quels ont été les réels problèmes de cette organisation ?

C’était un problème d'organisation du fait des dirigeants. Le fait de demeurer longtemps à la tête de cette structure la rend obsolète dans la mesure où ce sont les mêmes personnes avec les mêmes idées qui finissent parfois de devenir un peu contre-productives. Ce qui fait que les jeunes avaient perdu confiance en ce conseil. Comme vous le savez, le bureau sortant à fait plus de sept ans à la tête du conseil alors que le mandat est de trois ans. En matière de leadership à la tête des organisations, parfois ça crée des soucis quand un dirigeant met assez de temps. C'est ce qui a fait que le conseil a perdu ses valeurs et un peu ses prérogatives. La jeunesse a perdu confiance en lui. Mais aujourd'hui, avec la lueur d'espoir qui a prévalu lors de ce dernier congrès, nous nous disons que la jeunesse attend beaucoup de nous et nous nous devons d'être vraiment prudents, organisés pour pouvoir relever ce défi.

Sur quoi repose votre plan d'action ?

Nous avons proposé un plan d'action axé sur 14 piliers avec un accent particulier sur l'unité de la Jeunesse. Nous disons que sans l'unité, rien n'est possible dans la mesure où les jeunes aujourd'hui ont beaucoup de talents, d'énergie et de qualités, mais ils sont en manque de soutien, d'orientations. Ils n’ont pas de parrainage alors que, avec un conseil digne et crédible, nous pouvons parrainer, orienter, appuyer ces jeunes-là. Pour nous il nous faut d'abord l'unité. En dehors de l'unité, il y a des problèmes qui concernent la jeunesse telle: l'emploi, la perte de confiance entre nous les jeunes et les décideurs publics, le volontariat, l'éducation, la citoyenneté et tant d'autres.

La politisation du CNCJ a longtemps été décriée. Que comptez-vous faire pour dissocier la politique des actions de votre organisation ?

Il faut reconnaître que le conseil est un intermédiaire entre le pouvoir public et l'ensemble de la Jeunesse. Il est au-dessus de toutes les organisations politiques. Le conseil représente toute la jeunesse. Il n'y a pas une jeunesse de l'opposition, il n'y a pas une jeunesse de la majorité, il n'y a pas une jeunesse de la société civile.  Ce que les gens ignorent, c'est qu'ils ont tendance seulement à limiter simplement le Conseil comme une organisation de la société civile. Maintenant, ce que doivent faire les membres du conseil c'est de ne pas prendre parti dans le cadre des positions politiques et autres.

En ce qui concerne la politisation, je pense qu'il y a une question des hommes. Ils n'ont peut-être pas compris les missions du Conseil. Celles-ci sont claires. En tant que représentants, on doit être dans la ligne même de ces missions.  Le défi est grand. Sortir de cette bannière de la "politisation" dépend de toute la jeunesse. Il faut que la jeunesse soit simplement unie en dehors de toute opinion politique. Ça nous déchargerait nous tous de toute critique et ça nous aiderait plus à réaliser des projets en faveur de la Jeunesse.

Quelles sont les actions prioritaires que vous comptez mener pour la redynamisation du Conseil national des jeunes du Tchad ?

J'ai toujours mis l'accent sur l'unité de la Jeunesse. Cette unité ne saurait se faire sans une redynamisation. Il y a prioritairement l'installation de toutes les coordinations provinciales du Conseil. Car on a 22 Provinces plus N'Djamena. Cela nous rapprocherait de toute la jeunesse, urbaine tout comme rurale.

Quel message avez-vous, au nom du Conseil national des jeunes à l'endroit de la jeunesse tchadienne ?

Nous ne sommes pas un appât pour quelqu'un. Nous ne sommes pas une marionnette pour quelqu'un. Aujourd'hui la jeunesse est divisée parce que tout simplement les hommes politiques utilisent cette jeunesse à leur guise. Dans tous les discours on dit la jeunesse est le fer-de-lance. La jeunesse est fer de lance que lorsque ces hommes politiques ont besoin d'elle. La jeunesse devient un problème lorsque ces hommes politiques arrivent à atteindre leurs objectifs. Pour moi, il est grand temps que chaque jeune se dit : « je dois me construire, je dois construire mon pays », au lieu d'accepter aveuglément de suivre des gens qui ne vont jamais nous rendre la vie facile.

Propos recueillis par Maurice Ngon Lokar

Le Projet d’appui aux réfugiés et communautés d’accueil (PARCA) a été lancé le 8 novembre dernier à Koumra, chef-lieu de la province du Mandoul, par le chef de l’État, Idriss Déby Itno.  Ialtchad Presse a rencontré le coordonnateur national du projet, Japhet Doudou Beindjila, revient sur le bien-fondé de l’initiative. Entrevue.

Bonjour, monsieur, le coordonnateur national ! Qu’est-ce que le Projet d’appui aux réfugiés et communautés d’accueil ?

C’est un Projet d'appui aux réfugiés et aux communautés d'accueil. C’est une initiative du gouvernement de la République du Tchad qui a bénéficié de l'appui financier et technique de la Banque Mondiale pour aider les ménages vulnérables qui sont autour des camps des réfugiés et également les réfugiés eux-mêmes. L'idée c'est de faire en sorte qu'il y ait un équilibre entre les réfugiés et les communautés hôtes. Depuis toujours, les réfugiés ont bénéficié de l'appui de tous les partenaires. La Banque Mondiale et le gouvernement ont réfléchi. Et ils ont constaté un déséquilibre. Il fallait corriger cela à travers le PARCA. Le but est de diminuer les tensions autour du partage des ressources naturelles entre les réfugiés et les communautés hôtes.

Pourquoi avoir choisi la province du Mandoul ?

C'est simplement parce que nous avons également des réfugiés dans le Mandoul, à Moïssala. Mandoul fait partie de la province qui appuie le projet. Comme je le disais, l'idée c'est d'amener le changement au sein des communautés hôtes qui sont autour des camps. Les Tchadiens ont beaucoup souffert de cette crise des réfugiés qui a envahi le Tchad depuis quelques années. Ils sont là sur le sol tchadien, on a utilisé les mêmes ressources, les Tchadiens ont tout donné pour les réfugiés. Maintenant ils sont devenus plus pauvres que les réfugiés. Donc il faut corriger ce déséquilibre. Et apporter un appui aux Tchadiens qui ont accueilli leurs frères réfugiés de la Centrafrique, du Soudan etc.

Quels sont les domaines d'intervention ?

Il y a deux composantes clés. La première composante est le renforcement des infrastructures communautaires. Le projet va investir dans la construction des écoles et des centres de santé, des châteaux d'eau pour renforcer la communauté hôte. Nous allons également construire des écoles dans les camps des réfugiés et là où il y a un besoin. S'il n'y a pas de besoins, nous allons faire tous ces investissements dans les camps donc ce sont les Tchadiens qui vont bénéficier de cet appui.

La deuxième complaisante est le transfert monétaire non conditionnel. Ce sont les filets sociaux. Sur la base des enquêtes que nous réalisons, nous arrivons à identifier les ménages vulnérables, c’est-à-dire pauvres. Dans le Tchad profond, vous trouverez des gens qui vivent dans des difficultés. Ce sont ces gens-là qui sont nos cibles. Le PARCA s’attaque à leurs problèmes, on essaie d'apporter des ressources financières directes. C'est de l'argent qu'on donne à la communauté, en raison de 45 000 FCFA par trimestre. On donne à chaque ménage qui est identifié et sélectionné. Nous avons une base de données, sur la base d'une enquête. Nous avons eu à la phase pilote. Les résultats sont très encourageants. Tous ceux que nous avons appuyés, 96% sont des personnes démunies. C'est l'étude qui a montré cela. Et c'est cela qui nous encourage. L'appui continu des plus hautes autorités est présent et nous exécutons leurs orientations.

D’autres provinces sont concernées par le projet ?

Nous intervenons dans 7 provinces du Tchad, là où il y a les réfugiés, dans un rayon de 25 kilomètres à savoir : Logone oriental, Ouaddaï, Lac, Wadi Fira, Ennedi Est, Moyen Chari et Mandoul. En ce qui concerne la proportion de financement, nous appuyons à 70 % la communauté hôte et 30 % pour les réfugiés.

Important à savoir : d’un montant global d’environ 67,5 milliards de FCFA, le PARCA couvre, à travers les programmes Filets sociaux, 130 000 ménages pauvres et vulnérables. Ces derniers sont bénéficiaires des transferts monétaires non conditionnels et des subventions d’activités productives, dont 18 800 ménages vulnérables de la province du Mandoul.

Entrevue réalisée par Maurice N’gonn Lokaar

La fête de Toussaint est célébrée tous les 1ers novembre de chaque année à travers le monde par les fidèles de l’Église Catholique. Quelle est l’origine et le sens de cette fête ? ABBE Allangomadji Hony Maximes, responsable de la Paroisse Saint-Paul de Kabalaye répond. Entrevue.

Que signifie la Toussaint ?

Abbé Allangomadji Hony Maximes,

Nous célébrons dans quelques heures de la Toussaint comme vous venez de le dire. C’est une fête que nous fêtons comme Noël ou la pâque. C’est une grande fête chrétienne qui célèbre la sainteté des hommes et des femmes qui ont témoigné de leur foi en Jésus-Christ. Dans le calendrier liturgique catholique, nous avons des Saints. Nous portons leurs noms. Nous les fêtons tout au long de l’année liturgique. Il y a aussi des saints de l’église que les humains ne connaissent pas. Ils sont vivants en présence de Dieu parce qu’ils ont vécu ici sur terre. En fêtant Toussaint, nous demandons aussi de la communion avec les saints à toutes ces personnes qui vivent dans la félicité de Dieu. Ils prient Dieu pour nous parce qu’ils contemplent déjà la face de Dieu. Telle est la célébration de la Toussaint en un mot. Dans la Sainte Bible au livre d’Apocalypse, qui nous sert de la lecture demain, dans sa vision, Saint-Jean a vu, ceux qui sont marqués par le sceau de Dieu et qui sont au nombre de 144 000 en raison de 12 000 par tribus sur les 12 tribus d’enfants d’Israël. Cela concerne ceux qui sont connus. Cependant dans la suite de sa vision il a vu encore une multitude innombrable des gens que lui-même affirme de ne pas connaître. Il a fallu qu’un vieillard lui explique que « cette foule est composée de ceux qui ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau. C’est-à-dire ceux qui ont témoigné de leur foi ici sur terre. Témoigner c’est la traduction littéraire du mot martyr. Le grand martyr ne consiste pas seulement à mourir, mais c’est de manifester l’amour quotidien dans notre vie.

Fêter la Toussaint dans un contexte différent cette année avec la Covid-19. Comment la fêtez-vous ?

Abbé Allangomadji Hony Maximes,

Dans le contexte de la pandémie, nous essayons de voir, depuis la reprise des activités dans les églises, toutes les dispositions ont été prises pour que les célébrations eucharistiques soient limitées à un nombre acceptable. Les fidèles respectent la distanciation sociale. Nous célébrons cette fête en respectant toutes les consignes données par nos autorités religieuses. Même dans la salle, les bancs sont marqués laissant la distance entre les personnes et c’est ce qu’on va continuer à faire.

Vous parlez d’une mauvaise compréhension de la Toussaint, que voulez-vous dire exactement ?

Abbé Allangomadji Hony Maximes,

Une équivoque est à lever. Nous avons une mauvaise compréhension de la Toussaint. Lorsqu’on parle de la Toussaint, nous pensons directement aux défunts. Les fidèles viennent à la célébration en pensant à ceux qui sont morts. Mais ce n’est pas la fête des Morts. Rappelons-nous de la parole que Jésus Christ a dite à Marie de Magdala le dimanche de Pâques le matin, le 1er jour de la semaine après sa mort, « pourquoi chercher parmi les morts le vivant ? » Nous avons l’obligation les saints dans la communion de prier pour les morts parce qu’ils sont en train de traverser une période de purification. L’Église appelle ce lieu le purgatoire. Mais la célébration de la fête n’est pas pour aller aux cimetières. C’est une joie parce que Dieu a permis à l’humanité de vaincre le mal. Et de vivre en sa présence dans son paradis. C’est ce que nous célébrons. Nous célébrons aussi notre espérance, nous les vivants qu’en témoignant Le Christ ici sur terre. Nous allons avoir accès à cette vie de félicité avec Dieu. C’est le 02 novembre que nous allons commémorer avec les fidèles, toutes ces personnes qui sont mortes pour que par nos prières Dieu puisse leur accorder la grâce du péché qu’ils n’ont pas pu obtenir ici sur terre pour entrer dans son royaume.

Entrevue réalisée par
Moyalbaye Nadjasna

Aperçu historique de l’accession à l’Indépendance

Le Tchad célèbre ce 11 août, le 60e anniversaire de son accession à l’indépendance. Pour mieux comprendre la base de cette libération du joug colonial, Ialtchad Presse s’est entretenu avec l'historien Sali Bakary.

L’aperçu historique de l’accession du Tchad à l’indépendance doit être mis en rapport avec la Seconde Guerre mondiale, estime Sali Bakary.  Après cette guerre, dit-il, la France qui était la puissance colonisatrice a pris un certain nombre de mesures qui ont accéléré le processus de l’indépendance. « A la faveur, les colonies francophones ont pu accéder à l’indépendance. Le Tchad avec », affirme-t-il. Les mesures prises étaient entre autres la suppression de l’indigénat, la liberté de créer de syndicats, des partis politiques entre autres.

Le bilan

Pour ces 60 ans d’indépendance, l'historien affirme qu’il y a du progrès. « Beaucoup a été fait sur le plan quantitatif, mais qualitativement médiocre. Des infrastructures sanitaires et éducatives ont été construites, mais manquent d’équipements ». 

L’action politique

Sali Bakary déplore que l’armée soit utilisée comme un moyen d’accéder au pouvoir, mais aussi comme un moyen de protéger ce pouvoir. Ce qui, malheureusement, empêche une alternance pacifique au pouvoir. « Ça dénote de la particularité tchadienne qui fait que depuis le 22 juillet 1966, date de la création du Frolinat, le système politique tchadien est pris en otage. L’arme est utilisée comme un moyen d’accession au pouvoir, mais aussi comme un moyen de protéger ce pouvoir », affirme celui qui est également enseignant d'histoire à l'école normale.

M.Bakary s'est également prononcé sur l'élévation du président de la République, Idriss Déby Itno, ce 11 août à la dignité de Maréchal du Tchad. Pour lui, le récipiendaire mérite cette dignité de Maréchal du Tchad, car il a consacré toute sa vie à l’armée. « Il est le rare sinon le seul chef d’État qui va sur le terrain de guerre. Tous ces éléments méritent d’être pris en compte », dit le professeur.

Entretien réalisé par Ngonn Lokar

Il ne laisse personne indifférent à tel point que ses amis et ses adversaires politiques le surnomment tantôt « feu de brousse » tantôt « le bulldozer ». Il cogne fort et encaisse tel un boxeur. Plusieurs fois ministres, une fois Secrétaire Général à la Présidence, il est aujourd’hui Secrétaire Général adjoint, chargé de la communication du parti au pouvoir. Ialtchad Presse reçoit Jean Bernard Padaré. Entrevue.

Vous avez gagné la bataille de Bohoma, mais on vous a très peu entendu sur la bataille contre le coronavirus ?

Ce n’est pas le MPS qui a gagné la bataille de Bohoma. C’est l’Armée Nationale Tchadienne (ANT)...

…On dit qu’on vous a beaucoup entendu sur cet événement …

c’est l’ANT qui a gagné la bataille de Bohoma. Et vous savez l’unanimité que cela a fait au sein de la classe politique. Que ça soit la majorité comme l’opposition cette victoire a été unanimement salué. Il y avait eu une union sacrée autour de notre armée. Maintenant parlant de la maladie du coronavirus, vous dîtes que cette bataille n’a pas été gagnée ? Elle a été largement gagnée. Ce n’est pas de la langue de bois parce que c’est vrai.

Vous dîtes que la bataille a été très bien menée, mais pourquoi on a dissous le comité de veille pour que le président reprenne, lui-même, les choses en main ?

Il faut replacer les choses dans leurs contextes. Le comité de veille a été mis en place lorsqu’on a eu le premier cas de contamination au coronavirus. Il fallait une thérapie de choc, paré au plus urgent. C’est comme cela que le comité de veille a été mis en place. C’est d’ailleurs ainsi que les mesures barrières ont été édictées, le couvre-feu. Pas des mesures ont étés prises. Donc je pense que le comité de veille a vécu.

N’est-ce pas là un aveu d’échec ? Le Président à d’autres choses à faire. Vous, on ne vous a pas entendu au sein du MPS sur ces ratés.

Il n’y a pas eu des ratés en tant que tels. Il ne faut pas créer de la polémique…

Padaré il y a eu la convention signée entre le comité de veille et la Fondation Grand Cœur (FGC).

C’est un faux débat. Je reviendrai si vous le permettez. Il n’y a pas eu des ratés. Le comité de veille a accompli sa mission avec professionnalisme. Ce comité n’a pas été dissous. Il lui a été substitué le comité de gestion de crise.

Après les dénonciations de l’opposition….

Ça n’a rien à voir. Je disais qu’il fallait passer à une deuxième étape. Les gens aiment les polémiques stériles inutiles. Dans notre camp nous ne voulons pas rentrer dans cette guéguerre.

Pourtant vous-même êtes intervenu, M. Padaré

Oui j’étais obligé d’intervenir parce qu’il y avait des amalgames qui étaient faits.

Vous êtes le porte-parole du MPS, pas de la Fondation Grand Cœur 

Très bien. Je vais m’expliquer. Lorsqu’on dit, la FGC travaille pour le compte du MPS, nous nous sommes tus pendant longtemps. C’était devenu lithanique. Le député que vous avez cité passait son temps à surfer sur ce qui est devenu son argumentaire pour se refaire une virginité politique. C’est pourquoi c’est un faux débat.

15 milliards de francs CFA ont été annoncés comme investissement. Le lendemain, le Comité de veille signe une convention avec la FGC qui appartient à la Première Dame.

N’est-ce pas un conflit d’intérêt ou apparence de conflit d’intérêts ? Est-ce que ça ne pose pas un problème d’éthique ?

Qu’est-ce que vous entendez par conflit d’intérêts ? Je comprendrais que des gens qui n’ont jamais eu à gérer les fonds publics puissent tenir ces propos. Mais quelqu’un qui a été ministre d’État, qui a été aux affaires peut dire cela. Quand le Président annonce 15 milliards, ce ne sont pas des espèces sonnantes et trébuchantes. Il y aura des fonds qui vont être mis, mais aussi des fonds qui proviennent des partenaires. La Fondation Chantal Biya, Danielle Mitterrand ou Mme Sassou vivent de quoi ? Ils vivent des dons et legs.

Êtes-vous en train de dire que les 15 milliards sont un don ?

Je veux simplement dire que la FGC n’a pas eu 1 centime des 15 milliards que le président avait annoncés. Et le conflit d’intérêts, le délit d’initié il faut que les gens lisent bien la notion. Il faut que ceux qui disent cela s’entourent de juristes.

Le comité pouvait lancer un avis d’appel d’offres en urgence. Non ?

Mais vous amusez ou quoi ? On est face à une urgence. Vos voulez qu’on lance un appel d’offres pour attendre un mois, 2 mois. Il y aura 1000 candidats qui vont soumissionner et on va trier, etc. Pendant ce temps, les gens ne meurent pas ? Ceux qui dénoncent on est prêt à les entendre, mais ce sont des attaques politiques.

Vous dîtes ceux qui dénoncent visent quelque chose. Qu’est-ce qu’ils visent ?

Se refaire une santé politique. Je prends un exemple simple dans ma province, le Mayo Kebbi Ouest près de 4000 personnes opérées de la cataracte par la FGC. Et ce n’est pas des fonds publics.

N’est-ce pas à l’État de jouer ce rôle ? 

Depuis que je suis né, je n’ai jamais vu une caravane de la santé opérer les citoyens à Léré où je suis né. La Fondation l’a fait et a opéré 500 personnes.

Justement est-ce que la FGC ne s’accapare pas du rôle du ministre de la Santé ?

Non. Elle ne s’en accapare pas. Si le ministère de la Santé est incapable d’assumer ses responsabilités, c’est son problème. Et il faut que cela passe par le ministère de la Santé ?

Padaré ça fait 30 ans que votre parti est au pouvoir. On ne voit pas des débats.

S’il y a un parti où il y a de vrais débats, c’est le MPS.

Pourtant on ne vous entend pas…

Les débats internes vous voulez qu’on le fasse sur vos plateaux…

Padaré il ne s’agit pas de vos débats internes. C’est de vrais débats publics qu’il s’agit.

Il y a des débats. Par exemple lors d’un congrès le président fondateur peut exprimer une idée et les militants peuvent la rejeter.

Quel bilan faites-vous ?

Le bilan est plus que positif. Vous avez les réalisations sur le plan des infrastructures, des libertés, la construction des centres de santé, des hôpitaux, etc. Je sais que vous avez fait l’Université du Tchad avant de continuer à Montréal au Canada. Avant il n’y avait qu’une seule université.

Vous avez fêté les 30 ans du parti à Mongo, capitale du Guerra. Le président de la République était absent. C’était un flop ou une réussite ?

Non pas du tout. Le président devait venir, mais il était appelé pour une mission plus importante. Les 30 ans, on peut les « re-fêter » à tout moment ou le 1er décembre prochain.

Donc c’était un flop ?

Non ce n’est pas un flop du tout. Il y avait une réunion sur la crise libyenne, le président à une expertise et c’est à bon droit qu’il a choisi de se rendre à cette rencontre.

Les élections sont fixées pour décembre 2020 par la Commission Nationale Indépendante. Est-ce que c'est réaliste ?

Banco ! Nous sommes prêts.

Les élections auront lieu ?

Ce n’est pas nous qui décidons. C’est la CENI, organe indépendant.

Je repose ma question autrement. Est-ce que c’est réaliste les élections législatives en 2020 ?

Je vous réponds les yeux dans les yeux pour vous dire que nous dépendons du chronogramme de la CENI. Si elle nous dit qu’il y aura les élections en décembre ou elle reporte, on est prêts.

La 4e République, vous êtes un des pères, quel bilan vous faites ? Tous les pouvoirs sont à la présidence.

Cela dépend de quel côté on se situe. Quand on est du côté de ceux qui ont contesté, on dira que c’est un échec. Quand on a été comme moi acteur, au cœur de la création de la 4e République c’est un succès. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus dispersion des moyens.

Vous exposez le Président

Non on n’expose pas le président. C’est un homme d’action. Il aime agir. Et vous avez vu quand il était question d’aller à Bohoma, il a troqué son « djellabia » contre le treillis.

Padaré, pour vous le Corona virus, comité de veille, comité de gestion, MPS 30 ans, vous comme homme politique : travail impeccable. C’est ça ?

Je ne vous ai pas dit que tout est impeccable, mais tout est perfectible. Le plus important ce que ça avance. Peindre tout blanc, d’un côté et tout noir de l’autre, le manichéisme n’est pas ma conviction.

Réalisation Bello Bakary Mana

Regardez l’interview complète sur le plateau du LE POINT ici :

La jeune cinquantaine bien rodée, l’allure calme, le ton posé et le verbe mesuré, le cinéaste et documentariste Issa Serge Coelho est passé dans nos studios pour parler du cinéma tchadien et de la culture en général. Entretien.

Vous êtes peu connu du public, très discret. Qui êtes-vous Issa Serge Coelho?

Je suis tchadien né à Biltine, ville de l’Est du pays. J’ai eu une enfance heureuse comme beaucoup d’autres dans cette ville avant que ma famille ne décide de s’installer à N’Djamena, la capitale. J’ai connu les affres de la guerre comme la plupart des tchadiens de ma génération. J’ai connu l’exil, conséquence de cette guerre des années 79-80, notamment au Mali où j’ai fait mon collège et le Lycée. Ensuite, l’exil s’est poursuivi en France où j’ai fait des études supérieures en Histoire à la faculté et en Cinéma à l’École Supérieure de réalisation audiovisuelle. A la fin de cette formation j’ai fait un stage. Ensuite, j’ai travaillé comme cameraman pour les chaînes françaises France3, Canal+ et M6. L’envie de faire des films m’obstinait.

Pourquoi avoir choisi de rentrer au pays?

Je dirais que c’est l’appel du pays, autrement dit « l’appel du cordon ombilical ». Une envie viscérale de garder un lien fort avec le Tchad, de parler de ce pays à travers le cinéma. Je l’ai fait grâce à mon premier film, une fiction intitulée « Taxi pour Aouzou » présenté au FESPACO 93 à Ouagadougou au Burkina Faso.

De quoi avez-vous voulu parler dans ce film?

Simplement parler du Tchad. C’est comme une lettre aux amis. J’ai choisi de le faire à travers la journée d’un taximan sur fond du décor de la ville de N’Djamena. Le taxi, c’est le tour de contrôle très réaliste de nos vies. Les gens se rencontrent dans le taxi, ils se mélangent, ils se parlent sans forcément se connaître. Le taxi permet de saisir les réalités. C’est une tranche de la vie réelle.

Vous êtes le « M. cinéma du pays », « le gardien du temple », comment se porte l’industrie du cinéma Tchadien?

Il n’y a pas d’industrie cinématographique au Tchad. Une industrie, c’est une organisation avec un cadre fixe, des fonds, des sociétés de production, des écoles, de la production soutenue etc. Il y a des Tchadiens qui font des films. Ils s’organisent pour le faire par le besoin d’expression. C’est tout.

Il y a une culture cinématographique bien ancré.

Il y avait mais cette culture a disparu. Il y a par contre une cinéphilie. C’est-à-dire des personnes qui s’intéressent au cinéma. Pour avoir une nouvelle culture cinématographique, il faut construire de nouvelles salles de cinéma, sensibiliser les parents pour qu’ils amènent leurs enfants avec eux dans des vraies salles de cinéma. Leur faire découvrir la différence entre voir un film à la maison, peu importe le support, et un film en salle. C’est différent.

Construire des salles de cinéma? Qui va le faire?

L’État doit s’impliquer et trouver la bonne formule. Il y a les associations de la Société civile, les Partenaires techniques et financiers du pays, les mécènes etc.

Pourquoi vous les grandes figures du Cinéma tchadien, vous ne bougez pas?

Nous bougons. Par exemple, Mahamat Saleh Haroun et moi nous faisons de notre mieux. Présentement, nous n’avons pas de l’écoute dans la machine administrative et politique responsable de ces questions. Nous n’avons pas comme on dit des entrées. A l’époque de M. Khayar Oumar Defallah on avait de l’écoute. Il y avait eu aussi un grand espoir, qui a tourné court, avec le passage éclair de Mahamat Saleh Haroun au Ministère de la Culture. Les jeunes nous n’avons pas démérité pour les aider. Ils n’étaient pas intéressés au début parce que l’entourage immédiat leur dit que le cinéma n’est pas un métier d’avenir. Depuis quelques temps cela a changé. Les jeunes ont compris. Ils sont de plus en plus intéressés. Il y en a même un qui a commencé a émergé.

Pourquoi c’est si difficile?

Parce qu’il n’y a pas un cadre fixe. Depuis 12 ans nous nous battons pour que l’artiste ai un statut. Rien. Pas de volonté politique du Ministère. L’artiste tchadien n’est rien. Il n’est pas reconnu dans son propre pays. Il travaille comme à la sauvette. Il ne paie pas la cotisation à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Nous avons poussé pour que ça aboutisse. Nous avons amassé de l’argent et avons organisé une rencontre pour réfléchir et faire des propositions. C’est rester sans suite. Au Ministre de la Culture, il faut un homme de culture ou quelqu’un qui a une vision pour la Culture. Nous nous sommes battus par exemple sur la redevance audiovisuelle sur la téléphonie. Elle est 10 francs par jour donc 300 francs par mois. 300 millions étaient destinés aux artistes sur 7 milliards. Une loi à cet effet a été votée, adoptée et promulguée. Ensuite, rien. Nous n’avons jamais vu la couleur de cette somme. Où est passé cet argent? D’ailleurs, cette loi est caduque depuis 3 ans.  

Le poste vous intéresserait-il si on faisait appel à vous?

Non, je suis un homme de terrain. Je ne connais rien à l’administration publique et à la politique. Bref, je ne suis pas politique.

Vous êtes le gérant du Cinéma Le Normandie. Qu’en est-il du contentieux?

Écoutez, c’est un problème simple et compliqué en même temps. La bâtisse n’appartient pas à l’État. C’est une propriété privée qui a été vendue. Il s’est avéré que 2 personnes se réclament propriétaires. L’un semble-t-il a eu gain de cause. L’État a rénové le bâtiment à l’occasion du cinquantenaire sans être au courant du différent foncier qui existait. Figurez-vous qu’à l’époque de la réouverture, c’était la première salle de l’Afrique francophone la plus moderne. Bref, l’État n’est que locataire. Et moi le gestionnaire par l’entremise du Ministère de la Culture.

Au delà du Cinéma, comment relancer la Culture en général au Tchad?

Il faut que les autorités prennent conscience de l’importance de la culture. Elle est un plus à notre identité et un plus à notre économie. Ces derniers temps, il y a comme un déclic des autorités. Les choses changent. Il y a par exemple le Festival Dary et le Festival Sahélo-saharien, des excellentes initiatives. Il faudra les améliorer. Les ouvrir en impliquant ceux qui ont des nouvelles idées. Il faudra éviter de verrouiller ces 2 manifestations culturelles. Par exemple, il faudra penser à déplacer le Festival Dary de la Place de la Nation. Aussi, il faut le « défolkloriser » un peu. Enfin, ces deux évènements constituent les 2 piliers sur lesquels on veut relancer ou rebâtir l’industrie culturelle du pays on va dire...

Quelle réflexion vous avez envie faire pour clore cet entretien?

Le Tchad est un beau pays mais son image est mauvaise hors de nos frontières. On associe trop le Tchad à la guerre. C’est vrai que nous avons beaucoup guerroyé entre nous. Il faut changer cela par la culture et le sport. Aussi, je ne peux pas clore sans faire un clin d’œil à Ialtchad. Voilà un nom évocateur et fédérateur. C’est notre maison familiale. Merci d’être présent dans la durée aux côtés des artistes.

Bello Bakary Mana

« La paix n’a pas de prix. Nous allons continuer toujours, tant que nous pouvons, à œuvrer pour que la paix puisse un jour revenir dans notre pays. » Delphine Kemneloum Djiraïbé 

Avocate et militante des droits de l’Homme, Delphine Kemneloum Djiraïbé a fondé en 1993 l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (Aptdh) dont elle a été présidente pendant dix ans. Lauréate du prix Robert F. Kennedy pour les droits de l’Homme, elle est aujourd’hui la coordinatrice nationale du Comité de Suivi de l’Appel à la Paix et à la Réconciliation au Tchad. A l’occasion de la conférence de presse que son Comité a tenue en date du 21 février 2006 à Paris, Ialtchad Presse lui a proposé de réaliser la présente interview pour laquelle elle n’a pas hésité un seul instant, en dépit de l’acharnement de la presse internationale autour d’elle.

Ialtchad Presse : Me Delphine Bonjour. L’Appel à la Paix est-il entendu par tous les Tchadiens ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Nous pensons que c’est l’unique voie de sortie de crise crédible en ce moment. Les politico-armés eux-mêmes réclament un espace de dialogue. Les Partis politiques de l’opposition à l’intérieur réclament un espace de dialogue. Les populations expriment leur ras-le-bol par rapport à la situation de non-paix que nous vivons, par rapport à la situation de prise de pouvoir par les armes. Le pouvoir fragilisé essaye de se maintenir mais de toutes les façons, nous pensons qu’il faut absolument s’engager dans un processus de paix et nous continuons de porter le message là où il doit être entendu et nous espérons que les pouvoirs politiques au Tchad entendront ce message qui est salutaire pour tout le monde.

Ialtchad Presse : De 2002 à 2006, cela fait quatre ans que vous vous battez pour la promotion de la paix au Tchad. Où en êtes-vous et quel bilan avez-vous à présenter aujourd’hui ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : La paix n’a pas de prix. Nous allons continuer toujours, tant que nous pouvons, à œuvrer pour que la paix puisse un jour revenir dans notre pays.

Ialtchad Presse : Vous-vous opposez à la tenue d’une élection présidentielle qui est prévue en mai prochain. Est-ce que le président Deby qui s’est donné les moyens d’être reconduit au pouvoir va accepter cela et pourquoi vous êtes contre la tenue de ces élections ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Tout le monde sait que dans les conditions actuelles, on ne peut pas parler d’élection au Tchad parce que les recensements ont été mal faits. Techniquement, aucune administration au Tchad en ce moment n’est en mesure d’organiser des élections. Beaucoup de personnes liées au pouvoir ont pris les armes parce qu’elles ne croient plus aux élections tel que ça se passe maintenant. Le pouvoir a rompu déjà un consensus national en procédant à la modification de la Constitution et nous pensons qu’il ne va pas encore rompre ce consensus national qui est claire et qui dit que les conditions ne sont pas réunies pour aller aux élections.

Ialtchad Presse : Comment votre Comité entend faire un contre poids face à Deby ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Nous avons une base assez large qui nous permet de porter le message que nous portons. Nous, en tant que Comité de Suivi, voulons jouer un rôle de médiation dans ce processus. Nous renfermons en notre sein les Associations de la société civile, les Associations de Droits de l’Homme, les Syndicats et autres qui ont des stratégies de mobilisations populaires pour faire des revendications. Les Associations de la société civile et les Partis politiques de l’opposition se mobiliseront pour faire un contre poids réel contre Idriss Deby s’il persiste à aller aux élections.

Ialtchad Presse : Pourquoi une conférence de presse portant sur l’Appel à la Paix et à la Réconciliation au Tchad aujourd’hui, quand on sait d’ores et déjà que tout le monde est en train de fuir le régime pour aller s’armer afin de revenir le combattre, de chercher à le renverser ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Nous avons fait une analyse du contexte socio-politique au Tchad et nous avons estimé que la solution serait la mise en place d’une démarche pour la paix et c’est ce que nous proposons. En tout état de cause, nous pensons que le message de paix doit être porté et reste valable dans tous les scénarios, dans toutes les circonstances.

Ialtchad Presse : Comment entendez-vous organiser le processus du dialogue politique que vous prônez tant au Tchad ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Le processus du dialogue peut s’organiser autour de trois thèmes 
- La mise en place des processus institutionnels de transition ;
- La réforme du secteur de sécurité ;
- La mise en place des mécanismes de réconciliation populaire.
Il faut évidemment qu’un comité de pilotage réfléchisse à cela avec le mandat du gouvernement, pour pouvoir donc réfléchir au contour de cette transition, réfléchir à un calendrier électoral et réfléchir à un processus de dialogue national qui va discuter des détails de tout ce que va comporter la transition. Nous pensons qu’un tel dialogue doit s’organiser et peut s’organiser si la Communauté internationale s’y implique en créant les conditions de sécurité nécessaires en face des organes de sécurité interne qui sont complètement en état de désagrégation et en face de la multiplication des armes et des foyers de tensions au niveau interne.

Ialtchad Presse : Avez-vous suggéré ces propositions à la Communauté internationale et quelle en est sa position ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Nous avons suggéré cela à la Communauté internationale qui nous a écoutés pour le moment. Nous attendons sa réaction.

Ialtchad Presse : Le Comité de l’Appel à la Paix déclare devant la presse tout à l’heure que Déby n’est pas garant fiable de la paix et de la stabilité au Tchad. Or pour qu’il y ait une table ronde, il faut la participation de tous, c’est-à-dire celle de Deby ainsi que celle de l’opposition démocratique comme celle des politico-armés. Est-ce qu’avec une participation éventuelle de Deby ou du MPS à cette table ronde que vous préconisez, pensez-vous que vous allez pouvoir vous attendre à un résultat concret ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé
: Nous sommes dans un processus global. Pour nous Deby est un acteur incontournable dans ce processus de paix. Il doit participer au dialogue comme les autres acteurs armés et non armés. Nous pensons qu’un tel processus, pour qu’il réussisse, doit créer les conditions pour que chacun puisse exprimer ses attentes, sa vision du Tchad et il faudrait que tout ce qui va être dit soit inscrit dans un pacte avec un mécanisme de suivi qui puisse garantir l’application. Deby seul ne peut pas prendre le processus en otage. Quand on dit ça c’est minimiser la capacité des autres acteurs à participer à un tel dialogue et à faire entendre leur point de vue. De notre part, nous pensons que la participation de Deby à un tel processus est nécessaire parce qu’il est le président du Tchad, on ne peut pas l’appeler autrement. Maintenant, quant à la dynamique de la négociation, chaque partie prenante à la négociation doit faire prévaloir se prétentions.

Ialtchad Presse : Pensez-vous que l’opposition armée soit favorable pour s’asseoir autour d’une table de négociation avec Deby sachant dorénavant que celui-ci n’a ni les forces ni les moyens de lui résister en cas d’offensive ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Deby n’a pas les moyens de résister. Déjà notre processus ne veut pas présager de la force ou de la faiblesse ou de la capacité d’un acteur à prendre le pas sur l’autre. C’est une situation qui dure, les Tchadiens en ressentent les méfaits dans leurs corps, dans leur esprit et nous pensons que les Tchadiens sont capables de résoudre leurs problèmes autrement que par les armes. Nous savons par ailleurs que la prise du pouvoir par les armes est rejetée par les Tchadiens et a prouvé ses limites. Nous nous retrouverons exactement dans la même situation que celle que nous sommes en train de vivre actuellement où, la personne qui va prendre le pouvoir par les armes ne se prêtera pas au jeu démocratique parce qu’estimant que ce n’est que par les armes qu’on la fera partir. Donc on restera dans un cycle vicieux qui va être vraiment dommageable pour le Tchad et pour les Tchadiens. Nous pensons, en faisant la promotion de ce processus de paix, que c’est un processus qui est salutaire pour le Tchad et pour les Tchadiens.

Ialtchad Presse : Avez-vous pensé à suggérer à Idriss Deby de quitter le pouvoir le plus pacifiquement possible, sans qu’il y ait effusion de sang ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Nous ne voulons pas d’effusion de sang et je crois qu’aucun tchadien n’a besoin d’effusion de sang. C’est pourquoi nous pensons que le processus que nous proposons est un processus non violent, un processus qui éviterait au Tchad une énième effusion de sang.

Ialtchad Presse : Est-ce qu’il vous est arrivé de dire à Deby de penser à quitter le pouvoir de manière pacifique ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Ce n’est pas à nous de dire à Deby de quitter le pouvoir ou d’y rester. S’il y a un processus qui est mis en place, les Tchadiens auront l’occasion de choisir leur dirigeant. Je crois que c’est ça le plus important à l’heure actuelle.

Ialtchad Presse : Avez-vous un vœu à formuler ou une prière à psalmodier pour que la Paix, ce cheval de bataille que vous essayez d’adopter depuis quatre ans puisse porter le calumet que les Tchadiens allumeront peut-être bientôt ?
Delphine Kemneloum Djiraïbé : On appelle tous les Tchadiens à s’associer à ce processus de paix pour qu’une fois les Tchadiens montrent leur capacité à régler leur problème de manière pacifique.

Ialtchad Presse : Delphine Kemneloum Djiraïbé, je vous remercie.
Delphine Kemneloum Djiraïbé : Merci beaucoup.

Propos recueillis par Mohamed Ahmed KEBIR  

Le Tchad à l’instar de plusieurs autres pays africains s’apprête à fêter le cinquantième anniversaire de son indépendance. Proclamé le 11 août 1960 par François Tombalbaye (Président de la République); plusieurs changements se sont opérés au cours de ces cinquante années d’indépendance. Le Ministre de la justice garde des sceaux Mbaïlaou Naimbaye Lossimian, grande figure de la vie politique tchadienne, explique dans Ialtchad Presse ses souvenirs et l’opportunité qu’offre cet événement pour unir d’avantage les fils du Tchad. Entretien.

Ialtchad Presse : M. Le ministre, nous voici à quelques jours du 50ème anniversaire de l’accession du Tchad à l’indépendance, quel sentiment éprouvez-vous ?
Ministre Mbaïlaou Naimbaye Lossimian :
D’abord je remercie le jeune Média Ialtchad Presse pour l’opportunité qu’il m’offre pour pouvoir donner mes impressions au souvenir inoubliable qui est le 11 août 1960. Personnellement, j’éprouve un sentiment de joie, de fierté parce que cette date-là, le Tchad venait d’être libéré du joug colonial et que désormais la destinée du pays est dans nos mains.

Ialtchad Presse : Vous avez une vingtaine d’années lorsque l’indépendance du Tchad a été proclamée, quel souvenir avez-vous de ce 11 août 1960 ?
Ministre Mbaïlaou Naimbaye Lossimian : En fait, j’ai gardé un grand souvenir de cette date. À l’époque pendant que le Président Tombalbaye proclamait l’indépendance à Fort Lamy, je me trouvais en vacance chez les parents. On a organisé un grand bal au centre culturel de Moundou où ont pris part les fonctionnaires, les étudiants et les forces vives de Moundou. Franchement la fête était belle. Malheureusement un fumeur en voulant allumer sa cigarette à côté d’un fut d’essences a provoqué un incendie et voilà la flamme a envahi tout le centre. C’était la débandade totale, les filles et les garçons se bousculaient pour sortir donc, c’est sauve qui peut. Et Dieu merci moi je suis sorti indemne. Voilà un peu l’événement qui m’a marquée dans la nuit du 11 août 1960 à Moundou.

Ialtchad Presse : Quel est le bilan de 50 ans d’indépendance ?
Ministre Mbaïlaou Naimbaye Lossimian : Faire un bilan de 50 ans d’indépendance au cours d’une entrevue me parait un peu difficile mais globalement je dirais que si le Tchad n’a pas connu les guerres internes, il serait classé parmi les pays en voie de développement ou encore un pays mieux nanti. Malheureusement, le Tchad a été freiné par ses propres enfants, les uns influencés par les puissances extérieures et les autres nourris par des ambitions démesurées et voilà le pays a failli basculer dans le néant. Mais il faut reconnaitre que le Tchad est un pays béni de Dieu. Malgré les évènements qu’a connu le pays à travers les guerres successives de 9 mois en 1980, puis celles d’avril 2006, février 2008 dans la capitale N’Djamena, on constate de nos jours des actions de développement concrètes notamment dans le domaine de l’Éducation, de la santé, de l’agriculture et des infrastructures, etc.

Récemment lors d’une mission à Abéché, il y a eu un grand changement. Je ne suis pas retrouvé, la ville a complètement changé. Je me rappelle en octobre 1960 quand j’étais affecté la bas, la ville n’était pas celle qu’on voit aujourd’hui. À l’époque pour aller à Abéché ou à Sarh, on peut mettre facilement une semaine en route mais aujourd’hui tout a changé. Aussi, en ce qui concerne l’enseignement supérieur nous avons 4 ou 5 universités et plusieurs instituts universitaires alors que par le passé on ne parle que de la seule université du Tchad. Nous n’avons pas des médecins, des magistrats, des ingénieurs, des agronomes aux premières heures des indépendances, mais de nos jours, on en a des centaines. Donc à mon avis, c’est un bilan que je dirais de positif parce qu’il y a une nette avancée dans des domaines divers.

Ialtchad Presse : Êtes-vous d’avis que la célébration du cinquantenaire de l’indépendance est une opportunité pour unir davantage les tchadiens ?
Ministre Mbaïlaou Naimbaye Lossimian :
Je pense que toutes les occasions qui militent en faveur de l’unité, la concorde nationale sont pour moi une satisfaction. Dans les temps anciens, le Président Tombalbaye décalait la fête du 11 août en janvier pour permettre à tous les fils du Tchad, c’est à dire les cadres, les chefs traditionnels de se retrouver à N’Djamena pour se parler. Donc pour moi c’est une opportunité à saluer.

Ialtchad Presse : Êtes-vous optimiste quant à l’avenir du Tchad ?
Ministre Mbaïlaou Naimbaye Lossimian :
Évidemment, dire le contraire serait un crime de ma part. Non seulement je suis optimiste, mais j’ai toujours été optimiste pour mon pays. Je n’ai jamais baissé les bras devant les perturbations, moins encore devant les difficultés conjoncturelles. L’optimisme est mon credo. À un moment donné, les faibles d’esprit “s’il faut les appeler ainsi” se posaient la question à savoir est-ce qu’on peut sauver le Tchad ? Mais non seulement le Tchad est sauvé, la paix est rétablie et le Tchad est en train d’amorcer son décollage. Que ses fils abandonnent les coups bas, la trahison, l’esprit de gain facile, la conquête du pouvoir par les armes, etc. Le Tchad a toutes les potentialités pour se développer. Nous avons les ressources humaines, naturelles et minérales. J’ai été optimiste, je le suis et je le serais.

Ialtchad Presse : Un vœu pour cette circonstance ?
Ministre Mbaïlaou Naimbaye Lossimian :
Mon vœu le plus cher, c’est le renforcement de la paix retrouvée dans l’unité et la cohabitation pacifique grâce à une bonne et véritable justice.

Propos recueillis par Moussa Yayami, Hamid

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