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Fournitures scolaires, les parents trainent les pieds

Aoû 31, 2021

À quelques semaines de la rentrée scolaire 2021-2022, certains parents modestes peinent à acheter les fournitures scolaires pour leurs enfants. Ils sont entre le marteau et l’enclume, car il faut inscrire les enfants et acheter les fournitures. C’est aussi la période faste pour les vendeurs. Reportage 

Des cahiers, des livres et des sacs à dos étalés çà et là par les vendeurs en attendant des clients qui se font rares en cette période de préparatif de l’année scolaire 2021-2022. Pour permettre aux parents de préparer la rentrée de leurs enfants, certains vendeurs, aux étals et d’autres à la sauvette, proposent les fournitures de différentes qualités à la bourse de tous. Du riche, au plus modeste. Malgré les différentes stratégies de vente des marchands, les parents d’élève ne semblent pas intéressés pour le moment. Pour certains commerçants installés sur les grandes artères de la ville de N’Djamena, les clients viennent à compte goûte. Pour expliquer le manque d’engouement et ce qui préoccupe les parents, il faut noter que c’est d’abord les inscriptions et les réinscriptions.

Mbaïhodoum Herman, vendeur de livres, estime que les clients viennent, mais pas comme certaines périodes où ils sont débordés. Selon lui, en ce moment, ce sont les inscriptions des enfants qui sont leurs principales préoccupations, et qu’après les inscriptions et les réinscriptions, il est sûr qu’ils viendront acheter les fournitures scolaires. Il affirme que c’est depuis longtemps qu’il vend des fournitures scolaires, il a appris à comprendre les habitudes des parents. « Je vends des livres, des cahiers et autres gammes de matériels didactiques pour les élèves. Je suis convaincu qu’après les inscriptions et les réinscriptions, les parents viendront acheter. Il faut être patient », souligne le jeune vendeur. M. Mbaïhodoum Herman indique qu’en tant que bachelier et bouquiniste, il sait que ces dernières années, certains parents achètent, mais avec un léger retard. Il révèle que, parfois, il reçoit plus de 50 parents qui viennent acheter les livres et que les livres les plus demandés sont ceux de matières scientifiques, tels que les livres de sciences physiques et de mathématiques. À propos des prix des livres, le vendeur explique que pour le collège, les livres de matières scientifiques, les prix varient entre 3000 et 4000 F CFA et le lycée, c’est entre 4000 et 5000 F CFA. Même son de cloche pour Michel Kane, vendeur de cahiers et de sacs. Pour lui, c’est la période faste où les vendeurs de fournitures scolaires se frottent les mains. Il reconnaît que pour le moment, les parents s’occupent des inscriptions de leurs enfants. Il est confiant qu’ils reviendront acheter les fournitures.

Malgré la pression liée aux inscriptions et aux réinscriptions, certains parents estiment que c’est le moment de se sacrifier pour acheter les fournitures, avant que les commerçants n’augmentent les prix, surtout quand la demande sera élevée. Selon M. Kagdjim Soukom, militaire et père de 2 enfants, il faut se préparer en achetant certaines fournitures, avant que les vendeurs ne doublent les prix. Le soldat souligne qu’avec son maigre salaire, il est obligé d’acheter tôt. « Je viens chercher les fournitures scolaires pour mes deux enfants. Je ne peux pas attendre, sinon après les prix seront revus à la hausse. Je m’apprête petit à petit pour être prêt le jour J », dit-il. À quelques mètres de là, un autre client, un retraité d’une soixantaine d’années vient demander les prix. Il affirme qu’en tant retraité et responsable de la scolarité de ses petits-enfants, et en attendant la pension de retraite, il faut planifier.

Les mois d’août et septembre sont souvent considérés comme les mois les plus difficiles pour certains parents au revenu modeste. Toutes les dépenses arrivent en même temps : les inscriptions, les réinscriptions et l’achat des fournitures scolaires.

Jules Doukoundjé

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