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Concours de l’ENA, les arabophones se sentent exclus

Juil 28, 2021

Le concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration (ENA) pour l’année 2020 2021 lancé le 15 juin dernier crée de frustration chez certains  arabophones. L’administration a limité le concours aux francophones et aux bilingues. Pour exprimer leur frustration, les unilingues arabophones ont organisé une marche qui s’est soldée par 7 arrestations.

Les arabophones unilingues ne sont pas d’accord pour la restriction du concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration pour l’année académique 2020 2021. Ils reprochent à l’administration de les exclure. Le délai de dépôt de dossiers va du 15 juin dernier au 30 juillet prochain. Pour le directeur général de l’ENA, M. Senoussi Hassana Abdoulaye, depuis sa création en 1963, les concours d’entrée dans cet établissement étaient toujours en français et que les arabophones doivent cesser de raconter des fausses histoires.  « Il n’a jamais été question de section arabe, c’est une contre-vérité. Il n’y a jamais eu de cours en arabe à l’ENA », précise-t-il. Il explique que c’est en 2018 que le gouvernement a exprimé le besoin de former les traducteurs bilingues et les assistants de direction bilingues et c’est par l’expression des besoins de l’État que l’ENA avait lancé le concours.

M. Hassana Abdoulaye précise que c’est seulement qu’en 2018 que le concours a été ouvert aux bilingues et non aux arabophones. Il explique que pendant la formation de la filière des traducteurs et de assistants de direction bilingues, 40% des cours sont en français, 40% en arabe et 20% autres pour cent de cours sont soit en français ou en arabe et que les élèves ne sont pas séparés, mais l’enseignant est libre de dispenser son cours en français ou en arabe. Selon lui, le bilinguisme n’est pas bien expliqué aux Tchadiens qu’il y’a une grande confusion entre arabophones et le bilinguisme. Le directeur général de l’ENA souligne que l’établissement s’évertue à former les administrateurs selon les besoins de l’État et qu’il n’a pas la vocation d’exclure les uns et de favoriser les autres. Pour ce qui concerne le concours en cours, il affirme que le gouvernement a exprimé le besoin dans la formation en domaine et impôt. Et qu’à l’heure actuelle, il est difficile d’avoir les formateurs professionnels en arabe, c’est pourquoi le concours est ouvert seulement aux bilingues et aux francophones, avant de noter que ce n’est pas une exclusion, mais plutôt un besoin qui nécessite une qualification pointue.

Pour le porte-parole des arabophones, Mahamat El Béchir, la langue arabe est une langue officielle au Tchad. Il n’est pas question d’organiser un concours national et d’exclure les arabophones. Pour exprimer leur frustration, les arabophones ont organisé une marche qui s’est soldée par une arrestation de 7 membres.

Le délai de dépôt des dossiers a commencé le 15 juin et fini le 30 juillet 2021. Les candidats doivent préciser dans leurs demandes l’un de 8 départements choisis.  Les centres de concours sont Abéché, Bol, Bongor, Faya, Mao, Mongo, Moundou, N’Djamena, Pala et Sarh.

Jules Doukoundjé

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