Cacophonie entre les chefs des partis et le ministère de la réconciliation

Juil 23, 2021

Une réunion des chefs des partis politiques, convoquée par le ministère d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue Acheikh Ibni Oumar,  a failli tourner en ring de boxe. Il a fallu l’intervention du ministre d’État pour calmer les esprits. Retour sur la réunion avec Ialtchad Presse.

Remarques, motions, questions, opinions et propositions ont constitué les temps forts de cette rencontre entre les responsables des partis politiques et le ministère d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue. L’objet de la rencontre de ce jeudi 22 juillet est d’adopter les modalités de désignation des représentants des partis politiques au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif. Mais très vite, la réunion s’est transformée en une immense cacophonie.

La plupart des présidents et secrétaires généraux des partis politiques qui ont répondu présents et qui ont pris la parole ont relevé que le quota donné aux partis politiques est insignifiant et qu’il faut  au moins 50 places pour les représentants des partis politiques. Selon la présidente du Rassemblement pour le Progrès et la Justice Sociale (RPJS), Mme Louise Ngaradoumri, la situation actuelle est purement politique et non technique. Donc, il ne faut pas les repousser en arrière pour dire que cela ne regarde pas les partis politiques, ça regarde que les techniciens. Pour elle, le dialogue national inclusif représente à peu près la conférence nationale souveraine donc, il faut inclure tout le monde. « Est-ce que vous voulez qu’on fasse ce dialogue politique semblable au deuxième forum national ? », demande la présidente du RPJS.

Le président du parti Mouvement pour l’Égalité et le Rassemblement des Citoyens (MERCI), quant à lui, trouve anormal qu’on donne cinq (5) places aux membres du Conseil militaire de transition (CMT). On ne comprend pas pourquoi donner 5 places aux militaires, s’interroge-t-il.  D’après lui, le Conseil militaire de transition est égal au militaire. Donc, il faut qu’on augmente le quota pour les partis politiques à 50 places. Pour lui, il ne faut pas exclure les partis qui n’ont pas de représentation à l’Assemblée nationale. Il faut tenir compte de regroupement de chacun ou des partis politiques, suggère-t-il. « Monsieur le ministre en tant que garant de la paix, cette fourchette on vous a donné et vous savez parfaitement la situation du pays, je voudrai que vous soyez sage quand on vous envoie la liste de nos représentants, même si cette liste est individuelle. Tenez compte des propositions faites par les uns et autres », demande-t-il.

Étant donné que la plupart des interventions étaient des opinions et questions, le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue, M. Acheikh Ibn-Oumar a tout d’abord signifié qu’ils ne sont pas là pour régler les problèmes des partis politiques, ni en train d’organiser la conférence nationale souveraine. « L’objet de notre rencontre est très clair. C’est la concertation pour trouver les modalités afin de mettre en place le comité d’organisation du dialogue national inclusif. Moi en tant que ministre de la réconciliation, je n’ai pas la légitimité pour trancher certaines affaires. J’ai une mission très précise » a-t-il affirmé.

Le débat est tellement vif que la salle allait être transformée en ring. Certains chefs des partis étaient prêts à s’échanger des coups de poing. « Je n’ai peur de personne moi », lance un chef de parti à son collègue qui a pris le contrepied de son intervention. Comportement que le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue a déploré et qualifié d’indigne des présidents de partis politiques. « On a donné une mauvaise image à la classe politique tchadienne parce que si le public apprend cette nouvelle, il va dire que les présidents des partis politiques se sont réunis et ils se sont chamaillés », regrette M. Acheikh Ibn-Oumar.

La rencontre s’est achevée en queue de poisson. Les présidents des partis n’étant pas à mesure de s’accorder sur les modalités de désignation ont fini par se remettre au ministère en charge de la Réconciliation.  En conclusion, les présidents et secrétaires généraux de partis politiques ont jusqu’au lundi 26 juillet pour faire parvenir leurs propositions ou la liste de leurs représentants au sein du comité d’organisation du dialogue national en vue. « Les partis politiques doivent nous envoyer leurs candidats individuellement. Une fois la liste envoyée, on va l’étudier pour tirer une conclusion », a dit M. Acheik Ibn-Oumar.

Il faut rappeler que lors de l’allocution du secrétaire d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue, Djimadjibaye Kantangar Aimé, le président d’honneur du Front nouveau pour le changement (FNC), Yaya Dillo Djérou Bétchi et ses éléments ont claqué la porte.

Allarassem Djimrangar

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