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Une ligne de haute tension met des citoyens sous tension

Juil 10, 2021

Le collectif des impactés de la boucle 90KV a bloqué les travaux de réparation qu’entreprend la Société Nationale d’Électricité (SNE) sur le site de Gassi. En cause, le non-paiement de leur dédommagement.

Ils sont une trentaine à se masser devant la centrale électrique de la Société nationale d’électricité (SNE) de Gassi dans le 7e arrondissement de la capitale, N’Djamena. Depuis hier, 8 juillet, ces impactés du projet de construction de la boucle 90KV (ligne électrique haute tension de Djermaya) ont bloqué les travaux qu’entreprend la SNE pour réparer une panne.

Ces travaux sont perçus comme une provocation par les expropriés qui ont décidé de faire un sit-in sur le site des travaux. « C’est une provocation. Pendant qu’on attend qu’on nous indemnise, la SNE vient encore creuser devant nos concessions. On a trouvé cela inadmissible », fulmine le coordinateur du collectif, Nanglengar Tita Bertin. Pour lui, l’État tarde à les dédommager, cela les oblige à continuer par habiter dans leurs habitations sous la haute tension. « Vous connaissez les effets de cette ligne. Nous courons de grands risques. Nous avons même enregistré quelques cas de décès liés à cette ligne », fait-il savoir.

Selon le coordinateur de ce collectif, les victimes réclament une seule chose : le versement de leur indemnité qui s’élève à plus d’un milliard de francs CFA. D’après sa déclaration, c’est depuis 2012, année de la construction de la ligne haute tension, qu’ils attendent d’être indemnisés. « Normalement l’État devait nous payer avant de construire, même si c’est pour cause d’utilité publique. Mais ça n’a pas été le cas », dit-il.

Toujours selon lui, le gouvernement a procédé au recensement de ceux dont leurs habitations se trouvent sur-le-champ de passage de cette haute tension dès la même année. « Depuis lors que des navettes. Rien n’est fait malgré les instructions du défunt président Idriss Deby Itno », souligne Nanglengar Tita Bertin.

Le dossier a refait surface sur le bureau du Premier ministre de transition le 30 juin 2021. Dans une requête, le collectif a expliqué au Premier ministre les démarches entreprises depuis lors pour entrer dans ses droits. Selon le document, le dossier se trouve bloqué par le refus du ministre des Finances de contresigner l’arrêté apprêté par son collègue de l’Énergie pour la mise en place d’un comité d’étude de leur dossier.

Ils sont au total 2 203 victimes réparties dans quatre arrondissements de N’Djamena. Il s’agit du 1er, 7e, 8e et 10e. 

Christian Allahadjim

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