Pesticides, bons produits pour le maraichage (1) ?

Jui 28, 2021

Les Tchadiens s’adonnent de plus en plus aux cultures maraîchères. Pour preuve, les légumes et oléagineux pullulent sur les différents marchés de N’Djamena, la capitale. Dans un souci de rendement et du meilleur traitement des plants, les jardiniers utilisent divers pesticides pour s’attaquer aux insectes nuisibles à leurs plants. Ont-ils une maîtrise de ces produits chimiques ? Ialtchad Presse est allé à la rencontre de quelques maraîchers. C’est le premier article d’une série de trois reportages sur les pesticides et leurs conséquences.

Moursal, carrée 21 après le rond-point centenaire direction la rue Corniche de Sabangali. Dans un immense site clôturé, de jeunes hommes jardinent. Nous rencontrons un premier jardinier. Il s’appelle Dieudonné Samba, connu sous le nom du Gouverneur. Samba est depuis deux décennies dans la production maraîchère. Jovial, il accepte sans rechigner de parler de son métier. Première question : quels sont les produits chimiques utilisez-vous pour traiter vos plants ? Réponse du gouverneur, « on produit à base d’un fumier et après tout cela. Il y a des légumes qu’on récolte une fois et on brûle les tiges pour reprendre à zéro. D’autres comme les céleris on les cueille chaque dix jours. Oui tout produit maraîcher doit être traité. Nous utilisons des insecticides pour traiter nos plants et les préserver en cas d’attaque des insectes », dit-il.  Selon lui, s’il n’y a pas d’insectes, il n’utilise non plus les pesticides. Généralement au mois de février avec la brume, explique-t-il, beaucoup d’insectes s’attaquent aux plants et seuls moyens de protection, c’est de les pulvériser d’insecticides. « Nous utilisons les insecticides dont font usage les cotonculteurs appelées communément « landrine ». Malgré cela, certains insectes résistent. En fait, ce sont des produits chimiques, mais tout produit chimique se révèle nocif a la santé, mais, je crois, il suffit de bien laver ces légumes avant de les consommer », dit-ilDieudonné Samba affirme que pour avoir un bon rendement des produits maraîchers, c’est une question de savoir-faire. Il reconnaît que certains jardiniers font usage d’engrais chimique. Mais, dit-il, lui se sert depuis toujours des déchets des chèvres comme composts ou fumier. « Cela fait bien pousser mes plants. Je crois que c’est naturel et le meilleur ».

Kolwang Waré est aussi dans la maraîchère depuis 2012. Il est aussi étudiant. « Je paie mes frais académiques avec le revenu de cette activité. Je suis tranquille, la terre est toujours nourricière et le pauvre y trouve son compte », confie-t-il. D’après lui, le traitement des salades recommande absolument l’utilisation de pesticide. « Ceux qui disposent des pompes les utilisent, mais d’autres mélangent l’insecticide a l’eau pour arroser leurs salades afin de les mettre hors de nuisances des insectes ».

« Peut-être nous utilisons à tort ou à raison les pesticides… »

De l’autre côté du bitume se trouve un champ de salades. Les planchers s’étalent à perte de vue. Selon Mahamat Ahmat, ce dernier temps les insectes sont nombreux et très résistants aux produits chimiques. « Nous utilisons différentes qualités d’insecticides. Je ne maîtrise pas bien les noms pour protéger nos salades. Mais pour que les salades se développent bien, nous utilisons des engrais chimiques, mais aussi un peu du fumier. Les salades bien traitées, on peut les consommer après 40 à 45 jours », indique le maraîcher.  Pour l’horticulteur, c’est un travail qui nécessite plus de vigilance à l’égard des insectes. « Nous contribuons à l’alimentation des N’Djamenois. Nous demandons aux techniciens d’agriculture de nous accompagner dans ce travail. Peut-être nous utilisons à tort les pesticides pour traiter nos plants. Leurs appuis en formation ou encadrement nous aideraient », rajoute-t-il.  Le maraîcher mentionne qu’ils ne sont pas organisés, mais ils demandent aux organismes de la place de les accompagner pour le bien-être de la population. D’après lui, les légumes jouent un rôle très indispensable dans l’équilibre de l’être humain.

Moyalbaye Nadjasna

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