jeudi 28 mars 2024

Bientôt la saison de pluie, la crainte de certains habitants

Mai 20, 2021

La saison des pluies semble avancée à grands pas. La capitale tchadienne, N’Djamena a reçu quelques gouttes de pluie. Dans des quartiers tel que Amtoukoui, la peur de revivre les inondations de l’an passé est présente. Reportage. 

Amtoukoui, carré 41 dans le 8e arrondissement de N’Djamena. Tout semble calme ce mardi 18 mai. Dans les ruelles qui parcourent ce carré, peu de monde est visible.

Ce carré a été, en août dernier, envahi par les eaux de pluie obligeant ainsi ses habitants à trouver refuge dans d’autres quartiers. Avec la saison des pluies qui approche, ce mauvais souvenir hante encore les esprits. Mais pratiquement sur le terrain, pas grand-chose n’est fait. À part la reconstruction des habitations écroulées, rien de plus particulier n’est engagé. Sauf un comité de crise.

Guindja Nabia, est l’un des membres du comité de crise des carrés 27 et 41. Il a perdu avec l’inondation de l’année dernière six de ses chambres. Il a encore en mémoire les images de cette catastrophe. « C’était lamentable. Avec ma famille, on avait trouvé refuge ailleurs. J’ai pu reconstruire trois des chambres écroulées », dit-il.

D’après lui, ce comité est mis sur pied depuis 2017 lorsque les eaux des pluies ont inondé les carrés 27 et 41. Les eaux n’étaient restées que quatre jours, se souvient-il. Pour éviter pareille situation, le comité a saisi les autorités municipales des 7e et 8e arrondissements. Celles du 7e arrondissement ont décliné leur responsabilité en invoquant le principe de territorialité, celles du 8e se sont engagées. « On a adressé une correspondance à la mairesse de cette commune. En réponse à notre lettre, une mission a été dépêchée sur le terrain pour s’enquérir de la situation », rappelle Guindja Nabia. La suite, c’est un dossier classé. « Rien n’a été fait après cette descente des techniciens », fait-il savoir.

En août 2020, la catastrophe se produit de nouveau. Cette fois, sur une longue durée. « Le 19 août 2020, nous nous sommes réveillés envahis par les eaux des pluies. Ces eaux sont restées au moins 45 jours », indique Guindja Nabia. Conséquence, tout le secteur a été vidé de ses habitants ; des maisons écroulées. Les autorités municipales du 8e sont toujours aux abonnés absents.

Les eaux qui inondent ces secteurs, selon les explications de Guindja Nabia, proviennent la plupart des quartiers du 7e arrondissement. « Avec la construction de l’avenue Taiwan, nous éprouvons d’énormes difficultés. Car, les dalots construits orientent les eaux vers notre zone. La construction de deux canaux artificiels de drainage des eaux à N’Djari, dans le 8e arrondissement, fait que l’eau est encore orientée vers notre secteur », analyse-t-il.

Cette année, le comité est réactivé. Des rencontres de concertation ont déjà commencé. Et le comité a décidé, cette fois, de saisir directement la Mairie principale. « Le maire 2e adjoint nous a reçus. Après avoir enregistré nos doléances, il a dépêché une mission sur le terrain », informe Guindja. Reste à savoir si une solution sera trouvée.

En attendant, le comité de crise des carrés 27 et 41 ne baisse pas les bras. « On est en train de nous organiser. Et d’ailleurs, nous avons mobilisé des jeunes qui sont en train de sillonner les concessions pour collecter l’argent », souligne-t-il. Cependant, menace le comité de crise, si les autorités municipales ne réagissent pas à leur demande, il procédera à la fermeture des dalots et canaux artificiels qui orientent les eaux vers leurs carrés. Tout de même, tente de rassurer un sexagénaire, ce phénomène se produit presque tous les quatre ou cinq ans.

Oumar Mahamat Makaye est le chef du carré 41. Il affirme malgré les multiples demandes déposées à la commune de leur arrondissement, les autorités sont restées de marbre. Toutefois il reconnaît que cette année, il n’est pas encore passé les voir. Il promet que dans les jours à venir, lui et ses collègues des carrés inondés tiendront une rencontre de concertation avant d’envisager des actions à mener.

L’avis de la commune du 8e arrondissement

D’après le technicien du service hygiène, assainissement et santé de la commune du 8e arrondissement, Yaya Adam Yaya, sa circonscription ne baisse pas les bras à propos des inondations des quartiers. « Depuis la fin du mois saint de ramadan, notre équipe a commencé par le curage des canaux de drainage des eaux. J’attends actuellement le rapport de cette équipe », fait-il savoir. Après cette opération, informe-t-il, la commune procédera aux travaux d’élargissement des bassins de rétention des eaux de pluie.

Christian Allahadjim
Allarassem Djimrangar

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