vendredi 29 mars 2024

Délestages de la SNE, la misère des consommateurs

Mar 25, 2021

La Société nationale d’Électricité tchadienne (SNE) renoue les délestages intempestifs de l’électricité en période de chaleur. Depuis quelques jours, les N’Djamenois sont en colère. Ils sont nombreux à dénoncer « la mauvaise pratique habituelle de la SNE », disent-ils. Reportage.

« C’est la misère. Dans ce pays, l’énergie qui est une nécessité vitale est un luxe. Je suis désolé, la SNE joue la comédie. Elle donne le courant tard la nuit pour reprendre au petit matin. Une telle pratique n’est possible qu’au Tchad », dit, Jérôme Togyangar Gustave. En colère, il rajoute qu’après des décennies, les gouvernants sont incapables de résoudre le problème de l’énergie. C’est dommage.

Dans les quartiers nord comme sud de la capitale, N’Djamena, les ménages, les petites et moyennes entreprises et les petits commerçants se plaignent des coupures de la SNE. Dans un atelier de soudure non loin de l’avenue Charles de Gaulles, les employés et patron racontent, « vous le remarquer, même maintenant nous n’avons pas d’électricité. Lorsqu’on l’a, il faut attendre 72 heures après. Et le ravoir pour 2 à 3 heures. L’entreprise tourne à perte. » Comment ? Vous tournez à perte ? Ils répondent, « nous démarrons notre groupe électrogène qui consomme assez de carburant. Tous nos bénéfices sont engloutis dans l’achat de carburant. Les clients font pression pour avoir leurs produits. Ils sont rois donc il faut les satisfaire. »

Lui, Opportun Nadjasbé, résident au quartier Ridina. Il rappelle que le Président Deby Itno avait durant le 1er confinement dit que le gouvernement a injecté des milliards à la SNE. De quoi cette société se plaint-elle ? Pourquoi priver ainsi la population d’électricité au moment où elle en a plus besoin, s’interroge-t-il.  « Nous sommes fatigués de la SNE. Ceux qui la gèrent et nous font souffrir ne sont mêmes pas inquiétés, qu’est-ce que vous voulez M. le journaliste », dit-il résigné.

Diversifier l’énergie, rendre chaque localité indépendante

Selon Mahamat Saleh Issa, ingénieur spécialiste en production énergétique, les efforts du gouvernement dans ce domaine sont à saluer. Mais nous avançons dit-il, vers l’émergence. Il nous faut une permanence énergétique, « ce qui va amener les industries, les zones agroalimentaires et autres à « booster » notre développement ». Le jeune ingénieur explique et affirme qu’il est possible que le gouvernement rende l’énergie opérationnelle en trois temps. Par exemple explique-t-il, actuellement nous sommes en période de novembre-décembre-janvier-février, c’est l’hiver. Et les groupes électrogènes ne fournissent pas assez de températures donc ne se chauffent pas. « L’air ambiant et celui des moteurs sont favorables et peuvent déjà contrôler le groupe électrogène qui peut avoir en tout temps la production. En mars-avril-mai, c’est la chaleur. L’air ambiant et celui du moteur sont chauds. Il y a problème et le rendement du générateur est très faible, source de délestage intensif », dit Mahamat Saleh Issa.  D’après lui, le gouvernement devrait corriger ce mécanisme en basculant vers l’énergie photovoltaïque en période de forte chaleur.

Le spécialiste en production énergétique conseille vivement la diversification de l’énergie. C’est-à-dire, rendre chaque localité indépendante, dit-il. « Si nous voyons bien, la plupart de certaines localités au Tchad dépendent des sources d’énergie de N’Djamena. La centrale produit à partir de Ndjamena et envoie », explique l’ingénieur. Pour lui, même si on a des centrales à Moundou, Abéché, Sarh cela ne couvre pas la totalité des besoins de ces localités. Avec l’énergie renouvelable, on peut implanter des centrales photovoltaïques dans presque toutes les provinces et résoudre ainsi cette épineuse question d’énergie, affirme-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

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