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Kebzabo appelle à une marche pacifique

Mar 20, 2021

Le président et candidat du parti UNDR Saleh Kebzabo ne compte toujours pas participer à l’élection présidentielle d’avril prochain malgré son maintien par la Cour suprême. Conséquence, son parti boycotte cette élection. Reportage

« Je proclame haut et fort que je ne suis pas candidat à cette élection bidon ». C’est par ces mots que le candidat de l’Union nationale pour le renouveau et le développement (UNDR) Saleh Kebzabo a, une fois encore, fait part de son retrait de la course à la présidentielle d’avril 2021.

Lors de la conférence de presse dont il a animé ce 19 mars 2021, le président et candidat de l’UNDR est revenu sur les conditions qui ont conduit à son retrait. Il a aussi annoncé les actions que son parti entend mener. Sur le retrait de sa candidature, Saleh Kebzabo explique que celle-ci a été assortie de 12 conditions qui n’ont jamais été examinées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ni par la Cour suprême et moins encore par le gouvernement. L’attaque du domicile du candidat déclaré Yaya Dillo est devenue le point majeur qui a cristallisé sa décision. « La lecture de cet événement est claire : le président Déby ne lésinera sur rien pour conserver le pouvoir, y compris de tuer, fut-il, un proche », dit le président de l’UNDR. Rien ne garantit une élection libre, selon le leader de l’UNDR. « Dans des conditions pareilles, peut-on parler d’une élection transparente, sincère, loyale et inclusive. La réponse est non », a martelé M. Kebzabo.

Une forfaiture de la Cour Suprême selon Kebzabo

Suite à l’événement au domicile de Yaya Dillo, M. Kebzabo dit avoir décidé de se retirer définitivement de la course. Malheureusement la Cour suprême n’a pas tenu compte de sa lettre de retrait estimant qu’elle est adressée trop tard. La Cour a décidé que Kebzabo reste bel et bien en lice. La Céni à son tour imprime les spécimens. Kebzabo ne s’y reconnaît pas et qualifie de « forfaiture » la décision de la Cour suprême. « Je ne comprends pas pourquoi la Cour veut m’obliger à participer aux élections alors que je ne le veux pas », s’est agacé le candidat. Il affirme que la Cour Suprême poursuit un objectif inavoué. Pour ses avocats, la Cour a violé plusieurs dispositions de la Constitution et du code électoral. « Le fait que la Cour suprême s’empresse de publier la liste des candidats avant la date indiquée est déjà contraire à la loi portant code électoral », affirme Me Frédéric Dainonet. 

Un appel au boycott et à la marche pacifique

Déterminé dans un premier temps à empêcher la tenue des élections, le candidat de l’UNDR a modéré son langage lors de la conférence de presse qu’il a organisée. « C’est un mandat de trop. Notre souhait est que ces élections n’aient pas lieu. Mais il n’est pas question d’en empêcher sa tenue par la violence », dit l’opposant historique. L’UNDR affirme privilégier le dialogue. En attendant, le mot d’ordre est de boycotter la présidentielle comme elle l’a fait en 2011. « Au-delà, nous menons une campagne de boycott en demandant à la population de ne pas participer à ce simulacre qui ne mérite aucune considération ».

Le chef de l’UNDR a invité les candidats encore en lice de se retirer de ce cirque électoral. Pour lui, le président sortant doit écouter son peuple qui a soif du changement. « Prenez le temps d’organiser une vraie élection et passez pacifiquement les commandes à votre compatriote qui sera, une fois dans notre histoire, démocratiquement élu », conseille Kebzabo à Déby.

Ce 20 mars, le candidat de l’UNDR dit répondre à l’appel des jeunes qui sont déjà dans les rues. « Nos enfants nous invitent à les rejoindre. Nous répondrons à leur appel », affirme Kebzabo. Sur son compte Facebook, il définit l’itinéraire de sa marche. Départ : bourse du travail. Arrivée : rond-point de l’union. Cette marche, initiée par une coalition des partis politiques et d’associations de la société civile est interdite par le ministère de la Sécurité publique.

Pendant la période des questions-réponses, une question est posée au leader de l’UNDR : « Si à la proclamation des résultats, vous arrivez 2e au second tour, allez-vous vous jeter dans la course ? » Réponse : « C’est une situation improbable ».

Saleh Kebzabo semble déterminé à ne pas participer à l’élection présidentielle d’avril prochain.

Christian Allahadjim

 

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