vendredi 29 mars 2024

Temps de fêtes : coiffeurs et tailleurs au four et au moulin

Déc 25, 2020

Une fête émousse beaucoup d’envies. Habits neufs, plats spéciaux, boissons, mais aussi et surtout la beauté. Ialtchad Presse continue à vous faire vivre les préparatifs. Cette fois chez les coiffeuses et les tailleurs. Reportage.

Moursal, un des quartiers les plus mouvementés de N’Djamena, la capitale. Le froid semble s’installer dans la cité et l’habillement des N’Djamenois commencent à changer.

Sur l’avenue Marie Thérèse Mbaïlemdana, un salon de coiffure mixte est ouvert. Il n’y a pas encore de bousculade pour le moment. Des jeunes dames se font tresser. Elles se font belles pour la circonstance. Cinq coiffeuses et coiffeurs sont aux manettes. Une cliente se fait tresser. Une autre apporte des mèches pour le redressage. Et encore une autre exige une coiffure spéciale pour une cérémonie de mariage. L’ambiance est à la fête, les esprits aussi.

Moïse Sabo est coiffeur dans ce salon. Il coiffe homme et femme. Il a 17 ans de métier derrière le casque. Il est très apprécié de ses clients pour son talent et son ingéniosité. D’après lui, la fréquence de la clientèle est normale, en cette période de réjouissances. Toutefois il suppose qu’à la veille la demande sera plus grande. « Pour le moment, nous ne sommes pas encore débordés. Peut-être dans les jours à venir », dit-il.   Selon lui, le prix des coiffures varie selon les modèles. Le temps de fêtes n’influence pas ses prix de tresses, ils sont invariables. 

Si dans les salons, le tempérament est normal, les couturiers communément appelés « tailleurs », sont, eux bousculés par les attentes des clients.

Ahmat est assis dans son atelier de couture au quartier Ardepdjoumal semble débordé par le travail. Partout dans son atelier, les commandes non cousues ou à moitié cousues sont entassées pêle-mêle. « Il y a beaucoup de commandes. Je dois les finir avant le 25 décembre », dit-il, l’air soucieux.  Depuis le début de du mois de décembre, Ahmat est harcelé par la clientèle.  « Depuis le début du mois, je croule sous les commandes. Il y en a pour les cérémonies de mariage, de dot, de Noël, etc. À 3 jours de la fête, je reçois toujours les pagnes et les clients n’arrêtent pas », explique le couturier.

À côté de son atelier, il y a celui d’Ali. Il est spécialisé dans la couture des tissus bazins. Il vit le même problème. Son placard est rempli à pleine capacité. Pour finir dans le délai, Ali est obligé de travailler du matin jusqu'à l'heure du couvre-feu. « Je viens à 8h pour rentrer à 20h30. Je fais comme ça pour évacuer les commandes, mais ça ne fait qu'augmenter », se plaint-il. Pour faire le maximum avant le 25 décembre selon Ali, à partir de ce 23 décembre, il va commencer à veiller dans son atelier. « Les clients continuent d'apporter les tissus malgré mon refus ils insistent pour finir par faire des palabres », regrette-t-il. 

L’impatience des clients


Dans l'atelier d’Ahmat, les clients haussent le ton. Certains se chamaillent avec le couturier. Et profèrent des injures. Koutou Rosine, une cliente. « J’ai apporté des tissus de mes enfants depuis le 3 décembre pour éviter les problèmes d’être en retard. Malheureusement, jusque présent les habits ne sont restés pas cousus. Pourtant j'ai déjà payé », dit-elle, frustrée.

Julia Allarassem est l'une des clientes d’Ali. Elle aussi rumine sa colère. « Cette année, j'ai décidé de faire plaisir à mes filles. J'ai apporté les tissus depuis le 6 décembre. Il m'a demandé de passer une semaine après pour récupérer, mais depuis deux jours, je ne fais que défiler dans son atelier ». Elle rajoute, « je regrette, si je savais, j'allais acheter les habits prêts-à-porter ».

D’autres ateliers ne sont pas pris d’assaut par les clients. À Moursal, chez le couturier Dieudonné, son atelier est vide. « Cette année, je n'ai pas beaucoup de clients et ceux qui me sollicitent me demandent de coudre à crédit », soutient-il. D'après Dieudonné, les clients se plaignent de la situation socio-économique.

Orthom L’Or
Kadidja Mahamat Tahir
Moyalbaye Nadjasna

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