Institut Français du Tchad, un carrefour de Culture

Déc 20, 2020

Établissement français implanté au Tchad, l’Institut français du Tchad est un véritable carrefour culturel. Ialtchad Presse vous amène au cœur ce joyau culturel. Reportage.

C’est un établissement vieux de plus de 50 ans. Les anciens l’appellent toujours Centre culturel français (CCF). Débaptisé, il s’appelle aujourd’hui Institut français du Tchad (IFT). L’IFT est un établissement français implanté au Tchad après son indépendance en 1960. Il est placé sous l’autorité de l’ambassade de France et plus spécifiquement rattaché au service culturel.  Sa mission est, selon son directeur délégué M. Pierre Muller, d’organiser la coopération culturelle entre le Tchad et la France. « Cela consiste à donner la possibilité aux artistes tchadiens de s’exprimer en France tout comme aux artistes français de se produire au Tchad », dit Pierre Muller. Pour lui, l’échange entre les cultures est une source de progrès et d’enrichissement. Et l’IFT concourt à cette fin.

Situé au quartier Ardepdjoumbal dans le 3e arrondissement de N’Djamena, l’IFT est un véritable lieu de vie culturelle, de rencontre et de savoir. Artistes, élèves, étudiants, chercheurs se rencontrent, s’expriment et partagent leurs talents, leurs savoir-faire dans ce cadre agréable. Et les activités sont multiples, les occasions aussi : concerts, projection des films, médiathèque, atelier, etc. Des spectacles sont organisés chaque week-end (danse et théâtre). Toutes les semaines, de multiples activités sont organisées. Les activités centrées sur la jeunesse (les ateliers, les BD, des jeux de société, l’informatique). Des cafés philos, contes, où des jeunes s’invitent à écouter la personne qui fait la présentation et débattent avec elle.

Permettre aux artistes tchadiennes de s’exprimer et de présenter leurs œuvres est majeur pour l’IFT. La preuve, même pendant la période du Covid-19, l’IFT a accompagné les artistes à travers les réseaux sociaux. Du mois de mars à juillet, l’IFT a programmé 12 web concerts dédiés aux artistes tchadiens, 8 émissions dénommées “Aqua culture”, affirme M. Müller. « Ces activités culturelles en ligne ont eu un véritable impact sur le public et ont permis de garder le lien avec les artistes », a-t-il signifié. Même des artistes en herbe bénéficient des espaces de cette institution qui fait dans la promotion des cultures. « Si l’artiste a les potentialités et que malheureusement il n’a pas la capacité de produire un spectacle d’une heure et trente minutes, nous le mettons sur le petit plateau de l’apéro concert », explique Nanadoumngar Labe Ricardo, animateur culturel à l’IFT.

Fonctionnement

L’IFT est une organisation bien structurée et rodée en la matière. Il dispose de deux services principaux à savoir la médiathèque et le service de la programmation et de la gestion des salles de spectacle.

Kouldjim Baptiste est le médiathécaire. Son service renferme la bibliothèque et les services informatiques et audiovisuels. La bibliothèque compte plus de 22 000 livres tous fonds confondus en accès libre. Elle est, selon le médiathécaire, une « bibliothèque publique ». Elle dispose de deux espaces de travail avec de l’Informatique et de l’Internet et une salle de détente. L’accès à ce service se fait sur abonnement d’un an à hauteur de 1 500F pour les enfants, 2 500F pour les élèves et étudiants et 3 000F pour les adultes. Pour la vidéothèque, l’abonnement est de 10 000F. Mais il existe celui de type privilégié (15 000F) où l’abonné, en plus d’emprunter des CD, a accès à la documentation et aux spectacles au sein de l’IFT, précise Kouldjim. Ce que déplore le responsable de la médiathèque est le comportement de certains abonnés. « Il y a des abonnés qui empruntent certains livres importants et disparaissent avec. Ce qui nous a fait perdre assez de livres », a-t-il souligné.

Le service de la programmation et de la gestion des salles de spectacle est confié à Nanadoumngar Labe Ricardo. D’après lui, son service s’occupe de la programmation de toutes les activités : ateliers, séances de conte, cinéma, conférence, spectacle, etc. Ce même service se charge de prendre attache avec des artistes nationaux et internationaux aux fins de les produire sur les podiums de l’IFT. Pour ces activités, l’IFT dispose d’une salle de spectacle grand public avec 400 places assises, l’arbre à palabre, une salle de projection cinéma et un grand jardin avec des espaces ouverts. L’institution dispose également des dispositifs sonores et lumineux aux normes internationales mis sans condition à la disposition des artistes. Ce qui justifie la forte demande. « Les artistes nous sollicitent beaucoup parce qu’il y a une scène et du matériel », dit le directeur délégué.

Rien ne se fait au hasard à l’IFT. Tout se fait là sur la base d’un programme. « Dès la rentrée, nous établissons déjà la programmation de tout ce qui est spectacle, conte, conférence, café, etc. qui auront lieu », soutient M. Ricardo. L’IFT est ouvert à tous les artistes, a fait savoir Ricardo. Cependant, pour se produire en spectacle sur les plateaux de l’IFT, l’artiste doit préalablement signer une convention avec l’établissement. « Dans la convention, nous situons les responsabilités de l’Institut et celles de l’artiste, les droits à verser à l’artiste », explique-t-il.

L’IFT vu de l’extérieur

Guedem Djimbaye Razolo est chorégraphe, danseur, comédien, écrivain, conteur. Il a donné un spectacle à l’IFT pour le compte du festival N’Djam Vi. D’après lui, l’IFT joue le rôle d’un deuxième ministère de la Culture. L’IFT est aussi un centre de formation, un croisement, un espace international d’expression pour les artistes tchadiens. « A l’IFT, nous jaugeons nos spectacles à la dimension internationale, nous rencontrons des artistes professionnels pour échanger », affirme-t-il.  Ce que reconnaît également le directeur délégué de l’IFT : « Nous organisons des rencontres d’échange d’expérience entre les artistes tchadiens et ceux venus d’ailleurs. On ne le fait pas de manière régulière, mais selon des opportunités qui se présentent. » 

L’IFT est, selon M. Razolo, une ouverture à l’international, une fenêtre sur le monde. Pa exemple, beaucoup d’artistes tchadiens ont bénéficié des programmes de résidence de création en France grâce à l’IFT. Le chorégraphe Aleva Ndavogo, le musicien Abdoulaye Nderguet, l’artiste plasticien Appolinaire Guidimbaye alias Doff, etc. ont bénéficié de ce programme.

Pour M. Razolo, l’IFT est un espace important pour la professionnalisation des artistes et lieu de culture pour tous. Et le directeur délégué M. Muller conclut en invitant le public, « tout le monde est le bienvenu. Élèves, étudiants, enseignants, artistes, etc. L’IFT est un lieu magnifique des rencontres. Venez le découvrir. »

Christian Allahadjim

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