vendredi 29 mars 2024

Maison de la femme, un centre contre les VBG

Déc 06, 2020

La Maison de la Femme du Tchad dispose d’un centre multifonctionnel pour lutter contre les Violences basées sur le Genre (VBG). Ialtchad Presse vous amène à sa découverte. Reportage !

Chemise bleue tachetée de rose, Madjitoloum Vincent, la quarantaine révolue, est directeur d’appui psychosocial du centre Multifonctionnel de la Maison de la femme du Tchad. Depuis sa création, ce centre multifonctionnel est entériné par un décret d’application le 10 mai 2019, dit-il. Selon lui, le centre est dédié à la lutte et à la prise en charge des victimes des violences basées sur le genre (VBG). Il fait aussi le suivi des victimes et s’occupe de leur réinsertion sociale, a-t-il ajouté. Pour lui, les VBG ce sont toutes les formes de préjudices physiques, sexuelles, psychologiques ou économiques y compris les menaces, la restriction ou la privation des libertés fondamentales envers les femmes. 

Il y a plusieurs types de VBG. Ce sont, entre autres, les violences sexuelles, psychologiques, sévices corporels, les mariages précoces ou forcés, les mutilations génitales féminines, etc. Le centre a pour objectif d’accueillir les victimes des VBG, les écouter, leur redonner la confiance et assurer leur suivi, explique-t-il. M. Madjitoloum explique que la direction psychosociale de la Maison de la femme a 4 services. Le premier, le service d’écoute : il assure le counseling. Le deuxième le service d’aide juridique et assistance judiciaire : il s’occupe des plaintes. Des conventions ont été signées avec certains cabinets d’avocats et commissariats de police dans le but d’aider les victimes à défendre leurs droits devant la Justice. Le troisième est le service des sages-femmes : il offre les premiers soins d’urgences des cas de viols avant tout référencement à la clinique partenaire. Et enfin, le quatrième, le service psychosocial : il redonne confiance aux victimes qui ont des chocs moraux ou psychologiques.

Difficile pour les victimes à nous contacter…

Les handicaps du centre Multifonctionnel de la Maison de la femme du Tchad sont nombreux, souligne Madjitoloum Vincent. « Nous ne disposons pas encore la ligne verte. Des démarches sont en train d’être faites afin de permettre aux victimes de nous contacter à tout moment », a-t-il confié. Selon lui, la plus grande difficulté c’est le manque de moyen de déplacement. Cela limite systématiquement les actions en urgence du centre, affirme le directeur. « De fois, les victimes s’arrangent elles-mêmes à venir et peut-être au retour, nous leur payons le transport et c’est vraiment la vraie difficulté dans le travail », signifie-t-il.

Selon lui, depuis le mois de mars, le centre a enregistré 84 cas des VBG et la moyenne par mois est une vingtaine. La plupart des cas sont les violences physiques dues aux coups et blessures. Selon le directeur, en octobre, le centre a enregistré 17 cas, dont un seul cas d’agression sexuelle. « En ce qui concerne les cas des viols et agressions sexuelles, les victimes sont parfois influencées par les pesanteurs sociales. Les cas sont présents, mais les gens ne les expriment pas », a-t-il précisé.

Le centre M est appuyé par l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) qui paie les honoraires les avocats, les traitements des médecins et des gynécologues. M. Madjitoloum Vincent, appelle d’autres partenaires à les accompagner dans cette lutte. Pour lui, la question de la réinsertion n’est pas si simple. S’ils n’accueillent pas bien les victimes et ne les accompagnent pas, ça ne serait pas juste. C’est une lutte d’envergure et il faut la contribution multiforme de tous, conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

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