Eau embouteillée : production, conservation, qualité

Nov 06, 2020

Entrer dans les mœurs des Tchadiens, l’eau embouteillée appelée communément, l’eau minérale est produite par plusieurs sociétés. Elle se vend dans tous les coins et recoins de la capitale, N’Djamena. Les conditions de production, de conservation et de vente.  Reportage.

L’eau potable est vitale à la santé. Elle est une question d’intérêt public et de santé publique. Un adulte en bonne santé consomme au moins 1 litre et demi de liquide par jour. Pour satisfaire ces besoins, la meilleure boisson est l’eau, qu’elle soit du robinet (filtrée ou non) ou en bouteille. Pour une bonne eau, plusieurs critères entrent dans sa production, sa conservation et sa commercialisation. La qualité de l’eau doit répondre à un protocole très sévère. Et à un contrôle qualité stricte. Elle convient normalement à tous et pour tous les usages. Malgré son prix élevé, l’eau en bouteille a ses adeptes.

Il y a une grande diversité des eaux en bouteille. Il y a 3 grandes catégories : les eaux de table, les eaux de source et les eaux minérales naturelles.

L’eau de table n’est rien d’autre que l’eau du robinet (ou de puits, de lacs...), mise en bouteille, après traitement, et parfois, ajout des minéraux.

L’eau de source provient d’une source souterraine. Elles doivent être bonnes à la consommation sans avoir subi d’autres traitements que la séparation des matières en suspension et des composés instables par des procédés physiques.

Paroles d’experts 

Pour Akoïna Moursal, chef de service Bactériologie au Laboratoire National des Eaux, « toutes les eaux en bouteille ne sont pas des eaux minérales qui sont naturelles, car celle qui est naturelle est protégée de toute pollution. Et a des caractéristiques qui doivent être stables et de nature à apporter dans certains cas des propriétés favorables à la santé ». Pour ce qui est du contrôle de la qualité de ces eaux, le laboratoire national des eaux reçoit souvent des échantillons de la part des entreprises qui ont signé des conventions avec le laboratoire et procède ensuite aux analyses. En revanche, l’autocontrôle se fait par des entreprises en responsable de la production des eaux. Il arrive souvent et selon les protocoles que les techniciens du laboratoire descendent au terrain pour faire des prélèvements.

Selon M. Moursal, les fréquences de contrôle sont définies par le décret 616 portant procédure de contrôle et suivi de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.  Pour les métaux lourds qui sont des éléments stables qui ne changent pas de temps en temps, leur fréquence est de 2 ans, mais pour les éléments majeurs, la fréquence est fixée à chaque production. Pour le cas des entreprises qui n’ont pas signé de convention avec le Laboratoire National des Eaux, c’est seulement sur instruction des chefs hiérarchiques du laboratoire que se font les contrôles de qualité des eaux au sein de ces entreprises. Akoïna Moursal précise que « le laboratoire à un rôle régalien de contrôler toutes les qualités des eaux sur le plan national ».

Consommateurs et vendeurs 

Pour Jérémie Sava, un consommateur de ces eaux en bouteille, « leur conservation laisse à désirer ». Ces bouteilles d’eau sont exposées sous le soleil. Il trouve que ces eaux embouteillées sont chères. Saleh Issa, un autre consommateur de l’eau en bouteille est du même avis que Jérémie, « le fait de laisser ses bouteilles d’eau au soleil va certainement détruire certaines composantes de ces eaux », dit-il. Les commerçants de leur côté se disent conscients du risque qu’ils prennent en exposant ces eaux sous le soleil.

Akoïna Moursal estime « qu’il y a des eaux de bonne qualité tout comme des eaux de mauvaise qualité ». Mais, dans la ville de N’Djamena et de manière générale, la qualité physicochimique est bonne sauf quelques critères bactériologiques qui laissent à désirer. Ces eaux ont aussi une date de péremption qui va d’une année à deux ans et peuvent aussi perdre leur qualité suite à une mauvaise condition de conservation. Autrement dit, quand elles sont exposées pendant longtemps au soleil, elles peuvent perdre leur qualité.  

Le résultat ou le rapport de tous ces contrôles, le laboratoire les envois prioritairement aux entreprises demandeurs dit le bactériologue. « S’il s’agit d’une campagne de contrôle, nous gardons les résultats à des fins de recherche, nous les publions ou les remettons directement aux autorités compétentes », soutient M. Akoïna Moursal. 

Pour les sanctions à l’endroit des entreprises indélicates, Akoïna Moursal souligne « qu’il ne revient pas au Laboratoire Nationale des eaux de prendre des mesures coercitives. Il appartient donc à la Direction de Contrôle d’Hygiène au niveau du ministère de la Santé Publique de prendre des mesures à l’encontre de ces entreprises et ce, après un autre contrôle et qui se solde souvent par la fermeture de ces entreprises ». Le Laboratoire National des Eaux reste et demeure une institution d’appui technique qui aide à la prise de décision.

Akoïna Moursal appelle exhorte le public à consommer de l’eau de bonne qualité. Il demande au public de traiter l’eau en y ajoutant de l’eau de javel ou en la faisant bouillir avant consommation.

Si la production et la conservation respectent les normes, l’eau minérale naturelle est bénéfique pour la santé. Elle est aussi bonne pour la préparation des aliments des nourrissons, pour un régime pauvre en sodium, peut être laxative et diurétique et stimule la digestion. Il appartient aux responsables publiques de multiplier les campagnes de contrôle pour permettre aux citoyens de boire une eau de bonne qualité.

Ousmane Mahamat Alfahal

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