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Éducation : les enseignants lâchent la craie

Oct 28, 2020

Le syndicat des enseignants du Tchad (SET) de N’Djamena dépose les craies. Ce lundi 26 octobre, les cours des écoles publiques sont désertes. Raison : une grève inattendue. Reportage.

Les cours des écoles publiques sont désertes ce lundi, matin 26 octobre 2020 à N’Djamena, capitale tchadienne. Les enseignants du SET de N’Djamena sont en grève. Raison invoquée par les grévistes : le non-respect de la promesse du gouvernement. Pour le secrétaire général du SET, section N’Djamena, Mbayana Laoukoura, les mesures visant le gel des effets financiers des actes de carrières et les titres de transport de 2016 et 2019 qui doivent être levés à compter du salaire d’octobre ne sont pas respectées. Il affirme que ce débrayage automatique du SET fait suite à une réunion élargie aux organes de base (sections académique, départementale, sous-sections et cellule) tenue, mercredi 21 octobre à la permanence du SET provinciale à l’école du centre.

Laoukoura affirme qu’en 2016, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures touchant la carrière et le salaire des fonctionnaires. Le 09 juin passé, poursuit-il, la plateforme revendicative a négocié avec le gouvernement. Les deux parties ont signé un protocole d’accords avec leurs centrales pour rétablir le gel des effets financiers des actes de carrière, les titres de transport et les primes coupées. Le 28 septembre, ajoute-t-il, le gouvernement a décidé de la levée du gel des effets financiers des actes de carrière et du paiement des titres du transport. Aussi, le ministère de la Fonction Publique a instruit la Direction des ressources humaines (DRH) de modifier des indices. Malheureusement, dit le SG, « aucun changement n’a été constaté sur le salaire d’octobre. C’est la grève. C’est fait ».

Combats d’éléphants

De l’École du Centre au Lycée et Collège de la concorde, en passant par le Lycée Félix Eboué et le Lycée Technique Commerciale sont vides. Pas de motocycle dans les aires des parkings. Quelques responsables administratifs et d’élèves curieux sont venus constater de visu la grève. Abdelkrim Zacharia est élève en classe de seconde au Félix Eboué, « un adage dit quand les éléphants se battent, les herbes souffrent. On vient à peine de commencer les cours, mais voici la grève qui s’invite. Le gouvernement et les enseignants exagèrent. Y en a mare de ce jeu. Ce qui fait mal, ce sont nous les élèves qui payons les pots cassés. Je déteste vraiment l’école publique. », dit-il.

Selon MA’AZOU Issa, jeune sociologue en chômage et « clandoman » (moto-taxi) devant le LTC, la grève dans les écoles publiques joue automatiquement sur leur activité. « Je demande aux enseignants et au gouvernement de s’entendre vite afin que les enfants reprennent les cours. Hier coronavirus a empêcher les enfants d’étudier. Et l’année a à peine repris, c’est déjà la grève. C’est dommage pour l’école tchadienne avec ce scénario à répétitif », déplore le jeune homme.

En réponse à la question du reporter d’Ialtchad Presse : Quand prendra fin de cette grève ? Mbayana Laoukoura répond d’un air contrarié : « nous avons toujours donné au gouvernement des préavis, mais cette fois-ci, c’est conditionné à un changement au salaire d’octobre. Cela n’a pas été respecté par le gouvernement. La grève s’arrêtera lorsqu’on notre demande sera satisfaite ».

Moyalbaye Nadjasna

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