Inondations, les sinistrés exposés aux intempéries

Sep 18, 2020

Installés temporairement sur le lycée de Walia, des sinistrés des inondations sont exposés à des intempéries de tout genre. Reportage.

Le lycée de Walia ressemble à un séchoir en ce début de matinée du mardi 15 septembre. Habits, draps, couchages sont étalés pêle-mêle sur la clôture, la terrasse et les tables-bancs. C’est la conséquence de la grosse pluie du lundi 14 septembre qui s’est abattue sur la ville de N’Djamena.

Dans le bâtiment du Lycée des centaines de victimes des inondations sont logées. Ils viennent de différents quartiers de la ville. Ils ont été hébergés là. Pas le minimum de confort.

Manassé vient du quartier N’gueli. Sa famille et lui habitent dans une salle de classe. Pour lui, les conditions de vie sont difficiles. « Regardez ! Nous sommes 50 à loger dans cette salle », dit-il, dépité. Manassé et sa famille sont contraints de cohabiter avec d’autres familles dans cette pièce. Heureusement dit-il, « nous sommes logés par quartier. Et le hasard a fait qu’il se retrouve dans la même salle que mes voisins de Ngueli ». Cela aide à éviter les problèmes de cohabitation. Ce qui le préoccupe est leur vulnérabilité face aux intempéries de tout genre.

Les conditions d’accueil ne sont pas du tout aisées. Dans ce lycée qui les abrite, la plupart des salles sont sans fenêtres ni portes. La cour, herbeuse et de fois inondée, constitue est un nid de moustiques. L’insalubrité est à son comble. Tous ces éléments rendent vulnérables les victimes.

La dernière grosse pluie du 14 septembre ne les a épargnés. « La pluie était accompagnée du vent. Et comme il n’y a pas de porte ni fenêtre, l’eau a pénétré dans les salles », explique Manassé. Le lendemain c’est journée « séchage général », au lycée de Walia.

Aussi, les sinistrés sont exposés aux moustiques et aux maladies. « Nous avons trois de nos co-chambriers qui sont tombés malades hier. Ils sont évacués par leurs familles en ville pour des soins », dit Manassé. Ce qu’il déplore, c’est le manque d’une unité de prise en charge au sein de leur site. « Normalement l’État doit déployer des agents de santé ici pour s’occuper de nous. Mais rien », regrette-t-il.

L’autre problème sur ce site est l’assistance alimentaire. Selon ces victimes, des aides ont été distribuées, mais pas suffisantes. « J’ai reçu 3 «coros» de riz depuis notre installation. Mais pour avoir ça, c’était de la guerre », dit un père de famille.

Un sexagénaire intervient et tranche, « quand on fuit la guerre, on ne peut pas demander à être logé confortablement. »

Enfin, Manassé et ses compagnons souhaitent que le site de Toukra aménagé pour les héberger soit rapidement opérationnel pour qu’il puisse s’installer. « Si nous nous installons sur ce site, nous pouvons aller travailler en ville pour avoir de quoi arrondir nos quotidiens », estime Manassé.

Christian Allahdjim

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