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Unissons-nous

Written by  Mai 13, 2009

L’instabilité politique tchadienne connaît des rebondissements incessants au point où l’opinion internationale se demande les motivations concrètes de ces mouvements prônant le changement ainsi que les tenants et les aboutissants de leurs projets. Mais au-delà de ces conflits, le peuple exprime-t-il le sentiment de vivre ensemble ? Et quels rapports avec les conflits interarmées ?

 En effet, la délimitation du territoire n’aura peut-être pas suffit à forger un peuple d’une diversité ethnique peut-être sans précédent à vouloir vivre ensemble quoique certains aient réussi à le faire, je veux dire d’autres nations. Cependant, devrions-nous prendre des exemples sur leurs construits sociopolitiques ou voudrions-nous marquer notre différence par notre esprit belliqueux et enfoncer ce beau pays dans un cercle vicieux à tout jamais ? Telle est la question que se pose une frange de jeunesse tchadienne en quête d’un avenir commun et désirant une solution autre que des combats sanglants aux issus incertains et dont la main invisible à ce sujet n’en dit pas moins. Ainsi donc, trouver les causes profondes de ces soutiens systématiques externes serait trouvé le Graal. D’ailleurs c’est ce qu’essaient de faire la plupart de ces mouvements mais leurs positionnements politiques ainsi que le choix du leadership ne semblent pas convaincre les parties prenantes et peut-être même pas l’opinion publique tchadienne car il y’a jamais deux sans trois. Enfin bref la peur d’une énième réplique de ces processus hante le peuple. Coup du sort, manque de lucidité tactique, quelles sont les causes de ces échecs politiques ?

Je pense que certaines causes de nos échecs sociopolitiques seraient d’abord le manque du sentiment de vivre ensemble, s’en suit l’égocentrisme. En fait, on fait semblant de vouloir vivre ensemble et que toutes nos actions se résument qu’autour du pouvoir. Comme si tout tchadien est né pour gouverner et que tous les moyens sont bons pour y arriver. Tabous ou constat cruel, en tout cas il est temps de lever le voile car ce problème est un facteur fondamental d’unité et de cohésion SOCIALE d’un peuple. Son champ d’action inclus nos différences culturelles, ethniques, religieuses, et l’esprit de progrès commun. Mais aujourd’hui le constat est alarmant tant au niveau interne qu’externe car la communication inter tchadienne est difficile du fait qu’on n’aime pas vivre ensemble. La préférence clanique l’emporte sur le patriotisme engendrant l’émergence des nombreuses parties politiques ayant des visions politiques différentes les uns des autres. Or le multipartisme n'est pas synonyme de tribalisme. Cette confusion est source des divergences fondamentales fragilisant certaines coalitions tant politico-militaires que civiles pour conflits d'intérêts entrainant ainsi des échecs stratégiques perpétuels écartant progressivement la perspective d’unité. D’ailleurs les échecs des multiples et récents affrontements opposant ces différents antagonistes illustrent parfaitement la fragilité de notre capacité à communiquer et à nous entendre, je dirais même que c’est l’égocentrisme implicite. Nos échanges ne se résument qu’à des confrontations physiques menant à des hostilités aux issues non négociables et que la force physique l’emporte sur la raison. Jamais de compromis. Jamais. Dans ce cas, construire un pays relève d'une équation complexe et difficile mais pas impossible car nous pouvons encore compter sur la nouvelle génération comme levier d’action indispensable pour rendre le système vertueux.                                              

Jeunesse tchadienne, nous sommes face à notre destin et nous nous devons de relever les défis. Nous devons tirer les leçons du passé pour construire un avenir meilleur. Mais construire ce pays, c'est avant tout sortir des stéréotypes ethniques et des préjugés, dépasser le clivage nord-sud, musulman-chrétiens, mettre de côté nos intérêts personnels et communiquer en ayant un dialogue responsable afin d’agir ensemble. Nous devons partager des valeurs patriotiques et faire de nos différences culturelles un atout pour renforcer les liens qui nous unissent et promouvoir une image positive de notre pays sur le plan international afin d’oublier ce cliché qui nous associe aux sauvages.  Oui nous pouvons changer la vision de notre société par une synergie issue des dialogues et compromis sincères dans le respect de nos traditions et dans l’intérêt de nos progénitures. Que l’héritage de nos parents ne nous obscurcisse pas la vision d’un Tchad nouveau mais qu’il nous serve de base constructive d’un avenir responsable et meilleur. Seul une telle volonté, un tel engagement peut apporter des changements radicaux au sein de la société. Nous devrions alors mettre de côté nos haines, nos rancœurs, notre vision négative de l’autre.  Desserrons enfin nos points et tendons-nous les mains pour une unité durable .Faisons du dialogue et de l’ouverture d’esprit une arme de construction d’un avenir meilleur, c’est la clé de notre destin commun car ensemble tout est possible.

Piquet DINGAMMADJI

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