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Wakit Tamma: Les Leaders arrêtés racontent leur incarcération

Juil 02, 2022

Trois leaders sur six arrêtés puis libérés par sursis après une audience foraine organisée à Moussoro ont organisé samedi, 2 juillet à la Conférence épiscopale du Tchad, une conférence-débat. Les leaders de Wakit Tamma ont saisi l'occasion pour raconter leurs mésaventures à leurs camarades et au public N'djaménois. Ils ont aussi dévoilé leurs prochaines actions citoyennes à mener, car selon le coordonnateur de ce mouvement, la lutte continue. Reportage.

Me Max Loalngar, porte-parole du mouvement citoyen Wakit Tamma et ses camarades ont échangé ce samedi 2 juillet avec le public. Ils étaient  trois sur les six qui se sont présentés. Le modérateur de cette rencontre était le Pr Avockssouma Djona, président du parti Les Patriotes, témoigné le processus de leurs arrestations. À en croire ces leaders, plusieurs manœuvres ont été utilisées par les autorités de la sécurité pour aboutir à leurs arrestations. Selon eux, l'ensemble du processus est biaisé et illégal, car disent-ils, ils ont trompé Me Koudé et les autres pour les cueillir. Me Koudé, avocat affirme qu'ils ont été encouragés depuis l'audition jusqu'à leur transfèrement de la prison de Kléssoum vers celle de Moussoro. Même à Moussoro rapporte l'avocat, la population s'est mobilisée pour les ovationner et les encourager. À son avis, même les autorités locales ont reconnu l'importance de leur lutte. Il affirme qu'ils sont arrivés tard la nuit à N'Djamena et ils les ont fait tourner jusqu'à minuit.

D'après Me Koudé, les leçons à tirer pour tout ce qu'ils ont subi, c'est qu'ils étaient fiers d'être Tchadiens. « Quand les Tchadiens sont unis, ça fait mal. Nous devrions être unis non seulement pour faire mal, mais pour un changement. Tous les problèmes que nous rencontrons c'est parce que nous sommes désunis. Nous n'avons plus peur de la prison même s'il faut repartir, nous sommes prêts », lance l'avocat. Il conclut par une parole de reconnaissance à l'intention de leurs camarades qui ont fait preuve de solidarité lorsqu'ils étaient en prison.

Pour M. Youssouf Korom, secrétaire général des syndicats des fournisseurs de l’État soutient que  même si vous êtes dans une prison dorée et si vous n'avez pas de soutien de vos sympathisants vous perdez le moral. Selon lui, leurs camarades et les Tchadiens de la diaspora ont été impeccables et c'est le lieu de leur dire merci. Tout ce que les Tchadiens veulent c'est la dignité, la justice et du pain sur leur table. C'est la moindre de choses pour un pays normal. Le porte-parole de Wakit Tamma Me Max Loalngar dit qu’ ils ne sont pas contre les Français, mais contre la politique française au Tchad. Le Tchad doit disposer de lui-même en tant que pays indépendant, dit-il. Il précise et pèse ses mots que la marche du 14 mai a respecté toutes les consignes, Wakit Tamma ne s'est jamais attaqué aux intérêts français. Il insiste et soutient que les vandales sont bien connus de leurs mandataires, mais ils ont mis quand même des innocents en prison. Toujours selon Me Max Loalngar, Wakit Tamma entend amener les autorités tchadiennes devant le tribunal de l'histoire. C'est de cela qu'il est question, soutient-il. Selon lui, la liberté de manifester ne peut pas être soumise à des conditions. La question d'infiltration des arabophones soulevée est un faux débat, c'est une manœuvre du politique pour diviser, signifie-t-il.

Certains participants au débat ont posé des questions sur l'aboutissement de la lutte, la division. Mais les leaders de Waki Tamma ont répondu que chaque chose à une fin et un jour tout cela va finir.

Moyalbaye Nadjasna
Sangnoudji Francine 

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